Si vous êtes plutôt du genre à aimer les belles histoires d’amour, alors passez votre chemin, La Petite Souriante n’a rien à voir avec une histoire d’amour, encore moins avec une histoire d’amour qui finit bien, ici tout commence et finit de la même façon, par un bain de sang.
Josep Pla, dit Pep ou encore Pepino ne supporte plus sa femme. Sa décision est prise, il va la tuer. À grands coups de masse. Et jeter son corps au fond d’un puits au milieu de nulle part. Un plan machiavélique aussitôt imaginé, aussitôt réalisé !
Le temps de faire disparaître les traces de sang dans son pick-up et sur ses fringues et voilà note homme de retour au bercail. Une affaire rudement menée. Ça tombe bien, son élevage d’autruches le réclame. Oui mais voilà, en rentrant chez lui, Pep tombe nez à nez avec… sa femme, aussi vivante et détestable qu’avant. Un cauchemar !
Devra-t-il tout recommencer pour enfin s’en débarrasser et vivre l’amour qu’il mérite avec sa belle-fille, oui sa belle-fille, la fille de sa femme, enfin de son ex-femme, avec qui il a imaginé ce plan ? Réponse dans ce récit bâti comme un court métrage autour d’une idée scénaristique très forte. Après Le Beau voyage et L’Indivision, le tandem Zidrou – Springer nous offre un thriller qui fait froid dans le dos, trash et gore à souhait. Les planches de Benoît Springer, mises en couleurs par la talentueuse Séverine Lambour, ont tout pour maintenir le lecteur dans un cauchemar éveillé, on s’y croirait pour de vrai, attention aux éclaboussures !
Eric Guillaud
La Petite souriante, de Zidrou et Springer. Éditions Dupuis. 14,50€