25 Août

Charles Charles, profession président, une bande dessinée de Marc Dubuisson et James chez Delcourt

« Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités » : sans réellement savoir qui de Gandhi ou de Spiderman a prononcé cette phrase, Charles Charles a décidé d’en faire sienne. Et il aurait tort de se gêner ! Après de longues années de campagne, Charles Charles accède enfin à son rêve le plus fou, occuper la fonction de  Président des Etats-Unis de la République. Et il compte bien en profiter pour faire le ménage et débarrasser le pays des horreurs du passé, à commencer par les platanes qui gâchent la vue depuis la fenêtre de son bureau présidentiel…

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est pas une coïncidence mais une simple évidence. Pour écrire et mettre en images ce récit, Marc Dubuisson (La Nostalgie de Dieu) et James (Dans mon open space, Comme un lundi…) n’ont eu qu’à observer les hauts et bas faits des grands de ce monde et de les passer à la moulinette satirique. Résultat des courses, Charles Charles, profession président nous offre une série d’histoires courtes zoomorphiques de deux pages d’une absolue drôlerie ! EGuillaud

Charles Charles, profession président, de Marc Dubuisson et James. Editions Delcourt. 10,95 euros

18 Août

Interview de Xavier Coste, auteur de la bande dessinée « Rimbaud l’indésirable » parue chez Casterman

Parfaitement inconnu il y a encore deux ans, Xavier Coste joue aujourd’hui dans la cour des grands auteurs de bande dessinée. A son actif, deux albums, deux albums seulement, mais deux albums exceptionnels et un talent déjà affirmé et reconnu de tous. Rencontre…

Le premier album de Xavier Coste, une biographie romancée du peintre autrichien Egon Schiele, avait fait forte impression au moment de sa publication en mai 2012. Nous avions d’ailleurs à cette époque rencontré et soumis le jeune auteur d’origine bas-normande à sa toute première interview.

Douze petits mois plus tard, Xavier Coste est de retour avec une nouvelle biographie. On quitte le monde de la peinture cette fois pour celui de la poésie avec un de ses plus grands représentants, Arthur Rimbaud. Deux univers artistiques différents mais deux destinées pareillement tumultueuses et au bout du compte un nouvel album, beau… comme du Rimbaud !

La suite ici…

16 Août

Après la vie d’Egon Schiele, Xavier Coste s’attaque à la vie de Rimbaud dans cette nouvelle biographie en BD

Resté un long moment sur ma table de chevet en attendant de trouver un moment propice à sa lecture, Rimbaud l’indésirable fait partie de ces livres qui se méritent autant qu’ils se dégustent. Une sucrerie, une récompense en somme, publiée en mai dernier et signée du jeune auteur Xavier Coste que j’avais interviewé il y a un an pour son premier livre : Egon Schiele. A l’époque, je parlais d’un pur inconnu qui signait l’un des plus beaux albums du moment. Aujourd’hui Xavier Coste s’est fait un nom et prouve avec Rimbaud l’indésirable qu’il n’était pas l’homme d’un coup de génie sans lendemain. Bien au contraire ! 12 petits mois plus tard, Xavier Coste nous revient avec une nouvelle biographie tout aussi exceptionnelle.

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L’interview de l’auteur ici

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Après la peinture, c’est dans le milieu littéraire qu’il nous entraîne ici, 120 pages sur l’un, sinon LE, plus grand poète français, un être à la psychologie complexe qui eut une vie aussi tumultueuse que celle d’Egon Schiele, comme l’explique Xavier Coste : « J’ai souhaité dépeindre le poète tel qu’il était décrit par ses proches : tour à tour manipulateur, sans-gêne, parfois carrément grossier. Bien loin de l’image trop lisse et réductrice du jeune poète romantique… Romantique, celui qui poussa Verlaine à bout, jusqu’à ce que ce dernier craque et tire deux balles dans sa direction ? ».

Un très bel album qui allie un récit, une écriture, un trait et une mise en couleurs remarquables. EGuillaud

Rimbaud l’indésirable, de Xavier Coste. Editions Casterman. 22,50 euros

08 Août

75 ans de Spirou : La peur au bout du fil de Franquin, Greg et Jidehem en version remasterisée et commentée

Derrière ce titre hitchcockien se cache une histoire courte de Spirou et Fantasio dessinée par l’une des plus belles signatures de la bande dessinée franco-belge : Franquin. Initialement publié dans le journal Spirou au début de l’année 1959, La Peur au bout du fil est un petit bijou injustement méconnu ou moins connu. Tout y est : le trait de génie du maître bien sûr mais aussi le scénario malin et gentiment déjanté de Greg, les décors de Jidehem, la modernité de la fameuse Turbotraction, beaucoup d’humour et un brin d’irrévérence.

L’histoire ? Simple comme un coup de fil. Alors qu’il est au téléphone avec Spirou, le comte de Champignac, distrait, boit un résidu toxique à la place de son café. Résultat des courses, notre scientifique d’ordinaire si gentil et poli se transforme en un être machiavélique et grossier bien décidé à mettre sans dessus dessous la petite communauté de Champignac. Certains voient dans ce personnage la préfiguration du méchant Zorglub qui apparaîtra quelques mois plus tard dans  l’aventure Z comme Zorglub.

Dans cette réédition publiée à l’occasion des 75 ans de Spirou, les éditions Dupuis proposent de retrouver les quatorze pages du récit dans une version « director’s cut », fidèle à la publication dans le journal, et remasterisée grâce au travail de fond de Frédéric Jannin notamment sur les couleurs. De la même façon que Bravo les Brothers ou La Foire aux gangsters, précédemment réédités dans cette collection patrimoniale, La Peur au bout du fil est largement commenté et replacé dans son contexte de création par Jean-Louis Bocquet et Serge Honorez. Un très beau travail et une lecture passionnante ! EGuillaud

La Peur au bout du fil, de Franquin, Greg et Jidéhem. Editions Dupuis. 24 euros

07 Août

Promise, une nouvelle série signée Lamy et Mikaël aux éditions Glénat

Avec son long manteau noir, son chapeau noir, son regard noir et son chien tout aussi noir, Amos Laughton n’a vraiment rien d’un enfant de coeur. Et pas seulement d’un point de vue physique. L’homme qui prétend être pasteur et apporter une parole de réconfort à ses semblables, ne fait que répandre la mort sur son chemin. Et lorsqu’il arrive dans le petit village de Promise, au pied des Rocheuses, c’est le diable en personne qui s’invite dans la vie tranquille de la petite communauté…

Des paysages somptueux, un graphisme efficace, une narration dynamique, un personnage et un récit à faire trembler la ménagère de moins de 50 ans… voici un premier volume plus que prometteur qui devrait ravir tous les fans de western et de fantastique. Aux manettes, deux auteurs peu connus, le dessinateur Mikaël (Félice et le Flamboyant bleu…) et le scénariste Thierry Lamy (Le Père Goriot, Contes et légendes du pays celte en BD…). EGuillaud

Le Livre des derniers jours, Promise (tome 1), de Thierry Lamy et Mikaël. Editions Glénat. 13,90 euros

04 Août

Orignal, un récit de Max de Radiguès publié chez Delcourt

Joe pourrait prendre le bus pour rejoindre son école mais ce matin, comme tous les matins, le jeune garçon préfère s’y rendre à pied en coupant à travers les bois.  Il préfère surtout éviter Jason, sa bête noire, sa hantise, son bourreau. Depuis des mois, Joe encaisse les coups, les humiliations, les menaces, le sadisme de ce « camarade » de classe. Alors, ce petit moment de marche entre la maison et l’école est aussi pour lui un moment d’évasion, de liberté, de bonheur et de contemplation. Jusqu’au jour où Jason décide de le suivre…

Initialement publié en anglais sous la forme d’un fanzine alors que Max de Radiguès se trouvait en résidence à Montréal, Orignal aborde le thème particulièrement sensible de la violence et du harcèlement à l’école. Un nouveau plongeon dans le monde de l’adolescence après L’âge dur (éd. L’Employé du moi) ou Frangins (Sarbacane), deux de ses ouvrages précédents. Si le thème est dur, difficile, le graphisme est lui léger, épuré, quasi-enfantin comme pour mieux aller à l’essentiel. Un auteur à découvrir ! EGuillaud

Orignal, de Max de Radiguès. Editions Delcourt. 13,95 euros