15 Avr

Paul : de la séparation des Beatles au succès des Wings, Hervé Bourhis retrace quatre années essentielles de la vie de McCartney

Après avoir surmonté un infarctus et l’avoir raconté il y a un an tout juste dans un album paru chez Glénat, Paul Bourhis revient avec une autre histoire de résurrection, celle de Paul McCartney au moment où l’aventure des Beatles s’est arrêtée et l’a laissé au fond du gouffre…

« J’étais un demi-Dieu et aujourd’hui, je suis un chômeur ». Est-ce que Paul McCartney a prononcé ces mots quand les Beatles se sont officiellement séparés ? Je ne suis pas assez spécialiste pour le savoir mais Hervé Bourhis, lui, l’est assurément et a bossé comme un dingue sur ce nouvel album.

Il en connaît pourtant un rayon sur les Fab Four, « une obsession depuis l’adolescence », reconnait-il, mais il a souhaité ici être au plus près de la vérité. Et la vérité est bien celle-là : un McCartney en dépression, au fond du fond du trou et sans argent, oui ça peut surprendre, ses comptes étant bloqués pour une sombre histoire de droits  !

Dans cet album, Hervé Bourhis retrace cette période qui se révélera finalement être une véritable résurrection pour McCartney. Assez rapidement, l’artiste rebondit, reprend le chemin de la création, sort un album solo, fonde le groupe Wings avec sa femme Linda, retrouve la scène avec, pour commencer, une mini tournée des universités largement improvisée. McCartney a 30 ans et il recommence à zéro !

Aucun doute, Paul est l’oeuvre d’un auteur de bande dessinée talentueux et profondément passionné par le sujet. Tout y est raconté avec précision, la fameuse réunion des Beatles chez Apple Records qui scelle la fin de l’aventure, la descente aux enfers de McCartney, le désamour du public, l’alcool, le retour en grâce, l’enregistrement du disque Band on The Sun à Lagos au Nigeria, sa rencontre avec Fela, le créateur de l’afrobeat…

Un album passionnant, et je dirai émouvant, porté par un graphisme rock aux couleurs pop, notamment influencé par le graphiste américain Milton Glaser et l’illustrateur allemand Heinz Edelmann qui fut le directeur artistique du film Yellow Submarine.

Eric Guillaud

Paul, d’Hervé Bourhis. Casterman. 20€

© Casterman / Bourhis