24 Nov

« C’est toujours un plaisir d’animer les aventures de Spirou et Fantasio » : rencontre avec le dessinateur Olivier Schwartz dans son atelier

L’album précédent nous l’avait laissé pour mort. Un cauchemar pour ses nombreux fans et peut-être bien pour lui-même. Mais Spirou est finalement de retour pour une nouvelle aventure toujours emmenée par le trio composé de Benjamin Abitan et Sophie Guerrive au scénario et du Nantais Olivier Schwartz au dessin…

Olivier Schwartz © France 3 Pays de la Loire / Éric Guillaud

C’est bien simple, les héros ne meurent jamais ! Corto Maltese, Lucky Luke, Astérix et Obélix, Gaston Lagaffe, Blake et Mortimer et tant d’autres ont survécu à leurs créateurs. Alors pourquoi pas Spirou ?

Né en 1938 dans les pages du journal éponyme, Spirou est passé de mains en mains jusqu’à nos jours pour vivre des aventures un peu folles et un peu partout sur la planète. Spirou, c’est 86 ans d’histoire(s), 57 albums, des personnages secondaires mythiques et une bonne vingtaine de dessinateurs et de scénaristes pour l’animer et nous le rendre vivant, au moins dans le cœur de plusieurs générations de lecteurs.

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15 Oct

« J’ai rencontré Jean-Marie Villemin et je suis tombé sous le charme de cet homme incroyable » : rencontre avec le scénariste de Grégory, la BD qui revient sur l’affaire

Il y a 40 ans, le corps du petit Grégory était retrouvé sans vie dans la Vologne. D’un fait divers tristement banal, ce meurtre deviendra l’une des plus grandes affaires criminelles de l’après-guerre. Une bande dessinée réalisée par le scénariste angevin Patrice Perna et le dessinateur Christophe Gaultier, avec la collaboration de Jean-Marie Villemin lui-même, vient de sortir aux éditions Les Arènes. Avec pour objectif de rétablir quelques vérités. Interview…

Pat Perna, auteur du roman graphique Gregory • © Philippe Matsas

Le 16 octobre 1984, il y a précisément 40 ans, le corps d’un enfant de quatre ans est retrouvé sans vie dans une rivière des Vosges, la Vologne, les pieds, les mains et la tête liés par des cordelettes, un bonnet de laine enfoncé sur la tête. Ce petit garçon s’appelle Grégory. Il a suffi d’un instant pour qu’il soit enlevé et sauvagement tué. Et il a suffi d’un cliché montrant le corps à peine sorti de la rivière par la police pour que ce drame prenne une dimension nationale et médiatique hors norme.

Un mystère de 40 ans

Quarante ans après, le meurtre n’est toujours pas élucidé, le mystère est complet et fascine toujours autant le public. Jean-Marie et Christine Villemin, les parents, continuent de leur côté à se battre pour que l’identité du tueur soit enfin connue. Loin des médias qu’ils ont décidé de fuir depuis longtemps !

Mais Jean-Marie Villemin, conscient que l’approche de l’anniversaire des quarante ans allait susciter quantité de productions où « tout et le contraire de tout allaient être dits », a lui-même initié la réalisation d’une bande dessinée.

Une BD à la mémoire de Grégory

Cette bande dessinée est aujourd’hui disponible dans toutes les bonnes librairies de France, signée par deux auteurs de renom dans le milieu du neuvième art : Patrice Perna au scénario et Christophe Gaultier au dessin. Loin de s’en tenir à l’écriture de la seule préface, Jean-Marie Villemin a collaboré de façon très étroite à l’écriture, fournissant des milliers de documents aux auteurs et apportant toutes les précisions nécessaires pour éviter les approximations. Avec une volonté affichée de raconter leur histoire et d’honorer la mémoire de Grégory.

Pris dans le tourbillon d’une couverture médiatique à laquelle il ne s’attendait pas forcément, preuve s’il en est besoin de l’immense fascination exercée par cette affaire, Patrice Perna a très gentiment et accepté de répondre à nos questions. En prenant le temps nécessaire ! 

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17 Juil

Budule : une nouvelle plateforme pour vendre et acheter des BD entre particuliers

Tous les amateurs de bande dessinée vous le diront, leur passion remplit les étagères et vide les portefeuilles. Une quadrature du cercle mise à mal par l’émergence des sites de vente en ligne et notamment Budule, une plateforme conçue à Nantes et spécialement dédiée au neuvième art.

Wilhem Vandyck, créateur de la plateforme Budule © France 3 Pays de la Loire / Eric Guillaud

Wilhem Vandyck a la bande dessinée dans le sang. Dans le sang et un peu partout dans sa maison ! Des chambres au salon, plus de 4000 albums attendent sagement sur leurs étagères d’être lus ou relus. Alors forcément, au fil des ans et des nouvelles acquisitions, la question de tous les garder s’est inévitablement posée. Une véritable « lutte des places », s’amuse aujourd’hui Wilhem.

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03 Juin

INTERVIEW. « Je suis hanté par les mêmes obsessions depuis bien longtemps », rencontre avec Fabien Vehlmann, un scénariste BD qui met le monde en fiction

Spirou et Fantasio, Le Dernier Atlas, Seuls, Green Manor… son imaginaire n’a semble-t-il aucune limite, sa volonté de gratter la surface des choses non plus, le scénariste nantais Fabien Vehlmann revient avec trois albums d’un coup, l’occasion d’échanger avec lui sur son approche de l’écriture, ce qui l’inspire ou l’obsède, ses projets…

Fabien Vehlmann et ses derniers livres • © Rita Scaglia (photo Fabien Vehlmann)

Nous l’avons rencontré en 2014 pour la 54ᵉ aventure de Spirou et Fantasio, en 2019 pour Le Dernier Atlas, en 2020 pour Supergroom. Bien sûr, sa biographie ne s’arrête pas là. Loin de là. Il est également le scénariste de la série à succès Seuls, portée au cinéma par David Moreau, de Paco les mains rouges, de Samedi et Dimanche, du Marquis d’Anaon, de Green Manor, de L’Herbier sauvage et de tant d’autres.

Une bonne soixantaine de livres au total dans des genres très différents. Et pas mal de récompenses, notamment le prestigieux Prix René-Gosciny 2020 qu’il partage avec Gwen de Bonneval pour Le Dernier Atlas. Bref, de quoi donner le tournis. Comment passe-t-on d’un univers à l’autre sans y laisser quelques neurones ? C’est la première question que nous lui avons posée…

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06 Avr

INTERVIEW. Gwen de Bonneval signe « Philiations », une œuvre profondément sensible qui interroge notre relation au monde

Il n’y avait pas de mot pour exprimer ce qu’il souhaitait raconter dans cet album. Alors, Gwen de Bonneval l’a tout simplement inventé. Philiations, de Philia et filiations, un néologisme assumé évoquant une histoire aussi universelle et collective qu’intime et introspective, une histoire de lien, d’héritage et de transmission dans un monde pas très loin de l’effondrement.

La couverture de ce nouvel album de Gwen de Bonneval paru aux éditions Dupuis est à elle seule une source de réflexion et de questionnement. L’auteur s’y représente au travail sur sa table à dessin tandis que la forêt brûle derrière lui. Une façon d’illustrer un éventuel déni ? Sans doute. Et surtout le déni d’un monde qui court à sa perte si rien ne change rapidement.

Mais si Gwen de Bonneval a un temps refusé ou plus exactement sous-évalué l’ampleur du désastre, le réveil ne fut que plus brutal lorsqu’il commença à s’intéresser plus sérieusement aux questions environnementales et notamment à la théorie de l’effondrement selon laquelle notre société est vouée à disparaître du fait de l’enchaînement de crises environnementales, économiques, géopolitiques et sociétales. 

Plongé dans une profonde éco-anxiété, Gwen de Bonneval se devait de réagir, s’imaginant dans un premier temps lanceur d’alerte à travers son art, la bande dessinée, avant de se rendre à l’évidence que réaliser une œuvre didactique ou pédagogique sur cette thématique n’était pas vraiment son truc !

Au travail militant, Gwen préfère alors partager avec le public une « expérience sensible », ce sera Philiations, une première véritable autobiographie pour l’auteur qui lui permet de s’interroger à travers son parcours de vie sur notre monde et cette obsession qu’on a à vouloir le détruire. Une façon de nous interpeller sur notre place, sur la place du collectif et de l’individu dans la lutte contre l’effondrement annoncé, tout un processus qu’il nous explique ici et maintenant…

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21 Fév

Le sourire d’Auschwitz : le destin tragique d’une résistante bretonne raconté en BD

Journaliste à France 24, réalisatrice de webdocumentaires et scénariste de bandes dessinées, la Nantaise Stéphanie Trouillard continue d’explorer notre histoire et plus particulièrement la seconde guerre mondiale avec le récit d’une vie brisée, entre Port-Louis et Auschwitz, un aller simple pour l’enfer, avec Renan Coquin au dessin.

© Stéphanie Trouillard, scénariste de l’album « Le sourire d’Auschwitz » • © Anthony Ravera

Trois clichés en noir et blanc avec le même visage, de face et de profil. Et à chaque fois le même sourire qui interroge, nous interroge. Et pour cause, les clichés ont été pris à Auschwitz en 1943. La jeune femme devant l’objectif s’appelle Marie-Louise Moru, dit Lisette, une Morbihannaise de 16 ans.

Pourquoi ce sourire ? La bande dessinée Le Sourire d’Auschwitz est née de cette interrogation…

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13 Fév

Bobigny 1972. Une date-clé de l’histoire des droits des femmes en France racontée en BD

C’est le genre de procès qui vous change une société, un procès historique qui fut une étape décisive vers la loi Veil encadrant la dépénalisation de l’avortement en France. La Nantaise Carole Maurel au dessin et la Marmandaise Marie Bardiaux-Vaïente au scénario nous le racontent dans une BD parue aux éditions Glénat

© France 3 Pays de la Loire / Eric Guillaud

On pouvait espérer l’affaire réglée une fois pour toutes avec la promulgation de la loi historique portée par Simone Veil et votée le 17 janvier 1975, une loi qui autorisait l’interruption volontaire de grossesse avec peut-être, pour ambition première, d’endiguer les avortements clandestins et moins de reconnaître cette liberté comme un droit fondamental des femmes.

Mais le monde est ainsi fait qu’aujourd’hui encore, près de cinquante ans après, l’IVG est toujours confrontée à de nombreux obstacles et la France n’est pas à l’abri d’un revirement brutal, comme on a pu déjà le vivre de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis.

La constitutionnalisation pourrait être une réponse, un rempart, mais en attendant, le combat continue sur tous les terrains, y compris sur celui de la bande dessinée. 

Activiste féministe confirmée, la scénariste Marie Bardiaux-Vaïente travaille quasi exclusivement sur la thématique de l’injustice, mais elle ne l’avait jamais abordée sous l’angle de la lutte pour les droits des femmes, c’est chose faite avec Carole Maurel au dessin.

Bobigny 1972 raconte un événement clé dans l’histoire de l’avortement, le procès de la jeune Marie-Claire Chevalier, 15 ans, jugée pour avoir avorté. Son avocate, Gisèle Halimi, trouva là une tribune idéale pour porter la lutte pour l’avortement libre et gratuit au plus haut niveau.

Nous avons rencontré Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel pendant le festival d’Angoulême fin janvier, interview…

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05 Fév

Rencontre avec Bea Lema, lauréate du Fauve d’Angoulême Prix du public France Télévisions 2024 pour son album Des Maux à dire

Après Chloé Wary, Léonie Bischoff, Léa Murawiec et Sole Otero, le très convoité Fauve d’Angoulême Prix du Public France Télévisions a été remis à Beatriz Lema à l’occasion du dernier Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Retour sur un moment important pour la jeune autrice espagnole…

Bea Lema © Vanessa Rabade

Bea Lema est originaire de La Corogne dans le nord-ouest de l’Espagne, mais c’est en France, à Angoulême plus précisément, à l’occasion d’une résidence à la Maison des auteurs, qu’elle a réalisé son premier roman graphique baptisé Des Maux à dire.

Coup d’essai, coup de maître, son album a été retenu dans la sélection officielle 2024 du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême et a reçu le 27 janvier dernier le Fauve d’Angoulême Prix du Public France Télévisions des mains d’un jury composé de lecteurs et lectrices passionnés du neuvième art et touchés par « la poésie graphique » qui se dégage de son album et par son « traitement sensible de la santé mentale ».

Après quelques jours de repos bien mérités auprès de ses amis et de sa famille en Espagne, Bea Lema a accepté de partager avec nous son ressenti autour de cette très belle aventure et de revenir sur cet album singulier, séduisant et à la thématique universelle.

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06 Oct

INTERVIEW. Rosigny Zoo : le nouvel album de Chloé Wary, première lauréate du Fauve d’Angoulême – Prix du public France Télévisions

Elle a remporté le Fauve d’Angoulême – Prix du public France Télévisions en 2020 pour son album Saison des roses, Chloé Wary revient avec un troisième roman graphique qui se déroule une nouvelle fois à Rosigny-sur-Seine, une ville comme les autres ? Non, un petit coin de planète qui voudrait bien rester à l’écart du système…

Chloé Wary et les couvertures des albums Rosigny Zoo et Saison des Roses • © Chloé Wary

À l’écart du système, mais plus pour très longtemps ! Sous prétexte de redynamiser les zones urbaines délaissées et surtout de donner l’opportunité à quelques promoteurs immobiliers de construire la ville de demain avec ses résidences GreenStanding, la mairie a envoyé les bulldozers raser le bâtiment du patronage Saint-Joseph qui abritait jusque-là Coeur2Cité, une association de jeunes et moins jeunes plus intéressés par le hip hop et les actions de solidarité que par faire de Rosigny-sur-Seine une ville propre et bien rangée.

Rosigny-sur-Seine. Une ville, une banlieue au nom inventé par Chloé Wary mais à la réalité bien concrète. L’autrice l’avait déjà pris pour décor de son album précédent, Saison des roses, qui offrait un regard lucide et militant sur la condition féminine à travers Barbara, jeune footballeuse amatrice, vouée à se battre pour faire vivre son club et plus particulièrement l’équipe des filles forcément dénigrée.

La femme et sa place dans notre monde patriarcal, c’est ce que Chloé Wary questionnait ici, c’est déjà ce qu’elle questionnait dans son premier livre, Conduite interdite (Steinkis), une fiction sur les femmes d’Arabie Saoudite. C’est enfin ce qu’elle questionne aujourd’hui avec Rosigny Zoo où les femmes sont juste plus présentes sur les quelque 300 planches de l’album et juste plus impliquées dans la lutte contre une nouvelle étape de déshumanisation des villes, un espace public tiré au cordeau, propre, mais sans âme. 

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11 Sep

INTERVIEW. Pascal Rabaté défie les probabilités dans une BD pleine de fantaisie mise en images par François Ravard

Après un petit détour par le cinéma, le temps de produire son quatrième long métrage baptisé Les Sans-dents, Le Nantais d’adoption Pascal Rabaté retrempe sa plume dans la bande dessinée en compagnie du dessinateur François Ravard et nous offre un petit bijou d’humour et de poésie. Rencontre…

Il y a une constance dans l’écriture de Pascal Rabaté, un petit quelque chose qui le distingue des autres, peut-être tout simplement une belle sensibilité et une empathie envers ses semblables, même s’il dit avoir en lui un petit fond de cruauté.

D’ailleurs son nouvel opus, La Loi des probabilités, réalisé avec François Ravard au dessin, et publié chez Futuropolis en est une fois encore une démonstration éclatante.

Au centre de l’histoire, Martin Henry, un verbicruciste de profession arrivé en avance ce jour-là à son rendez-vous médical. Pensait-il ainsi se débarrasser plus vite de la corvée ? Ou avait-il un mauvais pressentiment ? Quoiqu’il en soit, Martin Henry en ressort avec un diagnostic sans appel : un cancer en phase terminale et trois mois à vivre, au mieux !

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