29 Mar

Les Moutons veulent du sel, la rencontre improbable entre un vieux berger et un ado des quartiers signée Emanuele Cantoro

Quel lien peut unir un vieux berger, ses moutons et un adolescent de la cité ? À priori, aucun. Pourtant, Emanuele Cantoro les réunit dans un roman graphique de toute beauté à découvrir aux éditions ça et là…

D’un côté, un vieux berger, ses moutons, son chien et la nature. De l’autre, Christian, un adolescent de 13 ans qui vit dans une tour de cité avec sa mère, son grand frère et ce qui aurait pu lui servir de père si l’homme n’avait été alcoolique et drogué au dernier degré : un fantôme. Un fantôme qui passe encore à l’appartement en courant d’air, histoire de se jeter sur un lit pour cuver ou de s’en prendre une énième fois à sa femme. Ses enfants ? Il ne les reconnaît même plus.

Alors, Christian cherche un peu d’évasion. Dehors, avec ses potes du quartier, à tourner en scooter autour des immeubles. Avec son grand frère aussi qui l’emmène un beau jour à la mer. Oui, à la mer. Christian ne l’avait jamais vue alors qu’elle est à moins d’une heure à pied de chez lui !

C’est sur le chemin du retour qu’il découvre un lieu étrange. Il décide d’y ramener ses copains. C’est la maison d’un vieux berger. La rencontre se passe mal, le berger fait mine de tirer sur les gamins, Christian retourne à sa vie de béton. Jusqu’au jour où sa mère se suicide et son frère est arrêté par la police…

On connaît le talent de l’équipe de ça et là pour nous dénicher des pépites étrangères, en voici une nouvelle. Celle-ci nous vient d’Italie. Elle est signée Emanuele Cantoro, un auteur né à Rome en 1997.

À son actif, quelques ouvrages en auto-édition, la création du magazine Profondissima qui donnera naissance à la maison d’édition Profondissima Press, un premier livre édité en Italie qui inspire une pièce de théâtre et finalement Les Moutons veulent du sel, son premier livre à paraître en France.

Ce livre est entièrement réalisé au crayon de papier. Et c’est tout simplement splendide ! Son dessin proche de l’esquisse dégage une énergie telle qu’on devine le mouvement. Tour à tour léger ou appuyé, il donne le rythme de ce récit qui nous parle de l’adolescence, des rêves de gosse, de ce monde à découvrir et des rencontres qui peuvent changer la vie.

Eric Guillaud

Les Moutons veulent du sel, d’Emanuele Cantoro. ça et là. 24€

© ça et là / Cantoro

27 Mar

Beneath the Trees where nobody sees, Patrick Horvarth signe un conte macabre au pays des Bisounours

Premier essai, essai transformé. Et au haut la main ! Beneath the Trees à la saveur d’une petite sucrerie comme on en lit finalement assez rarement, le genre de livre qui vous imprime durablement la rétine. Un album beau à l’extérieur et bon à l’intérieur, à découvrir toutes affaires cessantes…

Bienvenue dans le monde des Bisounours ! Enfin, en apparence seulement. Car même si Woodbrook a tout d’une petite ville fort sympathique avec de gentils habitants qui ne manquent jamais de se souhaiter le bonjour accompagné d’un large sourire, ce n’est que façade. Et la large traînée de sang qui marque le passage du sac trainé par le personnage sur la couverture de l’album aurait dû nous alerter !

« Un endroit où l’on peut vivre à son rythme, enivré par les parfums du cèdre, du romarin et du trèfle »

Certes, l’endroit a de quoi flatter les récepteurs olfactifs mais Woodbrook n’a rien d’une petite ville idéale. Et vous allez vite le comprendre. Dès la 11ᵉ page précisément lorsque la belle histoire tourne au tragique. Un tueur rôde, sauvage et sanguinaire, semant l’inquiétude parmi les habitants. Parmi eux, Samantha Strong, notre protagoniste principale à la tête de nounours, se retrouve au cœur de l’intrigue. Qui est ce tueur ? Un voisin ? Un ami ? Alors que chaque villageois semble au-dessus de tout soupçon, l’un d’eux cache un terrible secret.

« Avec un tueur en liberté et la police qui piétine, l’ambiance est morose ici, à Woodbrook », relate une journaliste envoyée sur place. Et ça ne risque pas de s’arranger de si tôt…

Réalisateur et scénariste pour le cinéma, Patrick Horvath n’avait pas dessiné depuis 20 ans quand il s’est remis à sa table à dessins pour créer Beneath the Trees where nobody sees, sa toute première bande dessinée. Et le résultat est tout simplement époustouflant ! Des personnages anthropomorphiques avec d’adorables têtes de peluches, un tait fin et délicat, des couleurs pastel, une voix off retranscrite sur des lignes de cahier d’écolier, une bonhomie générale… Dans le fond et dans la forme, tout évoque un conte pour enfants. Jusqu’à ce que Patrick Horvath, subtilement, l’air de rien, nous  plonge dans le sordide total.

De quoi regarder nos voisins d’un autre œil car oui, vous l’aurez compris, tout se passe ici au cœur d’une petite communauté dans laquelle tout le monde se connaît. Ou croit se connaître. Admirablement terrifiant !

Eric Guillaud

Beneath the Trees where nobody sees, de Patrick Horvarth. Ankama. 19,95€

© Ankama / Horvarth

21 Mar

Il Déserte : un voyage dans l’intime signé Xavier Coste et Antoine de Caunes

Si le nom de Xavier Coste est désormais familier dans le monde du neuvième art, celui d’Antoine de Caunes l’est dans un tout autre domaine même si l’homme porte depuis toujours un intérêt particulier pour la BD à travers notamment sa collection de Pixi. Aujourd’hui, pourtant, l’un et l’autre se retrouvent associés sur la couverture d’un même album au titre aussi mystérieux qu’astucieux : Il Déserte.

Son premier album nous avait fortement impressionnés. Souvenez-vous, nous sommes en 2012 lorsque paraît Egon Schiele dans lequel Xavier Coste déroule la vie du mythique et tumultueux peintre autrichien mort à l’âge de 28 ans de la grippe espagnole. « 64 pages exceptionnelles, captivantes, bouleversantes, 64 pages aux ambiances très travaillées, entre mélancolie et tourment, avec un graphisme qui n’était pas sans rappeler le travail de Schiele », écrivais-je à l’époque dans une chronique à retrouver ici. Je n’y changerai pas un mot aujourd’hui.

Treize ans et une dizaine d’albums plus tard, parmi lesquels 1984, aux éditions Sarbacane, ou Rimbaud l’indésirable, chez Casterman, Xavier Coste s’associe à une figure emblématique, non pas de la bande dessinée mais du petit écran, le génialissime Antoine de Caunes. Ensemble, ils nous proposent un récit intime et totalement inattendu qui nous entraîne sur une île déserte en compagnie d’un Robinson d’un genre inédit.

© Dargaud / Coste & de Caunes

Ce Robinson, c’est Georges de Caunes. Tout simplement le père d’Antoine. Les plus anciens d’entre nous se souviennent de lui comme d’un pionnier de la télévision en noir et blanc, peu, très peu même, le connaissent comme aventurier. Pourtant, du Groenland à l’Amazonie, en passant par la Polynésie, l’homme a parcouru le monde, parfois au prix de sacrifices sur sa vie familiale.

De cet aspect méconnu de l’homme, Antoine de Caunes en garde un souvenir amère et beaucoup d’interrogations. Surtout lorsque ce père s’embarqua pour une île déserte de l’archipel des Marquises avec la ferme intention d’y rester une année entière. « Qu’allait-il donc faire dans cette galère ? », s’interrogeait Antoine. Jusqu’au jour où ce dernier tombe sur le journal intime du naufragé volontaire. Tout y était consigné !

© Dargaud / Coste & de Caunes

De là est né ce livre que vous allez bientôt tenir entre vos petites mains car oui, Il Déserte – vous comprenez mieux le titre maintenant – est un sacrément beau bouquin de 200 pages qui se lit à la fois comme un récit d’aventure et comme une réflexion sur les liens entre un père et son fils.

Pour mettre en images ce récit, il fallait un auteur capable de transcender la vision d’un quotidien insulaire et solitaire pour approcher l’universel. Xavier Coste était l’homme de la situation. Sortant une nouvelle fois de sa zone de confort graphique (mais en a-t-il vraiment une ?), Xavier Coste explose les cases, utilise l’espace de la page, parfois de la double page, pour plaquer son idée de l’histoire avec un trait un brin sauvage et des couleurs ardentes. Brillant !

Eric Guillaud

Il Déserte, de Xavier Coste et Antoine de Caunes. Dargaud. 30€

16 Mar

De la BD au cinéma, Natacha sur tous les fronts !

À quelques jours de la sortie en salles de Natacha (presque) hôtesse de l’air, l’adaptation cinématographique de Noémie Saglio, Dupuis nous embarque dans l’univers de la série à travers un copieux volume d’Une Vie en dessins. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, une vingt-quatrième aventure est également disponible…

Les inconditionnels des éditions Dupuis et plus particulièrement de François Walthéry ne sont pas passés à côté du très riche premier volume de la collection Une Vie en dessin consacré au créateur de Natacha ou de Rubine et collaborateur de Peyo sur différentes séries, notamment Les Schtroumpfs, Benoît Brisefer ou encore Johan et Pirlouit. Sorti en 2019, l’ouvrage qui survolait l’ensemble de son œuvre est aujourd’hui épuisé.

Celui que nous pouvons tenir entre nos mains aujourd’hui n’est pas une réédition mais une nouvelle édition complètement remaniée et recentrée sur la seule Natacha, réunissant sur plus de 250 pages des centaines d’illustrations, planches, croquis, couvertures, photos… le tout accompagné d’une nouvelle introduction signée Charles-Louis Detournay.

Une belle approche de près de 55 ans de création, depuis l’apparition de la toujours jeune héroïne dans les pages du journal Spirou jusqu’à sa dernière aventure en date, Chanson d’avril.

© Dupuis / Walthéry

Chanson d’avril, justement, est la 24ᵉ aventure de notre hôtesse préférée, une aventure qui lui permet de se replonger dans le journal intime de sa grand-mère et de nous raconter ses folles aventures en compagnie du grand-père de Walter. Madame Natacha et Monsieur Walter, ainsi s’appellent-ils, croisent en plein océan Pacifique un paquebot de luxe sur lequel tous les membres du personnel et tous les passagers ont été endormis avant d’être détroussés. C’est le point de départ d’une nouvelle enquête à haute valeur fantastique.

Le film, quant à lui, réalisé par Noémie Saglio avec Camille Lou dans le rôle de Natacha, Vincent Dedienne, Didier Bourdon ou encore Elsa Zylberstein sera à l’affiche de nos salles obscures le 2 avril prochain.

Eric Guillaud

Une Vie en dessins, de Walthéry. Dupuis. 69€

Chanson d’avril, Natacha (tome 24), de Walthéry et Sirius. Dupuis. 12,95€

15 Mar

Dix secondes de Max de Radiguès : comme un air de Fureur de vivre

Après un petit détour par le polar, le western et la science-fiction, Max de Radiguès retrouve la fiction réaliste en explorant le quotidien d’un adolescent qui combat l’ennui et son mal-être par la drogue et les jeux dangereux……


Dix secondes pour se sentir vivant, dix secondes pour peut-être mourir ! C’est un rituel pour le jeune Marco : lorsqu’il arrive en scooter à hauteur du panneau de Rixensart, sa commune, il ferme les yeux et compte jusqu’à 10. Parfois, c’est la gamelle, parfois ça passe de justesse. Il faut dire qu’à part ça, Marco s’ennuie à mourir dans son patelin. Un père absent, une mère étouffante, une banlieue d’une tristesse sans fin à quelques kilomètres de Bruxelles. Les seules distractions qu’il partage avec ses potes sont l’herbe, l’alcool, le tout à s’en rendre malade. Marco est capable de siphonner une bouteille entière d’un douteux mélange aromatisé au coca et de vomir aussitôt dans le sac à dos d’un de ses copains.

La loose totale ! Et si encore, il se rattrapait à l’école. Mais le constat est sans appel : l’école n’est vraiment pas faite pour lui. Quant aux filles ? Ce n’est guère mieux. Marco est maladroit, voire timoré. Et quand il croise la route de Zoé, on pourrait l’imaginer sorti d’affaire, avoir trouvé le chemin pour grandir… mais non !

Prépubliée dans les pages du fanzine Ketje, Dix Secondes est une fiction largement inspirée de la jeunesse de Max de Radiguès qui a lui-même grandi à Rixensart. Comme il le précise en fin d’ouvrage, les personnages sont le fruit de son imagination et de gens qu’il a pu croiser à l’époque. Quoi qu’il en soit, le décor planté est lui bien réel, et rappellera sans doute quelque chose à beaucoup d’entre nous, une ville de banlieue pavillonnaire des années 1990 avec sa jeunesse qui zone en mobylette entre deux petits joints et quelques bières, une jeunesse qui s’ennuie à mourir et cherche une bonne raison de vivre.

Comme toujours, Max de Radiguès aborde son sujet avec une immense douceur, une touche d’humour irrésistible, un graphisme simple, épuré, reconnaissable entre tous et une mise en page d’une extrême fluidité. À la fois auteur, éditeur à L’Employé du Moi et directeur de collection chez Sarbane, Max de Radiguès n’en finit pas de faire du bien au neuvième art partout où il passe. Un livre à acheter les yeux fermés et à lire sans compter !

Eric Guillaud

Dix secondes, de Max de Radiguès. Casterman. 22€

© Casterman / Max de Radiguès

11 Mar

Kieran et Doug Headline inaugurent le label Aire Noire avec l’adaptation d’un roman de la série Parker de Richard Stark

Les amoureux du roman noir ne peuvent décemment ignorer la série Parker de l’Américain Richard Stark alias Donald Edwin Westlake. Et si tel est le cas, voici l’occasion rêvée de rattraper l’affaire avec La Proie, une adaptation en BD du roman Un Petit Coup de vinaigre paru en 1969 chez Gallimard. À la manœuvre, deux fines gâchettes du genre, Doug Healdline et Kieran….

Un bon petit hold-up des familles ! C’est le programme du jour pour Parker et sa bande de braqueurs. Tous des professionnels, des gars expérimentés qu’il connaît plutôt bien. Tous, sauf George Uhl, le chauffeur, qui semble un peu nerveux. Parker se méfie de lui, et il a raison. Car une fois le hold-up réalisé, Uhl va tenter de se débarrasser de ses trois partenaires pour s’approprier le butin. Une balle pour l’un, une balle pour l’autre. Seul Parker parvient à échapper au carnage. Et ça, ce n’est clairement pas bon pour Uhl qui va devenir la proie de Parker pour le restant de ses jours…

Pour inaugurer ce nouveau label dédié au polar, les éditions Dupuis se devaient de frapper fort. Et c’est réussi, tant Parker est un personnage emblématique du genre, sans états d’âme, froid, professionnel. Sur un peu plus de 100 pages, La Proie est une adaptation noire serrée du livre de Richard Stark, traduit en France sous le titre Un Petit Coup de vinaigre. Cette chasse à l’homme effrénée dans l’Amérique des années 60 est menée de main de maître par Doug Headline au scénario, lequel partage la direction du label avec Olivier Jalabert, et Kieran au dessin. D’un côté, une écriture concise, de l’autre, un trait nerveux et incisif, au centre des atmosphères sombres et violentes à souhait… Parker reste incontournable pour tous les amateurs du genre.

D’autres titres Aire Noire sont d’ores et déjà annoncés, notamment Contrapaso de Teresa Valero, Que d’os! de Max Cabanes et Doug Headline, Dernière aube de Jérémie Guez et Attila Futaki ou encore Dortmunder de Jesus Alonso Iglesias et Doug Headline. Avec toujours, annonce l’éditeur, « la promesse d’une qualité littéraire et narrative équivalente à celle du catalogue Aire Libre ».

Eric Guillaud

Parker, La Proie, de Richard Stark, Kieran et Doug Headline. Dupuis. 20,50€

© Dupuis / Stark, Kieran & Headline

08 Mar

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : une sélection de BD engagées

À l’occasion de la Journée des Droits des Femmes, nous vous proposons une sélection de bandes dessinées récentes qui offrent un éclairage précieux sur les luttes féministes. Trois BD, trois femmes, trois parcours, mais un seul combat !

Sorti en octobre dernier aux éditions Steinkis, Les Femmes ne meurent pas par hasard aborde la thématique des violences faites aux femmes à travers le portrait d’Anne Bouillon. Cette avocate inscrite au barreau de Nantes, féministe revendiquée, a renoncé à défendre les hommes violents pour se concentrer sur son engagement auprès des femmes.  « J’ai choisi mon combat », lui font dire dès les premières pages les autrices Charlotte Rotman et Lison Ferné.

Elle a choisi son combat, et quel combat ! Féminicides, violences physiques, menaces, viol, harcèlement, emprise… Anne Bouillon croule sous les dossiers et les témoignages de femmes. Un véritable cortège de souffrances. 

De son cabinet aux salles d’audience, Charlotte Rotman et Lison Ferné nous permettent de suivre l’avocate dans ce combat par ses actes et ses mots avec une approche documentaire qui se veut au plus près de la réalité. Un long travail d’observation et d’écoute a été nécessaire pour les autrices dont l’objectif premier était de « montrer comment les femmes s’adressent à la justice pour des cas de violence et comment la justice essaie de répondre ». Forcément instructif !

Les Femmes ne meurent pas par hasard, de Charlotte Rotman et Lison Ferné. Steinkis Éditions. 24€

La suite ici

Eric Guillaud

01 Mar

Love not dead et Lover Dose : Quand l’amour ne rime plus avec toujours ou glamour…

Parce que l’amour ne rime pas forcément avec toujours, certains ont pris le parti d’en rire. Chacun dans son style graphique, Fortu et Shyle Zalewski nous offrent ici de quoi se détendre avec des histoires courtes et lucides sur les aléas de la vie amoureuse…

Et si l’amour disparaissait à jamais ! Ou pire encore, s’il n’avait jamais existé que dans l’esprit de quelques marginaux, comme une idéologie ou un simple concept. C’est le parti pris de Love not Dead, un petit format carré de Shyle Zalewski paru dans la collection Pataquès des éditions Delcourt. Avec ses cheveux mi-longs et ses lunettes toutes rondes, le protagoniste central a tout du parfait romantique. L’amour, il y croit ! Du moins, il y croyait jusqu’au jour où sa moitié le met dehors. Et dehors, l’amour n’existe pas ou plus, il est devenu une anomalie mentale qui fait souffrir. Dans cette société-là, un cœur n’est plus que le symbole d’une paire de fesses, la Saint Valentin, un jour comme les autres et même la célèbre chanson des Beatles, Love me Do, a été rebaptisée Hate me Do ! Bref, notre romantique de service va tenter de remettre un peu d’ordre et d’amour dans tout ça, mais il va avoir du boulot, beaucoup de boulot… (Love not dead, de Shyle Zalewski. Delcourt. 16,95€)

Du néant à l’overdose, il suffit finalement d’un peu d’imagination et d’un bon coup de crayon. Fortu ne manque ni de l’un ni de l’autre pour nous raconter l’amour dans un album baptisé Lover Dose paru aux éditions Expé. Qu’il s’agisse de l’amour vache, de l’amour complice, parfois brutal, pas toujours partagé, sportif, interdit, adultère ou même simulé, l’auteur explore ici toutes les facettes de l’amour dans une série d’histoires courtes sur une page mettant en scène des couples plus ou moins amoureux, plus ou moins habillés, dans des situations plus ou moins cocasses, révélant au passage toutes les contradictions et les complexités des relations humaines. À lire dans son lit seul ou à plusieurs ! (Lover dose, de Fortu. Expé Editions. 18,95€)

Eric Guillaud