30 Nov

Golden City en pleine renaissance avec « Orbite terrestre basse », le nouvel opus de la série de Pecqueur, Malfin et Schelle

 Golden City

Golden City

Golden City est morte, vive Golden City ! Voilà cinq ans que la cité pour milliardaires a été coulée par une torpille. C’est aujourd’hui devenu un sanctuaire sous-marin où vont se recueillir les familles.

Mais une nouvelle cité a été construite en remplacement. La même ? Pas tout à fait. Si les principes qui régissent la vie de la communauté sont restés les mêmes, la nouvelle cité n’est pas flottante mais spatiale. C’est même la première ville spatiale de l’humanité. Au moins ici, pense-t-on, les milliardaires seront à l’abris de la surpopulation, de la violence qui règne sur Terre et des attaques terroristes. Et que devient Harrison Banks ? Le président humaniste de Golden City et PDG du plus puissant groupe pharmaceutique est toujours porté disparu…

Cela fait maintenant une quinzaine d’années que le Rouennais Daniel Pecqueur et le Breton d’adoption Nicolas Malfin animent cette série de science fiction qui pour beaucoup d’entre nous a été une révélation, au même titre que la série Aquablue. Et si je rapproche Golden City de la mythique série créée par les deux Rouennais Olivier Vatine et Thierry Cailleteau, ce n’est pas seulement pour souligner la proximité géographique des créateurs mais plus sûrement pour pointer la proximité d’univers, l’omniprésence de l’océan d’un côté, la récurrence des préoccupations environnementales et sociales de l’autre.

Bon, vous me direz, ces deux séries ne sont pas les seules sur ce créneau mais tout de même, il y a des points de convergence évidents au niveau du scénario, un peu moins peut-être au niveau du dessin. Et comme le hasard fait souvent bien les choses, alors que la cité des milliardaires Golden City prend la direction de l’espace, une ville flottante fait son apparition dans le dernier volet d’Aquablue.

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Avec ce savant mélange d’aventure et de science fiction, ce graphisme semi-réaliste d’une très grande élégance et ces couleurs vives et profondes, les auteurs de Golden City ont marqué de leur griffe la bande dessinée contemporaine. Valeur sûre pour Noël !

Eric Guillaud

Orbite Terrestre Basse, Golden City (tome 10), de Daniel Pecqueur, Nicolas Malfin et Pierre Schelle. Editions Delcourt. 13,95 euros

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29 Nov

Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013 : 5 bons motifs d’aller jouer au héros

Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013

Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013

C’est entrée libre pour les enfants et les moins de 18 ans

Mine de rien, c’est la plus grande librairie Jeunesse de l’hexagone. De quoi occuper pendant toute une journée vos bambins et vos aînés dans un lieux, au chaud et sans bourse déliée … ou presque. C’est possible que vous repartiez avec quelques albums sous le bras et vous aurez à payer une entrée adulte sauf vendredi soir. Les tarifs

C’est donner envie de toucher, feuilleter et s’évader dans des milliers de livres

Casse tête  de beaucoup de parents : comment faire lire mon enfant ? Le mettre en contact le plus souvent possible avec des livres, répondait Daniel Pennac, l’auteur de Comme un Roman. « On ne force pas une curiosité, on l’éveille. » Et avec des livres aussi variés que possible : romans, BD, documentaires… Tous les styles, tous les auteurs sont représentés à Montreuil.

C’est rencontrer des auteurs pour de vrai

En 2013 le salon accueille 2 000 auteurs. Oui ce sont vraiment 2 000 rencontres possibles. Ils sont là pour répondre aux questions de vos enfants, réaliser un dessin, une dédicace. Vous pouvez demander pour vous aussi, si vous êtes un parent patient pour les auteurs stars (la japonaise Konami Kanata pour CHI dont Eric Guillaud vous parle ici, Marjane Satrapi pour Persepolis) ou malin pour les auteurs à découvrir (Fabien Vehlmann, Yoann, Clément Oubrerie et tant d’autres à découvrir ici …).

Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013

Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013

C’est participer à des ateliers et découvrir des expositions

La Boîte à Héros : relevez le défi, grâce à cette boîte, à vous de parler de, et surtout à son héros ou héroïne préféré(e) ! Une belle plongée dans ses souvenirs d’enfance héroïque …

8 pôles artistiques de la Petite Enfance au Numérique en passant par la BD : 700 rencontres, ateliers, master-classes avec 200 auteurs de tous genres (livres papier, créations numériques, œuvres plastiques et transmédias)

 En fin de Johannesburg à Montreuil, l’Afrique du Sud est l’invité d’honneur du Salon.

C’est un palmarès qui, à l’inverse de la plupart des festivals, est dévoilé à l’avance

Pas de souci pour le dernier Astérix ou Le Petit Prince, vous connaissez déjà et vos enfants aussi. Mais comment sortir des sentiers battus des livres Jeunesse, mettre en avant de nouveaux auteurs ? C’est l’objectif affiché des Pépites de Montreuil. Une aide précieuse au choix d’un album à offrir pour Noël. Des livres qu’il est possible de lire sur place. Nous vous parlions du palmarès 2013 ici.

Didier Morel

Pour en savoir plus : le site du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013 et celui de France 3 IDF

 

L'Afrique du sud est l'invité d'honneur du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013

L’Afrique du sud est l’invité d’honneur du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2013

 

27 Nov

Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême : la sélection officielle 2014

affiche-fibd-73852-4661bLa sélection officielle 2014 ainsi que la sélection jeunesse, patrimoine et polar ont été révélées aujourd’hui à Paris en présence de Willem, Grand Prix de la ville 2013 et président de cette 41e édition.

La sélection officielle

Ainsi se tut Zarathoustra, de Nicolas Wild (La Boîte à bulles)

Annie Sullivan et Helen Keller, de Joseph Lambert (Ça et là / Cambourakis)

L’Attaque des Titans, tome 1, de Hajime Isayama (Pika)

C’est toi ma maman?, d’Alison Bechdel (Denoël)

Carnet du Pérou – Sur la route de Cuzco, de Fabcaro (Six pieds sous terre)

Cesare, tome 1, de Fuyumi Soryo (Ki-oon)

Charly 9, de Richard Guérineau et Jean Teulé (Delcourt)

Le Chien qui louche, d’Étienne Davodeau (Futuropolis)

Come Prima, d’Alfred (Delcourt)

Deadline, de Laurent-Frédéric Bollée et Christian Rossi (Glénat)

L’Étranger (d’après l’œuvre d’Albert Camus), de Jacques Ferrandez (Gallimard)

Fenêtres sur rue – Matinées / Soirées, de Pascal Rabaté (Soleil)

Fuzz and Pluck, tome 2, Splitsville, de Ted Steam (Cornélius)

Googles, de Tetsuya Toyoda (Ki-oon)

Goliath, de Tom Gauld (L’Association)

Les Guerres silencieuses, de Jaime Martin (Dupuis)

Hawkeye, tome 1, Ma vie est une arme, de David Aja et Matt Fraction (Panini)

In God We Trust, de Winshluss (Les Requins marteaux)

Jonathan, tome 16, Celle qui fut, de Cosey (Le Lombard)

Kililana Song, tome 2, de Benjamin Flao (Futuropolis)

Lastman, tome 1, de Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès (Casterman)

Le Livre de Léviathan, de Peter Blegvad (L’Apocalypse)

Macanudo, tome 4, de Liniers (La Pastèque)

Mauvais genre, de Chloé Cruchaudet (Delcourt)

Mon ami Dahmer, de Derf Backderf (Ça et là)

Opus, tome 1, de Satoshi Kon (Imho)

Paco les mains rouges, tome 1, d’Éric Sagot et Fabien Vehlmann (Dargaud)

Un petit détour et autres racontars, tome 3, de Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle (Sarbacane)

La Propriété, de Rutu Modan (Actes Sud)

Le Roi des mouches, tome 3, Sourire suivant, de Mezzo et Pirus (Glénat)

Saga, tome 1, de Fiona Staples et Brian K. Vaughan (Urban Comics)

Les Temps mauvais – Madrid 1936-1939, de Carlos Gimenez (Fluide glacial)

La Tendresse des pierres, de Marion Fayolle (Magnani)

Vapor, de Max (L’Apocalypse)

Les Voleurs de Carthage, tome 1, Le Serment du Tophet, d’Apollo et Hervé Tanquerelle (Dargaud)

La sélection Jeunesse

Agito Cosmos, tome 2, Pro Humanitae, de Fabien Mense et Olivier Milhaud (Glénat)

Battling Boy, tome 1, de Paul Pope (Dargaud)

Carnets de Cerise, tome 2, Le Livre d’Hector, de Joris Chamblain et Aurélie Neyret (Soleil)

Détective Rollmops, de Renaud Farace et Olivier Philipponneau (Hoochie Coochie)

Jane, le renard et moi, d’Isabelle Arsenault et Fanny Britt (La Pastèque)

Kairos, tome 1, d’Ulysse Malassagne (Ankama)

Klaw, tome 1, Éveil, de Joël Jurion et Antoine Ozanam (Le Lombard)

Louca, tome 1, Coup d’envoi (Dupuis)

Le Monde de Milo, tome 1, de Christophe Ferreira et Richard Marazano (Dargaud)

Space Brothers, tome 1, de Chüya Koyama (Pika)

Walhalla, tome 1, Terre d’écueils, de Marc Lechuga et Nicolas Pothier (Treize étrange)

Zita, la fille de l’espace, tome 1, de Ben Hatke (Rue de Sèvres)

La sélection Polar

Heartbreak Valley, de Simon Roussin (Éditions 2024)

Lartigues et Prévert, de Benjamin Adam (La Pastèque)

Ma révérence, de Wilfrid Lupano et Rodguen (Delcourt)

Scalped, tome 8, Le Prix du salut (Urban Comics)

Tyler Cross, de Brüno et Fabien Nury (Dargaud)

La sélection Patrimoine

Cowboy Henk, de Kamagurka et Herr Seele (Frémok)

Fritz the Cat, de Robert Crumb (Cornélius)

Frontline Combat, tome 2, d’Harvey Kurtzman et al. (Akileos)

Jack Kirby Anthologie, de Jack Kirby (Urban Comics)

Mélody, de Sylvie Rancourt (Ego comme X)

Nancy – 1943-1945, d’Ernie Bushmiller (Actes Sud)

Poissons en eaux troubles, de Susumu Katsumata (Lézard noir)

Spirou par Y.Chaland, d’Yves Chaland (Dupuis)

Les Trois royaumes, de Luo Guanzhong (Éditions Fei)

Peut-on travailler pour une organisation patronale et défendre la veuve et l’orphelin ? Thomas Revanche relève le défi !

album-cover-large-21055Le jour, Thomas Revanche travaille au Modef, la plus grosse organisation patronale du pays. La nuit, il lutte contre l’injustice sociale et la violence du système.

Une super-menace pour certains, un super-héros pour beaucoup. Et de fait, Thomas Revanche n’hésite pas à châtier les petits chefs harceleurs, terrifier les patrons vermines, punir les délocalisateurs sauvages. Et rien ne l’effraie. Pour aller botter l’arrière train d’un producteur véreux qui détourne sans scrupule les subventions de l’Etat et arnaque les intermittents du spectacle, Thomas Revanche n’hésite pas à enfiler le costume de Superman histoire de passer incognito au milieu d’une convention de BD américaines et japonaises. Après tout, Superman est un peu son mentor…

Un nouveau justicier est né ! Un tiers Superman, un tiers Bernard Thibault et un tiers Tonton flingueur. Avec lui, les négociations ne s’éternisent jamais. Il discute – certes – mais en même temps qu’il cogne. Et tous les récalcitrants de la classe dirigeante le savent, Thomas Revanche éparpille façon puzzle.

Certains regretteront le côté quelque peu caricatural du gentil défenseur de l’ouvrier oppressé par le méchant patron, d’autres seront irrités par le graphisme de Chauzy, nerveux, expressif et un peu marqué, et par les couleurs tendance mauvais goût, mais Revanche est un thriller social à prendre au quinzième degré, juste un fantasme comme peut l’être Superman pour les Américains !

Eric Guillaud

Raison sociale, Thomas Revanche (tome 3), de Pothier et Chauzy. Editions Treize Etrange. 13,90 euros

24 Nov

Camus : le premier des hommes pris entre justice et mère

Camus : entre justice et mère par José Lenzini & Laurent Gnoni - Soleil

Camus : entre justice et mère par José Lenzini & Laurent Gnoni – Soleil

Du centenaire de sa naissance en Algérie à la consécration du prix Nobel en 1957, une vie d’homme à découvrir derrière le nom connu et reconnu de Camus.

Cette année est son année. Il est partout : acclamé par les uns et toujours discuté par les autres. La BD aussi tient à célébrer l’homme et le philosophe, le fils et l’écrivain à travers deux ouvrages. Albert Camus est né en 1913 en Algérie comme le journaliste José Lenzini. Reconnu comme un camusien de référence, il nous livre une forme originale de biopic. Ce roman graphique est construit autour du célèbre discours de Stockholm devant l’académie Nobel. Tout part du regard de sa mère celle qui ne sait pas lire mais aussi celle qui a su que son fils pourrait étudier. Défile alors toute sa vie d’homme : le collège, les parties de foot qui lui ont permis de s’intégrer, la tuberculose, l’écriture …Se construit alors un autre visage de Camus, plus humain, plus fragile. Belle évocation mise en image par Laurent Gnoni, tout en aplat de couleur et esquisse.

Camus : entre justice et mère par José Lenzini & Laurent Gnoni – Soleil

Camus : entre justice et mère par José Lenzini & Laurent Gnoni - Soleil

Camus : entre justice et mère par José Lenzini & Laurent Gnoni – Soleil

Le Premier Homme d’Albert Camus par José Muñoz - Futuropolis

Le Premier Homme d’Albert Camus par José Muñoz – Futuropolis

L’argentin José Muñoz a fait un choix différent. Le maître de l’ancrage noir propose une illustration magnifique du Premier Homme, le récit autobiographique inachevé sur lequel Albert Camus travaillait au moment de sa mort dans un accident de voiture en 1960. « En somme, je vais parler de ceux que j’aimais » écrivait il. En premier de son père celui qu’il a si peu connu enfant (il a été tué au début de la Guerre 14-18) Seul reste de lui une photo que sa mère garde religieusement sur une étagère et une tombe à Saint-Brieuc. Le talent graphique de Muñoz l’auteur d’Alack Sinner, son chef d’œuvre, avait déjà permis une lecture inédite de L’étranger en 2010. Il reparaît dans un coffret commun avec Le Premier Homme.

Le Premier Homme d’Albert Camus par José Muñoz – Futuropolis

Didier Morel

Bon à savoir : La galerie Martel à Paris (17, Rue Martel – 10e) propose de rencontrer José Muñoz lors d’une exposition de ses encres, issues des planches de l’album. L’artiste sera présent pour le vernissage le jeudi 5 décembre 2013 à 18h30 ainsi que lors d’une séance de dédicace le samedi 7 décembre à partir de 16h.

Le Premier Homme d’Albert Camus par José Muñoz - Futuropolis

Le Premier Homme d’Albert Camus par José Muñoz – Futuropolis

Pour aller plus loin, vous pouvez relire la chronique en couleur de L’étranger par Ferrandez.

La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir :

L’art et la révolte (librement inspiré d’Albert Camus) par Abd al Malik

Pourquoi petits et grands raffolent-ils de Chi Une vie de chat de la Japonaise Konami Kanata ?

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600 000 exemplaires vendus en France depuis 2010 ! Oui, vous avez bien lu, 600 000 exemplaires en l’espace de trois ans et neuf volumes. Autant vous dire que le tome 10, attendu pour le 27 novembre, est l’objet de toutes les attentions, à commencer de l’éditeur Glénat…

Une communication aux petits oignons, des produits dérivés qui pointent le bout de leur museau, des adaptations en livre jeunesse… et une auteure japonaise, Konami Kanata, qui débarque en France du 25 novembre au 1er décembre pour une série de conférences, de master class et de dédicaces, notamment au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Vous l’aurez compris, la sortie du tome 10 est un événement ! Mais quelles sont les raisons de cet incroyable succès?

Un propos universel

Il y a bien entendu plusieurs raisons qui expliquent ce succès mais la principale repose sur le propos de la série. Qu’est-ce qu’il y a en effet de plus universel que l’exploration de la vie, qui plus-est par les yeux tout rond d’un chaton curieux et insouciant ?

Un langage chat international

Que l’on soit belge, français, japonais ou uruguayen, le langage chat est le même pour tous. Miaouh se dit partout miaouh ou à peu près, peut-être parfois avec un léger accent. Et puis tous les chats du monde ronronnent de la même façon, rêvent de parties de chasse en agitant leur moustache, réveillent leurs maîtres à 5h00 du matin pour grignoter trois croquettes et monopolisent le fauteuil le plus confortable de la maison les jours de pluie.

Une histoire pour tous les enfants de 7 à 107  ans 

C’est la série intergénérationnelle par excellence. Par la simplicité apparente du dessin et des histoires, par la délicatesse des couleurs pastel, Chi une vie de chat s’adresse autant aux tout petits qu’aux très grands et très vieux. Dans chaque maison ou Chi a réussi à pénétrer, ses aventures passent de mains en mains avec toujours le même cri de guerre « Ooooh il est trop mignon! ». Faites le test vous verrez !

Konami Kanata

Konami Kanata

Un personnage qui se moque des classes sociales

Que vous soyez petit ou grand, intellectuel ou sportif, caissière chez Leclerc ou professeur de latin à la Sorbonne, vous ne pouvez absolument pas rester indifférent à la lecture des aventures de Chi. Ou alors vous venez d’une autre galaxie ! Pas la peine non plus d’être un fin connaisseur en manga, Chi une vie de chat se lit dans le sens de lecture européen…

Mieux qu’un vrai chat, les poils sur le canapé en moins

« En plus il existe vraiment » , m’a dit un jour ma fille. Oui, Chi existe ou du moins représente à lui-seul la planète chat. Mais pas de panique, question allergies et propreté, vous n’avez rien à craindre avec celui-ci…

Je déteste les chats, puis-je aimer les aventures de Chi ?

Vous détestez les souris mais adorez les films de Disney ? Alors votre cas n’est pas totalement désespéré. Essayez donc…

Quoi de neuf dans le tome 10 ?

Des avis de recherche avec la photo de Chi ont été placardés dans tout le quartier. La famille Tanaka est inquiète. Va-t-elle devoir se séparer du chaton ? Réponse le 27 novembre…

Eric Guillaud

Chi une vie de chat (tome 10), de Konami Kanata. Editions Glénat. 10,75 euros

Glénat / Konami Kanata - extrait du tome 9

Glénat / Konami Kanata – extrait du tome 9

Palmarès BD Boum, L’Angevin Etienne Davodeau Grand Boum 2013

Capture d’écran 2013-11-22 à 10.40.00Le Grand Boum 2013 a été décerné hier à Etienne Davodeau, auteur de quelques pièces maîtresses de la bande dessinée francophone telles que Les Ignorants, Rural, Lulu femme nue ou encore Le Chien qui louche. Il sera donc aux commandes de la prochaine édition du festival. Il réalisera l’affiche et une exposition lui sera consacrée.

Les autres prix décernés :

Prix région centre à Clichés de Bosnie, d’Aurélien Ducoudray et de François Ravard, chez Futuropolis, Prix Conseil général 2013 à Louca , de Bruno Dequier chez Dupuis, Prix ligue de l’enseignement pour le jeune public 2013 à Kalimbo, de Crisse et Fred Besson chez Soleil, Prix Nouvelle république à Clichés de Bosnie, d’Aurélien Ducoudray, chez Futuropolis, Prix Jacques Lob 2013 à Michel Pirus.

© Didier Gonord

© Didier Gonord

D’autre part, les traditionnelles médailles en chocolat ont été attribuées à Daniel Fuchs, Christophe Bichop Léchopier, Fred Dehouck et Maryse Bourgeois, ALEP (Association de Loisirs et d’Education Populaire), Bédélire – Tours, La Boite à Bulles, Diane Rayer des Editions Le Lombard.

Enfin, l’ACBD, Association des Critiques et Journalistes de Bande Dessinée, a profité du festival pour sélectionner les 5 titres qui vont concourir au Grand Prix de la Critique ACBD 2014 : Annie Sullivan & Helen Keller de Joseph Lambert chez Çà et là, Kililana Song tome 2, de Benjamin Flao chez Futuropolis, Mauvais Genre, de Chloé Cruchaudet chez Delcourt, Melvile, l’histoire de Samuel Beauclair, de Romain Renard au Lombard, La Propriété, de Rutu Modan chez Actes sud.

Eric Guillaud

Notre interview d’Etienne Davodeau à découvrir ici

 

22 Nov

Humour Helvète : Quand l’un fait Plonk, l’autre fait Replonk

 

De Zéro à Z  par Plonk et Replonk – Hoëbeke

De Zéro à Z par Plonk et Replonk – Hoëbeke

Plonk et Replonk sont frères, citoyens suisse et caustiques. Leur humour grinçant a dépoussiéré l’art de la carte postale drôle.

De Zéro à Z le programme de ce nouveau livre est vaste et à la fois circonscrit à un abécédaire à 10 chiffres. Impossible de savoir qui est Plonk et qui est Replonk, les deux Froidevaux (leur vrai nom), Hubert et Jacques, brouillent les cartes avec leurs détournements, collage, et autres montages. Quand ils ont investis les pages de Libération avec leur illustrations, ils ont fait une réponse bien à eux : « Plonk c’est le bruit du marteau enfonçant le clou, et Replonk, c’est histoire d’insister car, bien sur, il faut toujours enfoncer le clou, surtout dans le crâne d’un rhinocéros. »

De Zéro à Z  par Plonk et Replonk – Hoëbeke

De Zéro à Z par Plonk et Replonk – Hoëbeke

Formés sur le tard à l’art du photomontage et du graphisme (ils ont abandonné la tradition horlogère Jura Suisse et la menuiserie familiale), les deux frangins collent et recollent des clichés tirés de photos et de cartes anciennes. Du choc des sens qu’il en résulte, nait une légende drôle et décalé. L’absurde le dispute à l’extravagance. Du Swiss retouch fabriqué dans le canton de Neuchatel ! Leur slogan depuis leurs premières cartes en 1997 : « Offrez les, avant que l’on ne vous les offre » invite à renouer avec le plaisir épistolaire, et pas seulement en vacances ou à la fin de l’année. Comme ils le conseillent, « n’oubliez pas d’introduire votre code postal confidentiel ».

Mes préférés : dans la série les bas fond de Paris : le cœur interlope du vieux quartier suisse, et le vandalisme gratuit au début du XXe siècle.

De Zéro à Z  par Plonk et Replonk – Hoëbeke

De Zéro à Z par Plonk et Replonk – Hoëbeke

Vous trouverez ce livre ainsi que les cartes à envoyer dans les bonnes librairies de votre quartier. Comme ils le disent en début d’ouvrage dans un avertissement : « Les personnes non prévenues peuvent considérer qu’elles le sont maintenant. »

Didier Morel

De Zéro à Z  par Plonk et Replonk – Hoëbeke

La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir :

Like a Rolling Stone par Pascal Comelade

Le Silence de Lounès, une histoire au coeur du monde ouvrier de Saint-Nazaire signée Baru et Pierre Place

L.10EBBN001778.N001_SilenLOUN_C_FRLe monde de Baru, c’est celui du petit peuple, celui qui trime toute sa vie sans parvenir à boucler une seule fin de mois, celui qui traîne le poids du passé dans des valises en cuir limé, un peuple de déracinés, d’immigrés, d’exploités…

Non seulement, Baru, Hervé Barulea de son vrai nom, vient de ce monde-là mais il le met en images depuis ses toutes premières planches. Quéquettes Blues, Les années Spoutnik, L’Autoroute du soleil, Cours camarade!, Fais péter les basses Bruno, L’Enragé… à chaque fois, Baru imagine des personnages de fiction plus vrais que nature, des super héros de la vie ordinaire, des exclus du système, des gars et des filles qui rêvent d’une vie meilleure mais se heurtent à la froide réalité d’une France pas aussi accueillante et généreuse qu’on le prétend…

Le silence de Lounès s’inscrit dans la continuité des albums précédents même si, cette fois, ce n’est pas le bassin sidérurgique lorrain qui sert de décor mais les chantiers navals de Saint-Nazaire. Nouredine et  Gianni, deux gamins de l’immigration grandissent à l’ombre des immeubles de la reconstruction avec pour unique perspective un emploi dans la construction navale. Comme leur père respectif ! Mais en grandissant, Nouredine supporte de plus en plus mal de devoir « ramper devant ces salauds de Français ». Il reproche à son père de ne pas s’être impliqué aux côtés du FLN pendant la guerre d’Algérie et d’avoir traîné toute la famille en France pour « continuer à faire l’esclave ». Les mots sont durs, les reproches amers et le silence du père, Lounès, trompeur. Car son passé est loin de ressembler à ce qu’imagine Nouredine…

Une histoire de filiation en même temps qu’une fresque sociale, Le silence de Lounès est un récit à la Baru, tendre et humain, magnifiquement mis en images par Pierre Place qui a précédemment dessiné Au rallye chez Warum et Celle qui réchauffe l’hiver chez Delcourt. Une petite douceur dans un monde brutal !

Eric Guillaud

Le Silence de Lounès, de Baru et Pierre Place. Editions Casterman. 20 euros

(en librairie le 27 novembre)

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