24 Avr

Le Prolongement de Gwendal le Bec ou l’éternité en question

Ne plus vieillir ! Et si l’un des plus vieux rêves de l’humanité devenait une réalité ou, du moins, une possibilité pour quelques-uns d’entre nous ? Dans sa première bande dessinée baptisée Le Prolongement, Gwendal Le Bec explore avec finesse et légèreté les thématiques du temps qui passe, de l’amour et de la mortalité…

2070, quelque part en France. Camille et Gloria auraient pu vieillir tranquillement l’un à côté de l’autre, prenant soin l’un de l’autre, comme beaucoup de retraités ! Mais une révolution médicale est passée par là, bouleversant le quotidien du couple et de nombreux autres. Cette révolution a pour nom Le Prolongement et permet de repousser les limites de la vieillesse. Si Camille est resté totalement insensible à cette promesse d’éternité, ce n’est pas le cas de Gloria qui, depuis des années, passe son temps allongée dans un caisson éterniseur installé dans la cave de la maison.

Jusqu’au jour où ce fameux éterniseur tombe en panne. Gloria revient momentanément à la vraie vie, le temps d’une petite réparation, d’un petit câlin à Camille, le temps surtout de trouver de l’argent pour payer la suite de son prolongement. Une petite fortune ! Et là, tout se complique, Gloria et Camille vont devoir mettre en vente le restaurant de leur jeunesse. De quoi créer quelques tensions…

Dans Le Prolongement, Gwendal Le Bec dont c’est ici la première bande dessinée, explore le thème universel de la jeunesse éternelle sous l’angle intime d’un couple confronté à des choix de vie opposés. Avec cette question : à quoi bon décrocher l’éternité quand vos proches n’en veulent pour rien au monde ? Une fiction d’anticipation qui nous amène à réfléchir sur le temps, l’amour, le sexe, le corps, les apparences, la vieillesse, la vie, la mort, sans jamais tomber dans la caricature ni le mélodrame.

Côté graphisme, Gwendal Le Bec, qui s’est illustré dans la peinture, le livre jeunesse et le dessin de presse, propose ici un style léger, drôle et sensible. La mise en page classique offre une grande fluidité et certaines scènes de sexe, bien que pouvant choquer par leur frontalité, s’intègrent parfaitement à l’histoire racontée.

Eric Guillaud

Le Prolongement, de Gwendal le Bec. Casterman. 25€

© Casterman / Le Bec

15 Avr

De la séparation des Beatles au triomphe des Wings, Hervé Bourhis retrace quatre années cruciales dans la vie de Paul McCartney

Après avoir surmonté un infarctus et partagé son expérience dans un album paru chez Glénat il y a tout juste un an, Hervé Bourhis revient avec une autre histoire de résurrection, celle de Paul McCartney au moment où l’aventure des Beatles s’est arrêtée, le laissant au fond du gouffre…

« J’étais un demi-Dieu et aujourd’hui, je suis un chômeur ». Paul McCartney a-t-il vraiment prononcé ces mots lors de la séparation officielle des Beatles ? Je ne suis pas assez spécialiste pour le savoir mais Hervé Bourhis, lui, l’est assurément et a bossé comme un dingue sur ce nouvel album.

Il en connaît pourtant un rayon sur les Fab Four, « une obsession depuis l’adolescence », reconnait-il, mais il a souhaité ici être au plus près de la vérité. Et la vérité est bien celle-là : un McCartney en dépression, au fond du fond du trou et sans argent, ses comptes étant bloqués pour une sombre histoire de droits  !

Dans cet album, Hervé Bourhis retrace cette période qui se révélera finalement être une véritable résurrection pour McCartney. Assez rapidement, l’artiste rebondit, reprend le chemin de la création, sort un album solo, fonde le groupe Wings avec sa femme Linda, et retrouve la scène dans le cadre d’une mini tournée des universités largement improvisée. McCartney a 30 ans et il recommence à zéro !

Aucun doute, Paul est l’oeuvre d’un auteur de bande dessinée talentueux et profondément passionné par le sujet. Tout y est raconté avec précision, la fameuse réunion des Beatles chez Apple Records qui scelle la fin de l’aventure, la descente aux enfers de McCartney, le désamour du public, l’alcool, le retour en grâce, l’enregistrement du disque Band on The Sun à Lagos au Nigeria, sa rencontre avec Fela, le créateur de l’afrobeat…

Un album passionnant et émouvant, porté par un graphisme rock aux couleurs pop, notamment influencé par le graphiste américain Milton Glaser et l’illustrateur allemand Heinz Edelmann qui fut le directeur artistique du film Yellow Submarine.

Eric Guillaud

Paul, d’Hervé Bourhis. Casterman. 20€

© Casterman / Bourhis

11 Avr

Vacances de Pâques : notre sélection de BD pour faire le plein d’évasion sans ruiner votre bilan carbone

Regards, Le Cahier à spirale, Electric Miles, Krimi, De Pierre et d’os, Beneath the Trees where nobody sees, Katya,Marie, récit d’une GPA, Souvenirs de l’éternel présent, Spectregraph… voici rien que pour vous une petite sélection de bandes dessinées à déguster, en fonction de la météo, sous votre couette ou sur votre balcon…

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