27 Déc

J’aurai ta peau Dominique A, un récit d’Olivier Balez et Arnaud le Gouëfflec

20 ans qu’il joue les chanteurs à textes avec un look austère, alors forcément il a fini par énerver quelqu’un. En tout cas, c’est comme ça que son pote Philippe Katerine analyse la chose. Et ce quelqu’un lui a envoyé une lettre anonyme au message sans ambiguïté : « J’aurai ta peau Dominique A ». Reste à savoir qui ? Oui, qui est le dingue qui en veut à ce point au chanteur. Un fada qui ne supporte plus les Dominique ? Un détraqué qui veut se faire un artiste ? Un ennemi de la belle musique et des paroles intelligentes ? Face à la menace, Dominique A va-t-il devoir interrompre sa tournée ? Changer de style ? Voire changer de nom ? Et Philippe Katerine de lui lancer perfidement : « d’habitude, les dingues, ils s’attaquent aux stars, pas aux chanteurs plus… enfin, moins… C’est juste que t’es pas super connu, tu vois ? »….

____________________________________________________

Découvrez l’interview des auteurs ici

____________________________________________________

S’en prendre comme ça à un chanteur sans défense, ce n’est franchement pas charitable. Ce n’est pas charitable mais c’est drôle. Très drôle ! Et ce n’est bien évidemment qu’une fiction imaginée par le scénariste Arnaud Le Gouëfflec et mise en images par Olivier Balez. Dire que Dominique A chantait il y a quelques années : « Il ne faut pas souhaiter la mort des gens, ça n’est jamais assez méchant, ça les fait vivre plus longtemps ». Finalement, sans vous dévoiler la fin de l’histoire, il y a beaucoup de vrai dans ces paroles. Beaucoup de vrai et pas mal d’ironie. Après Topless et Le Chanteur sans nom, le tandem Le Gouëfflec-Balez signe ici un récit singulier sur le plan scénaristique comme sur le plan graphique avec ce style remarquable de Balez inspiré de la sérigraphie. Et rien que pour ça mais aussi pour les échanges savoureux entre Dominique A et Philippe Katerine et la tournure parano que prend l’ensemble, on ne peut que vous en recommander l’achat ou la lecture ! Un livre qui devrait nous faire aimer l’année 2013 ! EGuillaud

Dans les bacs le 9 janvier

J’aurai ta peau Dominique A, de Le Gouëfflec et Balez. Editions Glénat. 16 euros

12 Déc

La nuit des Tuileries, le nouveau Jour J de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Florent Calvez

Les Jour J se suivent mais ne se ressemblent pas ! Après la guerre froide, la Première guerre mondiale, la Révolution russe, l’assassinat de Kennedy, Mai 68… Fred Duval et Jean-Pierre Pécau revisitent cette fois une époque particulièrement agitée de l’histoire de France, la Révolution Française. Et notamment cette période de flottement au début des années 90, 1790 bien sûr, qui voit un pays sans constitution et un roi, Louis XVI, qui louvoie entre allégeance à la Nation, espoir d’une réaction des troupes royalistes massées aux frontières et fuite en territoire ami. En juin 1791, le roi décide finalement de s’enfuir en famille…

Et c’est précisément à ce moment que les scénaristes de la série reprennent l’histoire en main, l’histoire avec un grand H, pour développer leur propre histoire, une histoire alternative autrement appelée uchronie. Et si Louis XVI ne mourait pas sur l’échafaud mais d’une balle perdue pendant sa fuite ? Et si Marie-Antoinette, régente du royaume après la mort de son mari, parvenait à lever une armée et à l’emmener aux portes de Paris sous le commandement d’un mystérieux général ? Et si Louis XVII n’était pas mort et revenait en triomphateur ? Pour ce onzième volume, on retrouve aux pinceaux Florent Calvez qui avait déjà mis en images deux autres albums de la série, Septembre rouge et Octobre noir, avec un trait réaliste qui se rapproche ici de l’esprit de la collection Vécu chez Glénat.

Et si vous êtes perdu dans les méandres de l’histoire de France, un conseil, jetez un oeil rapide, c’est l’occasion, sur Wikipédia ou dans les pages de L’histoire de France pour les nuls consultable dans toutes les bonnes librairies. EGuillaud

La nuit des Tuileries, Jour J (tome 11), de Duval, Pécau et Calvez. Editions Delcourt. 14,95 euros

.

L’info en +

Le scénariste rouennais Fred Duval finit l’année 2012 en beauté avec

la sortie d’un deuxième album, le 9ème volet de Hauteville House, une série steampunk avec pour cadre le Second empire. Et l’année 2013 commence pas mal non plus avec, dés janvier, la sortie du premier volet de la série L’Homme de l’année. Fred Duval, historien de formation s’est intéressé au soldat inconnu en compagnie de Jean-Pierre Pécau et Mr Fab. Et c’est toujours chez Delcourt !

Spirou : 75 ans d’aventures entre Marcinelle et Nantes

Le 21 avril 1938 naissait à Marcinelle en Belgique un journal et un personnage qui allaient profondément marquer le paysage culturel européen. Leur nom : Spirou. Tout au long de l’année 2013, les éditions Dupuis fêteront dignement leurs 75 ans.
75 ans de bons et loyaux services et un nom en lettres capitales, mythique, indissociable, à la fois porté par un héros en costume de groom, et par un journal hebdomadaire pour enfants. Les deux Spirou sont nés le même jour, le 21 avril 1938, de la volonté d’un homme, entrepreneur, belge, Jean Dupuis, et du génie créatif d’un autre homme, français celui-là, Robert Velter, alias Rob-Vel… Lire la suite ici.

10 Déc

Planquez vos économies, Picsou est de retour…

Plonger dans une piscine remplie de pièces d’or ! Ne me dites pas que vous n’en avez jamais rêvé, je ne vous croirais pas. Balthazar Picsou le fait tous les jours depuis des années et des années, un bain de jouvence qui le met en joie pour la journée. Il est l’homme le plus riche du monde. Il ne vit pas en Suisse… ni en Belgique… mais en Amérique. Et la question que tout le monde se pose est bien évidemment : comment est-il devenu aussi riche ? That is the question effectivement et la réponse est dans cette intégrale consacrée à La Grande épopée de Picsou et plus précisément dans ce premier volume intitulé La jeunesse de Picsou car, oui, Picsou a été jeune et sa famille, pauvre.

Prévue en 7 tomes, cette intégrale publiée chez Glénat nous permet de retrouver les travaux de l’un des plus importants dessinateurs de Picsou, Don Rosa qui était à la fois un disciple intransigeant de Carl Barks, le créateur du personnage, et un novateur dans l’approche de cet univers. Cette Jeunesse de Picsou lui a d’ailleurs valu en 1995 le Will Eisner Award de la meilleure histoire à suivre. Un univers familier, une oeuvre culte ! EGuillaud

La Jeunesse de Picsou, La Grande épopée de Picsou (tome 1), de Don Rosa. Editions Glénat. 29,50 euros

09 Déc

Phil Perfect, le héros de Serge Clerc, en intégrale

Grâce à la collection des intégrales, les éditions Dupuis réexposent régulièrement les plus belles pièces de leur patrimoine, généralement des histoires parues dans le journal Spirou et publiées en albums par leurs soins. En cela, l’Intégrale Phil Perfect diffère. Personnage emblématique de Serge Clerc, Phil Perfect n’a jamais fréquenté les pages du journal Spirou, ou alors de façon anecdotique, et encore moins les collections d’albums Dupuis. Il a logiquement débuté sa « carrière » de journaliste spécialisé rock dans le magazine Rock & Folk avant de la poursuivre dans Métal Hurlant, puis Heavy Metal. Baignées dans un style moderniste et un univers rock, les aventures de Phil Perfect semblent bien loin des oeuvres publiées par Dupuis. Erreur ! Le perfectionniste Serge Clerc, toujours à la recherche du trait parfait, avait pour frère Yves Chaland et pour maître des gens comme Jijé ou Tillieux. Et l’affiliation est évidente. Pour Dupuis, Serge Clerc est même « le chaînon manquant entre l’école de Marcinelle et la Nouvelle vague française. Le pont historique entre Spirou et Métal Hurlant« . C’est en tout cas un merveilleux cadeau qui nous est fait ici, l’occasion unique de se replonger dans une époque que les moins de vingt ans ne peuvent connaître. 272 pages de bonheur autour des récits, illustrations et dessins réalisés par Serge Clerc dans les années 80-90. EGuillaud

Intégrale Phil Perfect, de Serge Clerc. Editions Dupuis. 32 euros

08 Déc

Aquablue, un retour aux sources signé Hautière et Reno

Nao a enfin retrouvé sa femme, son peuple et sa planète d’adoption, Aquablue. Terminés les voyages à travers l’univers pour sauver les civilisations et espèces en danger, Nao veut désormais profiter de la vie de famille et de son fils. Mais au plus grand désespoir des habitants, Nao n’est pas revenu seul. Avec lui ont débarqué des humains, beaucoup d’humains, venus officiellement mener des recherches sur la faune et la flore. Les autochtones y voient la porte ouverte à une nouvelle colonisation. Et effectivement, sur Terre, une loi autorisant l’immigration humaine sur Aquablue est promulguée. Les humains débarquent en nombre avec des intentions pas toujours pacifiques…

Lancée il y a maintenant 25 ans par le scénariste Thierry Cailleteau et le dessinateur Olivier Vatine, Aquablue a accompagné les débuts de la maison d’édition Delcourt et largement participé à son succès. Considérée comme l’une des meilleures séries de science fiction, Aquablue connaît une véritable renaissance depuis sa reprise en main, après 5 années d’absence dans les bacs, par Régis Hautière et Reno. Ce nouveau tandem a su insuffler un sacré coup de jeune à la série et publie un an après Retour aux sources leur deuxième album, le treizième de la série, Septentrion. Un album par an, parfait, ne changez rien ! EGuillaud

Septentrion, Aquablue (tome 13), de Hautière et Reno. Editions Delcourt. 13,95 euros

07 Déc

Les Fantômes du Louvre : Quand Bilal hante les salles du musée…

Bilal au Louvre ! C’est presque une évidence. Et c’est aujourd’hui une réalité. D’abord avec ce livre paru chez Futuropolis et Louvre Editions. Ensuite avec l’exposition qui lui sera consacrée du 20 décembre au 18 mars au sein de la salle des sept cheminées du prestigieux musée parisien. Un livre donc, pas une bande dessinée mais plutôt, par son fond et sa forme, un livre d’art. Et dans ce livre, l’auteur a réuni 22 créations, des photos d’oeuvres d’art exposées dans le musée et sur lesquelles il a dessiné à l’acrylique et au pastel le portrait de fantômes. Des fantômes auxquels il a inventé un nom, une histoire, en rapport plus ou moins direct avec l’oeuvre évoquée, et rédigé une biographie, date et poids de naissance compris.

Après Nicolas de Crécy (Période glaciaire), Marc-Antoine Mathieu (Les Sous-sols du révolu), Eric Liberge (Aux heures impaires), Christian Durieux (Un enchantement), Hirohiko Araki (Rohan au Louvre), Bernar Yslaire et Jean-Claude Carrière (Le ciel au dessus du Louvre), David Prudhomme (La Traversée du Louvre), Bilal nous donne une toute autre vision du musée, une vision très personnelle qui devrait hanté chacun de nous lors de notre prochaine visite dans ce haut lieu de la culture. EGuillaud

Les Fantômes du Louvre, de Enki Bilal. Futuropolis et Louvre Editions. 25 euros

05 Déc

Ceppi plonge Stéphane Clément dans Le Piège Ouzbek

7 ans qu’on avait pas entendu parler de lui et voilà que Stéphane Clément refait surface du côté de la frontière ouzbeko-afghane. Mort ! Tué officiellement dans un accident de voiture. Officieusement dans un guet-apens. Mais dans quelle histoire s’est donc embringué notre baroudeur ? Et s’il y avait eu simplement une erreur d’identification ? Selon certaines sources, Stéphane ne serait effectivement pas mort mais seulement blessé et retenu en otage. Mais par qui et pourquoi?

Lancées par les Humanoïdes Associés à la fin des années 70 avant d’être reprises par Casterman, puis à nouveau par Les Humanoïdes Associés, les aventures de Stéphane Clément se poursuivent aujourd’hui au Lombard. Le Piège Ouzbek, paru ce mois-ci, clôt un diptyque commencé il y a deux ans avec L’Engrenage turkmène, un plongeon dans une région d’Asie centrale au bord de l’explosion, sur fond de trafic de drogue, de complots djihadistes et de guerre en Afghanistan. Comme toujours, ce voyage de Stéphane Clément est un subtile mélange d’aventure et de reportage. EGuillaud

Le Piège ouzbek, Stéphane Clément (tome 13), de Ceppi. Editions Le Lombard. 14,45 euros