Pluie, froid, neige, virus, couvre-feu… le mieux est encore de rester bien au chaud pendant ces vacances d’hiver, bien au chaud avec des bonnes lectures. De l’action, de l’humour, du fantastique, voici déjà 10 albums, 10 pistes pour passer un bon moment…
On commence avec le deuxième volet d’une série publiée aux éditions Dupuis. Olive est son nom, c’est aussi le nom de son héroïne, une jeune fille de 17 ans profondément introvertie. À longueur de journée, Olive trouve refuge dans un monde parallèle qu’elle s’est construit, un monde plein de douceurs et de couleurs, jusqu’au jour où un spationaute blessé et malade, Lenny Popincourt, y débarque sans prévenir. Olive va devoir sortir de sa zone de confort pour le sauver. Un graphisme plein de charme, une histoire sensible, une héroïne attachante… Une belle série prévue en quatre volets. (Olive tome 2, Allô la Terre ?, de Cazot et Mazel. Dupuis. 12,50€)
Deuxième tome également pour Mort et Déterré, une série des Québécois Jocelyn Boisvert et Pascal Colpron qui nous embarque dans le monde des zombies en compagnie d’un ado, Yan Faucher, tué accidentellement par un dealer. Tué, enterré mais aussi vite déterré par son meilleur ami, notre zombie « cent pour cent réel » retourne promener sa mauvaise mine et son odeur de cadavre ambulant du côté de chez lui où depuis sa mort, la grande soeur tourne mal, la mère perd les pédales et le père, sa fierté. Bref, du boulot pour Yan bien décidé à ne pas laisser sa famille se consumer à petit feu. Zombiesque ! (Mort et déterré tome 2, Pas de quartier pour les macchabées, de Boisvert et Colpron. Dupuis. 9,90€)
Petit saut dans le temps avec le septième volet de La Guerre des Lulus. L’album commence en janvier 1919 quelque part en Picardie sur l’ancienne ligne de front. Tout n’est plus que dévastation et désolation. Au milieu des arbres calcinés et des trous d’obus, Lucien et Luigi se prennent à rêver de retrouver leur orphelinat à Valencourt et surtout de réunir la bande des Lulus que la guerre a fini par séparer. Où sont passés Lucas et Ludwig ? Sont-ils seulement toujours en vie ? Suite d’une très très belle histoire qui s’inscrit dans un contexte fort, cette Der des Ders qui fascine tant les Français. (La guerre des Lulus tome 7, Luigi, de Hautière et Hardoc. Casterman. 13,95€)
À 13 ans, Cosmo Cooreman est un adolescent normal. Tant mieux pour lui me direz-vous. Oui mais non, dans son monde, 13 ans est justement l’âge des mutations. Tandis que ses camarades développent une intelligence, un physique ou un pouvoir extraordinaires, lui reste affreusement normal. Ses professeurs se plaignent, ses parents s’inquiètent et finissent par le confier au gouvernement qui, dans le cadre du plan Nouvel Horizon, et grâce à des méthodes d’éducation très spéciales, doit lui permettre de développer un don. Mais à quel prix ? Un graphisme séduisant, des couleurs vives, un bon récit SF qui nous interroge sur la normalité. (Absolument normal tome 1, Tous différents, de Toussaint, Martusciello et Pizzetti. Dupuis. 9,90€)
27 ans d’existence, 16 albums, plus de dix millions d’exemplaires vendus, un spin-off du même acabit baptisé Game Over, des adaptations en série animée, en jeux vidéo, en jeux de cartes, une multitude de produits dérivés… la série Kid Paddle est un vrai phénomène éditorial, et ce depuis de nombreuses années. Pourquoi un tel succès ? Tout simplement, si on peut dire, parce que l’auteur, Michel Ledent, aka Midam, a su créer un gamin d’aujourd’hui, passionné de jeux vidéo et de monstres en tout genre, souvent gluants et visqueux. On ne change pas une formule qui a fait ses preuves, ce nouvel album est à l’image des précédents, une succession de gags sur une ou deux pages. (Kid Paddle 16, de Midam, Dupuis. 10,95€)
Ogre, bonne situation, cherche princesse ! Il voulait un château, il a un château, il voulait un trône, il a un trône sur lequel poser ces petites fesses. Bref, il a tout ce qu’il voulait, tout sauf la joie de vivre. L’ogre déprime et rien n’y fait. Son amnésie et son ogritude lui pèsent. Il veut retrouver forme humaine et pour ça il doit embrasser une princesse. Le chat Robilar organise donc un concours de prétendantes, cinq furies débarquent au château et ça va faire mal. Lancée en septembre 2020, cette série de David Chauvel au scénario et Sylvain Guinebaud au dessin, est un nouveau détournement du conte Le Chat botté popularisé par Charles Perrault à la fin du XVIIe siècle. Une adaptation aussi rusée que le personnage principal bourrée d’humour, d’action et de dialogues savoureux à double lecture. Pour les petits et les plus grands ! (Robilar ou le maistre chat tome 2, Un ogre à marier. Delcourt. 15,50€)
74 tomes, plus de 120 millions d’exemplaires vendus à travers le monde, une adaptation en série d’animation pour la télé et un anniversaire, le vingtième, en 2021, impossible pour les amoureux de mangas d’ignorer le phénomène Bleach. Aujourd’hui, son auteur, Tite Kibo, est de retour avec le premier volume de Burn the witch qui nous embarque pour la ville de Londres où les dragons, les sorcières et les humains cohabitent sans problème jusqu’au jour où les premiers décident de s’attaquer aux derniers nécessitant la création d’une milice baptisée Wing Band chargée de traquer les dragons… Les fans de Bleach retrouveront avec plaisir le trait précis et dynamique de Kubo ainsi que quelques références à l’univers de la série mythique. (Burn the witch tome 1, de Tite Kubo. Glénat. 6,90€)
En très peu de temps, Zombillénium est devenu un phénomène de la BD et ses personnages les nouvelles coqueluches des jeunes lecteurs et lectrices du journal Spirou. Tout commence en octobre 2008 lorsque Frédéric Niffle, rédacteur en chef du journal, propose à Arthur de Pins de faire la couverture du spécial Halloween. L’auteur, plus connu dans le monde de la bande dessinée pour ses pin-ups que pour ses monstres, accepte. Bingo ! « Je me suis beaucoup amusé à imaginer toute une galerie de monstres dans un cimetière. Frédéric s’est rendu compte que ça me plaisait, et il m’a proposé de développer l’univers pour en faire un album ». Des zombies c’est bien, mais des zombies qui tiennent un parc d’attractions c’est mieux, c’est même excellemment mieux. Et voilà notre Arthur de Pins délaissant les formes avantageuses de ses pin-ups pour une galerie de monstres. Depuis, las série Zombillénium, dont le cinquième et avant dernier volet vient de sortir, s’est vendue à 330 000 exemplaires et a fait l’objet d’une adaptation en film d’animation. (Zombillénium tome 5, Vendredi Noir, de Arthur de Pins. Dupuis. 14,50€)
Il est sorti il y a quelques mois déjà, en octobre pour être précis, mais il n’est jamais trop tard pour se faire plaisir. Le Baron de Jean-Luc Masbou, précédemment dessinateur de la très belle série De Cape et de Crocs publiée chez Delcourt est d’abord un bel objet au grand format, avec titre doré et dos toilé du meilleur effet, c’est aussi un petit bijou graphique et enfin un régal d’aventures autour d’un personnage légendaire : le fameux Baron de Münchhausen. Une adaptation de plus ? Non, un regard personnel sur une oeuvre et un personnage, un voyage au pays de l’imaginaire et de l’humour qui fait un bien fou en ces temps de réalité anxiogène. (Le Baron, de Masbou. Delcourt. 23,95€)
On termine avec le premier volet d’une nouvelle série signée Stéphane Betbeder et Djief aux éditions Dupuis. Si vous aimez Seuls, la série de Vehlmann et Gazzotti, alors vous devriez aimer celle-ci. Créatures nous transporte dans un New York post-apocalyptique où tentent de survivre d’étranges créatures et des enfants qui doivent se débrouiller seuls. Graphisme agréable, belle mise en place de l’univers… À suivre ! (Créatures tome 1, La Ville qui ne dort jamais, de Betbeder et Djief. Dupuis. 12,50€)
Eric Guillaud