Après USA über alles, nous restons dans l’uchronie avec le nouvel épisode de Jour J, une série lancée en 2010 par les scénaristes Jean-Pierre Pécau, encore lui, et Fred Duval. Vingt tomes au compteur, pas mal de périodes de l’histoire revisitées et à chaque fois des dessinateurs différents. Cette fois, et pour la deuxième fois, c’est le Guérandais Denys (7 Survivants, Le Casse, Dans la nuit…) qui s’est collé à la mise en images. Un dessin simple et percutant qui donne une touche polar au récit. Et ça tombe bien car Dragon rouge est justement un polar qui se déroule dans l’Amérique des années 50 avec dans les rôles principaux Lawrence S. Ivory, détective privé de son état, rescapé de la guerre de Corée et alcoolique notoire, présentement chargé par une jeune et riche chinoise de retrouver son père disparu. Rien de bien singulier pour une uchronie, me direz-vous sauf que ces années 50 ne sont pas tout à fait comme celles que nous avons connu ou appris à connaître sur les bancs de l’école.
Dès les premières pages en effet, le récit nous apprend que l’armée française a été sauvée du piège de Diên Biên Phù par une frappe nucléaire, trois bombes A qui ont explosé à la frontière chinoise, provoqué la colère de Mao, enclenché une troisième guerre mondiale et des pogroms anti-chinois sur le sol américain. Alors forcément, travailler pour une Chinoise, même riche, aux Etats-Unis dans ce contexte n’est pas tout à fait anodin… Du très bon divertissement !
Eric Guillaud
Dragon rouge, Jour J (tome 20), de Duval, Pécau, Denys et Scarlett. Editions Delcourt. 14,95 €