12 Mar

Le coin des mangas : quinze titres à dévorer au fond du lit en attendant le printemps

On commence avec le troisième et dernier volet de Biomega du génial Tsutomu Nihei, paru il y a maintenant quatre mois mais totalement incontournable. Près de 1200 pages au final et une sacrée claque visuelle grâce à ce graphisme si singulier du mangaka, un immense fan, et ça se sent, du créateur des décors et monstres d’Alien, H.R. Giger. L’homme s’est fait connaître au Japon et en Europe avec des récits SF sombres, désespérés, violents, oppressants, organiques, reconnaissables entre tous. Après Abara et Blame 0, c’est donc au tour de Biomega de bénéficier d’une réédition Deluxe, de quoi profiter pleinement du génie de Nihei et de se téléporter en 3005, carrément, pour une histoire mêlant exploration spatiale et contamination virale. Le poids des mots, le choc des images ! (Biomega deluxe, de Tsutomu Nihei. Glénat. 14,95€ le volume)

Série toute aussi incontournable, One Piece s’est enrichie d’un 106ᵉ épisode en décembre, un 107ᵉ est attendu pour avril. De quoi nous faire tourner la tête et propulser la série du Japonais Eiichiro Oda dans le top One du manga le plus lu et le plus connu sur la planète Terre et peut-être au-delà. Plusieurs centaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde, une quarantaine de millions sur le seul territoire français, un univers unique, un mélange d’aventure, de fantastique et d’humour, et un héros baptisé Lufy qui rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le fameux trésor baptisé One Piece. (One Piece tome 106, d’Eiichiro Oda. Glénat. 6,99€)

On reste dans le même univers avec un anime comics en deux tomes tout juste sortis des presses. One Piece Film – Red, tel est son nom, permet de retrouver les plus belles scènes du film musical éponyme sorti en 2022, l’une des meilleures adaptations de One Piece au cinéma, me dit-on dans l’oreillette. En tout cas une belle façon de découvrir ou redécouvrir l’univers foisonnant d’Eiichiro Oda, ici en couleurs. Et qui dit film musical dit musique. Notre héros international Luffy, accompagné de son équipage, débarque sur l’île d’Élégia pour assister au premier concert de la chanteuse Uta, fille du pirate Shanks Le Roux et amie d’enfance de Luffy. Surprise… la jeune femme prône une « nouvelle ère » sans pirates. (One Piece Red, d’Eiichiro Oda. Glénat. 9,60€ le volume)

Le Bateau-usine de Shinjirô et Shigemitsu Harada est un récit de science-fiction qui nous embarque pour un futur lointain où toutes les mers se sont évaporées, faisant de notre belle planète bleue une planète noire et aride. Les créatures marines se sont adaptées en se déplaçant dorénavant au gré des courants atmosphériques. C’est donc dans le ciel que le bateau-usine navigue pour pêcher des crabes géants. À son bord s’activent pour une misère des ouvriers endettés, des criminels et des gamins orphelins vendus à la compagnie comme Luca et Shû qui ne rêvent que d’une chose : gagner assez d’argent pour acheter leur liberté. Mais ce n’est pas gagné…  (Le Bateau-usine tome 3, de Shinjirô et Shigemitsu Harada. Vega – Dupuis. 8,35€)

Vous avez aimé ReRe : Hello! de Yoko Minami ? Alors, vous devriez aimer 360° Material de la même autrice. Les quatre volumes de la série seront disponibles simultanément aux éditions Delcourt / Tonkam le 13 mars. À l’unité ou en coffret, à vous de choisir pour plonger dans cette histoire d’amour qui commence sur un quai de gare. Mio Ôtaka, lycéenne ordinaire, évite à un jeune garçon, Takin, absorbé dans ses pensées, de finir sous un train. De cet acte de courage nait une amitié entre les deux personnages, une amitié qui se transformera en amour… Une romance au dessin léger comme l’air ! (360° Material, de Yoko Minami. Delcourt / Tonkam. 7,99€ le volume)

Peut-être n’avez-vous pas fait partie des chanceux qui ont pu parcourir la formidable exposition consacrée à Hiroaki Samura lors de la dernière édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême mais pas de panique, il reste ses mangas pour en prendre plein la vue et notamment cette nouvelle édition de L’Habitant de l’infini en 15 doubles tomes accompagnée d’une suite inédite en français baptisée Bakumatsu dessinée par Ryu Suenobu et scénarisée par Renji Takigawa, sous la supervision, bien évidemment, du maître Hiroaki Samura. Les premiers volets sont sortis en septembre, les deuxièmes en novembre, les troisièmes en janvier et les quatrième sont annoncés pour avril. Bref, de quoi retrouver notre samouraï immortel, Manji, dans de sacrés combats de sabre et dans les deux cas avec un graphisme plutôt musclé. (L’Habitant de l’infini, Immortal editions Tome 3, de Hiroaki Samura, Casterman. 13,95€. L’Habitant de l’infini – Bakumatsu tome 3, de Renji Takigawa et Ryu Suenobu. Casterman. 9,45€)

Gen Kinokura, 34 ans, est un amoureux de la nature. Il aime par-dessus s’éloigner de la ville, planter sa tente au milieu des bois, faire un bon feu, respirer le bon air et prendre une bonne dose de solitude. Mais cette fois, Gen ne peut que déchanter. Alors qu’il s’apprête à prendre son repas, surgit de nulle part une jeune-fille, Shizuku Kusano. La rencontre est explosive mais les talents de cuisinière de Shizuku finissent pas apaiser les tensions et le camping en solo se termine à deux. Cette série qui compte déjà 16 volumes au Japon et semble remporter un certain succès se présente à la fois comme une histoire d’amour, un guide du parfait campeur et un livre de recettes. Au menu : poêlée de saucisses et de champignons à l’ail, bouchées de jambon cru au fromage et sauce salsa maison, poulet rôti à la bière ou encore risotto à la tomate et aux palourdes façon plein air, bref de quoi nous en mettre l’eau à la bouche ! (Solo Camping for two, de Yudai Debata. Soleil Manga. 8,50€)

C’est une histoire d’épicier. Mais d’épicier épicé. Du genre qui ne vend pas que des légumes. Taro Sakamoto, c’est son nom, a beau avoir un léger embonpoint, une moustache à la papa, des lunettes de myope, il est à lui seul un mythe, une légende, un ex-tueur admiré de tous ses congénères, craint par tous les gangsters. Oui, Sakamoto l’épicier avait le flingue facile avant de raccrocher, de se marier, d’avoir un enfant et de s’installer comme épicier. Une vie pépère jusqu’au jour où le jeune assassin télépathe Sin débarque dans la supérette. Vous voulez de l’action ? Alors, vous en aurez, Sakamoto Days est un concentré d’énergie au rythme de parution effréné. Le tome 12 est sorti en février, le 13 sortira en mai. (Sakamoto Days tome 12, de Yuto Suzuki. Glénat. 6,99€)

On continue dans l’esprit culinaire avec What did you eat yesterday. Le premier tome est sorti en janvier en France, une série référence au Japon publiée depuis 2007 (21 tomes à ce jour et plus de 10 millions d’exemplaires écoulés) et adaptée en film, série télévisée et livre de cuisine. Au centre de tout, deux personnages qui forment un couple gay, Shirô Kakei, avocat, et Kenji Kabuki, coiffeur, deux caractères opposés mais qui se retrouvent autour de la cuisine. Entre recettes et instantanés de vie, les deux protagonistes nous font découvrir la culture japonaise. Aux manettes, une autrice multiprimée. What did you eat yesterday a notamment remporté le prix Kodansha Award du meilleur manga en 2019. (What did you eat yesterday tome 1, de Fumi Yoshinaga. Soleil Manga. 15,99€)

Ils en rêvaient, ils l’ont fait ! Et bien fait. es Français Sylvain Ferret, scénariste, et Nevan, dessinateur, signent avec L’Ombre de Moon leur tout premier manga. Un manga ? Des Français ? Oui, exactement, avec sens de lecture à la japonaise, dessin et découpage à la japonaise et même un petit laïus des auteurs sur le rabat de la couverture, comme le font les mangakas. Côté histoire, les auteurs nous embarquent pour l’Ombre, un monde fantastique dans lequel Moon Banning, le protagoniste principal, accompagné d’un jeune garçon, Panpan, et d’un être étrange toujours prêt à balancer des proverbes, Arès, doit affronter des monstres comme autant de ses tourments du passé avec l’espoir d’en sortir grandi. Un scénario efficace, un dessin nerveux, des scènes d’action vertigineuses, un brin d’humour… bref une belle découverte ! (L’Ombre de Moon, de Nevan et Ferret. Delcourt Tonkam. 12,99€)

Nouvelle adaptation en manga d’un classique de la littérature par le studio Variety Artworks pour le compte des éditions Soleil Manga, La Métamorphose. Après La Divine Comédie, Ulysse, Le Rouge et le noir, Le Capital ou encore Du Contrat social, voici donc l’une des œuvres les plus célèbres de Franz Kafka écrite en 1912. Direction Prague pour une histoire absurde, celle d’un représentant de commerce nommé Gregor Samsa. L’hommei se réveille un beau jour métamorphosé en un énorme insecte. Plus qu’un simple récit fantastique, La Métamorphose offre une critique sociale aux multiples lectures possibles. (La Métamorphose, de Franz Kafka et Variety Artworks. Soleil manga. 8,50€)

Bienvenue en enfer ou presque ! Depuis 100 ans, la Terre est plongée dans le noir à cause d’un épais nuage. La plupart des végétaux a disparu et l’humanité place ses derniers espoirs dans la transfloraison, une technique qui consiste à transformer un être humain en plante, comblant ainsi le manque de végétaux. Héros de ce récit vivant dans une grande pauvreté, Toshiro décide de franchir le pas et de subir l’opération nécessaire à sa transformation en plante… Un récit d’anticipation original aux belles ambiances sombres. (Fool Night tome 6, de Kasumi Yasuda. Glénat. 7,90€)

Fin de partie pour Abyss Azure dont le troisième et dernier volume est sorti début février. Inspiré de La Petite Sirène du romancier danois Hans Christian Andersen, Abyss Azure nous embarque dans les profondeurs sous-marines où vivent les ondins, ces créatures mythiques représentées avec un torse humain et une queue de poisson. Ici, aucun contact avec les humains n’est toléré, une consigne respectée jusqu’au jour où l’une de ces créatures, Ryû, tombe amoureuse d’un homme… (Abyss Azure tome 3/3, d’Akhito Tomi. Vega Dupuis. 8,35€)

Changement de style et d’univers avec Blue Giant Explorer et la sortie du troisième volume, une série signée Shinichi Ishizuka. Suite directe de Blue Giant et de Blue Giant Supreme, cette nouvelle série, dont le premier tome a figuré dans la sélection officielle du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2024, nous permet de retrouver notre saxophoniste Dai Miyamoto à la conquête des États-Unis. Blue Giant Explorer nous offre non seulement un regard sur le monde de la musique et plus spécialement le jazz mais aussi sur la culture nippone et américaine, le tout avec une approche graphique du plus bel effet. Et si vous regrettez le silence du manga, vous pourrez toujours vous rabattre sur l’adaptation cinéma actuellement sur les grands écrans et sa BO signée Hiromi Uehara. (Blue Giant Explorer tome 3, de Shinichi Ishizuka. Glénat. 7,90€)

On termine avec la réédition de deux anthologies consacrées à Moto Hagio, l’une des premières mangakas femmes à avoir investi dans les années 70 le registre de la bande dessinée féminine, le shojo, et bousculé au passage les codes en usage qui imposaient des histoires sans profondeur. Moto Hogio, à laquelle le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême a consacré cette année une rétrospective et décerné un Fauve d’honneur, a tout au long de sa longue carrière cherché à imposer à travers la fiction des récits ambitieux sur des thématiques diverses, notamment autour de l’identité de genre. Une autrice à découvrir ou redécouvrir ! (Anthologie de l’humain et Anthologie de la rêverie, de Moto Hagio. Glénat. 14,95€ le volume)

Eric Guillaud

24 Oct

Vacances de la Toussaint : 12 mangas à dévorer au chaud sous la couette

On commence avec un sympathique coffret réunissant les trois volumes de Candy Flurry parus simultanément fin septembre aux éditions Soleil. Avec une bonne dose d’humour, Ippon Takegushi et Santa Mitarashi nous plongent dans un Tokyo ravagé par… des bonbons. Oui, vous avez bien lu, l’apocalypse prend ici des allures de friandises, des sucettes géantes pour être précis, qui se sont abattues sur la ville telle une pluie d’automne. Et le responsable ? Un utilisateur de sucettes qui a obtenu des super-pouvoirs en se goinfrant de sucreries. Cinq ans après, la police des bonbons est toujours sur le coup et depuis peu sur les traces d’une lycéenne… (Candy Flurry, tomes 1 à 3, de Ippon Takegushi et Santa Mitarashi. Soleil Manga. 21,87 euros)

Vous avez dévoré Food Wars!, la série de Yūto Tsukuda et de Shun Saeki aux 36 volumes et quelques 20 millions d’exemplaires imprimés ? Alors, vous dévorerez pareillement ces deux livres tirés de son univers, à commencer par Food Wars! Spécialité du chef, un fan book situé quelque part entre l’artbook et le livre culinaire avec un format manga mais une couverture rigide. L’occasion de retrouver Sôma, le héros principal, envoyé dans sa prestigieuse école culinaire. De nombreuses illustrations, des recettes, des photos… bref, de quoi saliver ! (Food Wars, spécialité du chef, de Yutö Tsukuda et Shun Sarki. Delcourt Tonkam. 15,50€)

Le deuxième livre tiré de l’univers de Food Wars! est en fait un spin-off de One Piece, un autre monument du manga, avec toujours les mêmes auteurs en cuisine, les sieurs Yūto Tsukuda et Shun Saeki, mais un personnage central différent puisqu’il s’agit de Sanji, le fameux cuisinier de l’équipage de Monkey D. Luffy de la non moins fameuse saga d’Eiichiro Oda. Au menu : des bons petits plats aux ingrédients insolites, de quoi subjuguer les palais les plus difficiles. (Sanji’s Food wars!, de Yutö Tsukuda et Shun Saeki d’après Eiichiro Oda. Glénat. 6,99€)

Ça vous a ouvert l’appétit ? Alors, vous êtes prêts pour passer au plat suivant, Today’s Burger, les deux premiers volumes sont sortis en septembre, un troisième est attendu pour décembre. Les auteurs, Umetaro Saitani et Rei Hanagata, y racontent le parcours de Satoshi Jingûji, un employé de l’industrie agro-alimentaire qui décide un beau jour, malgré la concurrence, de quitter son travail pour monter son propre restaurant de burgers. Mais attention, des burgers faits avec amour pour les fins gourmets… Un voyage étonnant au pays du burger. (Today’s Burger, 2 tomes parus, de Umetaro Saitani et Rei Hanagata. Soleil Manga. 8,50€ le volume)

Si vous préférez un plat un peu plus typique du Japon, du moins dans notre esprit d’Européens, voici les Gyozas, ces raviolis à la fine pâte croustillante et à la farce parfumée, préparés qui plus-est par la reine des gyozas, rien que ça, sous le contrôle de la chef cuisinière, à la fois scénariste et dessinatrice, Yûsuke Kanmera. Premier titre avec Today’s burger sus-cité de la nouvelle collection Gourmet des éditions Soleil Manga, La Reine des gyozas nous invite à passer un bon moment dans le petit restaurant de Yonagi à la fois côté salle et côté cuisine. Et les gyozas n’auront plus de secrets pour vous ! (La Reine des gyozas, de Yûsuke Kanmera. Soleil Manga. 8,50€)

Changement radical de style avec Samura du mangaka Oku publié dans la toute nouvelle collection Alpha des éditions Dupuis. On laisse de côté les burgers et autres gyozas pour une nourriture beaucoup plus spirituelle qui n’a ni le format habituel du manga, ni le noir et blanc et le graphisme d’usage. Samura est un OVNI qui se rapproche du roman graphique et visuellement de l’estampe. 160 pages d’une histoire de samouraï en mode onirique. De toute beauté ! (Samura, d’Oku. Alpha Vega-Dupuis. 20€)

Et de trois pour Nights with a cat ! Vous avez adoré Chi une vie de chat de Konami Kanata, un énorme carton en 12 volumes publiés entre 2010 et 2015, alors vous devriez aimer Nights with a cat qui reprend un peu la formule magique du jeune chat débarquant dans un foyer, en l’occurrence ici celui de Futa et de sa petite sœur. À la différence près qu’ici, ce n’est pas le chat qui découvre la vie des humains mais les humains qui découvrent la vie de chat. Sa toilette, ses pupilles, ses oreilles, son sommeil… Futa décortique la bestiole et scrute ses habitudes, tentant d’en apprendre un peu plus sur lui à chaque page. Le tout avec un peu d’humour et des couleurs ! (Nights with a cat tome 3, de Kyuryu Z. Glénat. 10,95€)

Bienvenue à N°6, la cité du futur, un sanctuaire qui rassemble le meilleur de la science et en même temps une forteresse ultra-protégée entourée d’un mur conçu dans un alliage spécial. Bref, de quoi assurer à quelques privilégiés une vie de rêve loin de la criminalité rampante et proche des derniers progrès en médecine. Ici, la douleur, la misère, le malheur n’existent pas. Et dans ce monde, Shion, un jeune adolescent de 12 ans, est appelé à rejoindre l’élite, tout lui sourit, tout jusqu’au jour où il recueille chez lui un criminel en fuite… Publié entre 2011 et 2013 au Japon, N°6 débarque en France chez Vega-Dupuis. Deux tomes sont parus, un troisième est annoncé pour novembre. (N°6, de Asano et Kino. Vega – Dupuis. 8,35€)

Nous parlions précédemment du spin-off de One Piece baptisé Sanji’s Food wars!, la série mère du Japonais Eiichiro Oda, elle, poursuit sa route avec un 105e volume. C’est le manga Number one du marché et l’éditeur ne manque pas de le rappeler sur son communiqué de presse. 38,2 millions d’exemplaires vendus en France, des centaines de millions sur la planète, de quoi il est vrai faire tourner les têtes (et les serviettes!). Et toujours un univers unique, un mélange d’aventure, de fantastique et d’humour, et un héros baptisé Lufy qui rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le fameux trésor « One Piece » (One Piece tome 105, d’Eiichiro Oda. Glénat. 6,99€)

C’est un beau cadeau que les éditions Casterman ont fait aux nombreux fans de la saga L’Habitant de l’infini avec la publication simultanée, à la rentrée, du premier volet d’une nouvelle édition consacrée à la série mère, une édition en 15 doubles tomes, et celle du premier épisode d’un spin-off inédit en français baptisé Bakumatsu. Bref, de quoi retrouver notre samouraï immortel, Manji, dans de sacrés combats de sabre et dans les deux cas avec un graphisme plutôt musclé.(L’Habitant de l’infini, Immortal editions Tome 1, de Hiroaki Samura, Casterman. 13,95€. L’Habitant de l’infini – Bakumatsu tome 1, de Renji Takigawa et Ryu Suenobu. Casterman. 9,45€)

On termine avec Le Bateau-usine de Shinjirô et Shigemitsu Harada, un récit de science-fiction qui nous embarque pour un futur lointain dans lequel toutes les mers se sont évaporées. Les créatures marines se sont adaptées en se déplaçant dorénavant au gré des courants atmosphériques. C’est donc dans le ciel que le bateau-usine navigue pour pêcher des crabes géants. À son bord s’activent pour une misère des ouvriers endettés, des criminels et des gamins orphelins vendus à la compagnie comme Luca et Shû qui ne rêvent que d’une chose : gagner assez d’argent pour acheter leur liberté. Mais ce n’est pas gagné…  (Le Bateau-usine, de Shinjirô et Shigemitsu Harada. Vega – Dupuis. 8,35€)

Eric Guillaud

05 Oct

2001 Nights Stories de Yukinobu Hoshino : un OVNI dans la galaxie Kubrick

Un OVNI s’est posé sur les présentoirs de votre libraire préférée, un OVNI tout droit venu de l’espace et plus précisément de 2001 L’Odyssée de l’espace, le film de Stanley Kubrick auquel il ambitionne de donner une suite. 2001 Nights Stories est un manga hors norme de quelque 800 pages en deux volumes à découvrir ou redécouvrir d’urgence…

Certains d’entre vous l’auront peut-être découvert dès 2012 à l’occasion d’une première édition française en coffret à tirage très limité (2001 exemplaires), depuis longtemps épuisé et vendu par des collectionneurs à des prix indécents.

Mais pas d’affolement, les éditions Glénat ont eu la très bonne idée de rééditer la bête à un prix un peu plus raisonnable et toujours dans un format XXL, vraiment XXL, loin des perfect édition habituels, du 210 X 300 mm plein pot qui offre des conditions de lecture optimums et une vue imprenable sur des planches absolument somptueuses, dont certaines en couleurs.

On est loin, très loin, des mangas réalisés à la chaîne et devant répondre à une esthétique établie, l’œuvre de Yukinobu Hoshino, réalisée au début des années 80 est hors norme, tant sur le plan du graphisme que sur celui du découpage avec ces vaisseaux d’une précision chirurgicale étonnante et ces plongées dans le cosmos totalement immersives.

Une suite à 2001 L’Odyssée de l’espace ? L’affaire peut paraître ambitieuse, voire prétentieuse, mais oui, Yukinobu Hoshino est tombé raide dingue du film de Kubrick à sa sortie en salles, au point de faire de la SF son genre de prédilection et de rendre hommage au monument cinématographique à travers ces quelque 800 pages en deux volumes, un voyage à travers le temps et l’espace en 19 histoires distinctes mais liées par la thématique de l’exploration et de la colonisation de l’espace par l’homme. En prologue, une reprise de la séquence d’ouverture du film, dite de la découverte de l’outil. Cosmique !

Eric Guillaud

2001 Nights Stories tomes 1 et 2, de Yukinobu Hoshino. Glénat. 32€ le volume.

© Glénat / Yukinobu Hoshino

04 Sep

Pour que la rentrée soit plus douce, 14 mangas à dévorer toutes affaires cessantes

Bien sûr, vous auriez préféré rester un peu plus les doigts de pieds en éventail sur une plage abandonnée mais la réalité est toute autre et il vous a fallu ce matin rejoindre l’école, le bureau ou l’usine la plus proche. Alors pour vous tous et toutes, voici une petite sélection de mangas qui pourrait vous aider à digérer le retour à la vraie vie…

On commence avec une réédition particulièrement attendue en cette rentrée, celle de Remina, un manga horrifique imaginé par l’un des maîtres du genre, Fauve d’honneur lors du dernier festival d’Angoulême, je veux bien évidemment parler du sieur Junji Ito. Paru au Japon en 2005 et initialement publié en France chez Tonkam en 2008, le voici disponible en version intégrale prestige chez Delcourt / Tonkam, l’occasion rêvée de se replonger dans cette histoire de planète soudainement apparue dans l’espace, la fameuse Remina du nom de la fille du scientifique qui l’a observée la première fois, et qui va plonger l’univers dans un chaos indescriptible. L’occasion aussi de savourer pleinement les atmosphères incroyablement tendues et le trait précis, dynamique et expressif du Mangaka. Époustouflant ! (Remina, de Junji Ito. Delcourt / Tonkam. 19,99€)

Une autre réédition toute aussi incontournable, celle de Biomega avec un deuxième volume en version Deluxe grand format tout juste sorti de l’imprimerie. 400 nouvelles pages à couper le souffle, avec ce graphisme si singulier du mangaka Tsutomu Nihei, un immense fan, et ça se sent, du créateur des décors et monstres d’Alien, HR Giger. L’homme s’est fait connaître au Japon et en Europe avec des récits SF sombres, désespérés, violents, oppressants, organiques, reconnaissables entre tous. Après Abara et Blame 0, c’est donc au tour de Biomega de bénéficier d’une réédition Deluxe, de quoi profiter pleinement du génie de Nihei et de se téléporter en 3005, carrément, pour une histoire mêlant exploration spatiale et contamination virale. Le poids des mots, le choc des images. Divin ! (Biomega deluxe tome 2, de Tsutomu Nihei. Glénat. 14,95€)

Mai 2045. Bienvenue à Osaka ou du moins ce qu’il en reste dans l’ancien Japon. C’est là que vit et travaille Naoki, au milieu des ruines, avec la désolation pour horizon comme il dit. Depuis l’apocalypse qui a ravagé la Terre il y a maintenant une dizaine d’années, les survivants se disputent les restes du monde, lui participe à la reconstruction de son pays en fouillant les gravats à la recherche du patrimoine technologique d’avant, telle que cette salle de serveurs qu’il vient d’exhumer. Mais depuis quelques temps, Naomi entend des voix qui l’exhortent à sauver la jeune Hinako considérée comme l’espoir de l’humanité… Sorti en juin, Great Trailers est un récit SF à la Mad Max teinté d’Akira, noir et violent, dans un décor urbain post-apocalyptique angoissant. Pour les amoureux de combats et de mecha-designs ! (Great Trailers tome 1, de Akira Miyagawa. Casterman. 8,45€)

Fans de One Piece, en attendant la livraison du 105e volet prévu pour le 30 septembre prochain, les éditions Glénat vous ont concocté un nouveau numéro du One Pièce Magazine, bien évidemment consacré à la série culte de Eiichiro Oda. Au sommaire de ce numéro 12 : un dossier consacré aux trois frères, Ace, Sabo et Luffy, mais aussi des interviews, un manga, des recettes de cuisine, des illustrations inédites, des chroniques, un roman… Bref, de quoi patienter ! (One Pièce Magazine n°12. Glénat. 19,90€)

Il s’est fait connaître de ce côté-ci de la planète avec Search and destroy, Soil, Deathco, ou encore Wet Moon, il est de retour avec Evol dont le troisième volet vient de paraître aux éditions Delcourt / Tonkam, un voyage sans retour dans un monde en déliquescence, qui pourrait être le nôtre finalement, où l’héroïsme et les pouvoirs qui vont avec sont un don héréditaire et où les héros sont au service de la justice, enfin de celui qui a parlé le plus fort, en général le plus véreux. L’avenir serait ainsi scellé dès la naissance de chaque être. Sauf pour Nozomi, Sakura et Akari, deux jeunes filles et un garçon ordinaires qui après une tentative de suicide se retrouvent eux-aussi dotés de supers-pouvoirs. De quoi combattre ce monde qu’ils ne supportent plus. Publié dans un grand format sous couverture rigide et avec jaquette, Evol est un manga d’une noirceur sans pareille dans lequel transparaissent à chaque page le mal-être des adolescents et la violence de notre monde. Influencé par le punk, le cinéma et la bande dessinée américaine, Atsushi Kaneko exprime dans ces superbes pages toute sa colère, sa révolte, avec un trait qui n’est pas sans nous rappeler celui de Frank Miller. (Evol tome 3, d’Atsushi Kaneko. Delcourt / Tonkam. 19,99€)

L’adaptation manga de l’anime Neon Genesis Evangelion poursuit sa route dans une nouvelle édition en grand format, l’occasion de se replonger dans cette œuvre mythique qui marqua le monde de l’animation japonaise dans les années 90. En 2000, un astéroïde géant s’abat sur le pôle sud. Entre la montée du niveau des eaux, les crashs économiques, les guerres civiles… la moitié de la population humaine finit par disparaitre. Quinze ans plus tard, de mystérieux anges destructeurs font leur apparition. Pour les combattre : une seule solution, les Evangelion, de gigantesques machines de guerre anthropoïdes. Pour les amoureux des robots géants ! (Neon Genesis Evangelion, tome 6, de Yoshiyuki Sadamoto. Glénat. 14,95€)

Le premier volet est sorti en juin, le second est annoncé pour septembre, Romantic Killer est un manga tout en couleurs, c’est suffisamment rare pour le signaler, qui met en scène une jeune fille loin d’être romantique, seulement obnubilée par ses jeux vidéo, ses chocolats et son chat. Jusqu’au jour où un magicien lui confisque tout ça pour une question de natalité au Japon ou quelque chose comme ça et lui offre une vie entourée de « beaux gosses comme dans les mangas ». Un rêve ? Un cauchemar pour la jeune fille qui croit perdre là sa raison de vivre. Mais résistera-t-elle longtemps à l’amour ? C’est toute la question de cette série fraîche, colorée et drôle adaptée en série d’animation diffusée sur Netflix et toujours disponible. (Romantic Killer tome 1, de Wataru Momose. Soleil Manga, 15,99€)

C’est une histoire d’épicier. Mais d’épicier épicé. Du genre qui ne vend pas que des légumes. Taro Sakamoto, c’est son nom, a beau avoir un léger embonpoint, une moustache à la papa, des lunettes de myope, il est à lui seul un mythe, une légende, un ex-tueur admiré de tous ces congénères, craint par tous les gangsters. Oui, Sakamoto l’épicier avait le flingue facile avant de raccrocher, de se marier, d’avoir un enfant et de s’installer comme épicier. Une vie pépère jusqu’au jour où le jeune assassin télépathe Sin débarque dans la supérette. Vous voulez de l’action ? Alors vous en aurez, Sakamoto Days est un concentré d’énergie au rythme de parution effréné. Le tome 9 est sorti en juillet, le 10 devrait paraître en septembre. (Sakamoto Days tome 9, de Yuto Suzuki. Glénat. 6,99€)

C’est un peu Le Club des cinq mais sans le chien Dagobert et en version horreur. Trois garçons et une fille, tous issus du même collège décident pour leurs vacances de partir à la recherche d’Ayano Hirakawa, une de leurs camarades disparue depuis deux ans au bord de la rivière qui traverse son quartier. Ni les battues, ni l’enquête, n’ont permis jusqu’ici de la retrouver. A-t-elle fuguée ? A-t-elle été enlevée ? Personne ne peut le dire et les rumeurs les plus folles ont circulé. Mais cette fois, la bande de gamins croit savoir où elle est, ce qui semble ne pas plaire à certains… Un premier volet plein de promesses signé par Hôsui Yamazaki qui s’est déjà fait remarqué dans le manga d’horreur avec Kurogasi – Livraisons de cadavres publié à partir de 2006 aux éditions Pika. Une histoire bien ficelée, un dessin élégant et des frissons assurés ! (Chasse aux cadavres tome 1, de Hôsui Yamazaki. Casterman. 8,45€)

Un peu de fraîcheur et même de grand froid avec Kaioh Dante dont le premier volet est sorti en juillet, une série qui nous embarque pour l’océan arctique pas loin des terres de glace en 1765. Là, un navire de la marine britannique est bloqué depuis des jours et des jours par la banquise et le blizzard. Les réserves s’amenuisent, le capitaine s’inquiète, pourra-t-il planter son drapeau au pôle nord avant les autres et ainsi affirmer la suprématie de l’empire britannique ? Lorsque soudain sorti de nulle part approche un enfant. Son nom : Dante. Dans sa musette un livre de cartes incroyables de précision et des pouvoirs magiques qui changeront peut-être le cours des choses… Ryouji Minagawa au dessin et Fukuro Izumi au scénario livrent ici un grand récit d’aventure au coeur d’un 18e siècle ô combien riche en explorations et découvertes de nouvelles terres. Un deuxième tome est annoncé pour septembre. (Kaioh Dante tome 1, de Ryouji Minagawa et Fukuro Izumi. Vega Dupuis. 8,35€)

Bienvenue en enfer ou presque ! Depuis 100 ans, la Terre est plongée dans le noir à cause d’un épais nuage. La plupart des végétaux a disparu et l’humanité place ses derniers espoirs dans la transfloraison, une technique qui consiste à transformer un être humain en plante, comblant ainsi le manque de végétaux. Héros de ce récit vivant dans une grande pauvreté, Toshiro décide de franchir le pas et de subir l’opération nécessaire à sa transformation en plante… Un récit d’anticipation original aux belles ambiances sombres. (Fool Night tome 5, de Kasumi Yasuda. Glénat. 7,90€)

Vous avez adoré Chi une vie de chat de Konami Kanata, un énorme carton en 12 volumes publiés entre 2010 et 2015, alors vous devriez aimer Nights with a cat qui reprend un peu la formule magique du jeune chat débarquant dans un foyer, en l’occurrence ici celui de Futa et de sa petite sœur. À la différence près qu’ici, ce n’est pas le chat qui découvre la vie des humains mais les humains qui découvrent la vie de chat. Sa toilette, ses pupilles, ses oreilles, son sommeil… Futa décortique la bestiole et scrute ses habitudes tentant d’en apprendre un peu plus sur lui à chaque page. Le tout avec un peu d’humour et des couleurs ! (Nights with a cat tome 2, de Kyuryu Z. Glénat. 10,95€)

Et de 13 pour la série de Rumiko Takahashi, Grand prix 2019 du Festival international de la BD d’Angoulême. Je rassure tout de suite ceux qui auraient développé une petite allergie à l’histoire avec un grand H durant leur cursus scolaire, Mao ne retrace pas la vie du fameux chef d’état chinois Mao Zedong, non, Mao est ici un chasseur de yôkai, ces petites créatures surnaturelles qui hantent la mythologie japonaise. Et Mao a une mission : aider Nanoka Kiba, une jeune gamine du XXIe siècle qui a perdu ses parents dans un accident et qui a été projetée un siècle plus tôt à lever le mystère sur sa véritable nature… (Mao tome 13, de Rumiko Takahashi. Glénat. 6,90€)

Une histoire d’amour pour finir. D’un côté, Subaru Miyazawa. De l’autre, Togo Amase. Le premier est designer, paralysé des membres inférieurs depuis sa naissance. Le second est photographe spécialisé dans l’astrophotographie. Ils se rencontrent à l’occasion d’un spectacle au planétarium de leur ville sur lequel tous deux ont travaillé. Ensemble, ils décident d’aller voir les étoiles du monde entier… Un premier boy’s love (romance entre hommes) pour la collection Moon Light des éditions Delcourt. (Après avoir regardé le ciel étoilé, de Bisco Kida. Moon Light Manga / Delcourt. 8,50€)

Eric Guillaud

14 Mai

Le coin des mangas : La Dame de la chambre close, Evol, One Piece, Blooming Girls, Biomega, Sakamoto Days…

On commence avec un one-shot, La Dame de la chambre close, paru aux éditions Glénat et signé Minetaro Mochizuki. Le nom du mangaka vous dit quelque chose ? Rien d’étonnant puisqu’il est l’auteur de Dragon Head, une série aussi sombre qu’inquiétante publiée en dix volumes dans les années 90 chez Pika Editions. Deux petites années auparavant, Mochizuki signait ce récit fantastique mettant en scène un étudiant, Hiroshi, en prise avec une femme au regard effrayant qui l’appelle nuit et jour au téléphone, sonne à la porte de son domicile, parvient à faire un double de ses clés pour s’inviter à tout moment. Mais que lui veut-elle ? Comment s’en débarrasser ? Hiroshi s’interroge mais le pire est encore à venir… Âmes sensibles, s’abstenir ! (La Dame de la chambre close, de Mochizuki. Glénat. 10,95€)

Il s’est fait connaître de ce côté-ci de la planète avec Search and destroy, Soil, Deathco, ou encore Wet Moon, il est de retour avec Evol, deux volumes parus à ce jour aux éditions Delcourt / Tonkam, un manga qui nous embarque dans un monde en déliquescence, qui pourrait être le nôtre finalement, où l’héroïsme et les pouvoirs qui vont avec sont un don héréditaire et où les héros sont au service de la justice, enfin de celui qui a parlé le plus fort, en général le plus véreux. L’avenir serait ainsi scellé dès la naissance de chaque être. Sauf pour Nozomi, Sakura et Akari, deux jeunes filles et un garçon ordinaires qui après une tentative de suicide se retrouvent eux-aussi dotés de supers-pouvoirs. De quoi combattre ce monde qu’ils ne supportent plus. Publié dans un grand format sous couverture rigide et avec jaquette, Evol est un manga d’une noirceur sans pareille dans lequel transparaît à chaque page le mal-être des adolescents et la violence de notre monde. Influencé par le punk, le cinéma et la bande dessinée américaine, Atsushi Kaneko exprime dans ces superbes pages toute sa colère, sa révolte, avec un trait qui n’est pas sans nous rappeler celui de Frank Miller. Énorme ! (Evol, d’Atsushi Kaneko. Delcourt / Tonkam. 19,99€)

Et ça continue, encore et encore… One Piece poursuit son bonhomme de chemin avec un 104e volume. De quoi nous faire tourner la tête et propulser la série du Japonais Eiichiro Oda dans le top One du manga le plus lu et le plus connu sur la planète Terre et peut-être au-delà. Plusieurs centaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde, une grosse trentaine de millions en France, un univers unique, un mélange d’aventure, de fantastique et d’humour, et un héros baptisé Lufy qui rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le « One Piece », un fameux trésor. (One Piece tome 104, d’Eiichiro Oda. Glénat. 6,99€)

Et si vous n’en avez pas encore assez, les éditions Glénat proposent depuis 2018, un magazine à parution irrégulière entièrement consacré à la série culte de Eiichiro Oda. Le tome 11 est paru en janvier avec au menu un dossier sur la puissance des mots dans l’écriture du mangaka, des interviews, un manga inspiré du roman One Piece Novel A, des recettes de cuisine, des illustrations inédites, des chroniques… Prochain volume en juillet 2023. (One Piece magazine, tome 11. Glénat. 19,90€)

D’un côté, la scénariste Mari Okada, connue pour son travail sur de nombreuses séries d’animation. De l’autre, la dessinatrice Nao Emoto, responsable précédemment de Josée, le tigre et les poissons. Au centre, les deux premiers volets d’un manga d’ores et déjà adapté en série animée et en drama, Blooming girls, ou l’histoire de de jeunes filles membres d’un club de littérature qui découvrent un beau jour le sexe à travers leurs lectures. De quoi perturber tout ce beau monde et renvoyer chacune vers ses propres désirs… (Blooming Girls, de Mari Okada et Nao Emoto. 2 tomes parus. Delcourt / Tonkam. 6,99€ le volume)

Énorme ! Plus de 400 pages et ce n’est qu’un début. Deux autres volumes sont attendus pour cette réédition en grand format de Biomega, œuvre du génial Tsutomu Nihei. Énorme au niveau du contenant mais aussi et surtout au niveau du contenu avec ce graphisme si singulier du mangaka, un immense fan, et ça se sent, du créateur des décors et monstres d’Alien HR Giger. L’homme s’est fait connaître au Japon et en Europe avec des récits SF sombres, désespérés, violents, oppressants, organiques, reconnaissables entre tous. Après Abara et Blame 0, c’est donc au tour de Biomega de bénéficier d’une réédition Deluxe, de quoi profiter pleinement du génie de Nihei et de se téléporter en 3005, carrément, pour une histoire mêlant exploration spatiale et contamination virale. Le poids des mots, le choc des images. Une claque ! (Biomega deluxe, de Tsutomu Nihei. Glénat. 14,95€)

Vous avez adoré Chi une vie de chat de Konami Kanata, un énorme carton en 12 volumes publiés entre 2010 et 2015, alors vous devriez aimer Nights with a cat qui reprend un peu la formule magique du jeune chat débarquant dans un foyer, en l’occurrence ici celui de Futa et de sa petite sœur. À la différence près qu’ici, ce n’est pas le chat qui découvre la vie des humains mais les humains qui découvrent la vie de chat. Sa toilette, ses pupilles, ses oreilles, son sommeil… Futa décortique la bestiole et scrute ses habitudes tentant d’en apprendre un peu plus sur lui à chaque page. Le tout avec un peu d’humour et des couleurs ! (Nights with a cat, de Kyuryu Z. Glénat. 10,95€)

C’est une histoire d’épicier. Mais d’épicier épicé. Du genre qui ne vend pas que des légumes. Taro Sakamoto, c’est son nom, a beau avoir un léger embonpoint, une moustache à la papa, des lunettes de myope, il est à lui seul un mythe, une légende, un ex-tueur admiré de tous ses congénères, craint par tous les gangsters. Oui, Sakamoto l’épicier avait le flingue facile avant de raccrocher, de se marier, d’avoir un enfant et de s’installer comme épicier. Une vie pépère jusqu’au jour où le jeune assassin télépathe Sin débarque dans la supérette. Vous voulez de l’action ? Alors vous en aurez, Sakamoto Days est un concentré d’énergie au rythme de parution effréné. Le tome 8 est sorti en ce mois de mai. (Sakamoto Days tome 8, de Yuto Suzuki. Glénat. 6,99€)

L’adaptation manga de l’anime Neon Genesis Evangelion poursuit sa route dans une nouvelle édition en grand format, l’occasion de se replonger dans cette œuvre mythique qui marqua le monde de l’animation japonaise dans les années 90. En 2000, une astéroïde géante s’abat sur le pôle sud. Entre la montée du niveau des eaux, les crashes économiques, les guerres civiles… la moitié de la population humaine finit par disparaitre. Quinze ans plus tard, de mystérieux anges destructeurs font leur apparition. Pour les combattre : un seule solution, les Evangelion, de gigantesques machines de guerre anthropoïdes. Pour les amoureux des robots géants ! (Neon Genesis Evangelion, tome 5, de Yoshiyuki Sadamoto. Glénat. 14,95€)

On termine avec Nos Coeurs figés de Yuki Nishina et Nanora, une romance comme peut le laisser penser le titre mais une romance qui prend vie dans un monde à l’arrêt. Tous les jours à la même heure, le temps se met sur pause. C’est le Loss Time. Plus un souffle d’air dans les feuilles des arbres, plus un mouvement dans les nuages, tous les êtres à l’arrêt, comme pétrifiés, tous sauf Koji et Tokine qui se rencontrent pendant ce Loss Time, apprennent à se connaître et finissent par s’aimer. L’amour, toujours… (Nos Coeurs figés tome 1 de Yuki Nishina et Nanora. Moon Light Delcourt. 7,99€)

Eric Guillaud

06 Nov

Le coin des mangas : Choujin X, One Piece, Pilote sacrifié, Sakamoto Days, Mao, Trillion game, Fool Night…

On commence avec le grand retour de Sui Ishida et sa nouvelle série Choujin X lancée à grand renfort de communication par les éditions Glénat. Il faut dire que les précédentes séries qui ont fait connaître le mangaka, Tokyo Ghoul et Tokyo Ghoul:re, publiées entre 2011 et 2018, ont connu un énorme succès, plus de 30 millions d’exemplaires vendus à travers le monde, de quoi en tout cas voir en lui l’un des nouveaux maîtres du genre. Si l’auteur s’interrogeait déjà dans Tokyo Ghoul sur le bien et le mal, il pousse ici le curseur encore plus loin avec un monde divisé en provinces autonomes et soumis à la violence des Choujin, des êtres humains aux pouvoirs surnaturels. C’est dans une de ces provinces presque ordinaires, Yamato, qu’un avion s’écrase un beau jour et bouleverse le destin des héros, deux lycéens nommés Tokio Kurohara et Azuma Higashi… (Choujin X, tome 1, de Sui Ishida. Glénat. 7,90€)

Et ça continue, encore et encore… One Piece dont on attendait fébrilement la 100e livraison en décembre 2021 poursuit sa route avec un 101e, un 102e et bientôt, en décembre, un 103e volume. De quoi nous faire tourner la tête et propulser la série du Japonais Eiichiro Oda dans le top One du manga le plus lu et le plus connu sur la planète Terre et peut-être au-delà. Plusieurs centaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde, une grosse trentaine en France, un univers unique, un mélange d’aventure, de fantastique et d’humour, et un héros baptisé Lufy qui rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le « One Piece », un fameux trésor. (One Piece tome 102, de Eiichiro Oda. Glénat. 6,90€)

De la même façon que les samouraïs, les kamikazes ont rejoint l’imaginaire collectif au Japon et bien au-delà. Combien furent-ils ? Des centaines, des milliers, sacrifiés sur l’autel de la guerre. Sasaki Tomoji fut l’un d’eux. Avec une particularité puisque l’homme survécut à 9 missions suicide et mourut en 2016 à l’âge de 92 ans. De sa vie, de sa guerre, l’écrivain Shoji Kokami en fit un roman qui remporta un franc succès au Japon. Il est aujourd’hui adapté en manga par Naoki Azuma. Une histoire vraie, passionnante, un trait nerveux et efficace, le tome 3 est sorti en août dernier, le 4 est annoncé pour février 2023. (Pilote sacrifié chroniques d’un kamikaze, tome 3, de Naoki Azuma et Shoji Kokami. Delcourt Tonkam. 7,99€)

C’est une histoire d’épicier. Mais d’épicier épicé. Du genre qui ne vend pas que des légumes. Taro Sakamoto, c’est son nom, a beau avoir un léger embonpoint, une moustache à la papa, des lunettes de myope, il est à lui seul un mythe, une légende, un ex-tueur admiré de tous ces congénères, craint par tous les gangsters. Oui, Sakamoto l’épicier avait le flingue facile avant de raccrocher, de se marier, d’avoir un enfant et de s’installer comme épicier. Une vie pépère jusqu’au jour où le jeune assassin télépathe Sin débarque dans la supérette. Vous voulez de l’action ? Alors vous en aurez, Sakamoto Days est un concentré d’énergie au rythme de parution effréné. Le tome 5 est sorti en ce mois de novembre, le 6 devrait paraître en janvier. (Sakamoto Days tome 5, de Yuto Suzuki. Glénat. 6,90€)

Un bateau pirate qui s’invite dans la cour d’un lycée, forcément ça ne passe pas inaperçu surtout quand ce bateau pirate n’a rien d’un jouet, tout d’un vrai, à commercer par sa taille XXL. À son bord, un pirate qui se fait appeler Gold Rich. Pour les lycéens sidérés, un jeu de massacre commence, ce jeu s’appelle Dead Flag et consiste à accumuler des points en enchainant les actes de piraterie, en pillant, détruisant et tuant. Et malheur à ceux et celles qui ne se plieraient pas aux règles du jeu et défieraient Gold Rich…  Une série complètement trash en quatre volumes. Le troisième est annoncé pour décembre. (Dead Flag tome 2, de Holico et Jun Nishikawa. Soleil. 7,99€)

Et de 10, bientôt 11 (en janvier) pour la série de Rumiko Takahashi, Grand prix 2019 du Festival international de la BD d’Angoulême. Je rassure tout de suite ceux qui auraient développé une petite allergie à l’histoire avec un grand H durant leur cursus scolaire, Mao ne retrace pas la vie du fameux chef d’état chinois Mao Zedong, non, Mao est ici un chasseur de yôkai, ces petites créatures surnaturelles qui hantent la mythologie japonaise. Et Mao a une mission : aider Nanoka Kiba, une jeune gamine du XXIe siècle qui a perdu ses parents dans un accident et qui a été projetée un siècle plus tôt à lever le mystère sur sa véritable nature… (Mao tome 10, de Rumiko Takahashi. Glénat. 6,90€)

Un trillion de dollars ! Voilà l’objectif que se sont fixés Haru et Gaku, un trillion, pas moins, qu’ils veulent mettre dans leurs poches, de quoi s’offrir tout ce que le monde peut offrir. Et pour y arriver, les deux garçons vont mettre leurs talents de tchatcheur pour le premier et de geek pour le second en action. Mission numéro 1 : trouver des investisseurs pour financer la création de leur entreprise après avoir accessoirement trouvé une activité… Un plongeon survitaminé et drolatique dans le monde de la finance. (Trillion Game tome 1, de Riichirô Inagaki et Ryoichi Ikegami. Glénat. 7,60€)

Changement radical d’ambiance avec cette adaptation du film animé Josée, le tigre et les poissons sorti en salles en 2021. L’histoire ? Josée, jeune paraplégique, vit recluse avec sa grand-mère, développant son imagination grâce à la lecture et à sa fascination pour le monde marin. Jusqu’au jour où elle rencontre Tsuneo, un jeune étudiant en biologie marine. Elle cherche un aide-soignant, lui cherche du boulot, ils ne sont pas vraiment faits pour s’entendre mais finissent par mieux se connaître et s’apprécier. Et un jour, Tsuneo emmène Josée à la mer… une très belle histoire, pleine de poésie et de sensibilité ! (Josée, le tigre et les poissons, tome 2, de Seiko Tanabe et Nao Emoto. Delcourt. 7,99€)

Bienvenue en enfer ou presque ! Depuis 100 ans, la Terre est plongée dans le noir à cause d’un épais nuage. La plupart des végétaux ont disparu et l’humanité place ses derniers espoirs dans la transfloraison, une technique qui consiste à transformer un être humain en plante, comblant ainsi le manque de végétaux. Héros de ce récit vivant  dans une grande pauvreté, Toshiro décide de franchir le pas et de subir l’opération nécessaire à sa transformation en plante… Un récit d’anticipation original aux belles ambiances sombres. (Fool Night tome 3, de Kasumi Yasuda. Glénat. 7,60€)

Autre récit d’anticipation, et on terminera avec lui, l’adaptation manga de l’anime Neon Genesis Evangelion est de retour dans une nouvelle édition en grand format, l’occasion de se replonger dans cette œuvre mythique qui marqua le monde de l’animation japonaise dans les années 90. En 2000, une astéroïde géante s’abat sur le pôle sud. Entre la montée du niveau des eaux, les crashes économiques, les guerres civiles… la moitié de la population humaine finit par disparaitre. Quinze ans plus tard, de mystérieux anges destructeurs font leur apparition. Pour les combattre : un seule solution, les Evangelion, de gigantesques machines de guerre anthropoïdes. Pour les amoureux des robots géants ! (Neon Genesis Evangelion, tome 3, de Yoshiyuki Sadamoto. Glénat. 14,95€)

Eric Guillaud

 

18 Fév

Le coin des mangas : Dragon Ball, Pilote sacrifié, Sengo, Ulysse, L’Illiade et L’Odyssée, Terrarium, La Sorcière aux champignons, L’École emportée, My Capricorn friend…

Bientôt la fin des vacances pour certains, alors autant profiter des derniers jours, des dernières heures, pour s’offrir une bonne bouffée d’oxygène, une bonne rincée d’aventures, pourquoi pas venues du pays du Soleil Levant. En voici une sélection abusivement subjective mais totalement assumée…

10 mangas avant le retour à l »école

Pratiquement quarante ans d’existence, autant de volumes publiés, plus de 330 millions d’exemplaires écoulés, ce qui en fait le deuxième manga le plus vendu au monde derrière One Pièce!… Bref, Dragon Ball méritait bien son guide officiel et c’est chose faite depuis novembre dernier. Dragon Ball – Le Super livre rassemble sur près de 350 pages tout ce qu’il faut savoir sur l’univers imaginé par Akira Toriyama. Au sommaire, deux parties, l’une portant sur l’histoire, l’autre sur le monde, une interview de l’auteur, quantité d’illustrations… Une bible pour les fans. (Dragon Ball – Le super livre tome 1, de Akira Toriyama. Glénat. 32€)

De la même façon que les samouraïs, les kamikazes ont rejoint l’imaginaire collectif au Japon et bien au-delà. Combien furent-ils ? Des centaines, des milliers, sacrifiés sur l’autel de la guerre. Sasaki Yuji fut l’un d’eux. Avec une particularité puisque l’homme survécut à 9 missions suicide et mourut en 2016 à l’âge de 92 ans. De sa vie, de sa guerre, l’écrivain Shoji Kokami en fit un roman qui remporta un franc succès au Japon. Il est aujourd’hui adapté en manga par Naoki Azuma. Une histoire vraie, passionnante, un trait nerveux et efficace, une bonne entrée en matière, le second volet est annoncé pour mai 2022. (Pilote sacrifié chroniques d’un kamikaze, tome 1, de Naoki Azuma et Shoji Kokami. Delcourt Tonkam. 7,99€)

Après la guerre et la défaite des forces de l’Axe, l’après-guerre ! C’est ce que raconte Sengo dont le septième et dernier volet est sorti en novembre. Un véritable chef d’œuvre initialement publié entre 2013 et 2018 au Japon qui reçut le Grand prix de la Japan Cartoonist Association en 2019. Aux manettes, l’excellent mangaka Sansuke Yamada et côté histoire, un plongeon dans le Japon d’après-guerre, en ruine et occupé par les Américains. Il y est question de vie quotidienne, de survie devrait-on plutôt dire, de combine à deux balles, de misère totale, de sinistrose mais aussi d’amitié et d’espoir. (Sengo, de Sansuke Yamada. Casterman. 7 tomes parus. 9,45€ le volume)

Après Le Rouge et le noir, La Divine comédie ou encore Les Misérables, la collection Classiques des éditions Soleil s’enrichit d’un nouveau titre et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit d’Ulysse de l’écrivain irlandais James Joyce adapté ici en manga par Team Banmikas, une équipe de production spécialisée dans le manga. Imprimé dans le sens de lecture européen, Ulysse nous embarque pour l’Irlande et plus précisément Dublin au début du XXe siècle pour partager une journée ordinaire de la vie de Leopold Bloom et Stephen Dedalus, respectivement Ulysse et Télémaque. Un beau bébé de près de 200 pages. (Ulysse de James Joyce. One shot. Soleil Manga. 7,99€)

Toujours dans la collection Classiques des éditions Soleil Manga et toujours respectant un sens de lecture européen, voici l’adaptation de L’Illiade et l’Odyssée d’Homère, deux chefs d’œuvre de la Grèce antique, deux épopées mythiques où l’on croise des dieux, des rois, des cyclopes, un cheval de bois… (L’Illiade et l’Odyssée, d’Homère. One shot. Soleil Manga. 7,99€)

Manga repéré par les libraires français lors d’un voyage au Japon organisé à l’occasion des 50 ans de la maison d’édition glénat, Terrarium est un petit bijou graphique et poétique qui nous embarque dans un monde en ruine, dévasté par la guerre, où déambule un tandem bien étrange, Chico, technologue d’investigation, et son petit frère Pino. Tous les deux explorent ce monde ou du moins ce qu’il en reste, une succession de colonies délabrées où les robots poursuivent inlassablement leurs tâches, ici soigner des êtres humains réduits à l’état de squelettes depuis longtemps, là distribuer du courrier à des destinataires qui ne sont plus en état de lire quoi que ce soit. L’auteur, Yuna Hirasawa, expliquait en postface du premier volet paru en juin 2021 répondre ici à certaines des interrogations qu’il avait à l’adolescence. Qu’est-ce qu’être humain ? Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que je suis ? Tout un programme. (Terrarium, de Yuna Hirasawa. 4 tomes parus. Glénat. 7,60€ le volume)

Ne vous fiez pas à son air angélique, Luna est une sorcière, une vraie, que les gens de la ville ont finit par appeler la sorcière aux champignons. Il faut dire qu’elle habite dans une maison aménagée dans des champignons vénéneux au fin fond d’une forêt sombre, que son souffle et sa peau émettent des spores toxiques et que des champignons ont une fâcheuse tendance à pousser sur les objets qu’elle a touchés. Les gens de la ville s’en tiennent à distance, seul l’apothicaire reste courtois, soucieux de s’approvisionner en remèdes divers dont elle garde le secret de fabrication. Une vie de solitaire jusqu’au jour où Luna fait une rencontre qui va tout changer. Un graphisme agréable, une bonne dose de magie, une belle couverture avec champignons en relief… Un bon début pour cette série signée Tachibana Higuchi. (La Sorcière aux champignons, tome 1, de Tachibana Higuchi. Glénat. 6,90€)

Considéré comme le chef d’œuvre du mangaka  Kazuo Umezz, L’École emportée est ici proposé dans une nouvelle édition en six tomes, quatre sont d’ores et déjà disponibles. L’histoire : la disparition brutale d’une école primaire et de tous ses occupants mystérieusement projetés dans un monde désertique. Plus de maisons, plus de routes, plus personnes, plus une trace de l’ancien monde. Sidérés, choqués, les adultes se sont tous suicidés laissant les enfants à leur triste sort. Tous suicidés sauf un, le professeur Wakahara qui s’est donné pour objectif d’éliminer chaque enfant… Pour ceux qui aiment les récits d’horreur. (L’Ecole emportée, de Kazuo Umezz. 4 tomes parus. Glénat. 10,75€ le volume)

Pas le temps de se mettre en condition, My Capricorn friend s’ouvre sur une énumération sordide de suicides de jeunes élèves harcelés à l’école. 1984, 1986, 1994, 2006… les années se suivent et se ressemblent jusqu’à ce 2 novembre, le corps d’un élève est découvert noyé. Il s’agit de Kaneshiro, un lycéen qui effrayait, harcelait, son entourage. Une de ses victimes, le jeune Naoto Wakatsuki, psychologiquement à bout, aurait éliminé son tortionnaire. Matsuda, un camarade, décide de le cacher… Un manga sur le harcèlement et ses lourdes conséquences ! (My Capricorn friend, d’Otsuichi et Marasu miyokawa. One shot. Delcourt. 7,99€)

On termine cette petite sélection avec un manga en trois tomes, tous parus. Secrets of Magical Stones est son nom, Mana, celui de son héroïne, une jeune femme passionnée depuis sa plus tendre jeunesse par les pierres précieuse, leur énergie et leur pouvoir magique. Et bonheur suprême, Mana intègre le prestigieux Ministère des pierres précieuses où elle entreprend une formation de chercheuses. Adieu son village natal, bonjour Lithos, cité dédiée aux minéraux, où elle pourra poursuivre sa passion contre vents et jalousies… (Secrets of Magical Stones, de Marimuu. 3 tomes parus. Vega Dupuis. 8€ le volume)

Éric Guillaud

05 Oct

Le coin des mangas : One Piece, Lucja, L’école emportée, Terrarium, L’Île aux escaliers, Shadows House, 100 Jours avant ta mort, Réimp’…

On en parle beaucoup en ce moment avec la sortie du tome 99 en version simple et collector, c’était le 15 septembre dernier, on en parlera encore beaucoup d’ici la fin de l’année avec la sortie du tome 100 annoncé pour le 8 décembre, la série du Japonais Eiichiro Oda continue son ascension dans le top One du manga le plus lu et le plus connu sur la planète Terre et peut-être au-delà. Plusieurs centaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde, un univers unique, un mélange d’aventure, de fantastique et d’humour, et un héros baptisé Lufy qui rêve de devenir le roi des pirates (One Piece, 99 tomes parus, de Eiichiro Oda. Glénat. 6,90€)

Étonnant manga que celui-ci, Lucja, c’est son nom, c’est aussi le nom de l’héroïne, se déroule en Pologne, oui oui, au XVe siècle dans un univers qui relève à la fois du médiéval et du steampunk, où se côtoient chevaliers en armure et automobiles, châteaux forts et machines à vapeur, folklore populaire et costumes traditionnels slaves. Sur cette terre de chevaliers, d’acier et de vapeur, la jeune Lucja combat pour le titre de roi-chevalier à la force de ses poings d’acier mus par la puissance… de la vapeur bien sûr. (Lucja, tome 1, de Coji Inada. Vega Dupuis. 8€)

Changement de décor et d’univers avec L’École emportée du mangaka  Kazuo Umezz. Considéré comme son chef d’oeuvre, il est ici proposé dans une nouvelle édition en six tomes, deux sont d’ores et déjà disponibles. L’histoire : la disparition brutale d’une école primaire et de tous ses occupants mystérieusement projetés dans un monde désertique. Plus de maisons, plus de routes, plus personnes, plus une trace de l’ancien monde. Sidérés, choqués, les adultes se sont tous suicidés laissant les enfants à leur triste sort. Tous suicidés sauf un, le professeur Wakahara qui s’est donné pour objectif d’éliminer chaque enfant… Pour ceux qui aiment les récits d’horreur. (L’Ecole emportée, tome 1, de Kazuo Umezz. Glénat. 10,75€)

Le jeune Nanakusa habite une île de 2000 habitants coupée du reste du monde et traversée par un escalier, immense. Tous les matins, il doit l’emprunter pour rejoindre l’école. Mais l’escalier continue encore plus loin, encore plus haut. On dit qu’il mène à la maison d’une sorcière que personne n’a jamais vue. de quoi donner des envies de fuite à certains. Mais pour quitter l’île, les candidats à l’exil doivent d’abord trouver ce qu’ils ont perdu en arrivant ici-même. Une belle énigme à résoudre. En attendant, Nanakusa, lui, n’a pas vraiment envie de partir, surtout depuis l’arrivée de la belle Yû Manabe…  (L’ïle aux escaliers, tome 1, de Yutaka Kono et Ai Uzuki. Delcourt/Tonkam. 7,99€)

Manga repéré par les libraires français lors d’un voyage au Japon organisé à l’occasion des 50 ans de la maison d’édition, Terrarium est un petit bijou graphique et poétique qui nous embarque dans un monde en ruine, dévasté par la guerre, où déambule un tandem bien étrange, Chico, technologue d’investigation, et son petit frère Pino. Tous les deux explorent ce monde ou du moins ce qu’il en reste, une succession de colonies délabrées où les robots poursuivent inlassablement leurs tâches, ici soigner des êtres humains réduits à l’état de squelettes depuis longtemps, là distribuer du courrier à des destinataires qui ne sont plus en état de lire quoi que ce soit. L’auteur, Yuna Hirasawa, expliquait en post-face du premier volet paru en juin répondre ici à certaines des interrogations qu’il avait à l’adolescence. Qu’est-ce qu’être humain ? Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que je suis ? Tout un programme. (Terrarium, 2 tomes parus, de Yuna Hirasawa. Glénat. 7,60€)

Vous rêvez de devenir mangaka comme à peu près le quart de la population planétaire ? Alors, cette nouvelle série baptisée Réimp’ et dont le premier volet vient tout juste de sortir est faite pour vous. Non seulement, il s’agit d’un manga dans la forme mais il parle du manga dans le fond avec une héroïne, Kokoro Kurosawa, judoka obligée de changer de métier à la suite d’une blessure, prête à tout pour se faire embaucher dans une maison d’édition. Libraires, graphistes, éditeurs, commerciaux, mangaka… C’est tout un univers qu’elle découvre et nous fait découvrir par la même occasion. En bonus, un entretien avec Quentin Gratpanche, responsable commercial pour les éditions Glénat. Il explique les différences entre la France et le Japon en matière d’édition et de commercialisation des mangas. Judicieux !(Réimp’!, tome 1, de Naoko Mazda. Glénat. 7,60€)

Une atmosphère victorienne gothique sophistiquée et un graphisme de caractère qui se démarque de la production classique, Shadows House du duo So-ma-to, Nori au scénario et Hisshi au dessin, s’affirme dès le départ comme une série à part. Et côté histoire, c’est la même chose, So-ma-to nous ouvre les portes du manoir de la famille Shadow avec une petite particularité : ses membres n’ont pas de visages et pallient cet état de fait en employant des poupées vivantes chargées de les servir et d’interpréter leurs émotions. Emilico est la poupée vivante de la jeune Kate Shadow. Tout juste arrivée à son service, elle doit apprendre à répondre à ses envies et à refléter sa personnalité. En attendant, elle frotte la suie que le vidage de sa jeune maîtresse laisse un peu partout dans la chambre… Faut-il mieux être que paraître ? Shadows House est un petit bijou de mystère et de douce réflexion. Le tome 6 vient de paraître… (Shadows House, 6 tomes parus, de So-ma-to. Glénat. 7,60€)

On termine avec le 4e volet de 100 Jours avant ta mort. Taro a un pouvoir : celui de visualiser un décompte sur tous les êtres vivants à qui il reste moins de 100 jours à vivre. Et c’est justement le nombre de jours qui s’affiche devant Umi son amie d’enfance à qui il vient de déclarer sa flamme. Un macabre compte à rebours qu’ils vont ensemble tenter de stopper. Comment augmenter l’espérance de vie de sa bien aimée ? Tout simplement en lui faisant battre son coeur… Mignon !  (100 jours avant ta mort, 4 tomes parus, de Migihara. Glénat. 7,60€)

Eric Guillaud

12 Avr

De l’autre côté de l’horizon, Une touche de bleu, Nos meilleures vies, Veil… le plein de mangas pour les vacances

On commence avec De l’Autre côté de l’horizon dont le premier des trois volets prévus est sorti en février dans la nouvelle collection Moonlight des éditions Delcourt, collection qui fait « la part belle à des titres touchants, mélancoliques et oniriques ». De mélancolie et d’émotions en tout genre, ce manga signé Hinata Nakamura n’en manque absolument pas. L’histoire ? Celle de Miyake, un jeune employé tokyoïte surmené qui décide un beau jour de tout plaquer pour rejoindre l’île de Tsukinowa où on lui propose de diriger un petit bureau de poste. Autant dire que Miyake va découvrir un autre mode de vie, la vraie vie peut-être, celle en tout cas qui laisse du temps au temps, permet de découvrir les autres, de se découvrir soi-même. (De l’Autre côté de l’horizon tome 1/3 de Hinata Nakamura. Delcourt Tonkam. 7,99€)

Ruriko est une jeune fille comme les autres, à une tâche de naissance près, une tâche de naissance bleue sur le visage qu’on appelle naevus d’Ota. Ruriko a appris à vivre avec, à répondre aux interrogations des uns, à faire fi des regards moqueurs des autres. Enfin presque ! La jeune fille a l’impression de se mentir à elle-même, de faire comme si son visage se limitait à son seul profil gauche. Alors, quand son professeur principal la regarde fixement en prenant des notes, elle n’apprécie guère. Mais ce professeur souffre de prosopagnosie, un trouble de la reconnaissance des visages. Impossible pour lui d’identifier ses élèves si ce n’est par une particularité évidente. Et cette tâche de naissance bleue en est une. Une belle histoire d’amour doublée d’une réflexion sur l’acceptation de soi et des autres malgré les différences. (Une Touche de bleu, 2 tomes parus, de Nozomi Suzuki. Glénat. 7,60€)

Taro a un pouvoir : celui de visualiser un décompte sur tous les êtres vivants à qui il reste moins de 100 jours à vivre. Et c’est justement le nombre de jours qui s’affiche devant Umi son amie d’enfance à qui il vient de déclarer sa flamme. Un macabre compte à rebours qu’ils vont ensemble tenter de stopper. Comment augmenter l’espérance de vie de sa bien aimée ? Tout simplement en lui faisant battre son coeur… Mignon !  (100 jours avant ta mort, 2 tomes parus, de Migihara. Glénat. 7,60€)

Ils ont des rêves plein les yeux et la vie devant eux. Kii Kanna met en scène dans ce one-shot paru chez Casterman six jeunes Tokyoïtes qui n’ont pas la vingtaine et naviguent dans les milieux de la musique pour certains, dans celui de l’animation pour d’autres. Comme Kishi pour qui le travail en studio commence à peser. Il aimerait bien démissionner mais n’a pas de plan B. Et puis, il y a Chyo qui vient d’arriver et dont il rêve la nuit… Rencontres, amour, travail, illusions et désillusions… Wii Kanna dresse le portrait d’une jeunesse japonaise avec force dans le trait, douceur dans le fond.  (Nos meilleures vies, de Kii Kanna. Casterman. 12,95€)

Si vous aimez sortir des sentiers battus, découvrir une approche résolument nouvelle du manga, alors Veil, de la mangaka Kotteri, est tout simplement fait pour vous. Les deux premiers volumes publiés en novembre dernier marquaient le lancement aux éditions Noeve, spécialisées jusqu’ici dans le domaine du livre d’art, d’un label consacré aux mangas et aux artbooks d’illustration. Très original dans le fond et dans la forme, Veil raconte une histoire d’amour entre un policier et une jeune femme aveugle. Le récit est une succession de courtes scènes qui sont autant de moments de vie du couple. Tout en couleurs, avec un trait, des cadrages, un découpage, qui se rapprochent de la bande dessinée européenne, Veil est un petit bijou de tendresse, de raffinement et d’esthétisme. Un troisième volume est annoncé pour juillet 2021 (Veil, de Kotteri, 2 tomes parus. Editions Noeve Grafx. 12,90€)

Une atmosphère victorienne gothique sophistiquée et un graphisme de caractère qui se démarque de la production classique, Shadows House du duo So-ma-to, Nori au scénario et Hisshi au dessin, s’affirme dès le départ comme une série à part. Et côté histoire, c’est la même chose, So-ma-to nous ouvre les portes du manoir de la famille Shadow avec une petite particularité : ses membres n’ont pas de visages et pallient cet état de fait en employant des poupées vivantes chargées de les servir et d’interpréter leurs émotions. Emilico est la poupée vivante de la jeune Kate Shadow. Tout juste arrivée à son service, elle doit apprendre à répondre à ses envies et à refléter sa personnalité. En attendant, elle frotte la suie que le vidage de sa jeune maîtresse laisse un peu partout dans la chambre… Vaut-il mieux être que paraître ? Shadows House est un petit bijou de mystère et de douce réflexion. (Shadows House, 4 tomes parus, de So-ma-to. Glénat. 7,60€)

Vous êtes fan de Dr. Stone, la série de Riichirô Inagaki et Boichi vendue à plus de trois millions d’exemplaires dans le monde ? Alors, vous ne pourrez passer à côté de ce spin-off sorti en même temps que le tome 15. Réalisé par Boichi seul, Dr Stone Reboot : Byakuya nous embarque dans la station spatiale internationale où les astronautes apprennent la pétrification de l’humanité faisant des six astronautes les derniers représentants de l’espèce humaine. Pourront-ils sauver le genre humain ? Réponse dans ce récit de science-fiction pur et dur ! (Dr Stone Reboot : Byakuya, de Boichi. Glénat. 6,90€)

Dix-sept ans dans le coma ! C’est précisément ce qui est arrivé à l’oncle de Takafumi après avoir été renversé par un camion. Alors bien sûr l’homme a de quoi être un peu paumé à son réveil. Même s’il a été geek en son temps, les jeux vidéo dont il raffolait, les téléphones, internet, la technologie d’une manière générale, ont largement évolué. Takafumi le remet à niveau et lui permet de devenir YouTubeur. En contrepartie, l’oncle raconte son coma qu’il prétend avoir passé dans un monde médiéval fantastique et en avoir ramené des pouvoirs magiques. Pour les amoureux de l’univers du jeu vidéo. (Coma héroïque dans un autre monde, de Hotondo Shindeiru. Soleil Manga. 7,99€)

À l’origine, Ayako est un récit du dieu du manga Tezuka qui nous plonge dans le Japon au lendemain de la seconde guerre mondiale avec le retour des soldats japonais et la présence des Américains. Kubu Kurin en propose ici une transposition dans notre monde contemporain avec une touche d’érotisme et bien sûr, toujours, cette dramatique histoire de la famille Tengé, plus grand propriétaire terrien de la région, et de la jeune Ayako, née de l’union incestueuse du père de famille et de sa belle-fille, la femme de son fils, le tout sur fond d’héritage. (Ayako, l’enfant de la nuit, de Kubu Kurin. Delcourt Tonkam. 9,35€)

Kiyoshi Sumioka en est persuadé, il ne tombera jamais amoureux et pas une fille ne tombera amoureuse de lui. Jusqu’au jour où il croise le chemin de la jeune Sumi, une vendeuse de bento. C’est le coup de foudre, un coup de foudre réciproque. Et du coup, Kyoshi lui propose sans détour de l’épouser, avant même de l’avoir ne serait-ce qu’embrasser. L’un et l’autre sont sans expérience, l’un et l’autre vont découvrir ce qu’ils pensent être l’amour… Un deuxième tome est prévu pour le 19 mai. (Sans expérience, de Mayu Minase. Delcourt Tonkam. 7,99€)

09 Août

Golden Sheep, Maison Ikkoku, Mao, Shadows House , Les Légendaires Saga, Dans les pas de Nietzsche… Le plein de mangas pour la plage

En ces temps de transhumance estivale, les mangas ont un avantage : celui de ne pas prendre plus de place qu’un livre de poche. Encore faut-il ne pas emporter toute sa bibliothèque. Subjective mais assumée, voici une petite sélection de nouveautés qui pourrait satisfaire les boulimiques de lecture…

On commence avec une valeur sûre, une série culte, plusieurs fois rééditée. Il s’agit de Maison Ikkoku du Grand Prix d’Angoulême 2019, Rumiko Takahashi (Ranma 1/2, Mermaid Forest…). Le deuxième volet de l’intégrale sorti en juin poursuit l’histoire de Yusaku Godaï. Ce jeune étudiant raté a décidé un beau jour de quitter la pension de famille dans laquelle il vit reprochant à ses colocataires de faire trop la fête et trop de bruit. Mais le jour même de sa décision débarque la nouvelle responsable de la maison de famille, Kyoko Otonashi. Elle est belle, elle est jeune, elle est veuve… de quoi lui faire changer d’avis. Ce deuxième volet sur les dix de prévus débute un an après l’arrivée de Kyoto Otonashi. Yusaku a enfin décroché un dîner avec elle… (Maison Ikkoku volume 2 (Perfect Edition), de Rumiko Takahashi. Delcourt / Tonkam. 12,50€)

Vous aimez Rumiko Takahashi ? Alors voici Mao. La nouvelle série de la mangaka débarque en France avec deux volumes d’un coup d’un seul. Je rassure tout de suite ceux qui auraient développer une petite allergie à l’histoire avec un grand H durant leur cursus scolaire, Mao ne retrace pas la vie du fameux chef d’état chinois Mao Zedong, non, Mao est ici un chasseur de yôkai, ces petites créatures surnaturelles qui hantent la mythologie japonaise. Et Mao a une mission : aider Nanoka Kiba, une jeune gamine du XXIe siècle qui a perdu ses parents dans un accident et qui a été projetée un siècle plus tôt, à lever le mystère sur sa véritable nature… (Mao 1 et 2, de Rumiko Takahashi. Glénat. 6,90€ le volume)

Adieu Osaka ! À la mort de son père, la jeune Tsugu Miikura retourne dans sa ville natale avec ses soeurs et sa mère. Douze heures d’autoroute, un camion à décharger, un appartement à emménager… et Tsugu peut enfin retrouver ses amies d’enfance qu’elle avait quittées avec regret sept années plus tôt. Et joie ultime, elles seront dans le même lycée à la rentrée. Mais à la joie des retrouvailles succède bientôt la déception. Chacun à taillé sa route pendant ces années et l’amitié qu’elle croyait inaltérable a pris un sérieux coup de mou. Mais Tsugu n’a pas dit son dernier mot et compte tout faire pour rapprocher les unes des autres, peut-être grâce à sa guitare. Tsugu adore le rock…  (Golden Sheep, de Kaori Ozaki. Delcourt / Tonkam. 7,99€)

Inutile de présenter Les Légendaires, la fameuse série de Patrick Sobral aux millions d’exemplaires vendus, aux multiples séries dérivées et adaptations tous azimuts. Voici aujourd’hui l’adaptation officielle au format manga avec toujours Patrcik Sobral au scénario et Guillaume Lapeyre au dessin, un Guillaume Lapeyre déjà remarqué avec son manga City Hall. Le premier volet est sorti en mars juste avant le confinement, le second devait paraître en juin, il sera finalement disponible le 18 août. L’occasion de se replonger dans les 23 albums de la série avec un autre regard. En bonus, une jaquette réversible de Guillaume Lapeyre. (Les Légendaires Saga 1 et 2, de Sobral et Lapeyre. Delcourt / Tonkam. 7,99€)

Deux premiers volumes parus en juin, deux couvertures aux mêmes atmosphères victoriennes gothiques sophistiquées et un graphisme de caractère qui se démarque de la production classique, Shadows House du duo So-ma-to, Nori au scénario et Hisshi au dessin, s’affirme dès le départ comme une série à part. Et côté histoire, c’est la même chose, So-ma-to nous ouvre les portes du manoir de la famille Shadow avec une petite particularité : ses membres n’ont pas de visages et pallie cet état de fait en employant des poupées vivantes chargées de les servir et d’interpréter leurs émotions. Emilico est la poupée vivante de la jeune Kate Shadow. Tout juste arrivée à son service, elle doit apprendre à répondre à ses envies et à refléter sa personnalité. En attendant, elle frotte la suie que le vidage de sa jeune maîtresse laisse un peu partout dans la chambre… Vaut-il mieux être que paraître ? Shadows House est un petit bijou de mystère et de douce réflexion. (Shadows House volumes 1 et 2, de So-ma-to. Glénat. 7,60€ le volume)

Elle l’espérait de tout son corps, de toute son âme : faire une belle rencontre. Et elle l’a faite. Nietzsche, il s’appelle Nietzsche et prétend être la réincarnation du fameux philosophe. « Je suis là pour toi. Je vais t’aider à devenir un surhomme et à te débrouiller dans la vie », lui dit-il. Avec lui, la jeune Arisa Kojima pourrait effectivement obtenir enfin toutes les réponses à ses nombreuses questions et changer ce qui ne lui plait pas en elle. Arisa connaît un profond chagrin d’amour depuis qu’elle a vu son copain donner la main à sa meilleure amie. Elle veut devenir sage et réfléchie, accepter la chose, ne plus mourir de jalousie, mais ce n’est pas gagné. Pour tous ceux qui veulent s’initier à la philosophie façon Nietzsche… (Dans les pas de Nietzsche, de Harada Mariru, Sugimoto Iqura, Araki Tsukasa. Editions Soleil. 7,99€)

Eric Guillaud