29 Oct

Jeremiah, Les Envahichieurs, La Horde de Contrevent, Nocéan, Horizon noir, Sturne, L’Héritage fossile… Dix BD SF pour imaginer le futur

Le festival international de science-fiction de Nantes se tiendra du 30 octobre au 3 novembre avec un menu absolument gargantuesque. En attendant, on vous propose de partir aux confins de l’univers et au cœur des grands questionnements contemporains à travers notre sélection de bandes dessinées récentes…

Pour la 25e année, des centaines de chercheurs, auteurs, réalisateurs, artistes et des milliers de visiteurs sont attendus à Nantes pour débattre, imaginer, penser, l’avenir autour cette année de la thématique « Harmonie ». Histoire de se mettre dans l’ambiance, voici déjà une sélection de bandes dessinées de science-fiction qui partagent une certaine inquiétude pour notre planète…

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29 Sep

Une rentrée au féminin. Archéologie de l’intime de Clothilde Delacroix

On a longtemps regretté la sous-représentation des femmes dans la création de bande dessinée, c’est chose ancienne aujourd’hui, tant elles ont repris le dessus et ouvert avec leur sensibilité propre de nouvelles voies narratives et graphiques. Preuve en est si besoin ce récit aussi intime qu’universel signé Clothilde Delacroix…

Derrière ce très beau titre et cette non moins belle couverture se cache un album qu’on n’aurait peut-être pas imaginé aux éditions Dupuis, plus sûrement aux éditions Glénat ou mieux encore aux éditions Delcourt pour lesquelles l’autrice a d’ailleurs réalisé Mère, fille et Co et Love, etc, deux récits autobiographiques sur les relations mère-fille et l’amour. Avec Archéologie de l’intime, Clothilde Delacroix raconte à sa manière, avec une touche d’humour bien à elle et beaucoup de liberté, une grossesse qui a failli lui coûter la vie, à elle mais aussi à son enfant.

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En fouillant dans sa mémoire, dans ses archives personnelles et dans son histoire intime, d’où le titre, Clothilde Delacroix nous livre non seulement un témoignage brut et douloureux sur cette difficile expérience mais elle en profite pour se réconcilier avec son histoire et son corps, elle qui fut victime enfant d’une agression sexuelle et plus tard de cette pré-éclampsie qui aurait pu lui être fatale. Une thérapie par l’art ? Certainement. À l’oubli un temps préféré, l’autrice décide de faire face à la réalité, aux violences faites à son corps et au manque d’empathie du corps médical, à travers ces pages au dessin aussi léger que l’air et aux couleurs aquarellées d’une grande douceur. Un sacré contraste avec son histoire !

Eric Guillaud

Archéologie de l’intime, de Clothilde Delacroix. Dupuis. 23,50€

© Dupuis / Delacroix

27 Sep

Une rentrée au féminin. Pauvre meuf ! d’Éléonore Costes et Aria

On a longtemps regretté la sous-représentation des femmes dans la création de bande dessinée, c’est chose ancienne aujourd’hui, tant elles ont repris le dessus et ouvert avec leur sensibilité propre de nouvelles voies narratives et graphiques. Preuve en est si besoin cet album d’Éléonore Costes et Aria paru aux éditions Delcourt…

Pauvre Meuf! d’Éléonore Costes et Aria est un beau petit livre bleu paru dans la collection Une Case en moins des éditions Delcourt. Sur la couverture, une jeune femme et des mains posées sur elle, sur son corps, des mains d’hommes peut-on supposer, des mains qui l’ont traumatisée.

Cette jeune femme, c’est Lolo, Éléonore Costes, scénariste, actrice et réalisatrice, notamment créatrice de la série Bouchon. Et ce récit est le sien, celui d’une enfant qui grandit, devient une femme, sous le regard des hommes, son père d’abord, ses copains d’école ensuite, ses premiers flirts, ses amours. Sous le regard bienveillant des uns et celui malveillant des autres. Par deux fois, Lolo découvre le monde des femmes, comme dirait sa mère, à travers des agressions sexuelles. Par deux fois, des hommes posent la main sur elle sans son consentement.

Une rentrée au féminin : notre sélection complète ici

De quoi lui laisser des blessures à vie ! Et comme une envie de mourir. Mais avec le temps, Lolo parvient à affronter cette « réalité cabossée », à tracer sa route, surmonter ses angoisses, ses doutes, se construire, devenir actrice puis scénariste et finalement maman.

Pauvre meuf! raconte ce parcours avec beaucoup de délicatesse dans le propos et de tendresse dans le trait que l’on doit à Aria et dont c’est ici la toute première longue bande dessinée. Un très beau témoignage, aussi essentiel qu’universel, à mettre entre toutes les mains !

Eric Guillaud

Pauvre meuf!, d’Éléonore Costes et Aria. Delcourt. 18,95€

© Delcourt / Costes & Aria

14 Déc

Devenez membre du jury du Fauve Prix du Public France Télévisions du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2024 !

Vous résidez en Nouvelle-Aquitaine, vous êtes un lecteur/une lectrice passionné(e) de bande dessinée et vous souhaitez devenir juré d’un prix littéraire ? Alors, posez votre candidature pour être membre du jury du Fauve Prix du public France Télévisions à l’occasion du prochain festival d’Angoulême en janvier 2024 ! Comment faire ? On vous l’explique ici…

Décerné par des lecteurs et très convoité par les éditeurs, le Prix du public du Festival de la BD d’Angoulême (FIBD) avait été mis en sommeil lors de l’édition 2019. Cette disparition aura été de courte durée, puisqu’il était de retour dès 2020 sous les couleurs de France Télévisions.

Ce prix, grâce à la passion et l’exigence de ses jurés, a déjà primé quatre jeunes autrices dont les bandes dessinées sont représentatives de la richesse et de la diversité de la jeune création francophone !

  • Lauréate 2023, Sole Otero pour Naphtaline, traduction d’Éloïse de La Maison (Çà et là)
  • Lauréate 2022, Léa Murawiec pour Le Grand Vide (2024)
  • Lauréate 2021, Léonie Bischoff pour Anaïs Nin – Sur la mer des mensonges (Casterman)
  • Lauréate 2020, Chloé Wary pour Saison des roses (FLBLB)

Comment ça fonctionne ?

Un jury de sélection composé de journalistes de France Télévisions spécialistes du livre et de la bande dessinée, va lire durant le mois de décembre, les bandes dessinées de la sélection officielle du Festival. Fin décembre, ils choisiront les huit titres en compétition pour le Fauve – Prix du Public France Télévisions.

Ce jury de sélection est présidé par Michel Field, et composé de Jérôme Debœuf (France 3 Poitou-Charentes), Francis Forget (France Info culture), Éric Guillaud (France 3 Pays de la Loire), Isabel Hirsch (France 3 Poitou-Charentes), Anne-Marie Revol (Franceinfo canal 27), Noëmie Roussel (France Télévisions), Augustin Trapenard (La Grande Librairie, France 5) et Raphäl Yem (Culturebox, l’émission, Culturebox)

Un jury populaire composé de neuf lecteurs de Nouvelle Aquitaine, choisis suite à notre appel à candidatures, recevra les 8 bandes dessinées en compétition début janvier.

Le 27 janvier, il se réunira dans les coulisses du Festival d’Angoulême pour délibérer, voter et élire son lauréat.

Le soir même, notre jury populaire remettra son prix au lauréat lors de la Cérémonie des Fauves du Festival d’Angoulême !

Ne tardez plus, écrivez-nous une lettre bien argumentée et exposez les raisons pour lesquelles vous voulez participer à cette nouvelle aventure. Parlez de vous, de votre passion pour la bande dessinée, aussi bien que de vos derniers coups de cœur littéraires…

Pour poser votre candidature, c’est ici. Vous avez jusqu’au 25 décembre.

17 Nov

La chose des marais à la rescousse d’une humanité au bord de l’extinction

Attention, ne pas les confondre : vous avez d’un côté la Chose des Marais (‘Swamp thing’ en VO) et de l’autre, l’Homme-Chose (‘the Man thing’). Deux personnages nés à la même époque en 1970/71 mais chez deux éditeurs notoirement concurrents (DC et Marvel), deux scientifiques travaillant sur des sortes de formule de super-hommes qui finiront par se retourner contre eux, deux êtres maudits, condamnés à vivre en marge de la société. Ici, c’est la créature des marais qui étripe, découpe et arrache pour sauver ce qui peut encore l’être dans un récit particulièrement noir…

Fin octobre est paru chez PANINI en France un très généreux (plus de 1000 pages !) omnibus réunissant toutes les premières aventures de l’Homme-Chose. La réponse du berger à la bergère ? La parution opportune chez Urban de ce Green Hell (traduction littérale : ‘enfer vert’, peut-être une référence au titre du groupe de punk-rock horrifique les MISFITS, repris plus tard par METALLICA ?) qui, pourtant, ne joue pas vraiment sur le même tableau.

Car oui, autant l’omnibus précité joue à fonds la carte de la nostalgie en réunissant des épisodes tous sortis dans les années 70 à l’esthétique propre à cette décennie-là, autant ce Green Hell sorti à la base aux USA en 2022 est beaucoup plus moderne et, surtout, beaucoup plus gore.

© Urban Comics – Black Label / Jeff Lemire & Doug Mahnke

On parle ici d’un récit post-apocalyptique, c’est-à-dire que suite à une catastrophe que le scénariste Jeff Lemire ne s’embête même pas à expliquer, à part suggérer que tout est la conséquence de la pollution générée par l’Humanité, la terre est désormais engloutie quasiment dans son intégralité. Seules subsistent ici et là quelques poches de survivants sur des bouts de terre faméliques…

La Sève, le Sang et la Nécrose, trois entités que l’on pourrait qualifier de dieux souterrains en quelque sorte et qui sont, à leur façon, aussi victimes de cet état des faits, décident que cette situation ne peut plus durer. Il faut faire table rase et tout reconstruire. Pour faire simple : il faut exterminer les rares humains qu’il reste, raser leurs misérables habitations et repartir de zéro. Par l’intermédiaire de Constantine, personnage récurrent de la série au rôle toujours aussi trouble, la Chose des Marais est appelée à la rescousse pour essayer de renverser la situation.

© Urban Comics – Black Label / Jeff Lemire & Doug Mahnke

Green Hell est un récit assez court, 160 pages. Cela ne lambine guère donc. Tout va vite, très vite. Et dans ce décor forcément désolé où la pourriture semble transpirer sur chaque case, la violence s’impose également très vite. Certes, on retrouve l’une des thématiques récurrentes du scénariste Jeff Lemire (Sweet Tooth) avec, en guise de point d’ancrage du récit, la relation entre une fille pré-ado et son père. Mais c’est presque secondaire par rapport aux multiples démembrements, décapitations et autres charcutages qui peuplent ce récit. Le dessinateur Doug Manhke s’en donne à cœur joie !Surtout lors de la bataille finale où les couleurs survitaminées donnent un aspect encore plus surréaliste, le tout ressemblant presque plus à une gigantesque partie de World Of Warcraft.

© Urban Comics – Black Label / Jeff Lemire & Doug Mahnke

Alors oui, après, il faut au minimum maitriser la mythologie ‘Chose du Marais’ histoire de comprendre quels sont les liens entre les différents personnages, Lemire ne s’embêtant pas vraiment à faire un catalogue récapitulatif, préférant jeter tout le monde tout de suite dans l’affrontement.

Pour les fans avant tout donc mais un récit intense et assez désespéré parmi les meilleurs consacrés à ce héros maudit encore peu connu en France.

Olivier Badin

Swamp Thing : Green Hell de Jeff Lemire & Doug Mahnke. Urban Comics/Black Label. 17€

31 Oct

Gotham City année un : quand le fantôme de Philip Marlowe remplace Batman

Un Batman sans Batman, ou presque. Juste une ombre. Le héros est ici pour une fois passif, le seul et unique auditeur à qui ce long monologue s’adresse. Non ici, comme le titre l’indique, le vrai sujet, c’est SA ville, Gotham. Pas la mégapole en soit mais plutôt l’esprit qui l’anime. Et comment il est mort.

Les américains l’ont appelé hard-boiled, soit littéralement ‘dur à cuir’, même si les français lui ont préféré le terme, plus chic, de ‘roman noir’. Ce sous-genre est apparu dans les années 20 outre-Atlantique, notamment dans les pages de la revue Black Mask. Une revue qui a vu éclore plusieurs grands maîtres du genre, en premier lieu Dashiell Hamett et Raymond Chandler, ceux-là même qui en ont établi les archétypes indémodables : la corruption généralisée, la femme fatale, les riches pourris par leur argent, le policier véreux, le petit truand et au milieu, un privé mal rasé souvent divorcé et buvant beaucoup trop mais tâchant quand même de faire son boulot avec éthique.  Le tout au milieu d’une ville clinquante et bruyante faisant tout pour cacher la poussière et sa misère sous le tapis.

À sa façon, en récréant cet univers très codé, Gotham City Année Un est un pastiche dans le sens premier du terme, c’est-à-dire une imitation flatteuse mais ne visant pas le plagiat. Un hommage se délectant de son sujet en quelque sorte. Un peu comme Boris Vian l’a fait en 1946 en signant un pur roman noir sous le pseudonyme de Vernon Sullivan et devenu instantanément ‘culte’, J’irai Cracher Sur Vos Tombes.

© DC Comics – Urban Comics / Phil Hester & Tom King

Pour l’occasion, le scénariste Tom King a même ressorti des placards un personnage datant de 1937, le détective privé Sam Bradley, crée par Jerry Siegel et Joe Shuster, duo artistique déjà responsable de la naissance d’un héros dont vous avez peut-être entendu parler, Superman. Ce héros qui ne veut pas en être un, King (un ancien membre de la CIA !) prend ici un malin plaisir à le martyriser tout le long du récit. S’il accuse d’abord une ressemblance frappante avec Clark Kent avec ses muscles saillants, sa chemise semble t’il trop petite et ses petites lunettes rondes, il passe ensuite les six épisodes de cette mini-série publiée en 2022 aux Etats-Unis à se faire taper dessus par à peu près tout le monde.

© DC Comics – Urban Comics / Phil Hester & Tom King

Et pour quoi ? Parce qu’une jeune femme, un matin, lui dépose une lettre à remettre en mains propres à la famille Wayne et un billet de 100$. Nous avons beau être au tout début des années 60, juste après la guerre de Corée, les futurs grands-parents de Bruce Wayne sont déjà un couple très fortuné et très en vue, avec de nombreux projets pour leur ville. Le problème est que depuis un mois, personne n’a vu leur petite fille âgée d’à peine un mois, la ‘petite princesse’ telle qu’elle a été surnommée par la presse. La tragédie est en marche et c’est un Sam Bradley désormais au crépuscule de sa vie qui la raconte, sans fard, au héros masqué.

Pas de super-pouvoirs, ni de gadgets mirifiques ou de bombes faisant à éradiquer l’humanité ici. Juste de pitoyables êtres humains, chacun se cachant derrière un rideau de fumée et laissant apparaître ce qu’il ou elle veut bien. On peut déjà de réussite totale rien qu’avec le travail graphique impeccable de Phil Hester, remarqué récemment grâce à Family Tree et tout en clair-obscur, entre Darwyn Cooke et Mike Mignola, sculptant les visages et les âmes.

© DC Comics – Urban Comics / Phil Hester & Tom King

Mais ce qui emporte vraiment la mise, c’est l’atmosphère vraiment désabusée que Tom King réussit à teinter tout le récit avec. Bien sûr, il y a, comme dans tout bon polar, pleins de rebondissements et de faux-semblants, chaque personnage ayant sa part d’ombre. Mais c’est surtout cette façon qu’il a de distiller un sentiment poisseux d’inévitabilité ou comment Gotham, et tous ces hommes et femmes qu’elle entraîne avec elle dans l’abîme, ne peut échapper à son destin funeste. Oui, on fini même par penser à elle comme d’un personnage à part entière tiens. Et c’est là la grande réussite de ce retour en arrière, aux origines du mal on a envie de dire, réussi de bout en bout. Inratable.

Olivier Badin

Gotham City Année Un de Phil Hester & Tom King. DC Comics/Urban Comics. 21€

18 Oct

Loire, une histoire au fil de l’eau d’Étienne Davodeau

Étienne Davodeau élabore depuis maintenant une trentaine d’années une œuvre sensible et bienveillante, explorant l’intime, le quotidien, l’ordinaire. Après Le Droit du sol, une bande dessinée documentaire, l’auteur angevin revient à la fiction avec Loire, un voyage au cœur des sentiments humains et une ode à la nature…

L’art de la promesse. Qu’on ait affaire à un roman ou à une bande dessinée, la couverture est la première chose que l’on voit, une sorte de bande-annonce, un teaser, une promesse de ce qu’on lira, de ce qu’on vivra, au fil des pages. Et en ce sens, la couverture du nouvel album d’Etienne Davodeau est singulière. Aucun personnage, ou plutôt si, la Loire, un personnage à part entière, son personnage principal.

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12 Oct

Les Évaporés d’Isao Moutte, une histoire dans le Japon d’aujourd’hui

Au Japon, on les appelle les évaporés, ces hommes et ces femmes qui décident un beau jour de tout plaquer pour refaire leur vie ailleurs. Ils sont 80 000 chaque année, la plupart sont retrouvés ou reviennent d’eux-mêmes, certains disparaissent à jamais, voici l’histoire de l’un d’entre eux racontée par le Franco-japonais Isao Moutte…

Leur nom est poétique mais la réalité est toute autre. Chaque année, 80 000 Japonais disparaissent volontairement de la circulation, abandonnant travail, famille, identité, souvent pour des raisons d’endettement.

Fuir plutôt que mourir ! Kaze a fait ce choix après avoir été licencié de son entreprise et poursuivi, pense-t-il, par des yakusas pour avoir mis la main sur des documents compromettants. Une disparition préparée, planifiée, gardée secrète jusqu’au bout, même auprès de ses plus proches.

Je ne mettrai plus les chaussons

C’est pas cette annonce laconique, quelques mots jetés sur une feuille de papier, que sa femme apprend la nouvelle un matin. Sa fille, Yukiko, installée en France depuis des années, pressée par sa mère, revient au pays pour tenter de le retrouver.

© Sarbacane / Moutte

Pour Kaze, direction la capitale, Tokyo, et son anonymat assuré. Il s’installe dans l’hôtel délabré d’un quartier minable, achète un utilitaire hors d’âge et se lance dans les petits boulots qui vont lui permettre de subsister. Déraciné volontaire, Kaze croise un déraciné involontaire, Akainu. Lui a fui sa région d’origine, la préfecture de Miyagi , à cause du tsunami qui a tout emporté, tout rasé et tué tant de monde, notamment ses parents.

Ensemble, Kaze et Akainu, décident de retourner dans cette partie du pays sinistrée pour prêter main forte aux travaux de déblayage et de reconstruction…

© Sarbacane / Moutte

Pour raconter cette histoire, raconter l’horreur du tsunami, ses conséquences directes sur la population nippone, visibles aux yeux du monde, et celles nettement moins perceptibles mais tout aussi dévastatrices, entre magouilles et corruption, transactions douteuses et entreprises paravent, il fallait quelqu’un qui connaisse parfaitement le Japon.

Franco-japonais, Isao Moutte le connaît et le restitue graphiquement d’une merveilleuse façon, un dessin en hachures à la fois sobre et minutieux, des planches en noir et blanc d’une belle homogénéité qui laissent transparaître un Japon comme on a peut-être pas l’habitude de voir, celui des exclus, des sacrifiés sur l’autel de l’économie. Énorme coup de cœur !

Eric Guillaud

Les Evaporés, d’Isao Moutte d’après le roman de Thomas B. Reverdy. Sarbacane. 25€

26 Sep

Dans le magasin des mamans, j’aurais choisi toi : Mathou de retour avec un livre jeunesse célébrant les mamans

Elles ne sont jamais parfaites mais sont forcément chouettes, toutes les mamans du monde se reconnaîtront sous les traits de l’autrice angevine Mathou qui nous ouvre son magasin des mamans aux éditions Robert Laffont…

Un magasin des mamans ? Mais oui bien sûr, qui n’a jamais rêvé de choisir de nouveaux parents comme on choisirait un pull-over ou des chaussettes. Et ce magasin-là est bien garni avec ici des mamans géniales, là des perfectionnistes, à côté des mamans drôles, des jolies, des heureuses, ou des mamans au top… bref, il n’y a que l’embarras du choix. 

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06 Sep

BD. Rabaté, Jean-C Denis, Kris, Fabien Toulmé… Dix bonnes raisons d’aimer la rentrée

C’est un grand classique de la rentrée, chaque année, les présentoirs des librairies croulent sous les nouveautés, des centaines, de quoi s’égarer, ne plus savoir où donner de la tête et des yeux. On vous aide à vous y retrouver avec notre sélection de bandes dessinées, dix coups de coeur, autant d’invitations à l’évasion…


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