Des dizaines et des dizaines d’albums, beaucoup de fictions, pas mal d’autobiographies, de l’humour, de la science-fiction, du polar…, il n’y a pas un domaine dans lequel le sieur Lewis Trondheim n’excelle. C’est l’un des auteurs les plus novateurs et prolifiques de ces vingt dernières années. Le revoici avec le huitième tome de la série Les Petits riens de Lewis Trondheim…
« Un livre avec beaucoup de pas grand-chose ». C’est pas moi qui l’écrit, c’est Lewis Trondheim lui-même en quatrième de couverture. Et c’est exactement ça ! Ce nouvel album autobiographique rassemble des anecdotes, des impressions, des sensations, des réflexions fugaces, des interrogations furtives… tout un tas de choses qui peuvent nous paraître insignifiantes au premier abord et se révéler pourtant essentielles.
Mais qui d’autre que Lewis Trondheim peut dans le même ouvrage s’étonner de la moquette au design destroy d’un hôtel de Las Vegas, s’enthousiasmer devant le beurrier made in Limoges d’un restaurant en France, comparer les shérif planqués derrière les arbuste de quelque désert américain à des Pokémon, s’agacer de la tenue vestimentaire d’une gamine habillée d’un simple sweat à capuches et de collants et se rassurer dans la foulée que d’autres s’en offusquent de la même manière.
Ne cherchez aucun logique, aucun fil rouge dans cet album si ce n’est la vie quotidienne de Trondheim racontée ici par petits morceaux, souvent à l’occasion de voyages à l’étranger. Pour l’auteur, l’autobiographie est « un carnet de notes, pour mettre à plat ses idées, ses sentiments à un instant donné. Pour marquer un moment et s’en souvenir plus tard. Ce sont comme des albums photos mais qu’on met plus de temps à créer ».
Bien sûr, tout l’intérêt de ce genre est dans la manière de raconter et de dessiner. Et de ce côté là, pas de souci, c’est du Trondheim…
Eric Guillaud
Tout est à sa place dans ce choaos exponentiel, de Trondheim. Delcourt. 12,50€