09 Avr

Vacances de Pâques : dix BD pour faire le plein d’évasion

Western, science-fiction, polar, témoignage, documentaire… voici rien que pour vous une petite sélection de bandes dessinées à déguster sous votre couette et jusqu’à dix kilomètres autour…

Décrétés commerces essentiels, les librairies seront avec les disquaires les rares commerces non alimentaires ouverts pendant ces vacances. Autant en profiter et s’offrir de beaux voyages immobiles. Voici dix pistes, il y en a bien évidemment des milliers d’autres à explorer…

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08 Avr

Dans la nuit noire de David Small : le récit d’une adolescence américaine

Douze ans après le récit autobiographique Sutures qui avait profondément marqué la critique et les lecteurs des deux côtés de l’Atlantique, l’Américain David Small est de retour chez Delcourt avec un nouveau récit sur l’enfance mais cette fois en mode fiction… ou presque.

Dans son premier roman graphique, l’autobiographique Stitches, Sutures pour la traduction française parue chez Delcourt en 2009, l’Américain David Small nous dévoilait une jeunesse singulière, bousculée par la découverte d’une tumeur au cou, meurtrie par l’indifférence totale de ses parents vis à vis de lui. Un album pas franchement joyeux mais qui sera très justement encensé par la critique et le public et récompensé par The National Book Award.

Pas plus gai, et son titre est là pour le confirmer, Dans la nuit noire est cette fois une fiction, même si certains faits sont inspirés de la vie d’un ami de l’auteur et si sa propre adolescence transparaît en filigrane tout au long de l’album. Nous sommes dans les années 50, Russel Pruitt, 13 ans, vit seul avec son père depuis que sa femme l’a quitté pour son meilleur ami. Besoin de changer d’horizon, besoin de soleil, Russel et son père partent pour la Californie comme on partirait à la recherche d’un eldorado.

Hébergés par une famille chinoise, le père cherche un boulot qu’il ne trouve pas tandis que le fils fait l’apprentissage de l’amitié mais aussi de la haine, de la violence, du harcèlement, du rejet, de l’homophobie, du racisme, dans le contexte d’une Amérique qui n’a rien d’un rêve et parfois tout d’un cauchemar, à l’image de ce psychopathe qui hante la ville et tue avec une sauvagerie extrême les chats et chiens du quartier.

David Small n’était pas un fervent lecteur de bandes dessinées avant d’entreprendre un voyage à Paris, d’y découvrir la richesse des romans graphiques et de tomber sous le charme d’artistes comme Blutch, de Crecy ou Gipi. Ce sont eux qui lui ont donné l’envie de s’exprimer avec ce médium, lui qui était connu et reconnu jusque-là pour son travail d’illustrateur pour la presse ou le livre jeunesse. Si le tournant de sa carrière intervient avec Sutures, Dans la nuit noire vient confirmer son talent de conteur et de dessinateur au trait léger et vivant.

Eric Guillaud

Dans la nuit noire, de David Small. Delcourt. 24,95€

© Delcourt – Small

05 Avr

Patte de Mouche : les tout petits formats de L’Association sont de retour

En pause depuis 2016, la fameuse collection de l’éditeur indépendant L’Association fait son retour dès le mois d’avril avec trois titres. Cinq autres suivront d’ici le mois de juin…

24 pages, 25 grammes, 3 euros… Comme le nom de la collection peut le laisser supposer, les Patte de Mouche sont des petits formats qui ont pourtant largement contribué à la réputation de la maison d’édition L’Association.

La collection compte aujourd’hui un peu plus de 80 titres. Après une petite mise en sommeil depuis 2016, la voici de retour avec 15 nouveaux titres, huit d’ici le mois de juin. Et parmi ces titres, quatre récits de Lewis Trondheim autour de son personnage Richard, un récit de voyage signé Mahler, un récit d’anticipation d’OIivier Texier ou encore un récit autobiographique de Tofépi.

Comme les court-métrages au cinéma, ces petits formats permettent aux auteurs de bande dessinée d’expérimenter, de raconter des micro-histoires et parfois, comme le fait Troubs dans son récit Monsieur Tortue de revisiter l’histoire du monde en mode accéléré. Comme quoi, même sur 24 petites pages, tout est possible !

Eric Guillaud

Richard de Trondheim, Kyoto Manga de Nicolas Mahler, Polypolaire d’Olivier Texier, Monsieur Tortue de Troubs, Dans ma bulle de Tofépi (premiers titres à paraître le 16 avril)

© L’Association – Richard et les quasars de Trondheim

Ceux qui brûlent de Nicolas Dehghani : un dangereux psychopathe, deux flics à la ramasse, trois bonnes raisons de savourer ce polar

Transfuge de l’animation et de l’illustration, Nicolas Dehghani signe sa première bande dessinée chez Sarbacane. Un savoureux polar de près de 200 pages qui nous embarque à New York dans le sillage de deux flics que leur hiérarchie aurait préféré mettre au placard…

La journée commence mal, très mal, pour Alex. Son collègue de flic Pouilloux vient de lui envoyer un SMS pour lui rappeler qu’ils font désormais équipe. Et ça fait pas mal rire au bureau…

« Ha Ha !  Vous allez cartonner tous les deux ! On dirait que t’as enfin trouvé l’homme de ta vie! »

Il faut dire qu’entre notre Alex, en burn out total depuis qu’elle a eu un accident avec un scooter parce qu’elle lisait son – mauvais – horoscope du jour en conduisant, et Pouilloux qui n’a jamais été une flèche, les criminels de tous poils peuvent avoir l’esprit tranquille. Enfin, c’est ce qu’on pouvait imaginer.

Mais à deux c’est mieux ! Et nos deux larrons envoyés sur une sordide affaire d’attaque à l’acide vont tout faire pour démasquer le cinglé quitte à franchir quelque peu les lignes de la légalité. Cette affaire, espèrent-ils, doit leur permettre de retrouver un peu de crédibilité auprès de leurs collègues… ou de la perdre à jamais.

Formé au cinéma d’animation à l’école des Gobelins, illustrateur pour L’Obs, Les Echos ou encore XXI, Nicolas Dehghani signe ici un premier album enthousiasmant avec un trait singulier, des dialogues percutants, des personnages un brin décalés et une atmosphère générale qui oscille entre l’humour et le thriller. Un beau livre au dos toilé forcément noir.

Eric Guillaud

Ceux qui brûlent, de Nicolas Dehghani. Sarbacane. 24,50€ (en librairie le 7 avril)

© Sarbacane – Dehghani

03 Avr

Lisa et Mohamed : retour sur la tragédie des harkis avec Julien Frey et Mayalen Goust

Presque 60 ans après la guerre d’Algérie, le sujet des harkis est toujours aussi sensible pour ne pas dire tabou des deux côtés de la Méditerranée. Abandonnés de tous, beaucoup de ces supplétifs de l’armée française ont rejoint la France à l’indépendance pour tenter de vivre ou plus exactement de survivre. Sans billet de retour ! Cet album raconte l’histoire de Mohamed, l’un de ces nombreux harkis que l’histoire aurait voulu oublier…

Mohamed vit seul dans son appartement avec ses souvenirs et ses rancoeurs. Depuis quelques temps, il ne range plus rien, ne sort plus. Son fils ne parvient plus à le raisonner. Il décide de sous-louer une chambre de cet appartement aujourd’hui trop rand à Lisa, une jeune étudiante justement à la recherche d’un logement.

« Mon père n’a pas besoin d’une infirmière. Il faudrait juste être là, dîner avec lui de temps en temps. Et me prévenir en cas de… problème »

Lisa accepte. Entre les deux, on ne peut pas dire que c’est l’amour fou au début. C’est même plutôt glacial. Jusqu’à ce que Lisa découvre, à la faveur d’enregistrements retrouvés dans sa chambre, le passé du vieil homme. Un harki.

« Pourquoi vous avez choisi de vous battre pour la France ? »

La question est directe mais elle a le mérite de briser la glace. Mohamed qui gardait le silence depuis de trop nombreuses années finit par raconter son histoire à Lisa, sa jeunesse au village, les premières confrontations avec les atrocités de la guerre, l’impôt révolutionnaire exigé par le FLN, son entrée dans une Harka, une unité de supplétifs, ses années en France, le déracinement, la douleur, la haine des autres, ceux qui ont choisi le « bon camp » et l’amour pour sa femme décédée, pour ses cousins qui ont suivi un autre chemin.

« J’ai travaillé pour les Français, je me suis pas battu pour la France. C’est différent. »

© Futuropolis / Frey & Goust

Après L’œil du STO qui nous plongeait dans le Paris occupé de la deuxième guerre mondiale, Julien Frey aborde ici une autre période sombre de notre histoire, la guerre d’Algérie, et ce drame des harkis, rejetés par les Algériens, méprisés par les Français. Avec beaucoup d’humanité dans le propos et de délicatesse dans le trait, cet album nous offre un de ces témoignages essentiels pour la mémoire collective avec une rencontre, entre deux générations, deux êtres qui n’ont pas grand chose en commun et apprennent à se connaître, à s’apprécier, à s’accepter. Des personnages attachants, un récit touchant !

Eric Guillaud

Lisa et Mohamed, de Julien Frey et Mayalen Goust. Futuropolis. 20€ (en librairie le 7 avril)

01 Avr

La fortune des Winczlav de Berthet et Van Hamme: il y a du Largo dans l’air !

Et pas que dans l’air ! En décrochant de ThorgalXIII ou encore de la série Largo Winch, on pouvait légitimement penser que le scénariste Jean Van Hamme allait s’occuper à savourer une retraite largement méritée. C’était mal connaître le bonhomme. Le revoici avec le premier volet de La fortune des Winczlav, un prequel qui lui permet de revenir sur les origines du héros milliardaire…

S’il avait à prouver qu’il est toujours dans le coup, alors il l’a fait avec ce nouvel album paru aux éditions Dupuis. Mais bon, franchement, Jean Van Hamme n’a plus grand chose à prouver à qui que soit. Son nom a fait plusieurs fois le tour de la planète BD avec de sérieux best-sellers, Largo Winch en tête, mais aussi XIII, Thorgal, Wayne Shelton, Lady S, Les Maîtres de l’Orge ou encore SOS Bonheur. 

Et s’il s’est retiré de ses principales séries, confiant au passage ses personnages de papier à d’autres scénaristes, c’est pour se libérer du temps. Pour la pêche ? Non, du temps pour lancer des projets qui lui tiennent particulièrement à coeur. Comme celui-ci. Tout est dans le titre, La fortune des Winczlav, et sur le sticker rouge stipulant « Aux origines de l’empire Largo Winch ».

© Dupuis / Van Hamme & Berthet

Mais ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas là d’une nouvelle aventure de notre milliardaire en blue jeans. D’ailleurs vous ne l’apercevrez pas dans les 56 pages de l’album. Ou seulement, à en croire les auteurs, à la toute fin des trois volets prévus, un Largo âgé de deux ans. Vous n’apercevrez pas non plus, à une ou deux exceptions près, les autres personnages de la série. Pour ce projet, Jean Van Hamme a développé une toute petite partie du premier roman de Largo Winch paru dans les années 70, quelque part entre les pages 12 et 18 a-t-il confié au magazine dBD dans une interview que je vous conseille vivement (dBD avril 2021).

Tout commence au Monténégro en 1848. le jeune médecin Vanko Winczlav doit fuir son pays après avoir soutenu une insurrection paysanne contre la tyrannie du prince-évêque. Direction l’Amérique où il se marie et trouve un job d’infirmier avant de se retrouver en prison pour exercice illégal de la médecine, son diplôme n’étant pas reconnu de l’autre côté de l’Atlantique.

Parler de Largo sans Largo, on aurait pu imaginer l’exercice un peu casse-gueule. Mais non, car au scénariste Jean Van Hamme est venu s’associer un autre grand nom de la bande dessinée, Berthet et son trait clair et réaliste qui nous laisse toujours sans voix.

Résultat : un album loin de faire pale figure dans nos bibliothèques, à ranger aux côtés de la série aux 12 millions d’exemplaires vendus et dont Giacometti et Francq poursuivent brillamment les aventures. À suivre…

Eric Guillaud

Vanko 1848, La Fortune des Winczlav tome 1/3, de Van Hamme et Berthet. Dupuis. 15,95€

© Dupuis / Van Hamme & Berthet

29 Mar

Undiscovered Country, une vision cauchemardesque de la patrie de l’Oncle Sam post-pandémie

Ils sont juste quelques-uns comme ça, à pouvoir déclencher un projet d’envergure sur leur seul nom. Oui, bien qu’âgé de ‘seulement’ 44 ans, Scott Snyder fait partie de ces scénaristes qui comptent comme on dit : American Vampire, The Swamp Thing ou encore Batman… Cet américain, capable à chaque fois d’imprimer sa patte sans pour autant dénaturer son sujet, s’attaque cette fois-ci au récit post-apocalyptique avec le premier tome d’une série qui s’annonce épique.

Le dernier bébé de Snyder Undiscovered Country est ce que l’on pourrait appeler un blockbuster qui ne se cache pas. Avec son aspect choral, ses quatre autres tomes déjà annoncés et surtout son histoire épique dont on ne fait que deviner les multiples embranchements à la fin de ce premier volume, on n’est même pas étonné d’apprendre que les droits pour le cinéma en ont déjà été vendus, tant ce récit apocalyptique multiplie les superlatifs. Après, ce qui frappe peut-être le plus ici, c’est son caractère involontairement… Prophétique, comme un reflet ultra-pessimiste de ce que notre monde post-COVID pourrait devenir.

Dans un monde ravagé par un mystérieux virus ultra-virulent mortel à 80% du nom d’azur et réduit à deux blocs (l’Europe fusionnée à l’Afrique face à l’Asie), les Etats-Unis sont devenus une forteresse inviolable. Une sorte de prison à ciel ouvert fermée au reste du monde depuis trente ans et dont on ne sait plus rien. Mais lorsqu’un message envoyé de l’intérieur promet un antidote au mal qui terrasse notre planète, un groupe hétéroclite de sept personnages (une journaliste, un docteur, un militaire etc.) aux motivations diverses y est envoyé. Mais ce qu’ils découvrent une fois l’impressionnante enceinte qui jusqu’à maintenant protégeait le continent des regards extérieurs ne correspond pas du tout à ce qu’ils attendaient…

Bien que les références sont multiples et presque toutes cinématographiques (La Planète des Singes, Mad Max, New York 1997 etc.), Snyder et ses compères, dont le coscénariste Charles Soule et le dessinateur Giuseppe Camuncoli, réussissent pourtant à imposer leur vision, bien aidés il est vrai par le travail très pop et vivifiant sur les couleurs. Connu pour être assez bavard, quitte à en faire un peu trop, Snyder fait bien attention à poser son monde ici, faisant bien attention à donner à chaque personnage un background et une raison de vivre propre. Une mise en bouche parfois un peu indigeste mais nécessaire, tant l’univers est riche. Et puis clairement, cela permet de rendre le chemin plus clair pour les (nombreuses) suites à venir. Surtout que le décor est, lui, assez ébouriffant, un pays-continent constellé de ruines et désormais peuplé par des créatures fantasmagoriques. En filigrane, on devine aussi assez facilement un second niveau de lecture, plus politique lui, sur la place de minorités, le repli identitaire ou encore ce qui fait une nation.

Assez touffu, trop parfois, partagé entre blockbuster qui s’assume et œuvre plus personnelle et politique, ce premier volume porte en tous cas de nombreuses promesses, quitte à provoquer une petite frustration que seule la sortie de sa suite pourra calmer. 

Olivier Badin

Undiscovered Country de Scott Snyder, Charles Soule & Giuseppe Camuncoli. Delcourt. 17,50€

27 Mar

Lorraine Coeur d’Acier de Vincent Bailly et Tristan Thil: les ondes au service de la lutte ouvrière

Dans les pas d’un Baru, qui signe d’ailleurs une postface dessinée au livre, Vincent Bailly et Tristan Thil rendent hommage au peuple lorrain en racontant à travers l’histoire d’une radio pirate l’une des dernières grandes luttes ouvrières…

Ce n’est pas la fête chez Camille. Comme dans tous les foyers de Longwy. Et il y a de quoi. Nous sommes en 1979, le plan Davignon qui prétend assurer la restructuration industrielle du secteur sidérurgique prévoit 22 0000 suppressions d’emplois. Certains parlent d’un plan de sauvetage, les ouvriers parlent d’un démantèlement en règle.

Une chose est certaine, tout ça ne sent pas très bon. Alors chez Camille comme ailleurs, il y a de la tension dans l’air. Son père, immigré polonais, sidérurgiste et délégué CGT, a d’ailleurs transformé la maison en QG syndical. Chacun s’organise, manifs, blocages, séquestrations… la lutte risque d’être longue et rude.

© Futuropolis / Bailly & Thil

A 18 ans, Camille aurait pu se sentir extérieur à tout ça, lui qui aspire à une autre vie que celle offerte par l’usine, mais il s’implique dans le mouvement, comme photographe. Et puis il y a cette radio pirate lancée par la CGT avec deux journalistes professionnels, Marcel Trillat et Jacques Dupont. Une radio pirate comme il en a existé quelques-unes dans les années 70. Celle-ci s’appelle Lorraine Coeur d’acier et a un objectif : libérer la parole des ouvriers et au-delà celle de toute une population.

© Futuropolis / Bailly & Thil

Pendant pratiquement deux ans, Lorraine Coeur d’Acier accompagne la lutte, couvre les manifs, provoque le débat, accueille des personnalités telles que Georges Marchais, Daniel Cohn-Bendit, Alain Krivine ou Françoise Giroud, réunit des hommes, mais aussi des femmes bien décidées à faire entendre leur voix dans ce monde ouvrier très masculin. Et ce au nez et à la barbe de l’état qui tenta à plusieurs reprises de brouiller les ondes. À cette époque, faut-il le rappeler, la radio comme la télévision sont encore sous monopole et tutelle de l’état.

L’une des dernières grandes luttes ouvrières d’un côté, l’une des premières radios libres de l’autre, Vincent Bailly et Tristan Thil illustrent avec brio le passage d’un monde à l’autre avec un graphisme brut, sans artifice, des planches qui laissent transparaître la violence de la situation. Une très belle fiction au coeur de l’histoire sociale de notre pays.

Eric Guillaud

Lorraine Coeur d’Acier, de Vincent Bailly et Tristan Thil. Futuropolis. 17€ (disponible en librairie le 7 avril)

19 Mar

L’histoire du dernier homme de Fukushima racontée par Fabien Grolleau et Ewen Blain

Il y a des images qui nous marquent à vie, celles de la catastrophe de Fukushima en font partie. Mais derrière ces images aussi fortes soient-elles, il y a des hommes et des femmes, des vies bouelversées. Les ex-Nantais Fabien Grolleau et Ewen Blain nous racontent ici celle de Naoto…

Les cerisiers étaient en fleurs, la campagne était belle, rien ne pouvait laisser présager ce qui allait se passer ce 11 mars 2011 sur la côte nord-est du Japon et notamment à Fukushima.

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15 Mar

Brève de bulles. Je suis rousse, et alors…

Les plus vieux d’entre nous se souviendront certainement de cette publicité pour une marque de bière, des blondes partout dans un pub et soudain une brune qui débarque et affiche sa différence avec fierté. De quoi bousculer les certitudes…

Non non, je n’ai pas bu une pinte de trop, tout ça pour vous dire que l’album de la Bretonne Charlotte Mevel agit un peu de la même façon, remettant en cause les croyances les plus anciennes et les plus infondées, les plus stupides aussi, sur la rousseur dans un récit introspectif – Charlotte est elle-même rousse – mais aussi poétique, humoristique et historique. 112 pages pour enfin assumer la rousseur… ou l’envier ! EG

La Rousseur… pointée du doigt, de Charlotte Mevel. Delcourt. 14,50€

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