Fini de rire, les choses sérieuses commencent ce soir avec le match opposant la France à l’Allemagne. Histoire de se détendre un peu, voici une sélection de quatre bandes dessinées dans tous les styles mais avec la passion pour le ballon rond en commun….
Ça y est, la France a retrouvé ses 60 millions de sélectionneurs et d’entraîneurs. L’équipe nationale s’apprête à rencontrer l’Allemagne pour son premier match de la Coupe d’Europe. De quoi se remémorer le match de légende France-RFA en 1982. C’est justement ce que raconte Les Fantômes de Séville. Pourquoi Les fantômes de Séville ? Parce que ce match de légende, demi-finale de la Coupe du Monde, fût joué à Séville et remporté par l’Allemagne après une séance de tirs aux buts. Un véritable traumatisme pour les Français ! Construit comme une enquête-fiction avec Didier Tronchet en personnage principal, un fou du ballon rond, Les Fantômes de Séville révèle un détail que personne n’a vu à l’époque et qui pourrait bien expliquer la défaite des Français, un détail qui n’en est pas un pour Didier Tronchet… Un album de passionnés pour les passionnés – et les autres – documenté, drôle et foutrement bien dessiné par Jérôme Jouvray. (Les Fantômes de Séville, de Tronchet et Jouvray. Glénat. 22€. En librairie le 26 mai)
Plus sérieux, plus grave même, mais tout aussi intéressant, et toujours sur ce fameux match de 1982, Mon album Platini met en scène l’historien et scénariste Sylvian Venayre qui, en mai 1985, à l’âge de 15 ans, se réveille à l’hôpital après un grave accident de la route, en pensant être l’un des survivants du drame du Heysel qui venait de faire 39 morts. À son chevet défilent l’adulte qu’il sera plus tard mais aussi Thierry Rolland, Freud et Michel Platini. Ensemble, ils évoquent la qualification des Français à la Coupe du monde de 1978 en Argentine, qui était alors une dictature, l’équipe « Black-Blanc-Beur » de 1998, le mondial de 2018… et puis bien sûr, et surtout, cette coupe du monde de 1982 qui s’achève pour les Français sur le psycho-drame national de la défaite face à L’Allemagne. De quoi remuer le couteau dans la plaie… (Mon album Platini, de Venayre et Christopher. Delcourt. 21,90€)
Direction le nord de la France, quelque part entre Lens et Valenciennes, le pays des Corons, des mines de charbons abandonnées, des quartiers qui se meurent, des familles qui se désagrègent, des rêves engloutis sous une couche grisâtre tenace. Jusqu’au jour où une bande de gamins découvre dans une mine abandonnée une cour aux dimensions idéales pour un terrain de football. Un bon coup de tondeuse et le vert de l’espoir réapparait comme par magie. Un club est créé, il s’appellera Gueules Noires. Une BD qui remet le foot là où il aurait dû toujours être, au coeur de la vie, au coeur de la ville. Un sport populaire avec ses valeurs positives ! (Les Gueules noires, de Zampano et Domon. Casa Editions. 12,50€)
On termine avec un manga. Le football n’est pas le sport le plus populaire au Japon, loin de là, mais il est au coeur de cette nouvelle série dessinée par Kunikazu Toda, scénarisée par Yoichi Takahashi, et dont le premier volet vient tout juste de paraître. L’histoire ? Un gamin passionné de football qui rêve de devenir joueur professionnel et de s’envoler pour le… Brésil bien sûr. (Captain Tsubasa, de Kunikazu Toda et Yoichi Takahashi. Glénat. 6,90€)
Eric Guillaud