C’est un polar. Sans vraiment l’être. Un récit singulier en tout cas, plus intimiste que spectaculaire comme peuvent l’être les albums de Jean-C. Denis. L’auteur de la série Luc Leroi, de L’Ombre aux tableaux, de Quelques mois à l’Amélie ou encore de Tous à Matha est un pilier du Neuvième art, un chef de file de ce qu’on a appelé la nouvelle bande dessinée française apparue dans les années 70. Du haut de ses 30 ans de carrière, de ses dizaines d’albums, de ses nombreux prix aussi, dont le prestigieux Grand Prix d’Angoulême reçu en 2012, Jean-C. Denis peut s’enorgueillir d’avoir construit une oeuvre homogène, riche, encrée dans son époque, avec la réalité pour témoin et la rencontre pour thématique récurrente. Zone blanche est aussi l’histoire d’une rencontre, un soir de panne générale d’électricité. Pas banal ! D’un côté, Serge Guérin, la cinquantaine, électro-sensible, une vie de douleurs et de solitude et un digicode qui l’empêche de rentrer chez lui. De l’autre, Claire, une femme pas vraiment belle, pas vraiment laide, naufragée elle-aussi de la panne d’électricité, une femme qui dégage aucune mauvaise onde. Et c’est important pour Serge. La soirée se prolonge et se termine dans un lit sans qu’il soit question d’amour. Non, il s’agit plutôt d’un acte qui scelle un accord entre les deux, un accord qui va changer leur vie… EGuillaud
Zone blanche, de Jean-C. Denis. Editions Futuropolis. 16 euros
L’info en +
Jean-C. Denis sera le président de la prochaine édition du festival d’Angoulême en janvier 2013.