01 Déc

Racontars arctiques : L’adaptation en BD du roman de Jørn Riel ressort en intégrale

Belle surprise aux éditions Sarbacane à la veille de Noël, l’adaptation en BD des Racontars arctiques du Danois Jørn Riel vient d’être rééditée sous la forme d’une très belle intégrale à édition limitée et tirage unique. Un petit bonheur à découvrir ou redécouvrir…

Il y a bientôt deux ans, je rencontrais Hervé Tanquerelle dans son atelier pour parler de l’album Groenland Vertigo qui venait alors de sortir chez Casterman, un album qui racontait sur le mode de l’autofiction un périple de trois semaines au Groenland à bord d’un voilier. Lui, si peu baroudeur, avait accepté de participer à une expédition polaire réunissant une dizaine d’artistes et de scientifiques renommés parmi lesquels l’écrivain Jørn Riel. Avec pour mission de « rendre compte de la beauté, de la diversité, de la complexité des fjords, d’échanger entre artistes et scientifiques ». Groenland Vertigo rendait compte de tout çà et bien plus encore.

Pourquoi je vous raconte ça ? Tout simplement parce que l’auteur nantais y avait été justement invité suite à l’adaptation en BD, par lui-même et par Gwen de Bonneval, du livre de Jørn Riel intitulé Des Racontars arctiques

Et cette adaptation initialement publiée en trois volumes est aujourd’hui rééditée en intégrale aux éditions Sarbacane, une édition annoncée comme limitée et à tirage unique par l’éditeur.

Mais savez-vous ce qu’est un racontar ? « Une histoire vraie qui pourrait passer pour un mensonge, à moins que ce ne soit l’inverse ». Dans les pages de ce livre, Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle mettent des visages sur des personnages hors du commun, des baroudeurs qui se réchauffent à la gnôle et racontent des histoires incroyables, improbables, tellement vraies et fausses en même temps. « Ouvrir ce livre… », confie Jørn Riel en ouverture, « est comme ouvrir la porte du monde arctique tel que je l’ai connu il y a tant d’années. Les trappeurs de ces dessins sont exactement comme je les ai découverts jadis, et de les retrouver ainsi a été une surprise et la source d’une grande joie ».

Racontars arctiques est une plongée au coeur du Groenland, avec ses chasseurs trappeurs barbus, ses ours, ses phoques, ses étendues blanches à perte de vue et même une femme imaginaire, oui, le tout filtré par un Gwen de Bonneval soucieux de préserver l’essence même du texte de Jørn Riel et la truculence des personnages, et mis en images par le jolie coup de pinceau d’Hervé Tanquerelle, des pages en noir et blanc, avec des nuances de gris à l’aquarelle… 380 pages de bonheur, de quoi réchauffer vos longues soirées d’hiver. En bonus, 10 pages d’études graphiques, dessins et aquarelles extraits du carnet de croquis d’Hervé Tanquerelle.

Eric guillaud

Racontars arctiques – L’intégrale, de De Bonneval, Tanquerelle et Riel. Sarbacane. 25€

30 Nov

REPORTAGE. Fred Duval et Emem sélectionnés pour le festival de bande-dessinée d’Angoulême

La rédaction de France 3 Normandie Rouen a rencontré les deux Normands Fred Duval et Emem auteurs avec le Nantais Fred Blanchard du premier volet de Renaissance, retenu dans la sélection officielle d’Angoulême 2019. Comme les 44 autres albums, le premier des trois volets de Renaissance concourra pour les quatre prix de la sélection officielle, à savoir le Fauve d’Or – Prix du meilleur album, le Fauve d’Angoulême – Prix Spécial du Jury, le Fauve d’Angoulême – Prix de la Série et le Fauve d’Angoulême – Prix Révélation…

 Reportage France 3 Normandie – M. Fourrier / P. Cornily

20 Nov

Angoulême 2019 : la sélection officielle du Festival International de la Bande Dessinée dévoilée

Le Festival International de la Bande Dessinée vient de dévoiler la sélection officielle des albums en compétition pour sa 46e édition qui se tiendra du 24 au 27 janvier 2019…

Extrait de l’affiche 2019 / Taiyou Matsumoto

45 albums ont été retenus dans la sélection officielle, parmi lesquels Andy, Un conte de faits de Typex, L’Arabe du futur tome 4 de Riad Sattouf, Les Grands espaces de Catherine Meurisse, Deux Femmes de Song Aram, Heimat de Nora Krug, Indélébiles de Luz, le tome 1 de Renaissance de Emem, Duval et Blanchard, Bolchoi Arena de Boulet et Aseyn, Charlotte impératrice de Fabien Nury et Matthieu Bonhomme, le treizième tome de Théodore Poussin de Frank Le Gall ou encore le Spirou d’Émile Bravo, L’espoir malgré tout.

Ces 45 albums concourront pour les quatre prix de la sélection officielle, à savoir le Fauve d’Or – Prix du meilleur album, le Fauve d’Angoulême – Prix Spécial du Jury, le Fauve d’Angoulême – Prix de la Série et le Fauve d’Angoulême – Prix Révélation.

Par ailleurs, le festival a également dévoilé les 10 albums qui seront en compétition pour le Prix Jeunesse, les huit albums pour le Prix du Patrimoine et les 5 albums pour le Prix du Polar SNCF. La sélection complète et détaillée est disponible ici

Eric Guillaud

18 Nov

Un bébé à livrer, la réédition du premier album de Benjamin Renner

Ce n’est pas tous les jours qu’on a un bébé à livrer. Aussi, l’auteur Benjamin Renner a-t-il sorti les grands moyens pour cette mission, un trio de bras cassés qu’on a déjà croisé dans l’album Le Grand méchant renard. Et bien sûr, ce qui ne devait être qu’une petite formalité prend soudain une tournure inattendue…

La science ayant considérablement avancé ces dernières années, nous savons tous désormais que les bébés n’arrivent pas par l’opération du Saint-Esprit, ni par La Poste mais grâce aux cigognes. Sauf que celle de Benjamin Renner a une aile cassée qui la cloue au sol. Pas d’aile, pas de bébé !

Le hasard faisant – parfois – bien les choses, un cochon, un canard et un lapin passant dans le coin vont accepter, un peu contre leur gré quand même, de prendre en charge le fameux bébé. Pensant l’affaire facile à réglée, nos trois lascars prennent la direction d’Avignon où Monsieur et Madame Duchamel attendent avec impatience leur progéniture. Mais au fait, « C’est où ça Avignon? », s’interroge le lapin, « Par ici ou par là ? ». Et de demander leur route à un cheval qui a forcément dû voyager dans sa vie…

Un Bébé à livrer est le premier album de Benjamin Renner, initialement publié en 2011 aux éditions Vraoum!. Après le succès du Grand méchant renard, 150 000 exemplaires vendus, Fauve jeunesse au festival d’Angoulême en 2016, le voici donc réédité pour notre plus grand plaisir chez Delcourt. Un road trip complètement déjanté !

Eric Guillaud

Un bébé à livrer, de Benjamin Renner. Delcourt. 19,99€

© Delcourt / Renner

17 Nov

Lou et Julien Neel en route pour de nouvelles aventures

Initialement annoncée pour novembre 2017, la sortie du huitième volet de Lou! avait finalement été retardée d’un an au plus grand désespoir des centaines de milliers de fans. Mais nous y sommes ! Le Jour J, c’est le 21 novembre. Plus que quelques jours, quelques heures, juste assez de temps pour revenir sur l’histoire d’un succès…

Un succès d’édition

Huit tomes, trois millions d’exemplaires vendus, des traductions dans près de 20 langues. Ces trois chiffres parlent d’eux-mêmes. Lancées en 2004 par Julien Neel, alors âgé de 27 ans, les aventures de Lou rencontrent très vite le succès. Le premier tome remporte en 2005 le Prix jeunesse du festival d’Angoulême. Même chose pour le cinquième tome en 2010. Le sixième reçoit le Prix Saint-Michel Humour en 2013. Enfin, la série a été désignée 2e meilleure bande dessinée jeunesse de la décennie 2000-2009 par les internautes.

De la bande dessinée au ciné

Une histoire simple et contemporaine, des personnages attachants, des albums qui se vendent comme des petits pains, des récompenses… Il n’en fallait pas plus pour que la télévision et le cinéma lorgnent sur la série. Une première adaptation est imaginée pour la télévision, 52 épisodes diffusés sur Disney Channel et M6 entre 2009 et 2010.

Et puis c’est au tour du cinéma. Julien Neel en signe lui-même la réalisation. Le film baptisé Lou! Journal infime sort en 2014 avec Lola Lasseron dans le rôle titre et Ludivine Sagnier dans celui de la mère. Huit millions de budget et au bout du compte une adaptation franchement réussie.

En route vers de nouvelles aventures

Avec ce huitième volume disponible le 21 novembre dans toutes les bonnes librairies, Julien Neel opère un tournant. « J’ai voulu le tourner au maximum vers l’avenir… », explique-t-il, « c’est d’ailleurs pour ça qu’il s’appelle En route vers de nouvelles aventures ».

Lou a désormais 18 ans, l’âge de l’émancipation, de la liberté, de la découverte de soi et des autres, l’âges aussi des expériences. C’est le moment pour elle de voyager seule. La voilà partie sur la route pour un road trip initiatique, sans sa mère, loin de son petit frère et de son univers.

Un album de transition

Dans le fond et dans la forme, cette nouvelle aventure s’éloigne sensiblement des précédentes. « J’ai cru pendant longtemps que ce huitième tome serait le dernier. Aujourd’hui, je le vois plus comme un tournant, un départ vers quelque chose de différent et en même temps complètement dans la continuité de la série (…) J’ai eu l’idée de relancer la série pendant l’écriture de ce tome 8 où j’ai trouvé une nouvelle fin, plus ouverte. Et puis comme je le dis toujours, mes histoires sont liées, connectées à ma vie. Il s’est passé un certain nombre de choses pendant les 2 ans que j’ai passés à faire cet album qui font que cette fin a, elle-même, été altérée en plein milieu de l’album! »

L’avenir de Lou… et de Julien Neel

En route vers de nouvelles aventures marque la fin d’un cycle, pas la fin de la série. Mais avant de retrouver l’héroïne dans un neuvième album, Julien Neel à d’autres projets, une série de petits livres jeunesse inscrite dans l’univers de Lou!, des projets audiovisuels et des petites aquarelles elles-aussi tournant autour de l’univers de la série.

Eric Guillaud

Lou!, En route vers de nouvelles aventures, de Julien Neel. Glénat. 10,50€ (sortie le 21 novembre)

16 Nov

Madame, grand reporter : le chat de Nancy Peña sort les griffes

Madame est peut-être un chat de gouttière comme le présument certaines mauvaises langues mais c’est un chat qui a des tuyaux, une patte tranchante et un oeil affuté. Bref, de quoi se faire embaucher comme reporter au journal Le Monde…

Et il s’y est fait embaucher le chat, 9 mois, le temps d’un CDD au sein de La Matinale qui lui a permis de poser son regard et sa griffe sur l’actualité de notre planète et pas seulement dans la rubrique des chiens écrasés. Et même si cette actualité n’est pas toujours drôle, le chat Madame et sa maîtresse Nancy Peña ont le don de nous rendre tout ça un peu plus léger.

Et tout y passe : Les Euroseptiques, les JO de 2024, le Brexit, Harvey Weinstein, la Catalogne, les nourrissons contaminés par du lait en poudre, les inondations, les Zadistes de Notre-Dame-des Landes, la grève des cheminots, Trump bien sûr…

C’est drôle, c’est surtout très lucide et un brin narquois. Après L’année du chat, Un temps de chien, ce troisième volume devrait vous permettre de voir le monde, la vie, le quotidien, d’un œil félin. Et si vous n’avez pas assez des 80 pages et autant de strips proposés dans ce mignon petit format broché en bichromie, vous pourrez toujours vous rabattre sur le blog de Madame toujours actif.

Eric Guillaud

Madame, grand reporter, de Nancy Peña. La Boîte à bulles. 9,90€

© La Boîte à bulles / Le Monde / Nancy Peña

14 Nov

Moi en double : un témoignage sur l’obésité morbide signé Navie et Audrey Lainé

Le titre pourrait le laisser penser mais Moi en double ne parle pas de schizophrénie ni d’une quelconque histoire d’agents doubles mais de l’obésité. Une histoire vraie, un combat douloureux de tous les jours, un témoignage de l’auteure Navie illustré par Audrey Lainé…

Navie pourrait se dire qu’elle est en bonne santé. Après tout, elle n’a pas de diabète, un rythme cardiaque impeccable, une tension parfaite, pas de souci de thyroïde, pas de mal de dos non plus… Elle pourrait effectivement se le dire mais son médecin, lui, ne pense absolument pas la même chose. Il faut dire que Navie mesure 1m54 pour 127 kg, ce qui lui fait un IMC, indice de masse corporelle, de 53.

« C’est très grave… », lui dit son médecin, « c’est de l’obésité morbide ». Mais Navie a appris à vivre avec depuis longtemps, multipliant les visites chez les nutritionnistes, enchaînant les régimes… jusqu’au jour où une « nutritionniste-psy-sauveur » comme elle l’appelle lui fait comprendre qu’elle porte sur ses épaules le poids moyen d’une femme.  » C’est comme si vous portiez des packs d’eau lui dit-elle, vous vivez avec un double ».

Un double ? « Je peux dire à mon mec qu’on fait souvent des plans à trois alors ? » L’humour est nécessaire et inée chez Navie mais la vie de tous les jours n’est qu’une souffrance, un mensonge à soi-même et aux autres. 

C’est le quotidien douloureux que raconte l’album Moi en double, le combat de Navie pour retrouver un corps qui lui permette d’aller mieux dans sa tête, de s’accepter enfin, de s’aimer, de se regarder dans le miroir. Mais la perte de ces kilos de trop réglera-t-elle tout ?

Un témoignage fort et intelligemment mis en images par Audrey Lainé dans un noir et blanc – et rouge pour le double – dynamique et inventif.

Eric Guillaud

Moi en double, de Navie et Audrey Lainé. Delcourt. 15,50€

12 Nov

Le petit théâtre de Spirou : Al adapte en BD les pièces jouées par le théâtre du Farfadet pendant la Deuxième guerre mondiale

Après Spirou sous le manteau et À tous les coups c’est Spirou!, le discret, rare mais précieux Alec Severin, alias Al, est de retour aux éditions Dupuis avec Le Petit théâtre de Spirou, l’adaptation en BD de saynètes écrites sous l’occupation par Jean Doisy pour un théâtre de marionnettes…

Durant la Seconde guerre mondiale, le journal de Spirou alors très sérieusement menacé de censure par l’occupant allemand, cherche une façon de garder le contact avec ses lecteurs. Il tente de le faire sous un format mensuel inauguré par un almanach sorti en décembre 1943. Sans lendemain ! L’occupant veille…

Il le fait aussi dès 1942, et l’histoire est moins connue, par l’intermédiaire d’un théâtre de marionnettes ambulant fondé par André Moons avec le soutien des éditions Dupuis. Les marionnettes à l’effigie des vedettes du journal, Spirou, Spip, Fantasio ou encore de Tif et Tondu, ont pour objectif d’entretenir la flamme de Spirou et de véhiculer ses valeurs humanistes dans une succession de pièces écrites par Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal de Spirou.

Mais ce n’est pas tout, « dans les coulisses… », écrivent Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault pour les excellents Cahiers de la BD, « se cachait un important réseau clandestin. Dès le début, Doisy, l’homme de toutes les manigances, avait perçu la double opportunité qu’offrait la création de cette compagnie itinérante : par son intermédiaire, des résistants pouvaient sillonner la Belgique munis d’Ausweis en bonne et due forme, sous couvert de prospections de nouveaux spectacles ».

À la Libération, le journal de Spirou retrouve son public et les pièces du Farfadet sont remisées dans un coin de grenier avant d’être miraculeusement retrouvées il y a quelques années par les mêmes Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault alors plongés dans l’écriture de l’ouvrage de référence La Véritable histoire de Spirou.

L’idée de les ramener à la lumière et de les mettre en images trouve en Alec Severin, alias Al, un allié de poids. Avec son trait malicieux, savoureusement rétro, l’auteur avait déjà signé Spirou sous le manteau, un recueil de dessins mettant en scène Spirou et Fantasio pendant la fameuse période d’interdiction du journal en 1943 et 1944.

Un graphisme étonnant de virtuosité, des planches de toute beauté, une construction intelligente, un texte respecté à la virgule près, un dos toilé rouge à l’ancienne, un très grand format, le tout accompagné du programme du Farfadet en fac-similé, Le Petit théâtre de Spirou est un album essentiel pour tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à l’univers du groom, un album qui aurait très bien pu être écrit au lendemain de la guerre comme un passage de témoin entre le créateur de Spirou, Rob-Vel, et celui qui hérite de ses aventures entre 1944 et 1946, Jijé. Une vraie curiosité !

Eric Guillaud

Le petit théâtre de Spirou, de Al. Dupuis. 24,95€

10 Nov

Une vie à schtroumpfer : une biographie en images de Peyo orchestrée par Vincent Odin

On ne le dirait pas à première vue mais les Schtroumpfs ont 60 ans. L’occasion pour les éditions Daniel Maghen de rendre un hommage appuyé à leur créateur à travers cet incroyable ouvrage de plus de 300 pages. De quoi schtroumpfer pour l’éternité…

Tout le monde ou presque connaît les fameux lutins bleus imaginés par Pierre Culliford, alias Peyo. Mais combien savent comment et où ils sont nés ?

Non, il ne sont pas nés dans des choux, fussent-ils de Bruxelles, mais dans une aventure de Johan et Pirlouit, La Flûte à six trous, publiée en octobre 1958 dans le journal Spirou. Au détour d’une page, les deux héros tombent nez à nez avec des Schtroumpfs qui n’arrêtent pas de schtroumpfer en schtroumpfant. Mais d’où venaient ce nom et ce langage si particuliers ? Peyo aimait raconter l’anecdote :

« J’étais en vacances à la mer avec Franquin, et à table, je lui ai demandé de me passer quelque chose, sans en trouver le nom : « Passe-moi le… heu… le schtroumpf! » Franquin a immédiatement répondu : « Tiens, voilà ton schtroumpf », à quoi j’ai répliqué ; « Merci de me l’avoir schtroumpfé, quand je n’en n’aurai plus besoin, je te le reschtroumpferai » et nous avons continué à parler schtroumpf pendant tout le repas, puis les jours suivants ».

Cette anecdote savoureuse figure bien évidemment dans cet ouvrage fantastique qui réunit sur plus de 300 pages des croquis, des illustrations de couvertures, des planches en noir et blanc, avec les marques de schtroumpfs, pardon de rubans adhésifs, et les traits de lettrage s’il vous plait, le tout ponctué par des extraits d’interviews de Peyo données tout au long de sa carrière. On y parle des Schtroumpfs, beaucoup, mais pas seulement. Vincent Odin, créateur de la collection, évoque aussi les débuts de l’auteur, les séries Johan et PIrlouit et Benoit Brisefer, les adaptations en dessin animé…

Après Juillard, Vicomte, Cosey, Tillieux, Tibet et Will, voici donc une nouvelle biographie en images sur l’un des auteurs phares de de la bande dessinée franco-belge. Un livre totalement indispensable pour tous les inconditionnels de Peyo et plus largement pour tous les amateurs du neuvième art !

Eric Guillaud

Une Vie à schtroumpfer, de Peyo, réalisation de Vincent Odin. Daniel Maghen. 59€ (en librairie le 15 novembre)

09 Nov

C’est quoi ce Pataquès ?

Il paraîtrait que Pataquès est le nom d’une nouvelle collection chez Delcourt. Tu parles d’un nom. Pataquès. Et puis quoi encore ? On pourrait aussi appeler les bouquins Pan! T’es mort! pendant qu’on y est. Ou mieux encore, Amour, Djihad & RTT. Ah ah ah, non vraiment, ils ont de drôles d’idées chez Delcourt…

Ils ont de drôles d’idées mais c’est pour mieux se marrer mon enfant. Et c’est bien là l’essentiel ! Tenez, prenez Amour, Dijhad & RTT, oui ça existe vraiment, Marc Dubuisson, l’auteur, nous offre un délire islamo-djihadiste de près de 80 pages autour d’un autoradicalisé qui n’a lu du Coran que la définition dans Wikipedia, et menace depuis lors tous ses collègues de bureau avec un trombone et une agrafeuse. Bon, l’impact est limité mais la vie de l’entreprise s’en trouve perturbée. Surtout quand notre djihadiste s’embarque dans une prise d’otage avec pour revendications : 10 tonnes d’uranium, 20 millions de francs et la libération de la Palestine… Le seul  hic, c’est que ça risque d’être long et de déclencher des heures sup pour les otages. Le boss fulmine…

Quant à Pan! t’es mort!, oui oui ça existe aussi, ils s’y sont mis à deux, Terreur Graphique et Guillaume Guerse, pour écrire un bouquin qui n’a qu’un objectif : faire un mort par page. Alors, pas de quartier, tout le monde y passe, les vieux, les jeunes, même les gamins, les amoureux, les chasseurs, les lapins, les légumes… Et tant qu’à faire, dans d’atroces souffrances. Quant aux lecteurs, eux-aussi pourraient bien mourir…de rire.

Et si vous n’en avez pas assez, alors Pataquès vous a concocté d’autres albums tout aussi savoureux. Team Méluche d’Hervé Bourhis par exemple vous entraînera au cœur du mouvement de jeunesse « En Marche » et du fameux projet Team Méluche qui a pour objectif « d’intégrer le mélenchonisme dans la startup nation, en vue d’aboutir à une fusion-acquisition des Insoumis ». Ça ne s’invente pas ! Dans l’album Medley, le Nantais RaphaëlB nous donne toutes les réponses aux questions essentielles que chacun de nous se pose tous les jours sur la musique, du genre : quelle musique écoute les super-héros ? Peut-on être laid dans la vie et sexy sur scène ? Les pianistes jouent-ils vraiment debout ? Enfin, dans Les Aventures du Mékong, Marc Pichelin et Guillaume Guerse nous invitent à suivre les aventures totalement loufoques et improbables de deux auteurs de BD, Marco et Gégé, obligés de surfer sur la vague de la BD reportage pour espérer avoir du boulot et des bouquins qui se vendent. Et comme ils ne font rien à moitié, direction le Laos…

C’est quoi ce Pataquès, c’est aujourd’hui cinq albums et plein de projets pour 2019. Et si vous n’avez pas tout compris sur la ligne éditoriale de la collection, la réponse est là, signée de son directeur James…

© Delcourt / James

Eric Guillaud

Amour, Djihad & RTT, de Marc Dubuisson. 12€ / Pan! T’es mort!, de Terreur Graphique et Guerse. 12€ / Team Meluche, de Hervé Bourhis. 12€ / Medley, de RaphaëlB. 12€ / Les aventures du Mékong, de Pichelin et Guerse. 18,95€