13 Avr

Joe Sacco s’inspire de la Tapisserie de Bayeux pour raconter le premier jour de la bataille de la Somme dans l’album « La Grande Guerre »

Couv_211472Selon que vous considérez la tapisserie de Bayeux comme l’ancêtre de la bande dessinée ou pas, alors vous considérerez ce nouveau livre de l’Américain Joe Sacco comme une bande dessinée… ou pas. Quoiqu’il en soit, l’auteur-journaliste, connu pour ses bandes dessinées reportages en Palestine ou en Bosnie, signe ici une oeuvre pour ne pas dire un chef d’oeuvre absolument étonnant, inspiré effectivement de la Tapisserie de Bayeux. Pas de cases, pas de bulles, pas de textes et pas de perspectives, La Grande Guerre raconte le premier jour de la bataille de la Somme le 1er juillet 1916, une reconstitution minutieuse, heure par heure, qui se déroule sous nos yeux, de gauche à droite, sur une bande de papier de 6m70 très précisément.

On commence la journée en compagnie du général Douglas Haig, commandant en chef du corps expéditionnaire britannique, qui comme tous les dimanches assiste à la messe. Puis on rejoint les convois de soldats et de matériels en route pour la ligne de front avant de descendre dans les tranchées, de vivre le bombardement de l’artillerie préalable à l’assaut des fantassins britanniques, puis c’est la réplique des Allemands, les milliers de morts, les cadavres qu’on évacue des tranchées, les blessées qu’on laisse sans secours, les postes d’évacuation sanitaire débordés, les tombes qu’on creuse à la va-vite…

Toute l’horreur de cette bataille préparée de longue date par les généraux et les états-majors de l’armée britanniques s’étale sur ces 6m70 de fresque, toute l’horreur mais aussi la stupidité du haut-commandement incapable d’arrêter le massacre alors que visiblement leur plan d’un bombardement massif sur les lignes allemandes (des centaines de milliers d’obus ont été tirés ce jour-là) a échoué. Résultat des courses, plus de 20 000 Anglais sont tombés pendant cette première journée qui fût l’une des plus sanglantes de la Première Guerre mondiale.

Un livret comprenant notamment une préface de Joe Sacco et les explications de l’historien américain Adam Hochschild accompagnent cette fresque.

La Grande Guerre est un album impressionnant qui devrait faire date dans l’histoire du Neuvième art et notamment dans la façon de raconter la guerre de 14-18 !

Eric Guillaud

La Grande Guerre, de Joe Sacco. Editions Futuropolis. 25€

L’info en +

En juillet et aout prochains, la station de métro Montparnassse-Bienvenüe accueillera le long du couloir du tapis roulant une fresque de 130 mètres reprenant l’ensemble du panorama de Joe Sacco.

© Sacco - Futuropolis/Arte Editions

© Sacco – Futuropolis/Arte Editions

 

07 Avr

Etienne Davodeau et Joub ont retrouvé Geronimo

Couv_212649Tous ceux qui ont lu la trilogie Geronimo parue entre 2007 et 2010 aux éditions Dupuis sont en droit de se demander ce qu’il est advenu du héros titre.

Élevé dans la tradition indienne par un père adepte de la vie en autarcie, ce gamin sans papier et donc sans existence légale avait fini par s’ouvrir au monde, à la vie et accomplir son rêve : embarquer clandestinement pour les États Unis. Et nous, lecteurs, étions restés sur les quais à regarder le bateau s’éloigner. Mais Geronimo est aujourd’hui de retour. Etienne Davodeau et Joub l’ont retrouvé et nous racontent la suite de ses aventures dans un one-shot paru cette fois aux éditions Vents d’Ouest.

__________________________________________________

L’interview d’Etienne Davodeau à lire ici

__________________________________________________

Et Geronimo… ne s’appelle plus Geronimo mais Emmanuel Croupy, une identité empruntée à un homme venu mourir à ses pieds quelque part en Guyane. En Guyane ? Oui, le bateau dans lequel Geronimo était monté clandestinement ne partait pas pour les États-Unis comme il le pensait et comme nous le pensions mais pour ce département d’outre-mer bien français. Fort de sa nouvelle identité et de quelques finances substantielles qui lui étaient rattachées, Geronimo regagne la France où il se met en quête de ses identités, la fausse mais aussi la vraie, et notamment de cette mère qu’il n’a jamais connue.

Une histoire émouvante, un graphisme un peu plus réaliste et posé que dans la trilogie, Joub et Etienne Davodeau nous offrent un très beau récit sur le thème de l’identité, du déracinement, un one-shot de 100 pages complété par un cahier réunissant photos de repérage et recherches graphiques.

Eric Guillaud

Il s’appelait Geronimo, de Davodeau et Joub. Editions Vents d’ouest. 18,25€ (en librairie le 9/04)

© Vents d'Ouest - Joub & Davodeau

© Vents d’Ouest – Joub & Davodeau

06 Avr

Quand Spirou et Fantasio prennent des Vacances avec André Franquin…

hYvvdkP7nCZC9iJ1Q5vlghk5EywOR9Rz-couv-1200Des vacances sans histoires ? Bien sûr que non…

Pas de projets, pas d’itinéraires, la liberté, la fantaisie, la beauté des paysages et le soleil pour témoin… Voilà donc le programme de Spirou et Fantasio pour ces quelques jours de repos qu’ils ont décidé de s’accorder dans le sud ! Malheureusement, à peine arrivés sur leur lieu de villégiature, un enchainement de circonstances improbables va priver nos deux héros de leur superbe cabriolet, la célèbre Turbotraction. Et cet enchaînement de circonstances porte un nom, Ibn-Mah-Zoud, un roi du pétrole du genre daltonien. Non seulement, il se trompe de voiture, la sienne est rouge, celle de nos amis est bleue, mais en plus il la met dans le décor. Plus de Turbotraction et les ennuis qui commencent…

Publiée dans le journal Spirou à partir du 21 novembre 1957, cette histoire courte du génial André Franquin s’inscrit entre Le Voyageur du Mésozoïque et Le Prisonnier du bouddha. Après Bravo les Brothers, La Foire aux gangsters et La Peur au bout du fil, c’est donc au tour de Vacances sans histoires d’être publié dans une version remasterisée, augmentée des planches en noir et blanc ainsi que de dessins inédits et commentés par José-Louis Bocquet et Serge Honorez. Une mine d’infos pour les innombrables fans de Franquin, des aventures de Spirou et Fantasio et des années 50.

Eric Guillaud

Vacances sans histoires, de Franquin. Editions Dupuis. 24 €

Lip ou le combat de héros ordinaires raconté par Laurent Galandon et Damien Vidal

Couv_213180Le combat des LIP, comme on appelle communément les employés de cette entreprise horlogère de Besançon, est de ces combats qui ont marqué profondément et durablement l’histoire ouvrière de France.

Au début des années 70, l’usine produit quelque 500 000 montres par an dont les premières montres à quartz. Mais la concurrence américaine et japonaise est rude et l’entreprise dépose le bilan en avril 1973. Refusant de voir leurs emplois disparaître et l’entreprise démantelée, les employés se lancent dans une lutte de plusieurs mois, réduisant dans un premier temps les cadences avant de prendre totalement le contrôle de l’usine et de se lancer dans une autogestion qui rendit leur mouvement populaire dans tout l’hexagone et même au-delà avec ce slogan : « C’est possible, on fabrique, on vend, on se paye »…

Lip, des héros ordinaires retrace de façon prenante cette lutte menée par les ouvriers et les ouvrières de l’entreprise pendant 329 jours. Mais pas seulement ! Le scénariste Laurent Galandon et le dessinateur Damien Vidal nous offrent ici une photographie de la société française à la fin des Trente Glorieuses et notamment de la condition des femmes à travers le parcours de Solange, ouvrière horlogère. Un roman graphique tout à fait remarquable à classer entre Les Mauvaises gens de Davodeau et Plogoff de Horellou et Le Lay, deux autres bandes dessinées qui ont pour dénominateur commun le peuple en lutte !

Eric Guillaud

Lip, Des héros ordinaires, de Galandon et Vidal. Editions Dargaud. 19,99€

© Dargaud / Galandon & Vidal

© Dargaud / Galandon & Vidal

01 Avr

Une Affaire de caractères, un polar lettré de François Ayroles

9782756041377vVoilà un polar peu ordinaire. Un polar qui se déroule à Bibelosse, un village d’écrivains, d’imprimeurs, de typographes et autres amateurs de belles lettres…

Tout commence par un accident de la circulation à l’entrée du village. Ramon Hache, spécialiste en enseignes envoi son camion dans le décor. C’est donc à pied qu’il devra honorer une livraison de lettres géantes à un certain Monsieur Tézorus. Monsieur Tézorus parle comme un dictionnaire. Et ce n’est pas une métaphore. Dites-lui bonjour, il vous répond « Bonjour n.m. Salut du jour ». Heureusement, pour le guider dans ce village peuplé de personnages pour le moins singuliers et de caractère, Ramon Hache peut compter sur un vendeur de renseignements ambulant. La livraison suit son cours jusqu’au moment où l’une des figures emblématiques de Bibelosse, Donald Fraser, est retrouvé sauvagement assassiné, son corps jeté au fond d’un puits. L’inspecteur Edgar Sandé est chargé de l’enquête. Très vite, les villageois comprennent qu’ils sont confrontés à un tueur en série. Et l’affaire ne s’annonce pas simple…

Pas très simple mais pas vraiment compliquée non plus cette Affaire de caractères ! Plutôt drôle même. Membre du groupe OuBaPo (Ouvroir de bande dessinée potentielle) qui à la manière de l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentielle) de Raymond Queneau impose aux auteurs des contraintes artistiques, François Ayroles signe ici un polar au pays des belles lettres et des bons mots. Les meurtres, l’enquête, les nombreux personnages, ne sont que prétexte à un bel exercice de style qui se niche dans le scénario mais aussi et surtout dans les dialogues. Un album aux nombreuses surprises que nous nous garderons bien de dévoiler ici.

Eric Guillaud

Une Affaire de caractères, de François Ayroles. Editions Delcourt. 16,95 €

© Delcourt - Ayroles

© Delcourt – Ayroles

30 Mar

Les premiers traits de Picasso : qui se cachent derrière la réussite de Pablo ?

Pablo (t4) Picasso de Julie Birmant & Clément Oubrerie © Dargaud

Pablo (t4) Picasso de Julie Birmant & Clément Oubrerie © Dargaud

Après Max Jacob, Apollinaire et Matisse, voici enfin le dernier tome de la saga du jeune peintre espagnol appelé à être mondialement connu : Pablo. Commencée en 2012, cette série est née d’une idée de Julie Birmant qui a choisi le point de vue de la première muse de Picasso : Fernande, restée jusqu’à présent dans l’ombre du maître. Clément Oubrerie a relevé le défi de dessiner les premiers pas de l’artiste à Montmartre. Ce 4ème album débute en 1907 aux premières heures du cubisme.

–          Est-ce que dessiner la jeunesse de Picasso quand il a commencé à peindre cela a été un défi ou un plaisir pour vous ?

Clément Oubrerie : Moi, j’adore Picasso de toute manière. Là, l’idée ce n’était pas du tout de faire de l’art en tant que tel, mais plutôt d’essayer de se rapprocher de l’esprit de l’époque et d’utiliser le matériel de l’époque comme le fusain.

Clément Oubrerie © Dargaud / Rita Scaglia

Clément Oubrerie © Dargaud / Rita Scaglia

–          C’est une contrainte que vous vous êtes fixée d’utiliser le matériel de l’époque ?

–          Oui et d’être plutôt sur des grands formats, de dessiner les images une à une, comme si cela était des tableaux.

–          Votre style évolue au fil des tomes. Est-ce un choix délibéré ?

–          Ce n’est pas conscient mais je ne m’interdis pas de changer, de m’adapter. J’essaye juste de suivre et d’être dans la dynamique du récit. Cela dépend selon l’humeur et il n’y a pas vraiment de règle. C’est que l’on n’est pas dans la ligne claire. Il n’y a pas une charte hyper stricte, c’est plus instinctif.

« Je n’ai rien inventé. Tout est réel. C’était totalement grandiose et démesuré ! » Clément Oubrerie

–          Même s’il y a des références à la ligne claire d’Hergé avec l’épisode de la consommation d’opium ?

–          Oui effectivement c’est effectivement une grosse référence et Tintin est dans mon panthéon personnel.

–          L’essentiel du récit se déroule à Paris. Avez-vous travaillé avec des documents d’époque pour reconstituer l’ambiance du début du siècle ou avez vous choisi de vous rendre sur place ?

–          Les deux. Tout est bon à prendre. Julie Birmant a une énorme documentation. Moi j’avais aussi pas mal de doc. Et pour le 4ème tome nous avons eu accès à toutes les archives du Musée Picasso. On le sait peu, il était fou de la photo très vite. Il a eu son premier appareil vers 1905. Avant la réouverture prochaine du musée, nous avons pu voir pleins de photos que personnes n’a jamais vues. Il y a aussi le musée de Montmartre qui est en pleine renaissance.

–          Vous avez aussi utilisé leurs archives ?

–          Oui, ils sont aussi énormément d’archives photographiques sur Montmartre du début du siècle et eux aussi nous ont donné les clés. C’était un truc un peu poussiéreux et là, il y a une nouvelle équipe qui est entrain de tout changer. Leurs photos sont classées par rues, commerces, par scènes et c’est une mine d’or pour les décors. C’est pour ce tome, que nous avons bénéficié de la plus grande quantité de matériel.

–          Il y a une scène éblouissante, celle de l’exposition universelle avec, par exemple, un tapis roulant en bois.

–          Je n’ai rien inventé. Tout est réel. C’était totalement grandiose et démesuré. Ils ont construits des trucs gigantesques qui ont été détruits juste après. Certains étaient plus ou moins de bon goût. Il y avait des monuments du kitsch, des trucs incroyables.

Pablo (t4) Picasso de Julie Birmant & Clément Oubrerie © Dargaud

Pablo (t4) Picasso de Julie Birmant & Clément Oubrerie © Dargaud

 « Fernande, c’était une femme fatale, il n’y avait pas un homme qui n’était pas sous son charme ! » Julie Birmant

Continuer la lecture

26 Mar

Chabouté s’expose : nous sommes chavirés !

Moby Dick par Chabouté - Vents d'Ouest

Moby Dick par Chabouté – Vents d’Ouest

Le 3 avril prochain, Christophe Chabouté inaugure une nouvelle Galerie. C’est la première occasion d’admirer les planches originales de son dernier ouvrage Moby Dick. La galerie, connue depuis plus de 25 ans sous le nom de Petits Papiers, prendra l’appellation de ses deux directeurs : Alain Huberty et Marc Breyne. A Paris comme à Bruxelles, elle fait peau neuve et devient Huberty- Breyne Gallery. Le dossier de presse affirme qu’elle est là « pour défendre la Bande Dessinée et ouvrir le 9ème art à l’ensemble des domaines de création »

Coup de cœur d’Eric Guillaud, paru en début d’année aux Editions Vents d’ouest, Moby Dick de Christophe Chabouté, est une adaptation magistrale du classique de la littérature américaine d’Herman Melville. A travers cet album, l’auteur met sa vision personnelle et sa maîtrise du noir et blanc au service du récit et de l’aventure. Une approche et un traitement graphique qui a lui a déjà valu quelques succès. Le dessinateur de 46 ans résidant à l’île d’Oléron a été nommé et récompensé à plusieurs reprises au festival de BD d’Angoulême, notamment pour Quelques jours d’été, et Un Îlot de Bonheur. Dernièrement, il a publié chez Vents d’Ouest Les Princesses aussi vont au petit coin et Un peu de bois et d’acier.

Huberty-Breyne Gallery

Huberty-Breyne Gallery

Pour Moby Dick, Chabouté reste fidèle au récit original et à l’esprit d’Herman Melville, reflétant la frontière étroite entre l’acharnement et la folie, baignant dans le sang, l’huile et la sueur d’un navire baleinier de la fin du XIXe siècle. La galerie Huberty-Breyne présente l’intégralité des planches originales de l’album ainsi qu’une sélection d’illustrations inédites signées par ce virtuose du noir et blanc.

Didier Morel

Huberty-Breyne Gallery 91, rue Saint-honoré 75001 Paris Tél : 01.40.28.04.71 ouvert du mercredi au samedi de 11 à 19h jusqu’au 3 mai 2014

 

22 Mar

Celui qui n’existait plus, une histoire dans l’ombre du 11 septembre signée Rodolphe et Van Linthout

Capture d’écran 2014-03-21 à 14.23.26Norman Jones, 40 ans, marié, deux enfants, un bon boulot, pas mal d’argent et… une vie qui l’ennuie affreusement. Alors ce matin-là, à NewYork, Norman traîne au lit avec sa maîtresse, Tiny, pas pressé de rejoindre son bureau au World Trade Centrer. Bureau qu’il n’aura d’ailleurs pas l’occasion de rejoindre. Nous sommes le 11 septembre 2001 et deux avions de ligne viennent de percuter les tours. Les médias redoutent déjà des milliers de morts, alors pourquoi pas lui, oui, pourquoi pas lui qui rêvait de tout recommencer, de repartir à zéro…

Pourtant peu incontionnel du travail de Rodolphe, je dois reconnaître que ses derniers récits me surprennent agréablement, notamment Mojo et aujourd’hui Celui qui n’existait plus, tous deux mis en images il est vrai par un dessinateur de talent passé maître dans l’art d’installer des ambiances, le Belge Van Linthout. Comme Mojo, ce nouvel album paru chez Vents d’Ouest nous entraîne sur les routes américaines avec une fiction inscrite dans le réel et ici l’attentat contre les Twin towers comme point de départ !

Eric Guillaud

Celui qui n’existait plus, de Georges Van Linthout et Rodolphe. Editions Vents d’Ouest. 22€

© Vents d'Ouest / Rodolphe & Van Linthout

© Vents d’Ouest / Rodolphe & Van Linthout

19 Mar

Errance en mer rouge, un voyage sur les pas de Henry de Monfreid signé Joël Alessandra

L.10EBBN002048.N001_ErranceMe_C_FROublier le souffle d’Anna, oublier la douleur, la maladie qui l’a anéantie, oublier la mort. Un mois après le décès de sa femme, Tom commence seulement à réaliser que la cicatrisation sera longue et douloureuse. La solution ? Fuir ce quotidien devenu insupportable, s’envoler pour d’autres horizons. Ce sera l’Afrique, Djibouti, le lycée Kessel où il remplace au pied levé un professeur de dessin rapatrié en urgence en France. A défaut d’échapper aux souvenirs douloureux, Tom se laisse envoûter, happer, par ce pays, par ses habitants, ses ambiances et par ses fantômes, Joseph Kessel et surtout Henry de Monfreid, l’écrivain voyageur. L’aventure est au bout de la piste !

Magnifique. Absolument magnifique ! Errance en mer rouge est un récit comme on en lit finalement assez rarement, une invitation au voyage, à l’aventure, à la découverte. Il faut dire que Joël Alessandra, auteur d’une vingtaine d’albums parmi lesquels Le Périple de Baldassare (Casterman), Retour du Tchad (La Boîte à bulles), Ennedi la beauté du monde (La Boîte à bulles) ou Instinct sauvage (KSTR), est lui-même un grand voyageur et avoue une attirance particulière pour l’Afrique où Il a vécu un an et demi, à Djibouti. Une histoire troublante, un graphisme vivant, des atmosphères merveilleuses, de belles références littéraires… Errance en mer rouge vous emmènera loin, très loin !

Eric Guillaud

Errance en mer rouge, de Alessandra. Editions Casterman. 22,50€

RSS