Un ovni ! Ou un miracle ! Comme vous voulez. Son nom : Bandonéon, comme l’instrument. Arrivé sans prévenir, sorti sans faire de bruit. Et pourtant ! Bandonéon a tout du chef d’oeuvre, de ces livres qu’on ouvre, qu’on dévore d’un bout à l’autre et qu’on finit par refermer uniquement sous la menace ou sous la contrainte du quotidien. Faut bien aller bosser ! Mais les images sont là, pour longtemps gravées dans la mémoire. Et le récit aussi. Un récit à double entrée avec d’abord la destinée du jeune Horacio, un prodige du piano, fasciné par les musiciens de tango, par ses amis Vicente, Luis, Gordo et les autres, un prodige donc qui fera tout pour devenir quelqu’un. Même s’il doit y laisser son âme. Puis, il y a ensuite la destinée de Jorge Gonzalez lui-même, l’auteur, qui raconte dans ces pages son propre retour en Argentine, le temps d’une visite à ses amis et à sa famille. Jorge Gonzalez vit en Espagne.
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Présenté par l’éditeur comme un mélange de récit d’initiation, de fable politique et de journal intime, Bandonéon est en tout cas un ouvrage particulièrement riche qui parle bien évidemment de l’Argentine, de son histoire, des hommes, de la politique, de la culture, de la libertré, de l’amour, de l’immigration… le tout sur un air de tango. Publié dans un format « roman graphique » chez Dupuis, Bandonéon est une oeuvre réellement surprenante, surprenante dans le fond, mais aussi dans la forme avec une narration qui peut être tantôt classique, tantôt avant-gardiste, et un graphisme multiforme qui peut aller du croquis, jeté sur la page dans l’urgence, à quelque chose de plus abouti. Bref, Bandonéon est une oeuvre à part et une des plus marquantes de ce premier trimestre 2010 ! E.G.