12 Oct

Miyazaki, parce qu’il n’y a pas que la magie de Disney dans la vie…

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique-Le Musée

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique le musée

Les studios Ghibli ont ouverts leurs archives et ce sont pas moins de 1 300 dessins originaux réalisés à la main par Miyazaki et de ses collaborateurs qui sont exposés. Vous pourrez comprendre les secrets du « Layout » la base de la nouvelle animation japonaise. 

« Le layout, c’est la composante clé dans la production d’un film d’animation » selon Isao Takahata, le réalisateur du Tombeau des Lucioles et co-directeur des studios avec Miyazaki. Des dessins qui définissent à la fois l’ambiance d’une scène mais aussi préfigurent l’angle et le mouvement de l’animation… Bref, ces layouts, ce sont tout l’ADN de Ghibli. A l’heure de la 3D, prenez le temps d’entrer dans ces dessins. Même en étant dingue de technologie, on peut trouver cela magnifique pour le foisonnement des détails, pour la beauté d’une perspective, pour la justesse d’expression d’un visage. Cela fait 15 ans à peine que leur génie créatif s’est imposé en France. L’animation japonaise revient de loin quand dans les années 70-80, tout était sur un seul plan et le seul mouvement dans l’image était la bouche.

Mon voisin Totoro, Le château dans le ciel, Princesse Mononoké, Ponyo ou encore Le voyage de Chihiro, son plus grand succès publicTout ces chefs-d’œuvre sortent des studio Ghibli. Et sont sortis de l’imagination d’Hayao Miyazaki.

Plaisir final : une oeuvre originale ou presque de sa main, vous pourrez repartir avec un crayonné dans lequel vous même apparaîtrez assis dans le décor du Voyage de Chihiro

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique-Le Musée

© Art Ludique. le Musée Du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015, Art Ludique-Le Musée

Du 4 octobre au 1er mars 2015, à Art Ludique – Le Musée à Paris dans le 13ème.

Didier Morel

Regardez ce reportage réalisé avec Abdel Joudi

Le Bayeux des correspondants de guerre : une Grand Reporter aussi en BD

Les larmes du Seigneur Afghan - Pascale Bourgaux, Campi/Zabus - Dupuis

Les larmes du Seigneur Afghan – Pascale Bourgaux, Campi/Zabus – Dupuis

Les larmes du Seigneur Afghan, c’est d’abord le titre d’un documentaire dans lequel Pascale Bourgaux raconte ses 10 ans de rencontres avec un chef de guerre pachtoun Mamour Hasan, un compagnon d’armes de Massoud, le célèbre lion du Panjshir.

Depuis le printemps, c’est aussi une BD intelligemment mise en case par Thomas Campi et Vincent Zabus.

Les larmes du Seigneur Afghan - Pascale Bourgaux, Campi/Zabus - Dupuis

Les larmes du Seigneur Afghan – Pascale Bourgaux, Campi/Zabus – Dupuis

Pascale Bourgaux est à Bayeux cette semaine. Son film est projeté pendant le festival du 21ème prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre et son album publié dans la prestigieuse collection Air Libre est en dédicace sur place au salon du livre. Et rappelons-le, l’entrée est libre.

Didier Morel

Pour en savoir plus, relisez l’article d’Eric Guillaud et regardez ce reportage réalisé avec Didier Bert :

 

La Quick Super, une pièce de collection signée Franquin

kTAl6nuAZ1GRsjSLaI8ELQgGuw3cZP7A-couv-1200La première page de ce récit, la première vignette même, suffit à nous téléreporter au coeur des Trentes Glorieuses, plus précisément à la fin des années 50 qui ont vu l’émergence et la victoire de l’automobile dans notre monde urbain.

Reconnaissable parmi toutes, la Turbo Traction de Spirou et Fantasio fend la circulation et pénètre dans le garage Quick. Précisément là où les attend pour trois jours d’essais une fabuleuse Quick à moteur Thunder Boom V10 développant 190 CV. Bien sûr cette séance d’essais ne se passera pas comme prévu tant le véhicule attise les convoitises.

Ce court récit du maître Franquin est une pièce maîtresse du Neuvième art, un instantané de ces années où l’automobile mais aussi l’urbanisme prennent des accents de modernité. La Quick Super balaye tout sur son passage, l’avenir appartient désormais à ceux qui foncent.

Comme La Foire aux gangsters, La Peur au bout du fil, Bravo les Brothers et Vacances sans histoires, ce récit bénéficie ici d’une édition remasterisée, recolorisée, augmentée des planches originales et des commentaires de José-Louis Bocquet et de Serge Honorez.

Pour les nostalgiques, les collectionneurs et les autres !

Eric Guillaud

La Quick Super, de Franquin. Editions Dupuis. 24 €

10 Oct

Petite voleuse, une première BD en forme de petit chef d’oeuvre signée Michael Cho

Couv_225381Ça peut énerver mais c’est ainsi, il y a des gens qui comprennent tout, tout de suite. Michael Cho en fait partie.

Pour sa première contribution au Neuvième art, l’auteur signe en effet un petit chef d’oeuvre tant sur le plan du scénario que du graphisme. Les éditions Delcourt le présentent comme un nouveau prodige de la BD. Ils ont sans aucun doute raison.

Né en Corée du Sud, installé au Canada depuis l’âge de six ans, Michael Cho a appris l’anglais en lisant les comics. Ça aide. Il se fait un nom dans l’illustration en travaillant pour le New York Times, le National Post ou encore le Boston Globe. Il signe aussi des couvertures de livres avant de s’intéresser à la bande dessinée, d’écrire plusieurs histoires courtes et aujourd’hui ce roman graphique.

Petite voleuse, Shoplifter en anglais, raconte l’histoire de Corrina Park, une jeune femme ordinaire ou presque, diplômée de littérature anglaise, pleine d’ambition mais emprisonnée dans un boulot alimentaire qui lui déplaît. Corrina a envie de tout plaquer et de devenir enfin écrivain, ce dont elle rêve depuis son plus jeune âge. Mais elle doit payer son loyer et nourrir son chat. Alors, simplement pour mettre en peu de piquant dans sa vie bien terne, la jeune femme vole. Pas grand chose, des bricoles, mais suffisamment pour que ça finisse par changer le cours de son existence..

Même si l’auteur n’a pas souhaité en faire la « voix d’une génération« , comme il l’explique dans une interview accordée au journal The Coast News, Corrina Park ressemble à beaucoup de jeunes filles et de jeunes garçons de notre époque, surdiplômés et sous-employés. Son histoire nous parle de recherche du bonheur, d’épanouissement, de rêves parfois enfouis et fatalement de renoncements. C’est beau, bien écrit, juste et passionnant !

Eric Guillaud

Petite voleuse, de Michael Cho. Editions Delcourt. 19,99 €.

Quai des Bulles, le festival BD de Saint Malo est ouvert

Quai-des-bulles-2014_sslogo_Frederik-Peeters_LD_2500 auteurs… et des milliers de passionnés au rendez-vous !

C’est parti pour trois jours de folie autour de la bande dessinée. Quai des Bulles, 34e du nom, a ouvert ses portes ce vendredi matin avec un programme plutôt chargé et particulièrement alléchant qui devrait dans tous les cas contenter les festivaliers jusqu’à dimanche soir.

Au programme, plusieurs expos, notamment consacrées à Jean-CLaude Mézières, la Grande guerre, Frédéric Bézian, Guy Delisle, mais aussi des rencontres, des projections de films, des animations jeunesse, des débats et bien sûr les incontournables séances de dédicaces auxquelles les 500 auteurs présents se plieront de bonne grâce même si le SNAC BD, le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs de BD, appelle les auteurs à une actions collective lors du festival contre la réforme de leur régime retraite. Un débrayage des auteurs est annoncé pour le samedi 11 octobre à 17h30.

Plus d’infos sur le festival ici

Eric Guillaud

06 Oct

Corto Maltese, le héros du géantissime Hugo Pratt, reprend du service…

© Pratt

© Pratt

Non vous ne rêvez pas, le légendaire Corto Maltese sera effectivement de retour en librairie dans une petite année, en octobre 2015, ont annoncé aujourd’hui les éditions Casterman.

Contrairement à Hergé et son non moins légendaire Tintin, Hugo Pratt, mort il y a 20 ans, ne s’est jamais opposé à ce que son personnage lui survive.

Une très très bonne nouvelle pour les tous amoureux de l’aventurier qui n’avaient plus rien à se mettre sous la dent depuis 1992 et la parution de Mû la cité perdue.

Cette trentième aventure, dont on ignore bien évidemment tout pour le moment, sera réalisée par le scénariste Juan Diaz Canales connu pour son polar animalier Blacksad et le dessinateur Ruben Pellejero (Dieter Lumpen, Le Tour de valse…).

Eric Guillaud

04 Oct

Nouvelles vies, l’aventure d’une grossesse racontée par Stéphanie Delmas

nouvelles-vies360 000 naissances par jour à travers le monde, 250 premiers cris par minute écoulée ! Alors oui c’est vrai, l’aventure d’une grossesse n’a rien d’exceptionnelle, enfin quand ce n’est pas la sienne bien sûr. Et j’entends déjà certains commentaires sarcastiques, surtout du côté des hommes, qui pourraient ressembler à ça : « oh non encore une histoire d’amour qui finit mal à cause d’un polichinelle dans le tiroir ».

Bon, effectivement, Stéphanie Delmas ne va pas révolutionner la BD avec ce récit, ce témoignage pourrait-on même écrire puisqu’il s’agit d’un album autobiographique. Mais tout de même, la jeune auteure a su trouver un angle singulier et finalement intéressant, celui des réactions que l’arrivée d’un enfant provoque. Et pas seulement chez le futur papa qui, on s’en doute, attend l’arrivée du bébé comme on attendrait la livraison d’un colis pour reprendre les propres termes de Stéphanie, mais aussi du côté des futurs grands-parents, arrière-grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines… d’où le titre Nouvelles vies au pluriel qui signifie bien quelques petits changements dans le quotidien de chacun.

« Dans Nouvelles vies… », écrit Stéphanie Delmas sur le blog qu’elle anime sous le pseudo de Bambiii (avec 3 i), « je parle de ce repositionnement généalogique que représente la grossesse. Ce moment si particulier n’est pas QUE l’attente d’un seul enfant mais aussi une remise en questions sur sa propre enfance, sa positions dans telle ou telle famille ».

« Achetez le, il donne une belle peau! » écrit l’auteure toujours sur son blog. Sans aller jusque là – je ne voudrais quand même pas être accusé de publicité mensongère – je pense effectivement qu’il faut l’acheter. Et même si on est un mec, SURTOUT si on est un mec ! Car non seulement Nouvelles vies est un album agréable à lire, bourré de tendresse et de drôlerie, mais il répond aussi à de véritables interrogations qui naissent immanquablement dans ces moments là. Ajoutez un graphisme subtil qui doit autant à la bande dessinée qu’à l’illustration et vous obtiendrez un beau bébé, pardon un beau bouquin, à lire en famille !

Eric Guillaud

Nouvelles vies, de Stéphanie Delmas. Editions Delcourt. 14,95 €

© Delcourt / Delmas

© Delcourt / Delmas

L’album Tyler Cross du Nantais Brüno et du Parisien Nury élu album de l’année au festival de la BD de Chambéry Savoie

tyler-cross-tome-1-tyler-crossLe 38e festival de la BD de Chambéry Savoie, qui se tient jusqu’à demain dimanche, a attribué ses récompenses, les fameux Eléphants d’Or. A noter que Philippe Druillet a reçu l’Elephant d’Or du Festival pour l’ensemble de son oeuvre.

L’auteur a accueilli son prix par un bras d’honneur, comme nous le rapporte nos confrères de France 3 Alpes, et ajouter un « je vous emmerde » qui a laissé perplexe l’assistance.

Tyler Cross, le fabuleux polar de Brüno et Nury, reçoit l’Eléphant d’or du meilleur album de l’année et Le Temple Flottant de Zhang Xiaoyu, l’Eléphant d’or du Public France 3.

A lire et relire la chronique de Tyler Cross ici et l’interview de Brüno et Nury là !

 

Tous les Eléphants d’or 2014

Prix du Public France 3 : Zhang Xiaoyu pour « le Temple Flottant »
Prix Jeunesse : Patrick Sobral, pour « Les légendaires »
Prix du Meilleur scénario : Laurent Galandon pour « un peu de bonheur », Bamboo
Album de l’année : « Tyler Cross » de Brüno et Fabien Nury, Dargaud
Prix Coup de coeur : Rick Leonardi, auteur américain de Spider man 2099
Prix de l’Ensemble de l’œuvre : Philippe Druillet

03 Oct

Mon truc en plus, une histoire de chromosome en plus signée Noël Lang et Rodrigo Garcia

mon-truc-en-plusPablo est un petit garçon comme les autres qui aimerait devenir un jour footballeur pour travailler uniquement le dimanche. Ou chanteur pour écrire de jolies chansons à sa fiancée préférée. En attendant, il aime partager son temps avec ses amis et son amoureuse sans quitter des yeux son disque favori, un disque de Petula Clack, une sorte de doudou en vinyle qu’il traine jusque sur la plage ou au terrain de jeux. Oui, Pablo est un petit garçon comme les autres… enfin presque. Car Pablo a un truc en plus du côté des chromosomes…

60 000 personnes seraient porteuses en France d’une trisomie 21, un enfant sur 800 serait atteint… Dans ce petit livre au format carré, les auteurs Noël Lang et Rodrigo Garcia nous offrent un autre point de vue sur la maladie, celui d’un petit garçon malicieux extrêmement attachant. Un livre à mettre entre toutes les mains !

Eric Guillaud

Mon truc en plus, de Noël Lang et Rodrigo Garcia. Editions Steinkis. 18 €

 

01 Oct

Le grand désordre, un témoignage absolument poignant sur la maladie d’Alzheimer aux éditions Steinkis

Couv_225604Difficile d’écrire, ne serait-ce qu’un mot, une fois la dernière page de ce livre tournée. Je dois l’avouer, il m’a fallu attendre quelques minutes avant de retrouver un tant soit peu mes esprits et ma plume. Car oui Le Grand désordre est un récit poignant, déchirant, un témoignage unique en son genre sur cette p… de maladie neurodégénérative à laquelle on a donné le nom de son « découvreur », Alois Alzheimer. Et ce témoignage est celui d’une jeune femme, canadienne, Sarah Leavitt, qui décide à la fin des années 90, de garder en mémoire la maladie de sa mère par des notes et dessins qu’elle conservera religieusement jusqu’à son décès. Elle ressort alors les carnets, les croquis, les notes couchées sur des bouts de papier pour en faire une BD, plus précisément un graphic memoir, sorte de roman graphique autobiographique.

« J’ai écrit ce livre… », confie l’auteure, « parce que je veux me souvenir de ma mère avant sa maladie, mais aussi pendant. Je veux me rappeler comment certains de ses traits de caractère ont été profondément affectés par Alzheimer, mais aussi comment elle a conservé d’autres aspects de sa personnalité jusqu’à la fin. Alors que la maladie la transformait, j’ai changé moi aussi, contrainte de réexaminer ma propre identité en tant que fille et en tant qu’adulte, et de recréer ma relation avec ma mère ».

Alors que beaucoup chercheraient à oublier, Sarah note tout méticuleusement, les premiers signes, les sautes d’humeur, les visites chez les spécialistes, l’annonce du diagnostique, la dégénérescence lente et progressive, jusqu’aux dernières heures. Elle note tout pour se souvenir et finalement pour témoigner. Le Grand désordre très habilement sous-titré Alzheimer, ma mère et moi nous embarque pour un long voyage au pays de la maladie, un quotidien de plus en plus lourd dont on imagine pas un instant les difficultés, mais aussi un chemin d’amour dans l’intimité d’une famille soudée par l’épreuve. Ce n’est pas une BD, c’est un choc !

Eric Guillaud

Le Grand désordre, de Sarah Leavitt. Editions Steinkis. 18 €

© Steinkis / Sarah Leavitt

© Steinkis / Sarah Leavitt

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