13 Jan

La Veuve : un western au féminin de Glen Chapron dans les Rocheuses canadiennes

Après L’Attentat avec Loïc Dauvillier et Une Histoire corse avec Dodo, le Breton Glen Chapron retrouve ses pinceaux pour adapter La Veuve,  le premier rroman de Gil Adamson, une chevauchée haletante à travers les Rocheuses canadiennes en compagnie d’une jeune-femme en quête de liberté…

D’abord, il y a la nature, puissante, sauvage, hostile. Nous sommes au cœur des Rocheuses canadiennes, loin de toute trace de civilisation. Apparaît ensuite une jeune femme, visiblement effrayée et épuisée, courant à travers bois et herbes folles. Et derrière elle, à ses trousses, deux hommes armés et un chien.

Cette femme s’appelle Tower, ou Mary Boulton, allez savoir, tout dépend des moments et des rencontres. Quant aux deux hommes à ses trousses, ce sont les frères de son mari. Son feu-mari pour être tout à fait exact. Elle l’a tué ! Et ne le regrette aucunement. Dans sa fuite éperdue, la jeune femme croise William Moreland, un ermite et un voleur, qui va la soigner, la faire rire et l’écouter. Mary a énormément de choses à raconter, sa vie, son mari qui collectionnait les maîtresses et les dettes et, pour finir, son acte libérateur.

On la croit un moment amoureuse de William, prête à partager sa vie dans les montagnes, mais finit par reprendre sa liberté, fait de nouvelles rencontres, se dévoile un peu plus…

Si la vengeance, thème pour le mois récurrent dans le western, constitue le fil rouge du récit, Glen Chapron en fait surtout un prétexte pour nous raconter une histoire d’émancipation féminine dans un univers très masculin et violent. N’ayant pas lu le roman, je m’abstiendrai de juger le travail d’adaptation. Cependant, le récit présenté ici nous tient parfaitement en haleine grâce à une héroïne attachante qui dévoile son histoire au fil des pages, un découpage dynamique et surtout grâce à ce trait jeté, épais, ces atmosphères sombres qui exploitent avec justesse le clair-obscur et donnent une intensité remarquable au récit.

Eric Guillaud

La Veuve, de Glen Chapron d’après l’œuvre de Gil Adamson. Glénat. 25€ (en librairie le 15 janvier)

© Glénat / Chapron & Adamson