30 Oct

Miles Hyman Drawings : un livre en hommage à l’un des plus grands illustrateurs contemporains

601 MILES HYMAN[BD].inddIllustrateur mais aussi peintre et auteur de BD. Miles Hyman a plus d’une corde à son arc et plus d’un pays dans son coeur. Entre l’Europe et les Etats-Unis, l’artiste a multiplié les aller-retours comme quelque chose de naturel ou presque…

« Quitter son pays, choisir de vivre ailleurs que là où on est né est un processus complexe, parfois difficile à expliquer aux autres », peut-on lire en ouverture de ce livre. Un processus difficile que Miles Hyman a en tout cas artistiquement assumé, travaillant aussi bien pour des revues du vieux continent (Libération, Le Monde, Télégramme…) que pour les supports du nouveau (The New York Times, The International Herald Tribune…).  L’homme s’est aussi fait un nom dans la réalisation de couvertures de livres pour Gallimard, Le Seuil, Denoël et la série du Poulpe chez La Baleine. Enfin, il a illustré divers romans, notamment Manhattan Transfert de John Dos Passos, L’Agent secret de Joseph Conrad, Lorsque Lou de Philippe Djian.

Bref, Miles Hyman est partout, ses dessins nous accompagnent depuis la fin des années 80 et ce très bel ouvrage proposé chez Glénat n’est que pure récompense, pour lui peut-être mais surtout pour nous. On y retrouve près de 200 illustrations publiées des deux cotés de l’Atlantique, parfois inédites, le tout accompagné des textes de Michel Rime, Jean-Luc Fromental, Etienne Robial, Matz, Jérôme Charyn, Jean-Bernard Pouy… Tous parlent de lui, de l’homme aussi bien que de l’artiste, de leurs rencontres, mais aussi de ses dessins, de ses couleurs, de ses cadrages, de cet univers si particulier qui le rapproche selon les spécialistes d’un Edward Hopper. Un très très beau livre, très bien fait, intelligent, qui met en valeur le travail de l’artiste et nous plonge dans une douce atmosphère.

Eric Guillaud

Miles Hyman Drawings, de Miles Hyman. Editions Glénat. 39 €.

L’info en +

Jusqu’au 14 novembre 2015, l’artiste expose ses plus beaux originaux aux cimaises de la galerie Champaka à Paris.

@ Glénat / Hyman

@ Glénat / Hyman

26 Oct

Utopiales 2015 : la bande dessinée à l’honneur !

utopiales_affiche-384411Le festival international de science-fiction de Nantes débute dans quelques jours, le 29 octobre pour être précis. 5 jours pour se confronter aux « réalité(s) », thème de cette 16e édition.

Au menu, un peu beaucoup énormément de rendez-vous autour de la littérature, de la recherche scientifique, du cinéma, des jeux vidéos, de la culture nippone et bien entendu de la bande dessinée.

Parmi les auteurs de BD invités : Denis Bajram, Florent Calvez, Olivier Cotte, Florence Dupré la Tour, Fred Duval, Emem, Jaouen, Louise Joor, Olivier Ledroit, Arnaud Le Gouëfflec, Florence Magnin, Valérie Mangin, Marek, Marc Antoine Mathieu, Orion, Stéphane Melchior, Jean-Pierre Pécau, Fabien Vehlmann, Colin Wilson, Yoann…

Des dédicaces, des tables rondes…

Dédicaces mais aussi tables rondes ou conférences, les auteurs se relaieront pour nous parler de science fiction et répondre aux nombreuses questions autour de leurs oeuvres.

… et des expos

Deux expos d’importance cette année pour les amoureux du Neuvième art : Manchu sa vie son oeuvre et les 20 ans de la collection Série B des éditions Delcourt.

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le site du festival

L’Empire des steppes : le nouveau Jour J de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau avec Guéra au dessin

jour-j-22-l-empire-des-steppesEt si les armées mongoles ne s’étaient pas arrêtées en Autriche au XIIIe siècle mais avaient poursuivi leurs conquêtes jusqu’à Rome et au-delà ? C’est le postulat de ce nouvel album de Jour J, une uchronie prévue en deux volets, L’empire des steppes que nous pouvons d’ores et déjà tenir entre nos petites mains fébriles et Stupor Mundi prévu pour le deuxième semestre 2016.

Après Dragon rouge et Le Crépuscules des damnés, deux aventures qui prenaient corps au milieu du siècle dernier, les scénaristes Fred Duval et Jean-pierre Pécau nous invitent à effectuer un sacré saut dans le passé, huit siècles, rien que ça, pour nous plonger au coeur des royaumes d’Europe en l’an 1242. Rome n’est plus alors qu’un tas de cendres après 6 jours et 6 nuits de pillages et d’incendies par les hordes mongoles et les royaumes francs sont à leur tour menacés. Réfugié à Avignon, le Saint-Père en appelle à l’ultime croisade pour éviter le désastre. De tous les royaumes d’Occident montent les chevaliers prêts à en découdre. « Tous avaient juré qu’ils mourraient sur place et que pour un moine guerrier, ils emporteraient 50 cavaliers diaboliques. C’était le dernier rempart de la chrétienté, le dernier recours des Francs… »

Au dessin, Guéra, un petit nouveau dans la série mais pas dans la bande dessinée. Né à Belgrade et résidant aujourd’hui à Barcelone, Guéra a notamment réalisé l’adaptation en BD du film Django Unchained et travaillé sur la série Le lièvre de Mars. Son graphisme réaliste prend toute sa dimension dans les scènes de combat. La couverture de l’album a été confiée aux talentueux Manchu et Fred Blanchard.

Lancée en avril 2010, il y a donc un peu plus de cinq ans, la série Jour J compte déjà 22 albums couvrant toutes les périodes de notre histoire. Un boulot de titan pour les scénaristes qui ont pour l’occasion fait appel au talent d’une quinzaine de dessinateurs, parmi lesquels Emem, Damien, Colin Wilson, Gess, Philippe Buchet… A chaque album, une réécriture de l’histoire à partir de faits incontestés. Et si les Russes avaient réussi à marcher sur la Lune avant les Américains ? Et si l’Allemagne avait gagné la Première guerre mondiale ? Et si l’imagination avait finalement pris le pouvoir en 1968 ? Dans une veine réaliste, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous illustrent ce qui se serait passé si l’histoire avait pris un autre cap… Toujours instructif !

Eric Guillaud

L’Empire des steppes, Jour J (tome 22), de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Guéra. Editions Delcourt. 14,50 €

@ Delcourt / Duval Pécau et Guéra

@ Delcourt / Duval Pécau et Guéra

25 Oct

L’art n’a qu’à bien se tenir : un plongeon humoristique dans l’art contemporain signé Klub

9782365351096_cgFaut-il un permis pour critiquer l’art contemporain ?

Dans le doute, l’auteur de ce petit livre vous en délivre un gratuitement. Il vous suffit de marquer votre nom et prénom, de coller une photo, de signer et vous serez autorisé à dire du bien ou du mal des oeuvres mais aussi de tout ce qui tourne autour, artistes, galeries, critiques d’art, amateurs, vendeurs, acheteurs…

Klub ne s’en prive pas en tout cas. Dessinateur de presse et illustrateur pour la jeunesse, cet auteur français vit à Berlin, haut lieu de la création contemporaine. Et c’est en fin connaisseur de ce microcosme qu’il nous offre aujourd’hui sa vision un brin ironique.

Alors que se tenait ce week-end la FIAC à Paris, la Foire internationale d’Art contemporain, l’album de Klub, avec ce titre qui rappelle l’artiste Ben, nous offre une petite centaine de dessins où l’on croise quelques amoureux d’art mais aussi pas mal de pique-assiettes, de subversifs, de réactionnaires, de plagieurs, de spéculateurs, d’artistes bio… beaucoup de monde en somme dans un petit album conçu comme une oeuvre d’art. On aime.

Eric Guillaud

L’Art n’a qu’à bien se tenir, de Klub. Editions Warum?. 14 €

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24 Oct

Spirou par Jijé : une intégrale historique aux éditions Dupuis

COUV-SPIROU-PAR-JIJE-CopieIl n’a pas créé le personnage, c’est Rob-Vel qui l’a imaginé à la demande de l’éditeur Charles Dupuis, il n’en a pas fait non plus le mythe que l’on connait aujourd’hui, c’est Franquin qui s’en est chargé. Mais il lui a permis de traverser la Deuxième guerre mondiale sans trop de dommage. Et c’est déjà énorme !

Joseph Gillain, de son nom d’artiste Jijé, est devenu le dessinateur en titre des aventures de Spirou un peu par accident lorsqu’au début de la guerre et après l’invasion de la Belgique par les forces allemandes, il fallut reconstituer dans l’urgence une équipe d’auteurs autour du journal Spirou. Déjà connu pour ses aventures de Blondin et Cirage publiées dans une autre revue belge, Jijé semblait être l’homme de la situation. Il anima les aventures de Spirou pendant les années tumultueuses de la guerre jusqu’à l’interdiction du journal par les Allemands, puis à nouveau de la Libération jusqu’en 1951, date à laquelle Franquin prit la relève.

Une collaboration en pointillé rappellent les éditions Dupuis, qui permit tout de même de donner naissance au personnage de Fantasio, à quelques-unes des couvertures mythiques du journal Spirou, notamment au moment de la Libération, et à quelques 150 planches d’aventures qui allaient participer à la définition du style graphique de l’école dite de Marcinelle.

Cette magnifique intégrale publiée aux éditions Dupuis réunit les 150 planches dans une version restaurée mais aussi quantité de photographies, de documents, d’illustrations diverses, les commentaires toujours passionnants des spécialistes Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault ainsi que le fac-similé de l’affiche de Jijé illustrant les neuf commandements du code d’honneur des membres du club des Amis de Spirou. Noël approche, Spirou par Jijé fera briller les yeux de tous les amoureux du Neuvième art et de son histoire.

Eric Guillaud

Spirou par Jijé, L’Intégrale (1940 – 1951). Editions Dupuis. 35 €

© Dupuis - Jijé

© Dupuis – Jijé

23 Oct

Olympia : deuxième visite au musée pour le trio Ruppert, Vivès et Mulot

ruppertTrois années passées sans nouvelles de notre trio féminin préféré, ça commençait à faire long, très long. D’autant qu’on l’avait laissé dans une très mauvaise posture après le cambriolage du Louvre et la disparition de Carole. Le manque alimentant le désir, les retrouvailles ne pouvaient être qu’explosives, elles le sont. Première constatation, nos « drôles de dames » version frenchi n’ont pas changé d’un cheveu. Avec le temps, elles ne se sont aucunement assagies, même Carole – qu’on a finalement retrouvé – enceinte jusqu’aux dents.

Toujours aussi foldingues, Alex, Carole et Sam, sont prêtes à tout pour alléger les grands musées nationaux de quelques chefs-d’oeuvres inestimables qui pourraient bêtement prendre la poussière. Après La Grande Odalisque au Louvre, elles ont décidé de s’attaquer à l’Olympia de Manet exposé au Petit Palais à Paris. Et l’affaire ne s’annonce pas simple d’autant que le commanditaire leur a collé un de ses hommes aux basques pour surveiller le boulot, un gars pas franchement drôle et peut-être un peu dangereux…

Tout est fluide, le scénario, les dialogues, le dessin… Tout est fluide, tellement fluide qu’on en viendrait presque à penser que la bande dessinée est finalement un art facile. En quelques sortes oui, il suffit juste de s’appeler Vivès, Ruppert ou Mulot. Bon autant dire que ce n’est pas donné à tout le monde de faire simple et efficace, de faire du divertissement intelligent, léger, drôle, dynamique, contemporain… en un mot génial. Certes, je ne suis peut-être pas tout à fait objectif vu que j’adore le travail de Môssieur Bastien Vivès (Les Autres gens, Pour l’Empire, Polina, Le goût du chlore…) mais tout de même, arriver à glisser Lady Gaga dans une histoire de grande cambriole dans un musée français, il fallait oser. Et rien que pour ça je dis que, oui, La Grande Odalisque et Olympia sont des albums de génie.

Eric Guillaud

Olympia, de Vivès, Ruppert & Mulot. Editions Dupuis. 20,50 €

21 Oct

Bob Morane le retour : avant l’album, une exposition mais aussi des tables rondes, conférences et séances de dédicaces à Nantes…

6A9D2948-6F80-4927-95D2-EC6C3D588421« Et soudain surgit face au vent, Le vrai héros de tous les temps… » chantait le groupe Indochine. C’était en 1982. il y a une éternité. Mais les héros ne meurent jamais et Bob Morane est toujours là. 62 ans de bons et loyaux services, un cumulard qui a fait les beaux jours du roman, de la télévision, du cinéma, des jeux vidéo et bien évidemment de la bande dessinée. Plus de 85 récits existent en BD, le plus grand nombre publié au Lombard.

Et c’est justement cette maison d’édition qui a décidé de relancer les aventures du célèbre aventurier. Retour aux affaires prévu le 30 octobre prochain avec la sortie de l’album Les Terres rares, premier volet d’une nouvelle saga intitulée Bob Morane – renaissance.

« Sans rien avoir perdu de ce qui le constitue… », prévient l’éditeur, à savoir « son caractère, son sens de la justice, ses amis« , le nouveau Bob Morane évolue « dans un contexte entièrement renouvelé, contemporain et particulièrement explosif (…) Bob Morane, légende du passé, devient l’aventurier de demain! »

Bob Morane, légende du passé, devient l’aventurier de demain !

Aux manettes, le dessinateur  Dimitri Armand, les scénaristes Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray qui « ne se contentent pas de « rebooter » un personnage célèbre ; ils réinventent dans Les Terres rares, premier album d’un diptyque fondateur, le concept même de l’aventure, et font de leur héros le premier aventurier du XXIe siècle ! »

Bob Morane, un album, une expo, des tables rondes…

À l’occasion de la sortie du premier album de cette nouvelle série, La Mystérieuse librairie nantaise et les éditions du Lombard organisent un événement exceptionnel autour du travail des auteurs, une exposition intitulée Bob Morane: la renaissance nantaise de l’aventurier mais aussi des tables rondes avec la participation des auteurs (du 22 au 24/10), une séance de dédicaces (les 23 et 24/10) et une conférence (24/10).

Lancement officiel le jeudi 22 octobre

L’exposition présente une vingtaine d’œuvres originales de Dimitri Armand, des vidéos et une rétrospective des différents dessinateurs qui se sont succédés sur le personnage créé par Henri Vernes il y a plus de 60 ans. Le lancement officiel de l’événement se fera le jeudi 22 octobre en présence des auteurs. Conférence de presse, table ronde et inauguration officielle de l’exposition sont au programme.

En pratique

L’exposition mais aussi les tables rondes ou conférences se tiennent à la Maison de l’Avocat, 35 rue La Noue Bras de Fer à Nantes. L’exposition est ouverte du 14 au 31 octobre 2015, du lundi au samedi de 14h à 17h, entrée gratuite.

Eric Guillaud

© Lombard / Armand, Brunschwig & Ducoudray

© Lombard / Armand, Brunschwig & Ducoudray

 

Quai des Bulles : la BD fait son festival à Saint-Malo du 23 au 25 octobre

image.php« On va bien rigoler » annonce une mouette pas franchement rieuse sur l’affiche de cette 35e édition du festival de la bande dessinée et de l’image projetée. Sans réellement savoir si c’est un souhait, un ordre ou même une menace. C’est du Guillaume Bouzard tout craché, pardon tout dessiné. L’auteur a reçu le Grand prix de l’Affiche en 2014, il aurait pu recevoir le Grand prix de l’humour grinçant. Mais après tout, l’humour est sa marque de fabrique. Mégabras, c’est lui, La Bibite à Bon Dieu, c’est encore lui, Moi, BouzarD, c’est toujours lui.

Guillaume Bouzard sera présent au festival 2015 à partir du 23 octobre. Comme à peu près l’ensemble de la profession, éditeurs, dessinateurs, scénaristes, coloristes… Impossible de les citer tous mais seront notamment présents Edmond Baudoin, Christophe Chabouté, Efix, Etienne Davodeau, Olivier Jouvray, Killoffer, Nicoby, Terreur Graphique, Wandrille, Yoann, les éditions Dargaud, Dupuis, Delcourt, Casterman…

Des centaines de professionnels, des milliers d’amateurs qui pourront faire la course à la dédicace, admirer les expositions notamment consacrées cette année à l’album Le Petit Bleu de la côte ouest de Manchette et Tardi, à Fluide Glacial à l’occasion de ses 40 ans, à Nicoby ou encore au Moby Dick de Christophe Chabouté.

Expositions, dédicaces mais aussi cinéma, concours, rencontres, ateliers BD, animations diverses… cette nouvelle édition promet encore un beau voyage au pays de l’imaginaire.

Eric Guillaud

Toutes les infos pratiques sur le festival ici

20 Oct

Au revoir là-haut : Christian de Metter adapte le roman de Pierre Lemaître avec maestria

au_revoir_la_haut_01Je ne suis pas du genre à me jeter sur les Prix Goncourt, qu’il s’agisse de les acheter ou bien de les lire. C’est certainement une erreur. C’est en tout cas ici une grave erreur. Au revoir là-haut primé en 2013 est une histoire ahurissante qui nous entraîne dans les premiers jours de l’après Grande guerre. Pierre Lemaître en incroyable conteur nous raconte comment deux poilus, après avoir échappé de justesse à la mort dans les toutes dernières heures du conflit, vont affronter la démobilisation et le retour à la vie civile comme une ultime bataille, certainement pas la plus facile.

Aux héros, la patrie reconnaissante paraît-il. Sauf que nos deux poilus, Albert Maillard et Édouard Péricourt, n’ont pas le profil du héros ordinaire de la Grande guerre. Le premier échappe au peloton d’exécution pour avoir soi-disant fui devant l’ennemi. Le second revient avec la moitié du visage en moins. Édouard est ce qu’on appelle une gueule cassée qui refuse de retourner dans sa famille, se fait passer pour mort au champ d’honneur et ne touche par conséquent aucune pension. Le temps de se refaire une petite santé, de se confronter à la misère, et nos deux poilus se lancent dans une belle escroquerie aux monuments aux morts. De quoi ramasser pas mal de billets. Après tout, l’Etat leur doit bien ça…

L’histoire est incroyable par elle-même. Elle est encore sublimée par la mise en scène et le dessin de Christian de Metter qui, sur 150 planches d’une incroyable beauté, fait autant ressentir la folie, la haine et la cruauté collective de cette « putain de guerre » dirait Tardi que la tragédie de destins individuels, d’âmes perdues et de corps mutilés. Une adaptation d’une puissance émotionnelle absolument exceptionnelle !

Eric Guillaud

Au revoir là-haut, de Lemaître et De Metter. Editions Rue de Sèvres. 22,50 €

© Rue de Sèvres / Lemaître & De Metter

© Rue de Sèvres / Lemaître & De Metter

13 Oct

Charlie Adlard Art Book : un véritable hommage au dessinateur de Walking Dead chez Delcourt

charlie-adlard-art-bookÀ un journaliste qui lui demandait en 1992 ce qu’il considérait comme la meilleure chose au monde, Charlie Adlard répondit sans ambages : les comics.  Et son rêve le plus fou ? Dessiner Spider-Man mais en lui infligeant un sacré lifting.

A seize ans, sa voie était toute tracée. Charlie Adlard ne pouvait que devenir l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération et apporter du sang neuf aux comics et notamment aux comics d’horreur. Et il le devint même s’il hésita un temps à faire carrière dans le milieu cinématographique. Nourri à la BD britannique puis américaine, mais aussi au cinéma des années 80, Stars Wars et Alien en tête, le jeune homme commença par dessiner Judge Dredd sur un scénario d’Alan Grant. Pas mal pour un début ! Il travailla par la suite sur X-Files, Armitage, Rogue Trooper, Warheads, The Crow, Savage… et bien sûr Walking Dead qui lui apporta une reconnaissance internationale.

« Bien entendu, un bon scripte est nécessaire pour créer quelque chose de mémorable. Mais le dessinateur remplace les acteurs, les décors, et les accessoires, les costumes et les effets spéciaux… Il réalise donc une incroyable performance », écrit Jonathan Ross, star de la BBC et scénariste de comics à propos de Charlie Adlard. Pour vérifier ses paroles, il suffit de vous jeter à corps perdu dans ce copieux album publié aux éditions Delcourt. Vous pourrez parcourir les différentes étapes de la carrière du dessinateur à travers quantité de planches, couvertures, crayonnés, illustrations promotionnelles, croquis…Ajoutez à cela les commentaires signés notamment de Robert Kirkman, créateur de la série Walking Dead, et de Greg Nicoreto, spécialiste des effets spéciaux, et le bonheur sera complet. Un album très riche qui se déguste dans les moindres détails.

Charlie Adlard Art Book, de Charlie Adlard. Editions Delcourt. 22,95 €

Eric Guillaud

© Delcourt / Charlie Adlard

© Delcourt / Charlie Adlard