The Beatles, John Lennon, ne font pas partie de mes musiciens de prédilection. Bien sûr je connais d’eux ce que la grande majorité des gens connaissent. Mais sans plus…
Et puis je suis tombé sur cet album de Corbeyran et Horne, enfin disons plutôt qu’on me l’a envoyé. Une attachée de presse qui fait bien son boulot. Tellement bien qu’elle m’a rappelé au bout de quelques jours pour savoir ce que j’en avais pensé. Honte à moi, je n’en pensais rien parce que je ne l’avais pas lu. Au fil des jours et des semaines, l’album s’était retrouvé coincé sous la pile bancale des choses urgentes à lire, pas franchement en bonne situation. Son coup de fil eut pour effet de le faire remonter en première position. Comme quoi un coup de fil vaut parfois mieux que dix mails. Je l’ai donc ouvert. Et là, surprise, en première page et sous toutes les coutures, le Dakota, un building new-yorkais situé face à Central Park.
Belle coïncidence ! Je revenais justement d’un voyage à New York, mon premier, et ressentais une certaine frustration de ne pas avoir pu visiter toutes les rues, tous les quartiers, tous les recoins de la ville. Et notamment ce quartier et cet immeuble, très prisés des gens fortunés. C’est là qu’habitait Lennon, c’est d’ailleurs toujours là, je crois, que séjourne Yoko Ono. C’est aussi là, à l’entrée du building que le musicien a été assassiné en décembre 1980 par Mark David Chapman, depuis lors en prison.
Je m’égare. Cette adaptation du roman de David Foenkinos ne porte pas sur l’assassinat en lui-même de John Lennon, pas plus que sur l’histoire de ce building aussi célèbre aujourd’hui que ses locataires. Non, l’album Lennon parle de Lennon tout simplement, de son enfance, de son père, de sa mère, de ses enfants, de ses blessures, d’Elvis Presley, des Beatles bien sûr, de sa rencontre avec Paul, des premiers concerts, du succès, de la drogue, des filles, bref de ce tout qui a fait sa vie, de ce qui l’a construit en tant qu’artiste, en tant qu’homme.
Et qui mieux que Lennon pour nous en parler ? David Foenkinos hier, Corbeyran et Horne aujourd’hui, nous font pénétrer dans l’intimité de la star en imaginant ses confidences sur le divan de son psychanalyste, 18 séances, autant de chapitres, et un épilogue forcément triste qui nous en apprennent beaucoup sur Lennon. Un récit construit avec intelligence et clairvoyance, une bio surprenante, une adaptation qui vous prend les tripes de la première à la dernière page. Passionnant !
Eric Guillaud
Lennon, de Foenkinos, adapté par Corbeyran et Horne. Eidtions Marabout. 17,90 €.