21 Déc

Sélection officielle Angoulême 2023 : La Revanche des bibliothécaires de Tom Gauld aux éditions 2024

Vous aimez la bande dessinée ? Vous aimez plus généralement la littérature et le livre en tant qu’objet ? Alors vous aimerez à n’en pas douter cet album au format à l’italienne compilant des dizaines d’illustrations et histoires courtes autour du monde littéraire, de ses acteurs et de ses productions.

Et si les bibliothécaires avaient pris le pouvoir et modelé le monde à leur image en commençant par le structurer sur le même système de classification qui régit les bibliothèques. Un monde bien rangé !

C’est sur cette idée de revanche, une histoire écrite à un moment où le gouvernement britannique souhaitait couper les financements aux bibliothèques, que s’ouvre ce petit livre savoureux paru aux éditions 2022 et signé par l’Ecossais Tom Gauld. Mais les bibliothécaires ne sont pas les seuls héros – involontaires – à se retrouver couchés sur le papier. En une case ou un peu plus, l’auteur croque ici à tout-va les éditeurs, les critiques, les libraires, les traducteurs, les lecteurs et bien sûr les auteurs eux-mêmes, avec humour et parfois un peu de cynisme.

Divertir est l’objectif premier de l’auteur qui publie chaque semaine un strip dans le très sérieux cahier littéraire du journal anglais The Guardian. Ce livre n’est autre qu’une anthologie de ce travail. Des strips à lire dans l’ordre de publication, ou en picorant çà et là en fonction des envies du moment. Fin et spirituel !

Eric Guillaud

La Revanche des bibliothécaires, de Tom Gauld. Editions 2024. 17€

© 2024 / Tom Gauld

19 Déc

Sélection officielle Angoulême 2023 : Merel de Clara Lodewick aux éditions Dupuis

On le constate trop souvent, il suffit de peu de chose pour que resurgisse l’obscurantisme et avec lui son lot de haine et de violence. La jeune autrice bruxelloise Clara Lodewick illustre dans ce premier album la mécanique imparable de la rumeur dans une chronique rurale très réussie sur fond de campagne flamande…

Même si tout n’est pas rose au village, la vie est plutôt paisible pour Merel. La quarantaine, célibataire sans enfants, Merel partage son temps entre son élevage de canards, le club de football local et ses articles pour un journal régional. Une vie paisible jusqu’au jour où, au détour d’une de ses blagues dont elle a le secret, les femmes du village commencent à la soupçonner de coucher avec tous les hommes.

Commérages après commérages, la mécanique de la rumeur se met en marche. D’une femme libre, Merel devient une femme légère, une allumeuse, une méchante… peut-être même une sorcière. Merel devient le bouc émissaire du village tout entier. Hommes, femmes et même enfants, personne ne l’épargne. On la raille, on lui tourne le dos, on la harcèle, on lui crève les pneus, on allume un feu sur le pas de sa porte. De quoi transformer sa vie en un enfer…

Premier roman graphique de l’autrice et premier roman graphique de la nouvelle collection Les Ondes Marcinelle des éditions Dupuis, Merel nous parle des gens, les vrais, capables du meilleur comme du pire. Une belle écriture, un bon coup de crayon ou plus précisément de stylo-bille et au final une belle découverte.

Merel figure dans la sélection des albums en lice pour le Fauve d’Angoulême – Prix du Public France Télévisions 2023.

Eric Guillaud

Merel, de Clara Lodewick. Dupuis. 24€

© Dupuis / Clara Lodewick

Sélection officielle Angoulême 2023 : Poisson à pattes de Blonk aux éditions Pow Pow

Pour son deuxième album de bande dessinée, l’auteur canadien Jean-Claude Aumais aka Blonk nous embarque au Moyen-Âge pour un récit qui soulève des préoccupations bien actuelles…

Bastien est du genre différent ! Du genre pas comme les autres, unique, et donc forcément un peu seul. Sans ami(e)s ou presque. Il y a bien Sabine qui en pince un peu pour lui. Et lui qui en pince pour Sidonie. Mais à part ça, la liste des invités pour son anniversaire serait rapide à mettre sur le parchemin. Il faut dire qu’il passe pour un prétentieux, le gars qui sait tout et veut toujours avoir raison, alors forcément ceux qui ne savent rien sont prêts à lui faire payer cher, peut-être même à l’envoyer au bûcher. Enfant trouvé, un père aimant, une mère affreusement méchante, Bastien cherche dans la connaissance les origines du monde et peut-être aussi un peu les siennes.

Sept années ont été nécessaires à l’auteur canadien Blonk pour réaliser ce deuxième récit à l’approche graphique singulière. Poisson a pattes nous embarque dans un Moyen-Âge où l’on cause québécois. Et ce n’est pas le seul anachronisme, vous le verrez, mais l’important n’est pas là, il est dans le message que souhaite passer Blonk sur l’ignorance, l’intolérance, l’obscurantisme, la haine, qui régissent un peu trop souvent nos vies. Et là, Poisson à pattes à un petit quelque chose de très très moderne. Et drôle ! Car bien sûr, Blonk utilise l’humour pour faire passer tout ça en douceur, un humour un peu noir, un peu cruel, mais tellement salvateur.

Eric Guillaud

Poisson à pattes, de Blonk. Pow Pow. 20€

© Pow Pow / Blonk

 

17 Déc

Sélection officielle Angoulême 2023 : L’artiste à mi-temps de Timothée Ostermann chez Sarbacane

Depuis qu’il a découvert que la bande dessinée ne s’arrêtait pas à Tintin ou Astérix et pouvait se décliner en autobiographie, le Strasbourgeois Timothée Ostermann n’a de cesse de raconter le quotidien, les gens ordinaires, en se mettant lui-même en scène histoire, assure-t-il, de mieux parler des autres. C’est encore ce qu’il fait ici avec cet album drôle et touchant sorti en août dernier…

Voilà une autobiographie qui devrait rappeler pas mal de souvenirs aux étudiants qui sont passés par la case de l’assistant pédagogique, du pion pour faire plus simple. Timothée Ostermann est de ceux-là. L’auteur, qui avait déjà partagé avec nous son expérience dans un supermarché Leclerc à travers un roman graphique intitulé Voyage en tête de gondole, reprend ici la plume et les pinceaux pour nous plonger dans l’univers d’un lycée professionnel situé quelque part en Moselle, un lycée qu’on peut aisément deviner dans un quartier assez défavorisé, « bien loin du bahut de campagne petit bourgeois de blancs », pour reprendre les mots du personnage principal.

On serait tenté de rire dans un premier temps à l’écoute et à la vue de la bande d’ados qui animent les couloirs, en se disant que Timothée Ostermann a volontairement grossi le trait et caricaturé la vie quotidienne dans cet établissement. Mais finalement, l’album est plus profond que ça et montre comment une partie de la population, et notamment au sein même de l’éducation nationale, est laissée sur le bas-côté de la route avec, pour les aider à s’en sortir, des jeunes venus parfois d’un autre milieu mais tout aussi précaires, comme Timothée Ostermann, alors artiste à mi-temps. 

L’album met le doigt sur les inégalités sociales qui rongent notre société, sur la misère dans toute sa « splendeur », économique, sociale et culturelle, qui favorise l’émergence du racisme, de l’extrémisme et du complotisme.

Pas de panique, on a quand même le droit de rire de certaines situations pour le moins cocasses. Un auteur à suivre de très près notamment pour son graphisme très personnel et son sens de la narration.

Eric Guillaud

L’artiste à mi-temps, de Timothée Ostermann. Sarbacane. 28€

© Sarbacane / Timothée Ostermann

16 Déc

Sélection officielle Angoulême 2023 : Michel, la fin, les moyens, tout ça… de Pierre Maurel

Avec un prénom pareil, on ne peut décemment pas s’attendre à vivre ici les aventures d’un super-héros. Michel n’en est pas un. Ancien reporter radio, la quarantaine bedonnante, râleur mais profondément humain, il agit à son niveau et avec les moyens du bord pour tenter de façonner le monde à son idée…

Allez hop, tout le monde à la campagne. Marre de la ville et de son agitation permanente, Michel et Béa ont dégoté un nouveau petit nid d’amour en pleine nature, loin de tout, loin de ce monde de dingue. Ou presque ! Car sur la toute petite route qui serpente à quelques mètres de chez eux, se succèdent d’énormes convois exceptionnels chargés de yachts plus luxueux les uns que les autres. La route semble leur appartenir au grand damne des riverains qui se voient régulièrement bloqués et parfois empêchés d’aller travailler. Sans compter les accidents et les dégradations permanentes.

Comment ont-ils obtenu l’autorisation d’emprunter cette route ? Les protestations auprès du maire du village ne donnent rien. Michel, en bon reporter radio, flaire dans cette absurdité de proximité l’opportunité d’une enquête de fond et rien, pense-t-il alors, ne pourra l’empêcher de révéler si besoin la vérité, toute la vérité…

Pierre Maurel est un habitué des nominations à Angoulême puisque trois de ses livres ont déjà concouru en 2007, 2009 et 2019. Celui-ci, sorti en février 2022, est donc le quatrième et peut-être le bon, c’est en tout cas ce qu’on peut lui souhaiter tant cette série baptisée Michel, débutée par un one shot en 2006 avant d’être relancée en 2018, peut parler à tous et toutes, avec un personnage principal qui nous ressemble et des aventures proches de nos préoccupations quotidiennes. Avec humour et finesse, Pierre Maurel porte un regard aiguisé sur notre société contemporaine et l’argent roi. Un trait léger et plein de vie, une galerie de personnages hyper-attachants et une histoire qui nous raconte quelque chose, militante sans en avoir l’air. Que du bonheur !

Eric Guillaud

Michel, La fin, les moyens, tout ça…, de Pierre Maurel. L’Employé du moi. 18€

 

© L’Employé du moi – Maurel

15 Déc

Sélection de Noël : dix BD qui pourraient faire de l’effet sous le sapin

Noël approche à la vitesse de la lumière et vous séchez affreusement question cadeaux ? Pas de panique, voici rien que pour vous une petite sélection de BD en tout genre à glisser sous le sapin le plus proche…

« Mon beau sapin roi des forêts, que j’aime ta verdure… « 

Vous êtes fin prêt(e)s à pousser la chansonnette mais pas vraiment au point question cadeaux ? Nous avons pensé à vous, lu des centaines d’albums et retenu dix d’entre eux, dans tous les styles, tous les formats, tous les prix. À vous de choisir…

la suite ici 

13 Déc

Bloodstar ou quand Richard Corben se frotte au papa de Conan et fait des étincelles

Après HP Lovecraft et Edgar Allan Poe, le grand prix Angoulême 2018 Richard Corben s’est aussi logiquement attaqué en 1975 à l’adaptation d’une œuvre du créateur de Conan le Barbare, Robert E. Howard. Le résultat est un Bloodstar crépusculaire, aujourd’hui enfin réédité plus de quarante ans après une première édition française dans la collection Métal Hurlant.

Extrait de la couverture © Delirium – Richard Corben & Robert E. Howard

Par contre, soyons clairs : même si c’est le nom de Howard qui l’on voit en premier sur la couverture, nous avons bien affaire ici à une œuvre avant tout dominée par Corben. Certes, dans les cas de Poe et Lovecraft, il avait approché le corpus avec révérence, mettant son art avant tout au service des textes originaux, véritables monuments de la littérature fantastique de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Or dans le cas de Bloodstar, et plus précisément de la nouvelle qui l’a inspiré La Vallée du Ver parue initialement en 1934, c’est comme si, à l’inverse, il avait décidé de s’attaquer volontairement à une œuvre mineure et peu connue afin de mieux la modeler à sa guise.

© Delirium – Richard Corben & Robert E. Howard

Après, il n’avait pas trop le choix non plus, vu que les éditions MARVEL avait déjà racheté (cher) les droits des personnages les plus connus de Robert E. Howard, en premier lieu Conan bien sûr mais aussi Kull… Cela dit, les thèmes étaient taillés pour lui : après un cataclysme qui a ravagé le globe, la Terre est revenue à l’état sauvage, les survivants étant revenus à une sorte d’âge de pierre, vivant désormais en tribu. Sur son lit de mort, un vieil homme raconte l’histoire de Bloodstar, homme banni par les siens pour avoir osé aimer une femme qui ne lui était pas destinée mais qui, pourtant, décide les sauver de l’extinction.

En soit, cette histoire contient la quintessence de ce qui a toujours été le fil directeur de nombreuses histoires de Corben : un héros solitaire, un destin tragique et solitaire auquel il ne peut se soustraire, la lâcheté des hommes, la transmission etc. En fait, le dessinateur a tellement retravaillé et tellement imprégné de son style l’histoire originale, aussi bien sur le plan graphique qu’en terme de dramaturgie, que la ‘patte’ pourtant en général assez imposante de Robert E. Howard s’efface très vite, lui laissant ainsi toute la place et lui permettant d’accoucher d’un roman graphique avant l’heure de haute volée.

© Delirium – Richard Corben & Robert E. Howard

Bloodstar est donc du pur Corben, superbement servi ici par un travail de reproduction aux petits oignons, mettant plus que jamais tous ses jeux d’ombres et de lumière qu’il affectionnait tant grâce à un noir et blanc classieux. Même lorsque le tout bascule dans l’horreur cosmique, le récit est toujours porté par une espèce de souffle quasi-hollywoodien, surtout dans les pages en préambule où il décrit l’agonie du globe. Oui, du grand Corben, dans une grande édition, encore une fois grâce aux éditions Delirium qui continue avec sérieux de réhabiliter en France depuis 2013 ce grand maître la bande dessinée américaine d’après-guerre.

Olivier Badin

Bloodstar, de Richard Corben & Robert E. Howard. Delirium. 25€

07 Déc

Ma vie d’instit’ : Une BD d’Emy Bill qui sonne l’heure de la récré

Bêtises en tout genre, gros mots à la chaine, enfilade de perles, situations cocasses… Nos chères têtes blondes ont un certain talent pour nous faire rire. En première ligne, l’institutrice et autrice angevine Emy Bill n’en perd pas une miette et nous raconte tout ça et bien plus encore dans une série de bande dessinée…

© Thomas Lebras pour la photo

S’ennuyer ? Jamais. Émilie Billaud aka Emy Bill est professeur des écoles depuis une bonne quinzaine d’années et depuis dix ans à l’école Saint-Pierre à Angers. Elle aime son métier et n’en changerait pour rien au monde.

La suite ici

06 Déc

King Of Spies : il n’est jamais trop tard pour faire le ménage

En 2006, la scène d’ouverture du film Casino Royale saluait non seulement l’arrivée de Daniel Craig dans le rôle de James Bond mais aussi d’un nouveau ton, plus réaliste, plus violent. Oui, un agent secret doit se salir les mains, tuer s’il le faut et obéir aux ordres, les soirées cocktails et les belles voitures restant en option. C’est également le constat de la nouvelle série du créateur de Kingsman à la violence débridée.

C’est une des idées derrière King Of Spies, la nouvelle œuvre du scénariste Mark Millar qui s’y connaît rayon services secrets, lui qui nous avait tant amusés avec Kingsman et les adaptations ciné qui allaient avec. Les codes sont donc respectés : le protagoniste principal Roland King est une sorte de super-agent à l’aise aussi dans un club feutré un verre de cognac à la main qu’avec une arme à la main, il a accès à quantité de gadgets plus mortels les uns que les autres et malgré le fait que cette mini-série ne compte que quatre épisodes, elle comptabilise un nombre impressionnants de fusillades et de morts.

Sauf que King, dont les beaux jours sont derrière lui, apprend en préambule qu’il a une tumeur au cerveau et qu’il ne lui reste que six mois à vivre. Il se rend alors compte un peu tard qu’en plus d’avoir ruiné sa vie de famille et d’avoir des enfants qui soit ne le connaissent carrément pas, soit refusent de lui parler, il a aussi pendant trop longtemps accepté de faire le sale job pour des puissants qui ne voulaient se salir les mains et trop souvent obéi sans réfléchir, quitte à éliminer des innocents. L’heure est donc venue de faire le ménage et ça va saigner. Beaucoup.

© Panini Comics / Mark Millar & Matteo Scalera

En businessman désormais très avisé, Millar a désormais une méthode bien rôdée qu’il applique ici aussi : la vente d’un concept commun, télé ou ciné plus BD. King Of Spies a donc été simultanément été mis sur les rails pour une série prévue sur une grande chaîne de streaming et une bande dessinée, avec ici le très talentueux Matteo Scalera aux dessins.

Le résultat est très dynamique et très cinématique, sorte de script avant l’heure bien aidé par le style frénétique de Scalera, dont on avait déjà remarqué la patte sur le White Knight Presents : Harley Quinn. Cela va à 400 à l’heure et cela ne retient à aucun moment ses coups, quitte à (volontairement) tombé dans l’excès d’hémoglobine. Millar n’est d’ailleurs clairement pas là pour faire réaliste, d’où un (anti)héros pourtant sexagénaire échappant à des centaines de soldats surentrainés lancés à sa poursuite, sautant d’un avion en flamme avant de déclencher son parachute au dernier moment ou kidnappant le pape en plein Vatican. On a en fait affaire à une sorte de synthèse de James Bond, Mission : Impossible et Fast & Furious en mode zapping, avec une (vague) réflexion sur l’âge et ce que l’on choisit de laisser aux siens comme héritage. Oui, les deux ne vont pas vraiment ensemble et c’est vrai que sur ce second sujet, Millar ne fait pas vraiment dans la finesse.

© Panini Comics / Mark Millar & Matteo Scalera

Mais cela n’empêche le ‘produit’ King Of Spies de réussir son objectif, devenir l’équivalent BD de ces gros blockbuster américain style True Lies qui ont bercé notre adolescence. Sauf qu’il le fait sans s’embêter avec le politiquement correct, le résultat affichant d’ailleurs une violence graphique ne faisant pas dans la dentelle. Mention spéciale au duo de tueurs frère/sœur attachés ensemble car le premier a perdu ses jambes et la seconde ses bras à cause de King.

Pas sûr d’ailleurs que la série télé qui va en découler puisse se permettre autant et bonne chance pour trouver l’acteur qui réussira à incarner ce King plein de contradictions, viril en même temps que vieillissant, classieux mais aussi infect, tour-à-tour violent et attendrissant etc. Raison de plus pour profiter de la BD !

Olivier Badin

King Of Spies de Mark Millar & Matteo Scalera. Panini Comics. 19 €

28 Nov

Festival d’Angoulême 2023 : les nouveautés et les sélections officielles en un clin d’œil

Le Festival international de la bande dessinée tenait ce matin sa traditionnelle conférence de presse afin de présenter le programme complet de la prochaine édition, une édition exceptionnelle, la cinquantième, qui se tiendra du 26 au 29 janvier 2023…

Les affiches du festival d’Angoulême 2023

Cinquante ans ! Cinquante ans que le festival d’Angoulême nous en mets plein la bulle. Et ce n’est pas fini. Cette nouvelle édition a été imaginée, explique les organisateurs, comme « une préfiguration du futur du Festival. Un futur reposant à la fois sur l’identité et l’héritage culturel de l’événement et des innovations destinées à intégrer les évolutions de la relation du public à la bande dessinée (lesquelles viennent elles-mêmes croiser celles de la société).Il s’agit par conséquent d’initier des développements destinés à s’affirmer dans les années à venir, avec, toujours comme but ultime, de renforcer la fonction de médiateur du Festival au service du 9e art ».

Et les pistes sont nombreuses, notamment cette année verra le jour un quartier manga avec lieu d’exposition et espace scénographié accueillant l’offre éditoriale des éditeurs spécialisés, un quartier jeunesse, un espace autour du marché de l’art, de nouvelles productions sur la chaine Twitch du festival ou sur le compte Tik Tok, des podcasts…

De façon plus classique, le festival fera la part belle aux rencontres, aux expositions (50 ans d’Angoulême, L’Attaque des Titans, Julie Doucet, Marguerite Abouet, Bastien Vivès, Druillet…) et remettra ses traditionnels Fauves. Les albums sélectionnés pour la compétition officielle ont été dévoilés ce matin :

Sélection officielle

Animan, d’Anouk Ricard (Exemplaire)
L’Arabe du futur 6, de Riad Sattouf (Allary)
L’Artiste à mi-temps, de Timothée Ostermann (Sarbacane)
Au-dessus l’odyssée, de Jason (Atrabile)
La Cendre et l’Écume, de Ludovic Debeurme (Cornélius)
La Couleur des choses, de Martin Panchaud (Çà et là)
La Dernière Reine, de Jean-Marc Rochette (Casterman)
Eden, de Sophie Guerrive (2024)
Hoka Hey !, de Neyef (Label 619)
Ils brûlent 1, d’Aniss El Hamouri (6 Pieds sous terre)
L’Institut des Benjamines, d’Anne Simon (Misma)
Je viens de loin mais je repars bientôt, de Smits et Zwart (Même pas mal)
Khat, de Ximo Abadia (La Joie de lire)
La Maison nue, de Marion Fayolle (Magnani)
Le Manoir de Chartwell, de Glenn Head (Delcourt)
La Mer à boire, de Blutch (2024)
Merel, de Clara Lodewick (Dupuis)
Métax, d’Antoine Cossé (Cornélius)
Michel, la fin, les moyens, tout ça…, de Pierre Maurel (L’Employé du moi)
Naphtaline, de Sole Otero (Çà et là)
Peau, de Clément et Versyp (Çà et là)
Petar et Liza, de Miroslav Sekulic Struja (Actes Sud)
Les Pizzlys, de Jérémie Moreau (Delcourt)
Poisson à pattes, de Blonk (Pow Pow)
La Princesse du château sans fin, de Shintaro Kago (Huber)
La Revanche des bibliothécaires, de Tom Gauld (2024)
Roxane vend ses culottes, de Maybelline Skvortzoff (Tanibis)
Le Secret de la force surhumaine, d’Alison Bechdel (Denoël)
Se rétablir #1, de Lisa Mandel (Exemplaire)
Spa, d’Erik Svetoft (L’Employé du moi)
La Terre, le ciel, les corbeaux, de Teresa Radice et Stefano Turconi (Glénat)
T’zée. Une tragédie africaine, d’Appollo et Brüno (Dargaud)
Under Earth, de Chris Gooch (Huber)
Une rainette en automne, de Linnea Sterte (La Cerise)
La Voix de Zazar, de Geoffroy Monde (Atrabile)
Work-life-balance, d’Aisha Franz (L’Employé du moi)

Sélection Éco-fauve Raja

Être montagne, de Jacopo Starace (Sarbacane)
La Forêt. Une enquête buissonnière, de Claire Braud (Casterman)
Immonde !, d’Elizabeth Holleville (Glénat)
Planètes 1, de Makoto Yukimura (Panini)
Sous le soleil, d’Ana Penyas (Actes Sud – L’An 2)
Les Trompettes de la mort, de Simon Bournel-Bosson (L’Agrume)
Vega, de Yann Legendre et Serge Lehman (Albin Michel)

Sélection Fauve Polar SNCF

Colorado Train, d’Alex Inker (Sarbacane)
Le Dormeur, de Rodolfo Santullo et Carlos Aón (Ilatina)
Gauloises, d’Igort et Andrea Serio (Futuropolis)
Hound Dog, de Nicolas Pegon (Denoël)
Lost Lad London, de Shima Shinya (Ki-oon)
Meurtre télécommandé, de Paul Kirchner (Tanibis)
Reckless. Éliminer les monstres, de Sean Phillips et Ed Brubaker (Delcourt)

Sélection Patrimoine

Fabulosas, de Nazario (Misma)
Fleurs de pierre, de Hisashi Sakaguchi (Revival)
Journal, de Fabrice Neaud (Delcourt)
Là-haut, non !, de Filippo Scozzari (Presque Lune)
Love & Rockets : Maggie la mécano, de Gilbert et Jaime Hernandez (Komics Initiative)
Ras le bol, de Cardon (Requins Marteaux-Super Loto)
White Boy, de Garrett Price (2024)

Sélection Jeunesse

Aujourd’hui, de Loïc Froissart (L’Articho)
Ana et l’entremonde 1, de Cy et Marc Dubuisson (Glénat)
Boubou et ses amis, de Yoon-sun Park (Biscoto)
Boys Run the Riot, de Keito Gaku (Akata)
De cape et de mots, de Flore Vesco et Kerascoët (Dargaud)
Félixe et la maison qui marchait la nuit, de Sophie Bédard (La ville brûle)
Les Contrées salées, de Hope Larson et Rebecca Mock (Rue de Sèvres)
Derrière le rideau, de Sara Del Giudice (Dargaud)
Horimiya, de Daisuke Hagiwara et Hero (Nobi Nobi)
La Longue Marche des dindes, de Léonie Bischoff (Rue de Sèvres)
La Concierge du grand magasin, de Tsuchika Nishimura (Le Lézard noir)
Ranking of Kings 1, de Sosuke Toka (Ki-oon)
Récréation, de Victor Hussenot (La Joie de lire)
Le Super Week-end de l’océan, de Gaëlle Alméras (Maison Georges)
The Magic Fish, de Trung Le Nguyen (Ankama)
Toutes les princesses avant minuit, de Quentin Zuttion (Le Lombard)
Violette contre Diablot 1, d’Emilie Clarke (Biscoto)
Voleuse, de Lucie Bryon (Sarbacane)

Sélection Fauve des lycéens

Animan, d’Anouk Ricard (Exemplaire)
Les Pizzlys, de Jérémie Moreau (Delcourt)
Ils brûlent 1, d’Aniss el Hamouri (6 Pieds sous terre)
T’Zée, une tragédie africaine, de Brüno et Appolo (Dargaud)
Naphtaline, de Sole Otero (çà et là)
La Terre, le ciel, les corbeaux, de Stefano Turconi et Teresa Radice (Glénat)
Eden, de Sophie Guerrive (2024)
Khat : journal d’un réfugié, de Ximo Abadia (La Joie de lire)
Poisson à pattes, de Blonk (Pow Pow)
Hoka Hey, de Neyef (Label 619)

Sachez enfin que si vous vous êtes passionné de BD et résidez en Nouvelle-Aquitaine, vous pouvez devenir juré du Fauve d’Angoulême – Prix du Public France Télévisions 2023. Toutes les infos sont ici 

Eric Guillaud