30 Oct

Un Fluide Glacial spécial Edika en kiosque…

photoD’un côté votre Fluide Glacial normal… ou presque… et de l’autre 30 pages de folie en Edikarama ! Voilà ce qui vous attend bande de de petits veinards si vous courrez tout de suite chez votre libraire le moins détesté et achetez le n°449 de votre magazine indispensable. 30 pages d’hommages, d’inédits, de documents et de révélations qui lèvent le voile sur le plus humble et secret des créateurs fous, tout ça alors qu’il n’est même par mort… Un numéro exceptionnel avec la participation de Berbérian, Binet, Ferri, Geluck, Goossens, Gotlib, Trondheim, Pétillon, Sattouf…

Eric Guillaud

28 Oct

75 ans de Spirou : Les Robinsons du rail, un récit illustré de Franquin, Jidéhem et Delporte réédité aux éditions Dupuis

EEecYmrdEpwrsGO4wZM63Y9vqt62EzfI-couv-1200Spirou, Fantasio ET Gaston Lagaffe réunis dans le même album, dans la même galère serait-on tenté d’écrire ? Oui oui c’est possible et c’est signé Franquin et Jidéhem pour les dessins, Yvan Deporte pour le scénario. Trois grandes signatures de l’école de Marcinelle pour un récit qui a d’abord été imaginé comme un feuilleton radiophonique pour la RTBF, la Radio-Télévision Belge. Diffusée à l’antenne en 1963 sans qu’il ne reste malheureusement de traces aujourd’hui, l’histoire des Robinsons du rail se retrouve l’année suivante imprimée dans les pages du journal de Spirou. Il faut attendre le début des années 80 pour qu’elle soit publiée en album et 2013 pour qu’elle le soit par les éditions Dupuis, 75 ans de Spirou oblige !

Quoiqu’il en soit le résultat est sans appel : magistral ! L’album qui se présente sous un très beau format carré au dos toilé rouge, nous offre l’intégralité du récit illustré dans une version restaurée. Les amoureux du 9e art y retrouveront tout le génie graphique de Franquin et découvriront peut-être sa passion pour les trains. Impossible de ne pas rester béat d’admiration devant cet autorail à propulsion nucléaire qui balaye sur son passage les vieilles locos à vapeur. Avec le temps, les auteurs reconnaîtront qu’ils mesuraient mal l’impact du nucléaire mais à cet instant précis, la modernité était là et nulle part ailleurs. Un bonheur !!!!

Eric Guillaud

Les Robinsons du rail, de Franquin, Jidéhem et Delporte. Editions Dupuis. 28 euros

27 Oct

Standard-Island, le nouvel épisode d’Aquablue signé Régis Hautière et Reno aux éditions Delcourt

9782756032702_cgPlus qu’un navire, une ville flottante ! Avec sa plage artificielle, ses piscines à vagues, ses terrains de sport, ses boutiques en tout genre, ses multiples salles de spectacle, le Standard-island, du nom de l’île flottante imaginée par Jules Verne dans un de ses romans, va bientôt accueillir près de 15000 personnes à son bord et amorcer le tourisme de masse sur Aquablue. La menace pour l’écosystème très fragile de la planète bleue, déjà soumise depuis quelques temps à une immigration humaine intensive, est réelle et certains indigènes sont bien décidés à empêcher cette colonisation par tous les moyens, même les plus radicaux. Et l’occasion leur est donnée lorsque l’armateur du Standard-island invite à bord du palace un bon millier de personnalités triées sur le volet pour une croisière inaugurale…

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L’interview du scénariste Régis Hautière à lire ici

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Ça fait maintenant un quart de siècle, oui vous avez bien lu, un quart de siècle que la série Aquablue titille notre imaginaire et alimente nos rêves les plus fous de planètes lointaines habitées, de voyages dans l’espace, de peuples venus d’ailleurs, avec une histoire fortement teintée d’écologie et d’humanisme. Née du côté de Rouen sous la plume alerte de Thierry Cailleteau et les pinceaux racés d’Olivier Vatine, Aquablue connaît le succès dès le premier album qui reçoit l’Alph’art jeunesse au festival d’Angoulême en 1989.

illustration extraite du blog de Reno

illustration extraite du blog de Reno

Délaissée sur fond de querelles intestines par Olivier Vatine, un peu plus tard par Thierry Cailleteau, mise en sommeil pendant 5 ans, la série est finalement reprise en main par Régis Hautière et Reno en 2011. Les deux auteurs signent alors un Retour aux sources salutaire qui ne s’arrête pas au titre de l’album. L’avenir de la planète Aquablue et de son peuple revient au centre des préoccupations scénaristiques et le graphisme époustouflant de limpidité et de dynamisme remet pour de bon la série sur les rails. Trois petites années plus tard, l’album Standard-island ne vient que confirmer tout le bien que nous pensions déjà de Régis Hautière et Reno. Aquablue était et reste l’une des plus grandes séries SF de la BD francophone !

Eric Guillaud

Standard-Island, Aquablue (tome 14), de Hautière et Reno. Editions Delcourt. 13,95 euros

25 Oct

Come Prima, une balade sur les routes de l’Italie des années 50 signée Alfred aux éditions Delcourt

album-cover-large-21214Giovanni a fait des kilomètres et des kilomètres pour retrouver son frère Fabio. 10 ans qu’ils ne s’étaient pas vus, 10 ans sans donner de nouvelles. Et Giovanni n’est pas venu seul. Son père, leur père, l’accompagne… dans une urne funéraire. A peine de quoi calmer Fabio le sanguin qui se demande bien ce que Giovanni peut lui vouloir. Juste qu’il se joigne à lui pour ramener les cendres du père à la maison, en Italie. Rien de plus ! Et les voilà partis tous les deux lancés en Fiat 500 sur les routes de France et d’Italie. Direction le village natal, là ou les oranges poussent naturellement dans les arbres, là où se trouvent les racines des deux frangins, là où les souvenirs du passé sont encore douloureux…

Après Le Désespoir du singe sur un scénario de Jean-Philippe Peyraud, Pourquoi j’ai tué Pierre avec Olivier Ka et Je mourrai pas gibier, adaptation du roman de Guillaume Guéraud, Alfred nous revient avec Come Prima, un récit de plus de 200 pages dont il signe à la fois le scénario et le dessin. Come Prima est une comédie sociale en forme de road movie qui nous entraîne sur les routes de la France et plus encore de l’Italie des années 50/60. Un hommage à ce pays d’où sont originaires les ancêtres de l’auteur et surtout un hommage au cinéma italien de l’époque, celui des Dino Risi (Une vie difficile), Mario Monicelli (Le Pigeon) et autres Pietro Germi (Divorce à l’italienne)…

« J’ai une fascination… », explique Alfred, « pour ce que le cinéma populaire italien des années 50/60 était capable de faire, avec la tragi-comédie. Cette manière de jouer sans cesse avec le grave et le léger, de faire avec beaucoup de générosité des films souvent « bricolés » et sans grands moyens. Quelque chose me touche profondément dans cette manière de faire les choses ».

Une très belle histoire de famille au parfum d’Italie !

Eric Guillaud

Come prima, d’Alfred. Editions Delcourt. 19,99 euros

23 Oct

Le Chien qui louche, une visite au coeur du Louvre façon Etienne Davodeau aux éditions Futuropolis

Couv-ChienQuiLouche-provChez les Benion, on est spécialiste du fauteuil depuis des générations. Des artistes de l’assise en quelques sortes. Mais question peinture, c’est une autre affaire. Ils n’y connaissent rien et quand, à la faveur d’un rangement de printemps, les Benion découvrent une toile dans le grenier, signée d’un de leurs aïeux, ils ne sont pas loin de penser qu’il s’agit d’une oeuvre d’art, d’un trésor oublié. Et ça tombe bien, Fabien, le nouveau petit ami de la seule fille de la famille travaille… je vous le donne en mille… au Louvre. Bon ok, il n’est que surveillant mais à force de cotoyer des oeuvres d’arts toute la journée, il doit forcément avoir un avis sur la question, se disent les Benion. Et de là à penser que cette croute représentant un vulgaire chien qui louche pourrait rejoindre un jour les cimaises du fameux musée parisien…

Après Emmanuel Guibert, Marc-Antoine Mathieu, Nicolas de Crécy, Enki Bilal, Hirohiko Araki, Christian Durieux, Eric Liberge, Yslaire et Jean-Claude Carrière, c’est au tour d’un autre grand nom de la bande dessinée franco-belge contemporaine de s’intéresser au musée du Louvre et de nous offrir un récit rocambolesque autour d’une peinture de chien qui louche, d’une famille un peu barge, de visiteurs de musée fétichistes et obnubilés par la Joconde ou encore d’une mystérieuse République du Louvre qui décide ou aimerait décider des acquisitions du musée…

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Comme à son habitude, l’auteur de Rural!, des Ignorants, des Mauvaises gens ou encore de Lulu femme nu nous plonge dans un bain d’humanité pour nous raconter une histoire fortement inscrite dans le réel même si elle a tout de la farce. Le Chien qui louche offre beaucoup plus qu’un regard décalé sur l’un des plus beaux musées du monde, il nous ouvre les portes de la France des vrais gens avec une galerie de personnages atypiques mais généreux et des situations pour le moins Cocasses. Un Davodeau à encadrer !

Eric Guillaud

Le Chien qui louche, d’Etienne Davodeau. Editions Futuropolis et Louvre éditions. 20 euros

18 Oct

Les Utopiales, festival international de science fiction de nantes, se tiendront du 30 octobre au 4 novembre

utopialesNé avec le nouveau millénaire, le festival international de science fiction de Nantes s’intéressera pour sa quatorzième édition aux autres mondes avec cette question : quels sont ces autres mondes possibles, quelles sont ces réalités en émergence ?

Que vous soyez passionnés de Littérature, de sciences, de cinéma, d’arts plastiques ou de bande dessinée… c’est l’endroit où vous devriez trouver toutes les réponses à vos interrogations et à vos attentes d’imaginaires.

Des conférences, des débats, des expos, des films, un workshop, 200 invités… Les Utopiales sont le plus grand rendez-vous du genre en Europe.

Côté BD, séances de dédicaces, tables rondes et rencontres rythmeront les 6 jours du festival avec notamment, parmi les invités, Arleston, Denis Bajram, David Chauvel, Régis Hautière, Rémi Gourrierec, Frédérik Peeters, Luc Schuiten, Philippe Squarzoni, Fabien Vehlmann, Bastien Vivès, Yoann…

Un prix du meilleur album de science fiction sera décerné à cette occasion.

Les albums en compétition sont : Au pays des ombres de Jean-Marc Mathis et Thierry Martin, Les fantômes – Rork d’Andréas, Joe l’aventure intérieure de Grant Morrison et Sean Murphy, Sailor Twain ou la sirène dans l’Hudson de Mark Siegel, Souvenirs de l’empire de l’atome de Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse, Le décalage – Julius Corentin Acquefacques T6 de M-A Mathieu,  L’entrevue de Manuele Fior.

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le site du festival

 

Niffle, le nouveau label des éditions Dupuis

niffleNiffle ? Ce nom vous dit forcément quelque chose. Déjà parce qu’il s’agit du nom de l’actuel rédacteur en chef du magazine Spirou. Ensuite parce qu’il est depuis 1995 associé à une quarantaine d’ouvrages dans le domaine de la bande dessinée, notamment par la collection Anthology qui proposait des intégrales de XIII, Largo Winch ou Spirou et Fantasio en petit format, ou par la collection Profession qui rassemblait des livres d’entretiens et des monographies sur Peyo, Tardi, la nouvelle bande dessinée…

En 2011, les éditions Dupuis ont racheté les éditions Niffle et lui offrent aujourd’hui un redémarrage en fanfare avec le le lancement de la nouvelle collection 50/60 dont l’ambition est de permettre, nous annonce l’éditeur, « une nouvelle lecture des chefs-d’oeuvre de l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge dans un format prestigieux pour amateurs de beaux livres et de littérature ».

Chaque livre au format carré proposera les planches en deux parties exposées en vis-à-vis, respectant ainsi le format de création, le tout accompagné des commentaires du spécialiste Hugues Dayez

Sont annoncés pour l’année 2014 : La Voiture immergée de Tillieux, La villa du Long-cri de Rosy et Will, La Guerre des 7 fontaines de Peyo et La Mauvaise tête de Franquin.

Eric Guillaud niffle 2

17 Oct

Palmer en Bretagne : interview express de René Pétillon

Dargaud / Rita Scaglia

Dargaud / Rita Scaglia

Le Baron noir, Jack Palmer, Le Chien des Basketville, Les Carottes sont cuites, La Fin du monde est pour ce soir, Super Catho, Panique à Londres… René Pétillon est l’une des grandes signatures de la BD francophone contemporaine. Et ses pairs ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils l’ont désigné Grand prix de la ville d’Angoulême en 1989. Douze ans plus tard, il recevait le Prix du meilleur album au même festival pour L’Enquête corse, le douzième volet des enquêtes de Jack Palmer. Et c’est justement ce Jack Palmer que nous retrouvons aujourd’hui, un Jack Palmer fidèle à lui-même avec une histoire qui se passe sur les terres de Bretagne où l’auteur effectue actuellement une tournée générale de dédicaces. Nous nous devions de lui poser quelques questions essentielles. Attention, réponses express…
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Ça fait 40 ans que vous animez les aventures de Jack Palmer mais c’est la première fois que vous l’emmenez en Bretagne, région d’où vous êtes pourtant originaire. Pourquoi seulement maintenant ?

 René Pétillon. J’y pensais depuis longtemps mais je n’avais pas d’idée de départ satisfaisante avant cet album.

Dans ce quinzième album, on pouvait s’attendre à ce que vous égratigniez les Bretons comme vous l’aviez fait des Corses dans « L’Enquête corse ». Mais au final pas tant que ça. Vous avez eu peur des représailles ou bien ?

R.P. Si je craignais les représailles, je n’aurais pas fait « L’enquête corse » et encore moins « L’affaire du voile »…

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

Par contre vous épinglez les riches. Que vous ont-ils fait les riches ?

 R.P. Ce que je critique, c’est la cupidité sans limite, l’arrogance et l’aveuglement de certains privilégiés.

Assez subtilement, vous vous vous moquez aussi de l’art contemporain. Vous qui êtes un parfait autodidacte, quel lien entretenez-vous avec cet art contemporain et l’art en général ?

R.P. Pas de lien particulier. Je vais voir les expos, je visite les galeries, ça me plaît ou ça ne me plaît pas…

© Réné Pétillon / Dargaud

© Réné Pétillon / Dargaud

40 ans, 15 aventures, des centaines de planches, des milliers de Jack Palmer dessinés sous toutes les coutures… L’attachement à votre personnage est-il d’ordre viscéral ? Avez-vous déjà imaginé de le mettre à la retraite ?

R.P. J’aime dessiner Palmer, je n’en suis pas lassé et il prendra sa retraite quand je prendrai la mienne.

Pourquoi avoir en quelques sortes écarté Palmer de ce nouvel épisode ? En avoir fait un témoin plus qu’un acteur, avec cette histoire de marée qui le bloque sur un rocher le temps du récit ?

R.P. Le détective a tout vu et ne peut pas intervenir… j’ai trouvé l’idée amusante.

Si vous deviez choisir un jour entre le dessin de presse et la bande dessinée, quel serait votre choix et pourquoi ?

R.P. Je choisirais la BD, je crois. Moins de tension que le dessin de presse.

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

L’humour est-il pour vous le meilleur moyen pour faire passer des idées ?

R.P. Apparemment oui.

Quel est votre coup de coeur du moment ?

R.P. Sandrine Kiberlain que j’ai trouvée irrésistible de drôlerie dans « Tip Top » et que je suis impatient de voir dans « Neuf mois ferme ».

Votre coup de gueule du moment ?

R.P. Je vous renvoie à mes dessins du Canard de la semaine.

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013 avec le dessin de Pétillon en Une

Propos recueillis par Eric Guillaud
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Retrouvez la chronique de l’album ici

16 Oct

Interview de Zep, le papa de Titeuf et l’auteur de l’album « Une Histoire d’hommes » paru aux éditions Rue de Sèvres

 

© Isabelle Franciosa

© Isabelle Franciosa

A ma gauche Zep le papa de Titeuf, tee-shirt noir veste grise, à ma droite Zep l’auteur de bande dessinée, tee-shirt noir veste grise. Entre les deux, Une Histoire d’hommes, l’album qui change tout sans changer l’homme. Interview…

Zep sans Titeuf ? Oui c’est possible et ce n’est pas la première fois. Du haut de ses quelques millions d’albums vendus, l’auteur suisse échappe régulièrement à l’emprise de son célèbre héros pour des récits qui restent, je vous le concède, dans le domaine de l’humour.

Pas cette fois ! Une Histoire d’hommes est le premier album « sérieux » de Zep. Sérieux mais pas triste. Paru chez le nouvel éditeur BD Rue de Sèvres, Une Histoire d’hommes raconte les retrouvailles d’anciens copains, membres d’un groupe de rock qui aurait sévi il y a quelque 18 ans. L’un deux a réussi, est devenu une star au pays de la pop, les autres galèrent ou ont pris une voie beaucoup plus sage au pays du camembert. Ils se retrouvent donc un week-end, invités par la star, refont l’histoire, imaginent ce qu’aurait été le groupe s’il n’avait pas explosé en vol, établissent la liste des regrets éternels et découvrent au détour d’une discussion une sombre vérité, un secret enfoui qui va expliquer pas mal de choses sur les uns et les autres.

La suite ici

Eric Guillaud