C’est un quartier ordinaire. Avec des gens ordinaires. Des gens qui vivent et parfois survivent comme ils peuvent. Des petites gens en somme, avec leurs peurs, leurs blessures, et parfois même leurs rêves un peu fous. Tenez, Monsieur Armand par exemple, le libraire du coin. Depuis des années, il aime sa voisine mais n’ose lui déclarer sa flamme. Alors, il a préparé une lettre qu’il se décidera peut-être un jour à lui faire parvenir. Et que dire de ce petit Louis qui s’assoit tous les jours devant la porte du cimetière, où repose sa mère, sans jamais oser y rentrer ? Et de cette pauvre Lucie ? Des années et des années de ménage au noir et du jour au lendemain plus rien, plus de travail, plus un centime en poche et une logeuse qui réclame ses loyers. Non, ces gens là n’ont à priori rien d’extraordinaire. Pourtant, leur quotidien est surprenant pour qui sait observer…
Une chose est certaine, le scénariste Vincent Zabus, lui, à le sens de l’observation très développé. Il aime les gens, ça se sent, et il aime les regarder, les approcher, les comprendre, dépasser les apparences pour révéler la vérité, leur vérité. Auteur chez Dupuis du « Monde selon François » et de « Agathe Saugrenu », Vincent Zabus est un explorateur de l’humanité, du quotidien, des sentiments. Avec cette histoire magnifiquement mise en images et en couleurs par l’Italien Thomas Campi, il pose un regard tout en finesse et en tendresse sur la vie. Un très très bel album ! EGuillaud
Les Petites gens, de Vincent Zabus et Thomas Campi. Editions Le Lombard. 14,99 euros (en librairie le 5 octobre)