La vengeance est un plat qui se mange froid. Ethan Karoshi, policier de son état, va même apprendre à ses dépens qu’elle peut se déguster gelée. A faire mal aux dents ! Mais revenons au début de cette histoire. Nous sommes en juillet 1980 du côté de Reno dans le Nevada. Ethan Karoshi, donc, mène une vie plutôt paisible, partagée entre son boulot, sa famille, ses parties de pêche et sa maîtresse. Oui quand même, Ethan a une maîtresse, histoire de correspondre à l’image qu’il se fait du flic normal, du genre qu’on rencontre dans les polars. Et c’est justement de ce côté-là que l’affaire va se corser. Debra Willer, sa maîtresse, est retrouvée sauvagement assassinée. A partir de ce moment précis, la vie d’Ethan ne sera plus du tout la même…
Un scénario implacable pour une vengeance qui l’est tout autant, Burn out est un petit bijou de polar violent et cynique dans l’Amérique des années 80. Au scénario : Antoine Ozanam qui a déjà signé plusieurs albums chez Casterman dont Le Roi banal ou Succombe qui doit, et au dessin le Danois Mikkel Sommer dont c’est ici le premier album pour le marché francophone, le premier mais certainement pas le dernier tant son graphisme est remarquable. Celui qui estime « n’avoir jamais été un grand dessinateur » , comme il l’a déclaré dans une interview accordée au site Nobrow, fait pourtant preuve ici d’un talent confirmé. Chacune de ses planches nous plonge corps et âme dans une atmosphère étouffante, suffocante, à la limite de la surchauffe !
Eric Guillaud
Burn out, de Ozanam et Sommer. Editions Casterman. 18 €