05 Nov

Titeuf, un album collector pour fêter les 20 ans du héros de Zep

9782723498180-L-1Plus de 20 millions d’albums vendus, des traductions dans 25 langues différentes, une adaptation en dessin animé pour la télévision, un long-métrage au cinéma… et  20 ans d’existence tout rond !

20 ans et pas un cheveu blanc, pas une ride au coin de l’oeil, pas un problème d’arthrose ou de mémoire… juste la goutte au nez et encore.

Titeuf, c’est la jeunesse éternelle, la cour d’école à perpet, les blagues de morpets en mode infini.

Et pour fêter ses 20 ans, Glénat, l’éditeur historique des aventures de Titeuf, nous offre un album  anniversaire collector. Seulement 4000 exemplaires, un dos toilé carré et 20 ans de souvenirs, de chiffres, d’anecdotes et d’histoires courtes extraites des treize albums disponibles à ce jour. Merci qui ?

Eric Guillaud 

Titeuf 20 ans, de Zep. Editions Glénat. 18 euros

A lire l’interview exceptionnelle que nous a récemment accordé Zep à l’occasion de la sortie de son album Une Histoire d’hommes

04 Nov

L’album Paco les mains rouges de Sagot et Vehlmann reçoit le prix Lulu la Nantaise

9782205068122-couv-I400x523Lulu la Nantaise, la blonde comac de Saïgon, ça vous cause ? Quelques secondes de dialogues entre Lino Ventura et Bernard Blier dans la fameuse scène de la cuisine du non moins fameux film Les Tontons flingueurs ont suffit à la rendre célèbre pour l’éternité et au-delà.

Lulu la Nantaise est aussi le nom d’un prix littéraire, oui oui, décerné chaque année ou à peu près du côté de Nantes par le groupe de jazz du même nom.

Et cette année, dans la foulée du Goncourt et du Renaudot, le jury a décerné le Prix Lulu la Nantaise 2013 à la bande dessinée Paco les mains rouges de Fabien Vehlmann et Eric Sagot.

Eric Guillaud

Retrouvez la chronique de l’album signée Didier Morel ici et la cérémonie officielle filmée par Ouest France là…

03 Nov

Rencontre avec Reno, le dessinateur d’Aquablue, à l’occasion de la sortie de l’album Standard-Island

Reno ©DRNous avons publié voici quelques jours l’interview de Régis Hautière, le scénariste de la série Aquablue, invité au festival des Utopiales à Nantes. Nous avions souhaité par la même occasion poser les mêmes questions à Reno, le dessinateur de la série. Voici ses réponses…

Trois ans, trois albums. Est-ce que l’envie d’animer les aventures de Nao est toujours aussi vive ?

Reno. Plus que jamais ! J’ai l’impression d’avoir encore tout à montrer et tout à prouver. Nous étions parti à la base de notre reprise sur un cycle de 5 tomes mais tout indique que nous allons finalement nous étendre un peu plus. Et c’est tant mieux.
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Qu’est ce qui vous a décidé à reprendre cette série ?
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Reno. En matière de SF, c’est LE monde que je voulais illustrer. Ado j’étais fan de la série et je n’ai pas hésité longtemps avant d’accepter de travailler sur cette reprise.

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Et que pensez-vous lui apporter ?

Reno. Thierry Cailleteau et Olivier Vatine on réussi selon moi un magnifique mélange des genres à l’époque, qui a largement fait école depuis. De la bd franco-belge, profondément influencé par les codes du cinéma à grand spectacle hollywoodien avec des éléments empruntés aux comics et aux mangas sans toutefois perdre son identité. J’espère encore accentuer ce métissage tout en poussant les curseurs sur le réalisme et le spectaculaire. A l’époque ou Aquablue était sorti, le numérique était encore loin de s’être imposé à Hollywood et les jeux videos étaient en 16 couleurs. Aujourd’hui, en matière de blockbuster et de jeux videos, l’industrialisation et la technicité des effets spéciaux est telle qu’en comparaison, la bd fait vraiment figure d’artisanat. Ne vous méprenez pas, je trouve ça formidable et j’espère que les auteurs européens pourront promouvoir encore longtemps ce qui fait la singularité de notre bd . Mais ça me donne le sentiment que dans ce genre en particulier, la sf, je me dois d’aller chercher les techniques les plus récentes et de tenter de les intégrer à cette bd. J’aimerai également avec le concours de Régis, épaissir les personnages et rompre avec le manichéisme passé de la série.
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Avec le recul, jugez-vous que la reprise d’Aqualue s’est faite facilement ?
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Oui, ça s’est fait très naturellement, tout comme le travail avec Régis.
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Quels retours avez-vous des aficionados de la première heure ?
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Les retours sont bons, je ne sais pas si on peut l’affirmer après trois tomes, mais je pense qu’on a su gagner la confiance des lecteurs.
aquablue_14_standard_island_planche01Avez-vous eu des contacts avec les créateurs de la série Olivier Vatine et Thierry Cailleteau ?
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Reno. Très peu, mais j’ai cru comprendre qu’ils étaient très contents de cette reprise.
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Comment fait-on pour s’approprier des personnages, des décors, un univers, inventés par d’autres et en même temps y apposer sa griffe ?
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Reno. Pour ma part, l’univers correspond tellement à ce que j’aurai pu faire spontanément, que ça n’a pas été difficile. D’autant plus que plusieurs dessinateurs  ( Tota et Siro ) avaient déjà avant moi, réinterprété ce monde et ses personnages. Scénaristiquement et graphiquement, il s’est plus agi pour nous de faire une moyenne de toutes ces interprétations et d’y greffer nos envies pour cette série. Et quand je pense à la pression que doivent représenter des grosses reprises comme Blake et Mortimer, Lucky Luke ou surtout le dernier Astérix, ou là il ne s’agit pas d’un simple « devoir de cohérence » mais d’une véritable continuité graphique et scénaristique, je me dis qu’on est bien lotti et que Delcourt nous a vraiment laissé carte blanche.

aquablue_14_standard_island_planche02Quel a été votre objectif premier, scénaristiquement et graphiquement parlant, au moment de la reprise d’Aquablue ?

Reno. Tenter de ne pas trahir ce qui m’avait plu dans le premier cycle tout en apportant une grosse touche réaliste et cinématographique aux personnages et aux contextes. Rompre avec les approches précédentes pour apporter quelque chose de neuf et d’original tout en honorant le travail de Vatine que j’admire.
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Aquablue a toujours été synonyme d’écologie, d’humanisme. Est-ce quelque chose qui vous tient également à coeur ?
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Reno. Une bd de sf est selon moi forcément un message vulgarisé d’écologie et d’humanisme. Optimiste ou pessimiste. L’écologie et l’humanisme devrait être au centre de toutes les préoccupations de nos politiques, mais affirmer cela est évidemment d’une naïveté confondante et je me désole chaque jour de voir le « réalisme économique » et les plus bas instincts humains triompher sur le bien commun. Le récit d’Aquablue enfonce des portes ouvertes et pourrait être perçu comme fort candide, mais il est finalement tellement proche de la réalité qu’il est, je pense, toujours pertinent.
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Votre graphisme est beaucoup plus réaliste que celui de Vatine ou Ciro Tota. Avez-vous dû faire des concessions ?
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Reno. Ce fut ma seule condition pour m’atteler à cette reprise, développer mon style que je savais en rupture, sans faire de concessions. J’ai de la chance, car malgré quelques grincements de dents face à mon approche tout numérique, je crois que le nouveau cocktail est plutôt bien passé.
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Quelle a été votre première rencontre avec la science fiction et quelle a été son influence sur votre travail ?
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Reno. Je ne vais pas être très original mais je suis un gamin des années 80 biberonné au Spielberg et au Lucas. Et je ne m’en suis jamais remis. J’ai eu beau entre autres, dévorer les bouquins d’Asimov à mon adolescence et m’inprégner de multiples influences artistiques, pour moi la SF c’est un grand écran avec une scéne se situant entre l’attaque de l’étoile de la mort et l’arrivée des extra-terrestres dans rencontre du troisème type.
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Que recherchez-vous en priorité dans la science fiction ?
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Reno. Qu’elle me transporte ailleurs.
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Quelles sont vos références, vos influences, vos maîtres ?
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Reno. Tudieu ! Elles sont si nombreuses qu’il va être assez fastidieux de toutes les énumérer. C’est donc comme je le disais plus haut, le cinéma de genre hollywoodien qui m’a d’abord profondément marqué, je ne peux pas le nier. Ces satanés ricains ont beau nous coller des personnages avec des psychologies en carton, ils ont des moyens insolents et savent s’y prendre pour formidablement mettre en image le merveilleux. A l’adolescence j’ai eu deux chocs artistiques majeurs et radicalement opposés, d’un côté j’ai découvert l’histoire de l’art et tout en apprenant maladroitement à maitriser la peinture je suis tombé amoureux des impressionnistes et leur représentation de la lumière et de l’autre il a y eu l’électrochoc « Akira » de katsuhiro Otomo ou comment faire voler en éclat tous les codes de la bd franco-belge que je chérissais jusque là. Aujourd’hui, je vénère à la fois les illustrateurs américains académiques comme Norman Rockwell ou J.C Leyendecker pour leur patte ahurissante, les auteurs italiens et espagnols des années 70 pour la puissance de leur trait et la beauté du noir et blanc. Mais ceux qui m’influence le plus en ce moment sont les concept artists qui oeuvrent sur les grosses productions hollywoodiennes. Sinon, je voue une vénération sans bornes à Hergé, Franquin, Alexis, Moebius, Otomo, Miyazaki, Blutch, Guarnido, Marini , Travis Charest et j’en oublie des dizaines. Mais qui n’apprécie pas ces artistes, me direz-vous ?
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Si vous deviez partir pour une planète lointaine avec un minimum de bagages, qu’emmèneriez-vous pour tenir en éveil votre imaginaire ?
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Reno. Une encyclopédie universelle et exhaustive de tout ce qui a été fait sur Terre, histoire d’avoir de la matière pour deviser indéfiniment au coin du feu avec des extra terrestres que je ne manquerai pas de rencontrer.
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Avez-vous le temps d’avoir encore d’autres projets ou la série Aquablue est vraiment trop chronophage ?
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Reno. J’adorerai Pouvoir entamer d’autres projets, les idées ne manquent pas, mais c’est bien le seul défaut de cette reprise, c’est qu’elle me bouffe absolument tout mon temps ! Peut-être plus tard, mes enfants grandissant et mon aisance s’accentuant, je pourrai me relancer sur d’autres pistes, mais ce n’est pas à l’ordre du jour, pour l’instant toute mon énergie est porté sur cette reprise ou j’ai encore tout à faire et à prouver.
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Pour une fin en musique, pouvez-vous nous dire quelle est votre playlist du moment?
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Reno. Les Beatles, les Rolling Stones, David Bowie et Queen parce que je suis un inconditionnel du rock classique et que je ne m’en lasse pas, de la pop pshychédélique des sixties et du Beastie boy quand je suis mou du stylet. Enfin du plon-plon Hollywoodien pour l’ambiance générale, John Wiliams, Hanz Zimmer et Dany Elfman. Le tout avec une touche de Svinkels, TTC, Stupéflip quand j’en ai soupé du plon-plon, justement, pour mieux y revenir.
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Propos recueillis par Eric Guillaud le 03 novembre 2013

Retrouvez l’interview du scénariste Régis Hautière ici et la chronique de l’album là

02 Nov

Le palmarès 2013 des Utopiales, festival international de science-fiction de Nantes

Souvenirs-de-lempire-de-latome-couvertureLe festival des Utopiales qui se tient à Nantes jusqu’au lundi 4 novembre a décerné ce soir ses prix.

Souvenirs de l’empire de l’atome, d’Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen, paru aux éditions Dargaud, a reçu le Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction. Retrouvez la chronique de Didier Morel ici

Les autres prix :

Prix Julia Verlanger pour Le Protectorat de l’ombrelle de Gail Carriger, Editions Orbit, 2009 à 2013

Prix du meilleur scénario de jeux de rôle pour Longue est la nuit de Cyril Puig et Stephan Roulc

Prix du meilleur jeu vidéo (Game Jam) pour Tard is paradox

Prix du Jury – compétition européenne de courts métrages pour The Creator de Al & Al, Royaume-Uni, 2012 et pour Sleepworking de Gavin Williams, Royaume-Uni, 2012

Prix du public – compétition européen de courts métrages pour Orbit ever after de Jamie Stone, Royaume-Unis, 2013

Grand prix du Jury – compétition internationale de longs métrages pour Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich, États-Unis, 2013

Prix Syfy du public – compétition internationale de longs métrages pour Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich, États-Unis, 2013

Prix Utopiales jeunesse pour Nox, Ici-bas d’Yves Grevet, Editions Syros Jeunesse, 2012

Prix Utopiales européen pour Exodes de Jean-Marc Ligny, Editions L’Atalante, 2012

Eric Guillaud

31 Oct

Après « Toby mon ami », Grégory Panaccione publie « Âme perdue » chez Delcourt

album-cover-large-20300230 pages avec une histoire muette ou quasi-muette, c’est un beau challenge. Il faut dire que Grégory Panaccione a de ce côté-là un peu d’entrainement. Son allbum précédent, Toby mon ami, une histoire de chien fou, était tout aussi muet. Mais attention, muet ne veut pas dire bâclé et donc à lire par dessus l’épaule un jour de pluie au milieu du mois de novembre en préprant un riz au lait pour les cousins de passage. Non, un récit de Panaccione se savoure et se lit calmement, comme le conseille l’auteur lui-même dans une note introductive. Donc, on respire, on s’allonge dans le meilleur canapé du coin et on ouvre l’album pour y découvrir une créature un peu étrange, un peu humaine mais pas complètement, qui s’éveille un beau jour, nu, au milieu de rien et découvre autour de lui un monde étrange, un monde où il fait froid, où il pleut souvent, où les dangers peuvent surgir de partout à tout instant et où les amis sont plutôt rares.

Sorti fin août mais bien évidemment encore disponible dans les meilleurs librairies du monde, Âme perdue est un récit à la fois profondément noir et drôle, une espèce de quête d’identité en même temps qu’une découverte de la vie avec un personnage dont on finira par comprendre qui il est et d’où il sort. Et toujours ce dessin vif et expressif réalisé sans crayonné préliminaire !

Eric Guillaud

Âme perdue, de Grégory Panaccione. Editions Delcourt. 19,99 euros

 

30 Oct

Un Fluide Glacial spécial Edika en kiosque…

photoD’un côté votre Fluide Glacial normal… ou presque… et de l’autre 30 pages de folie en Edikarama ! Voilà ce qui vous attend bande de de petits veinards si vous courrez tout de suite chez votre libraire le moins détesté et achetez le n°449 de votre magazine indispensable. 30 pages d’hommages, d’inédits, de documents et de révélations qui lèvent le voile sur le plus humble et secret des créateurs fous, tout ça alors qu’il n’est même par mort… Un numéro exceptionnel avec la participation de Berbérian, Binet, Ferri, Geluck, Goossens, Gotlib, Trondheim, Pétillon, Sattouf…

Eric Guillaud

28 Oct

75 ans de Spirou : Les Robinsons du rail, un récit illustré de Franquin, Jidéhem et Delporte réédité aux éditions Dupuis

EEecYmrdEpwrsGO4wZM63Y9vqt62EzfI-couv-1200Spirou, Fantasio ET Gaston Lagaffe réunis dans le même album, dans la même galère serait-on tenté d’écrire ? Oui oui c’est possible et c’est signé Franquin et Jidéhem pour les dessins, Yvan Deporte pour le scénario. Trois grandes signatures de l’école de Marcinelle pour un récit qui a d’abord été imaginé comme un feuilleton radiophonique pour la RTBF, la Radio-Télévision Belge. Diffusée à l’antenne en 1963 sans qu’il ne reste malheureusement de traces aujourd’hui, l’histoire des Robinsons du rail se retrouve l’année suivante imprimée dans les pages du journal de Spirou. Il faut attendre le début des années 80 pour qu’elle soit publiée en album et 2013 pour qu’elle le soit par les éditions Dupuis, 75 ans de Spirou oblige !

Quoiqu’il en soit le résultat est sans appel : magistral ! L’album qui se présente sous un très beau format carré au dos toilé rouge, nous offre l’intégralité du récit illustré dans une version restaurée. Les amoureux du 9e art y retrouveront tout le génie graphique de Franquin et découvriront peut-être sa passion pour les trains. Impossible de ne pas rester béat d’admiration devant cet autorail à propulsion nucléaire qui balaye sur son passage les vieilles locos à vapeur. Avec le temps, les auteurs reconnaîtront qu’ils mesuraient mal l’impact du nucléaire mais à cet instant précis, la modernité était là et nulle part ailleurs. Un bonheur !!!!

Eric Guillaud

Les Robinsons du rail, de Franquin, Jidéhem et Delporte. Editions Dupuis. 28 euros

27 Oct

Standard-Island, le nouvel épisode d’Aquablue signé Régis Hautière et Reno aux éditions Delcourt

9782756032702_cgPlus qu’un navire, une ville flottante ! Avec sa plage artificielle, ses piscines à vagues, ses terrains de sport, ses boutiques en tout genre, ses multiples salles de spectacle, le Standard-island, du nom de l’île flottante imaginée par Jules Verne dans un de ses romans, va bientôt accueillir près de 15000 personnes à son bord et amorcer le tourisme de masse sur Aquablue. La menace pour l’écosystème très fragile de la planète bleue, déjà soumise depuis quelques temps à une immigration humaine intensive, est réelle et certains indigènes sont bien décidés à empêcher cette colonisation par tous les moyens, même les plus radicaux. Et l’occasion leur est donnée lorsque l’armateur du Standard-island invite à bord du palace un bon millier de personnalités triées sur le volet pour une croisière inaugurale…

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L’interview du scénariste Régis Hautière à lire ici

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Ça fait maintenant un quart de siècle, oui vous avez bien lu, un quart de siècle que la série Aquablue titille notre imaginaire et alimente nos rêves les plus fous de planètes lointaines habitées, de voyages dans l’espace, de peuples venus d’ailleurs, avec une histoire fortement teintée d’écologie et d’humanisme. Née du côté de Rouen sous la plume alerte de Thierry Cailleteau et les pinceaux racés d’Olivier Vatine, Aquablue connaît le succès dès le premier album qui reçoit l’Alph’art jeunesse au festival d’Angoulême en 1989.

illustration extraite du blog de Reno

illustration extraite du blog de Reno

Délaissée sur fond de querelles intestines par Olivier Vatine, un peu plus tard par Thierry Cailleteau, mise en sommeil pendant 5 ans, la série est finalement reprise en main par Régis Hautière et Reno en 2011. Les deux auteurs signent alors un Retour aux sources salutaire qui ne s’arrête pas au titre de l’album. L’avenir de la planète Aquablue et de son peuple revient au centre des préoccupations scénaristiques et le graphisme époustouflant de limpidité et de dynamisme remet pour de bon la série sur les rails. Trois petites années plus tard, l’album Standard-island ne vient que confirmer tout le bien que nous pensions déjà de Régis Hautière et Reno. Aquablue était et reste l’une des plus grandes séries SF de la BD francophone !

Eric Guillaud

Standard-Island, Aquablue (tome 14), de Hautière et Reno. Editions Delcourt. 13,95 euros

25 Oct

Come Prima, une balade sur les routes de l’Italie des années 50 signée Alfred aux éditions Delcourt

album-cover-large-21214Giovanni a fait des kilomètres et des kilomètres pour retrouver son frère Fabio. 10 ans qu’ils ne s’étaient pas vus, 10 ans sans donner de nouvelles. Et Giovanni n’est pas venu seul. Son père, leur père, l’accompagne… dans une urne funéraire. A peine de quoi calmer Fabio le sanguin qui se demande bien ce que Giovanni peut lui vouloir. Juste qu’il se joigne à lui pour ramener les cendres du père à la maison, en Italie. Rien de plus ! Et les voilà partis tous les deux lancés en Fiat 500 sur les routes de France et d’Italie. Direction le village natal, là ou les oranges poussent naturellement dans les arbres, là où se trouvent les racines des deux frangins, là où les souvenirs du passé sont encore douloureux…

Après Le Désespoir du singe sur un scénario de Jean-Philippe Peyraud, Pourquoi j’ai tué Pierre avec Olivier Ka et Je mourrai pas gibier, adaptation du roman de Guillaume Guéraud, Alfred nous revient avec Come Prima, un récit de plus de 200 pages dont il signe à la fois le scénario et le dessin. Come Prima est une comédie sociale en forme de road movie qui nous entraîne sur les routes de la France et plus encore de l’Italie des années 50/60. Un hommage à ce pays d’où sont originaires les ancêtres de l’auteur et surtout un hommage au cinéma italien de l’époque, celui des Dino Risi (Une vie difficile), Mario Monicelli (Le Pigeon) et autres Pietro Germi (Divorce à l’italienne)…

« J’ai une fascination… », explique Alfred, « pour ce que le cinéma populaire italien des années 50/60 était capable de faire, avec la tragi-comédie. Cette manière de jouer sans cesse avec le grave et le léger, de faire avec beaucoup de générosité des films souvent « bricolés » et sans grands moyens. Quelque chose me touche profondément dans cette manière de faire les choses ».

Une très belle histoire de famille au parfum d’Italie !

Eric Guillaud

Come prima, d’Alfred. Editions Delcourt. 19,99 euros