04 Mar

Les éditions Paquet rachètent les éditions Emmanuel Proust

Capture d’écran 2014-03-04 à 14.16.37On le sait depuis plusieurs jours déjà mais cette fois les éditions Paquet l’annoncent officiellement dans un communiqué de presse en date du 4 mars,  le tribunal de commerce de Paris a choisi de confier la reprise des éditions Emmanuel Proust aux éditions Paquet.

Pour accueillir l’ensemble des titres du fonds Proust, les éditions Paquet ont choisi de créer une structure indépendante dont la direction éditoriale sera assurée par Emmanuel Proust lui-même.

Les éditions Paquet annoncent par la même occasion le lancement de deux autres sociétés, une maison d’édition pour la jeunesse et une autre dédiée à l’humour.

Eric Guillaud

 

03 Mar

La proie de David de Thuin, une BD de 10.000 cases et 1000 pages dans la collection 1000 Feuilles

la-proie-de-thuin_03Il est gros, gros et beau comme un vieux dictionnaire mais ce n’est pas un dictionnaire…

La Proie est une bande dessinée, oui, une énorme bande dessinée, un pavé de 1000 pages (précisément!) et de 10.000 cases selon l’éditeur (là, je n’ai pas compté). Et autant vous l’avouer, il est resté quelques semaines sur mon bureau sans que je n’ose m’aventurer à l’ouvrir, de peur de ne pouvoir trouver le temps nécessaire pour aller jusqu’à la dernière page. Et d’ailleurs, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, je ne l’ai toujours pas terminé. Je sais je sais ! Il faut dire que 6 à 7 heures de lecture sont nécessaires pour parvenir à bout de La Proie tant le récit de David de Thuin est dense. Dense mais pas âpre pour autant. Non, l’affaire est même plutôt légère et agréable à lire…

Mais de quoi ça cause exactement ? Bonne question. L’histoire commence sur la plage d’une île mystérieuse. Deux espèces de bestioles avec des antennes et un nez en trompette découvrent un naufragé inanimé. Ils l’emmènent chez eux, le soignent, découvrent qu’il s’appelle Topuf, qu’il vient de Neuropa, la Nouvelle Europe, et qu’il était avec son fils au moment du naufrage. A partir de là, Topuf et les deux bestioles, Tipôme et Bumble, s’engagent dans un long, très long, périple pour retrouver ce fils perdu…

Auteur précédemment de la série Elie et Compagnie avec Corbeyran, de Coup de foudre avec Raoul Cauvin, des Zorilles avec Corcal et de pas mal d’ouvrages auto-édités, le Belge David De Thuin affiche ici sa passion pour les petites bêtes à l’instar de son idole, un autre Belge, Raymond Macherot. Il affiche aussi un certain talent pour ne pas dire un talent certain de conteur. La Proie est un livre bourré d’humour, de poésie et de trouvailles scénaristiques qui mettent dans le 1000 ! Et même s’il me reste encore quelques pages à lire, je peux quand même affirmer que vous en aurez pour votre argent, 49€, oui quand même !

Eric Guillaud

La Proie, de David de Thuin. Editions Glénat. 49 €Proie1

27 Fév

3 questions à Régis Hautière, scénariste de La Guerre des Lulus chez Casterman

© Roller

© Roller

Présenté comme l’un des auteurs les plus prolifiques du moment et surtout considéré comme l’un des plus brillants scénaristes, Régis Hautière aborde la science fiction comme l’histoire, le polar comme l’aventure, avec la même intelligence d’esprit, la même limpidité dans l’écriture, la même humanité dans l’approche. A l’occasion de la sortie du tome 2 de La Guerre des Lulus, et en cette année de commémoration, Régis Hautière nous parle de la Grande guerre, de sa représentation dans la série et de sa place dans la mémoire collective…

La représentation de la guerre dans votre album est moins frontale, moins violente, que dans un album de Tardi par exemple, la jugez-vous pour autant édulcorée?

Régis Hautière. Non. Il est certain que la facette de la guerre que nous avons choisi de montrer (celle du quotidien d’un petit groupe d’enfants) est moins atroce que celle des combats de tranchées. Il est vrai aussi que nous nous sommes donné comme objectif de réaliser une bande dessinée tout public et pas uniquement réservée aux adultes. Néanmoins, notre récit n’est pas exempt de dureté et nous ne cherchons pas à rendre la guerre jolie ou sympathique. Nous avons seulement choisi de l’aborder sous un angle qui nous évite de montrer des images pouvant heurter certaines sensibilités.
Nous n’avons pas la prétention, dans la Guerre des Lulus, d’apporter un regard global sur la guerre de 1914. Notre récit est un simple point de vue sur la Grande Guerre et, comme tout point de vue, il est réducteur puisqu’il n’aborde le conflit que sous l’un de ses angles. A ce titre, le point de vue d’un poilu ou celui d’un officier d’artillerie est tout aussi réducteur. La Grande Guerre ne se résume pas aux tranchées du front ouest, sa réalité est multiple et beaucoup plus vaste. Les privations et humiliations subies par les civils vivant dans les territoires occupés par les Allemands, par exemple, constituent l’un des aspects de cette réalité.
La particularité du point de vue proposé dans la Guerre des Lulus est triple : celui qui l’exprime n’est pas un militaire, il n’est pas adulte au moment des faits et il évolue en zone occupée. La guerre telle qu’il l’a vécue et telle qu’il la dépeint est donc très différente du tableau qu’en brosserait un soldat envoyé au front. Mais cette vision n’est pas moins vraie ou moins pertinente que celle du soldat ; les deux se complètent.

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La Guerre des Lulus n’est pas C’était la guerre des tranchées mais ce n’est pas non plus le Club des cinq

En choisissant l’angle des enfants, n’y a t il pas un risque de donner une image romantique d’un fait, d’une époque, qui ne le sont absolument pas  ?

R.H. Je ne pense pas. Ne serait-ce que parce que les Lulus vivent des choses difficiles, ils connaissent la faim, le froid, la peur, la désillusion et une certaine forme de désespoir (même si leur naturel est plutôt optimiste). La Guerre des Lulus n’est pas C’était la guerre des tranchées mais ce n’est pas non plus le Club des cinq. Les Lulus vont vivre et voir des choses difficiles, des choses auxquelles ils n’auraient pas été confrontés en temps de paix.
A partir du tome 3, notamment, les Lulus quittent leur forêt et leur cabane. Ils vont découvrir, et le lecteur avec eux, que la vie des civils dans la zone occupée n’a rien d’une sinécure.

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L’un des éléments principaux de fascination, par rapport à la guerre de 1914, est sans doute qu’elle nous semble à la fois lointaine et contemporaine

Pourquoi selon vous la Grande guerre fascine autant les Français ?

R.H. Je crois que l’intérêt des Français pour cette guerre est relativement récent. Lors des années qui ont suivi cette guerre on a cherché à oublier : les civils voulait passer rapidement à autre chose, la guerre terminée on voulait profiter de la paix, et les soldats étaient incapables de parler des horreurs qu’ils avaient vécues. Et puis la seconde guerre mondiale est arrivée et elle a occupé les esprits. A mesure que cette période s’éloigne de nous, on s’y intéresse de nouveau, avec peut-être cette fois le recul nécessaire et le désir de comprendre comment cette monstrueuse absurdité a pu se produire.
L’un des éléments principaux de fascination, par rapport à la guerre de 1914, est sans doute qu’elle nous semble à la fois lointaine et contemporaine. C’est une guerre moderne, du point de vue technologique, mais aussi terriblement archaïque, si on regarde les stratégies mises en œuvre.
L’intérêt des Français pour cette guerre me semble cependant très inférieur à celui des anglo-saxons. L’Anzac Day, par exemple, célébré chaque année par les Australiens et les Néo-Zélandais,  n’a aucun équivalent français.

Merci Régis

Interview réalisée le 26 février 2014 par Eric Guillaud

Retrouvez la chronique de l’album ici-même

25 Fév

Après-guerre, suite et fin du récit de Warnauts et Raives au Lombard

apres-guerre-tome-2-blocusPrague, février 1949. Cela fait quatre ans maintenant que les Nazis ont capitulé.

Pour autant, il est difficile de célébrer la paix revenue. C’est la guerre froide et le monde se divise inexorablement et durablement en deux blocs, d’un côté l’Amérique et ses alliés, de l’autre l’Union soviétique. Dans ce contexte au passé douloureux et à l’avenir incertain, notre bourlingueur Thomas Deschamps est bien décidé à libérer sa compagne, son amour, l’Espagnole Assounta Lorca, enfermée dans un goulag. Il y parvient grâce à la complicité d’amis communistes parisiens. Assounta est de retour mais rien ne semble pouvoir redevenir comme avant…

Suite et fin de ce nouveau diptyque signé Warnauts et Raives. Après Les Temps nouveaux, récit qui débutait à la fin des années 30 avec l’explosion du Rexisme (mouvement d’extrême droite belge), Warnauts et Raives nous plongent ici dans le contexte de l’après-guerre et du début de la guerre froide avec notamment la division effective de l’Allemagne et la partition de Berlin. Comme toujours, Warnauts et Raives nous offrent un récit très documenté et magistralement mis en images à quatre mains. Pour les amoureux de l’histoire contemporaine !

Eric Guillaud

Après-guerre (tome 2), de Warnauts et Raives. Editions Le Lombard. 14,99 €

22 Fév

14-18 : Régis Hautière et Hardoc commémorent à leur façon le centenaire avec La guerre des Lulus

9782203063976Valencourt, 1915. Non loin de là se joue la guerre, la vraie, insupportable, la guerre des grands, des adultes, des soldats.

Et puis il y a la guerre des Lulus, 4 gamins qui ont disparu de leur orphelinat le jour de l’offensive allemande et de l’évacuation générale, 4 gamins qui vont se retrouver seuls dans les bois jouxtant un village passé ce jour-là en territoire ennemi. C’est dans leur cabane improvisée que Ludwig, Lucas, Luigi et Lucien vont se cacher, être bientôt rejoints par un, pardon une cinquième Lulu, une réfugiée de Belgique, Luce de son prénom, puis un peu plus tard par un soldat… allemand. Bon autant vous le dire tout de suite, Hans n’est pas un allemand ordinaire ou du moins un soldat ordinaire. Après avoir touché l’horreur du bout des doigts, Hans a décidé que cette guerre n’était pas faite pour lui et déserta…

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L’interview du scénariste à lire ici

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En cette année de commémoration du centenaire de la première guerre mondiale, les ouvrages de toutes sortes vont se bousculer sur les tables de nos librairies préférées, depuis les très sérieux livres d’historiens jusqu’aux livres de fiction, peut-être plus abordables pour le grand public, comme cette bande dessinée signée Régis Hautière pour le scénario et Hardoc pour le dessin. Il s’agit en fait du second volet d’une tétralogie qui devrait nous permettre d’accompagner les Lulus pendant toute cette putain de guerre, comme dirait un certain Tardi, et de vivre à travers leurs yeux d’enfants un des moments les plus sombres de l’humanité. Pas question d’édulcorer pour autant, la guerre est bien présente, la mort elle-même rôde autour de nos héros.

Le premier volet, La Maison des enfants trouvés, nous avait fortement marqué par sa qualité graphique et scénaristique, le second, Hans, ne fait que conforter cette impression. La guerre des Lulus est une très très belle histoire qui s’inscrit dans un contexte fort, cette Der des Ders qui fascine tant les Français.

Eric Guillaud

Hans, La Guerre des Lulus (tome 2), de Hautière et Hardoc. Editions Casterman. 13,50€

 

17 Fév

Putain de guerre!, la boucherie de 14-18 vue par Jacques Tardi aux éditions Casterman

9782203051300FSA tous ceux qui rêvent d’une bonne petite guerre pour remettre les jeunes dans le droit chemin et les vieux au travail, alors voici un livre fait quasiment pour eux mais aussi pour les autres, la réédition en intégrale de Putain de guerre! de Jacques Tardi et Jean-Pierre Verney aux éditions Casterman.

On connaît Jacques Tardi et son vif intérêt pour le sujet, son obsession serait-on même tenté d’écrire tant la guerre et ses horreurs hantent une partie significative de son oeuvre.

De La Fleur au fusil à Putain de guerre! en passant par Varlot soldat, La Der des Ders ou La Véritable histoire du soldat inconnu, Jacques Tardi n’a eu de cesse de crier son incompréhension, son indignation face à cette boucherie à ciel ouvert, ce suicide collectif, dessinant sans relâche les tranchées, les bombes, les barbelés, les gaz… et surtout les hommes, ces hommes français, allemands ou autres, terrés, apeurés, côtoyant chaque jour les rats et la boue, les excréments et les charognes, les boyaux et les morceaux de cervelles, les gueules cassées et les corps en décomposition. Des héros ? Non, Tardi les dessine comme des hommes plus souvent avec la trouille au ventre que l’envie d’en découdre. Dans ses albums, comme ici dans Putain de guerre!, Tardi va au plus près pour toucher l’horreur de sa pointe de crayon. Un véritable témoignage lu et approuvé par les historiens notamment par Jean-Pierre Verney, son ami, qui signe ici une trentaine de pages sur la Grande guerre accompagnées de moultes photographies.

Initialement paru en deux volets, Putain de guerre! est un putain de récit qui devrait vous faire aimer la paix pour l’éternité !

Eric Guillaud

Putain de guerre!, de Tardi et Verney. Editions Casterman. 25 eurospl20

Des embruns dans les bulles : une exposition à la Corderie Royale à Rochefort et une série diffusée sur France 3 dans le magazine Littoral

vlcsnap-2014-01-30-16h52m11s158Des embruns dans les bulles. Le nom à lui seul résonne comme une invitation au voyage. Et c’en est une ! Depuis le 15 février, la Corderie Royale, centre international de la mer à Rochefort vous propose de lever l’ancre et de partir pour des horizons lointains en compagnie de six grandes signatures du Neuvième art, six créateurs d’imaginaires, six amoureux du monde marin : Simon Andriveau (Le grand siècle), François Bourgeon (Les passagers du vent), Patrick Jusseaume (Tramp), Bruno le Floc’h (Trois Eclats blancs, Chroniques Outremers), Patrice Pellerin (L’Epervier) et Guillaume Sorel (Typhaon).

Des embruns dans les bulles, c’est aussi une série de portraits diffusée par France 3 dans le magazine de la mer Littoral depuis le 1er février. Patrice Pellerin a été le premier à nous plonger au cœur de son imaginaire marin, à nous expliquer les lieux qui l’ont inspiré, les techniques qu’il a utilisées, sa relation à la mer… Le deuxième épisode diffusé le 15 février était consacré à l’auteur décédé en 2012 Bruno Le Floc’h. Suivront les portraits d’Aude Picault (01/03), Patrick Jusseaume (08/03), François Bourgeon (29/03), Christophe Blain (05/04), Dieter et Guillaume Sorel (12/04) puis Simon Andriveau (19/04).

Des embruns dans les bulles, c’est enfin un concours. Jouez avec France 3 et gagnez un week-end, des billets d’entrée ou des bandes dessinées sur cette page.

Toutes les infos sur l’exposition ici sur la série de France 3

16 Fév

La vie trépidante d’un auteur de BD enfin révélée au grand jour dans Moi, BouzarD chez Fluide Glacial

moi_bd_bouzard_couvA quoi peut bien ressembler un auteur de BD en pleine remise en question ? Comment envoyer sans effort des milliers d’albums au pilon ? Que faire pour décrocher définitivement du sexe virtuel ou intenter un procès aux industriels du papier quand l’encre bavouille ? Quelle vie ont les cochons ? Les poules ayant une activité physique quotidienne pondent-elles plus que les autres?

Autant de questions essentielles à votre vie, à notre vie, qui trouvent enfin des réponses claires et précises dans ce magnifique album tout simplement intitulé Moi, BouzarD. Prétentieux dites-vous ? Malicieux surtout. L’auteur de Plageman, Mégabras, Le Bras qui bouge ou encore de The Autobiography of me too signe l’un des albums les plus désopilant de ce début d’année, faisant de sa personne le héros normal ou presque d’un vie normale ou presque au milieu d’une campagne normale… ou presque. On pense bien évidemment au Retour à la terre de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri. Il y a de ça même si Moi, BouzarD est, je pense, encore plus déjanté. L’épisode des cochons, Bouzard se mettant dans la peau d’un cochon pour découvrir ce qu’est leur vie, suffirait à vous en convaincre. Totalement indispensable !

Moi, GuillauD

Moi, BouzarD, de Bouzard. Editions Fluide Glacial. 14 euros

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15 Fév

Ordures, un voyage dans les bas-fonds de la société française signé Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna

album-cover-large-22131Même si tout commence devant le panneau « Romainville ville fleurie », l’histoire de Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna n’a absolument rien de bucolique.

Ordures, titre de cet album, porterait même plutôt bien son nom. D’abord parce que les protagonistes principaux travaillent dans un centre de tri d’ordures ménagères, ensuite parce que leur vie n’a rien d’un conte de fées et qu’ils pourraient eux-mêmes passer pour des ordures, au mieux des voyous ou des vauriens. Moudy et Alex trient les déchets le jour, squattent une usine désaffectée la nuit, Samir lui trafique des clopes de contrebande et divers produits illicites du côté de Barbès en espérant récupérer assez d’argent pour se payer des faux-papiers. Une vie de misère et de galère qui fait naître chez ces trois-là une profonde amitié, une indestructible solidarité. Jusqu’au jour où ils se retrouvent dans une manifestation de sans-papiers et commettent l’irréparable…

Pour sûr, Ordures n’est pas un album qui fait rire, pas même un album qui distrait, assurément un album qui dérange et interroge sur le monde, la misère, l’exclusion, l’immigration, la France terre d’asile…  L’histoire est noire, le dessin noir et un peu, percutant, incisif, et les personnages se révèlent au fil des pages attachants. Oui même les plus pauvres ont un cœur ! Une virée dans la vraie vie avec des vrais gens prévue en deux volumes !

 Eric Guillaud

Ordures, Entrée nord, de Piatzszek et Cinna. Editions Futuropolis. 16 euros

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10 Fév

Perico, un polar sans concession signé Hautière et Berthet chez Dargaud

Couv_203327C’est toujours un immense plaisir que de retrouver le génial et limpide coup de crayon de Berthet, plus encore lorsqu’il est accompagné d’un scénario intelligent.

Et c’est encore une fois le cas avec Perico, un polar écrit par Régis Hautière, l’un des scénaristes les plus en vue du moment. L’animateur des séries Aquablue, Abélard, La guerre Les Lulus ou encore Vents Contraires Eh oui quand même – manie le conte, l’humour, la science fiction ou le polar avec la même dextérité. La preuve avec Perico, un petit bijou qui inaugure de très belle façon une nouvelle collection dédiée au polar, tout simplement appelée Ligne Noire et dont chaque album sera mis en images par Berthet.

Et l’histoire dans tout ça ? Perico nous entraîne dans le Cuba des années 50, 1958 plus précisément, quelques mois avant la révolution castriste. Les Américains sont encore nombreux sur la place pour faire du commerce et des affaires plus ou moins légales, plutôt moins d’ailleurs. Mais la tension est palpable dans tout le pays et notamment à La Havane où un Américain, justement, se fait dessouder à la sortie d’un casino. Un meurtre de plus parmi tant d’autres ? Pas vraiment, sans que l’on sache exactement pourquoi, ce meurtre-là met en colère le dictateur Batista et le chef de la pègre locale Santo Trafficante. Le jeune Joacquin, modeste serveur, et Elena, une jeune et belle chanteuse se retrouvent mêlés bien involontairement à l’affaire. Pourchassés par les hommes de Batista, ils rejoignent les côtes américaines, direction Hollywood…

Eric Guillaud

Perico, de Hautière et Berthet. Editions Dargaud. 14,99 euros

L’info en +

La galerie Champaka à Bruxelles propose un exposition autour de l’album Perico du 14 février au 9 mars.PlancheS_41096