17 Fév

Putain de guerre!, la boucherie de 14-18 vue par Jacques Tardi aux éditions Casterman

9782203051300FSA tous ceux qui rêvent d’une bonne petite guerre pour remettre les jeunes dans le droit chemin et les vieux au travail, alors voici un livre fait quasiment pour eux mais aussi pour les autres, la réédition en intégrale de Putain de guerre! de Jacques Tardi et Jean-Pierre Verney aux éditions Casterman.

On connaît Jacques Tardi et son vif intérêt pour le sujet, son obsession serait-on même tenté d’écrire tant la guerre et ses horreurs hantent une partie significative de son oeuvre.

De La Fleur au fusil à Putain de guerre! en passant par Varlot soldat, La Der des Ders ou La Véritable histoire du soldat inconnu, Jacques Tardi n’a eu de cesse de crier son incompréhension, son indignation face à cette boucherie à ciel ouvert, ce suicide collectif, dessinant sans relâche les tranchées, les bombes, les barbelés, les gaz… et surtout les hommes, ces hommes français, allemands ou autres, terrés, apeurés, côtoyant chaque jour les rats et la boue, les excréments et les charognes, les boyaux et les morceaux de cervelles, les gueules cassées et les corps en décomposition. Des héros ? Non, Tardi les dessine comme des hommes plus souvent avec la trouille au ventre que l’envie d’en découdre. Dans ses albums, comme ici dans Putain de guerre!, Tardi va au plus près pour toucher l’horreur de sa pointe de crayon. Un véritable témoignage lu et approuvé par les historiens notamment par Jean-Pierre Verney, son ami, qui signe ici une trentaine de pages sur la Grande guerre accompagnées de moultes photographies.

Initialement paru en deux volets, Putain de guerre! est un putain de récit qui devrait vous faire aimer la paix pour l’éternité !

Eric Guillaud

Putain de guerre!, de Tardi et Verney. Editions Casterman. 25 eurospl20

Des embruns dans les bulles : une exposition à la Corderie Royale à Rochefort et une série diffusée sur France 3 dans le magazine Littoral

vlcsnap-2014-01-30-16h52m11s158Des embruns dans les bulles. Le nom à lui seul résonne comme une invitation au voyage. Et c’en est une ! Depuis le 15 février, la Corderie Royale, centre international de la mer à Rochefort vous propose de lever l’ancre et de partir pour des horizons lointains en compagnie de six grandes signatures du Neuvième art, six créateurs d’imaginaires, six amoureux du monde marin : Simon Andriveau (Le grand siècle), François Bourgeon (Les passagers du vent), Patrick Jusseaume (Tramp), Bruno le Floc’h (Trois Eclats blancs, Chroniques Outremers), Patrice Pellerin (L’Epervier) et Guillaume Sorel (Typhaon).

Des embruns dans les bulles, c’est aussi une série de portraits diffusée par France 3 dans le magazine de la mer Littoral depuis le 1er février. Patrice Pellerin a été le premier à nous plonger au cœur de son imaginaire marin, à nous expliquer les lieux qui l’ont inspiré, les techniques qu’il a utilisées, sa relation à la mer… Le deuxième épisode diffusé le 15 février était consacré à l’auteur décédé en 2012 Bruno Le Floc’h. Suivront les portraits d’Aude Picault (01/03), Patrick Jusseaume (08/03), François Bourgeon (29/03), Christophe Blain (05/04), Dieter et Guillaume Sorel (12/04) puis Simon Andriveau (19/04).

Des embruns dans les bulles, c’est enfin un concours. Jouez avec France 3 et gagnez un week-end, des billets d’entrée ou des bandes dessinées sur cette page.

Toutes les infos sur l’exposition ici sur la série de France 3

16 Fév

La vie trépidante d’un auteur de BD enfin révélée au grand jour dans Moi, BouzarD chez Fluide Glacial

moi_bd_bouzard_couvA quoi peut bien ressembler un auteur de BD en pleine remise en question ? Comment envoyer sans effort des milliers d’albums au pilon ? Que faire pour décrocher définitivement du sexe virtuel ou intenter un procès aux industriels du papier quand l’encre bavouille ? Quelle vie ont les cochons ? Les poules ayant une activité physique quotidienne pondent-elles plus que les autres?

Autant de questions essentielles à votre vie, à notre vie, qui trouvent enfin des réponses claires et précises dans ce magnifique album tout simplement intitulé Moi, BouzarD. Prétentieux dites-vous ? Malicieux surtout. L’auteur de Plageman, Mégabras, Le Bras qui bouge ou encore de The Autobiography of me too signe l’un des albums les plus désopilant de ce début d’année, faisant de sa personne le héros normal ou presque d’un vie normale ou presque au milieu d’une campagne normale… ou presque. On pense bien évidemment au Retour à la terre de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri. Il y a de ça même si Moi, BouzarD est, je pense, encore plus déjanté. L’épisode des cochons, Bouzard se mettant dans la peau d’un cochon pour découvrir ce qu’est leur vie, suffirait à vous en convaincre. Totalement indispensable !

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Moi, BouzarD, de Bouzard. Editions Fluide Glacial. 14 euros

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15 Fév

Ordures, un voyage dans les bas-fonds de la société française signé Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna

album-cover-large-22131Même si tout commence devant le panneau « Romainville ville fleurie », l’histoire de Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna n’a absolument rien de bucolique.

Ordures, titre de cet album, porterait même plutôt bien son nom. D’abord parce que les protagonistes principaux travaillent dans un centre de tri d’ordures ménagères, ensuite parce que leur vie n’a rien d’un conte de fées et qu’ils pourraient eux-mêmes passer pour des ordures, au mieux des voyous ou des vauriens. Moudy et Alex trient les déchets le jour, squattent une usine désaffectée la nuit, Samir lui trafique des clopes de contrebande et divers produits illicites du côté de Barbès en espérant récupérer assez d’argent pour se payer des faux-papiers. Une vie de misère et de galère qui fait naître chez ces trois-là une profonde amitié, une indestructible solidarité. Jusqu’au jour où ils se retrouvent dans une manifestation de sans-papiers et commettent l’irréparable…

Pour sûr, Ordures n’est pas un album qui fait rire, pas même un album qui distrait, assurément un album qui dérange et interroge sur le monde, la misère, l’exclusion, l’immigration, la France terre d’asile…  L’histoire est noire, le dessin noir et un peu, percutant, incisif, et les personnages se révèlent au fil des pages attachants. Oui même les plus pauvres ont un cœur ! Une virée dans la vraie vie avec des vrais gens prévue en deux volumes !

 Eric Guillaud

Ordures, Entrée nord, de Piatzszek et Cinna. Editions Futuropolis. 16 euros

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10 Fév

Perico, un polar sans concession signé Hautière et Berthet chez Dargaud

Couv_203327C’est toujours un immense plaisir que de retrouver le génial et limpide coup de crayon de Berthet, plus encore lorsqu’il est accompagné d’un scénario intelligent.

Et c’est encore une fois le cas avec Perico, un polar écrit par Régis Hautière, l’un des scénaristes les plus en vue du moment. L’animateur des séries Aquablue, Abélard, La guerre Les Lulus ou encore Vents Contraires Eh oui quand même – manie le conte, l’humour, la science fiction ou le polar avec la même dextérité. La preuve avec Perico, un petit bijou qui inaugure de très belle façon une nouvelle collection dédiée au polar, tout simplement appelée Ligne Noire et dont chaque album sera mis en images par Berthet.

Et l’histoire dans tout ça ? Perico nous entraîne dans le Cuba des années 50, 1958 plus précisément, quelques mois avant la révolution castriste. Les Américains sont encore nombreux sur la place pour faire du commerce et des affaires plus ou moins légales, plutôt moins d’ailleurs. Mais la tension est palpable dans tout le pays et notamment à La Havane où un Américain, justement, se fait dessouder à la sortie d’un casino. Un meurtre de plus parmi tant d’autres ? Pas vraiment, sans que l’on sache exactement pourquoi, ce meurtre-là met en colère le dictateur Batista et le chef de la pègre locale Santo Trafficante. Le jeune Joacquin, modeste serveur, et Elena, une jeune et belle chanteuse se retrouvent mêlés bien involontairement à l’affaire. Pourchassés par les hommes de Batista, ils rejoignent les côtes américaines, direction Hollywood…

Eric Guillaud

Perico, de Hautière et Berthet. Editions Dargaud. 14,99 euros

L’info en +

La galerie Champaka à Bruxelles propose un exposition autour de l’album Perico du 14 février au 9 mars.PlancheS_41096

04 Fév

Pas besoin d’être un écureuil pour aimer Un petit goût de noisette de Vanyda aux éditions Dargaud

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Non, pas besoin d’être un écureuil pour aimer ce nouvel album de Vanyda d’autant qu’on y parle beaucoup plus des humains que des animaux.

Des humains et peut-être plus précisément des sentiments humains. Vous savez, l’amitié, l’amour, la passion et ce genre de chose. Oui oui ça existe encore et entre deux mauvaises nouvelles aux infos, le livre de Vanyda fait bougrement du bien. Une petite douceur rafraichissante dans un monde de grosses brutes enragés. Une petite douceur qui prend  la forme d’un recueil de récits courts, une quinzaine, autant de tranches de vies, de rencontres, de déclarations, de séparations, racontées avec beaucoup de finesse, de sensibilité, de poésie. Corentin, Manon, Barnabé, Benoît, Margaux, Abderrasak, Marlène… sont les héros de cet album, tous des jeunes adultes qui croquent la vie à pleines dents et y trouvent un petit goût de noisette. Et comme si le scénario intelligent ne suffisait pas à nous convaincre, l’album de Vanyda est un régal de graphisme épuré très influencé par le manga. C’est beau, c’est frais, c’est bien écrit, que demander de plus ? Un vrai coup de foudre!

Eric Guillaud

Un petit goût de noisette, de Vanyda. Editions Dargaud. 17,95 euros

03 Fév

Les Cobayes de Benacquista et Barral : quand des essais pharmaceutiques tournent mal !

Couv_cobayesIl a déjà un nom : le tripazepan vivanol. Mais il est connu pour l’instant sous le nom de code de M2 C2 T. Un anxiolytique nouvelle génération qui devrait selon ses concepteurs être plus performant et comporter moins d’effets secondaires, aucune altération de la conscience, pas de somnolence, pas d’accoutumance ni de dépendance.

Mais pour s’en assurer, il faut le tester. Et pour le tester, le laboratoire pharmaceutique Scott-Dumaz a besoin de trois cobayes, pardon trois volontaires, qui devront se plier à un protocole strict de 21 jours avec un chèque de 3500 euros à la clé. Pour Romain Sanders, Daniel Martinez et Moïra Parchiby, c’est l’occasion de se refaire une santé financière. Pour le reste…

Une chose est sûre, cette histoire n’est pas faite pour redorer le blason de l’industrie pharmaceutique même si ce n’est qu’une fiction brillamment orchestrée par Tonino Benacquista au scénario et Nicolas Barral au dessin, le fameux tandem à qui on doit déjà Dieu n’a pas réponse à tout. Un scénario original, une mise en images intelligente, quelques questions à droite et à gauche sur notre société… emballé c’est pesé Les Cobayes vous offrira un agréable moment de lecture.

Eric Guillaud

Les Cobayes, de Benacquista et Baral. Editions Dargaud. 17,95 euros

02 Fév

Angoulême : le palmarès du Festival international de la Bande Dessinée 2014

album-cover-large-21214Le 41e Festival International de la Bande Dessinée s’est achèvé ce dimanche avec la cérémonie officielle de remise des prix. Et les heureux élus sont :

– Prix du meilleur album à Come Prima, d’Alfred (Delcourt)

– Prix du public Cultura à Mauvais genre, de Chloé Cruchaudet (Delcourt)

– Prix jeunesse pour Les Carnets de Cerise, de Joris Chamblain et Aurélie Neyret (Soleil)

– Fauve polar SNCF pour Ma révérence, de Lupano et Rodguen (Delcourt)

– Prix du patrimoine pour Cowboy Henk, de Kamaqurka et Herr Seele (FRMK)

– Prix spécial du jury à La Propriété, de Rutu Modan (Actes sud BD)

– Prix révélation pour Le Livre De Léviathan, de Peter Blegvad (L’Apocalypse) et Mon Ami Dahmer, de Derf Backderf (Ça et Là).

– Prix de la série à Fuzz & Pluck, de Ted Stearn (Cornélius)

– Prix de la bande dessinée alternative à Un Fanzine carré (revue éditée par Hécatombe – Genève)

Et le Grand prix de la ville d’Angoulême a été décerné à Bill Watterson pour son oeuvre Calvin et Hobbes

Les autres prix——————————————

– Prix Jeunes Talents, parrainés par la Caisse d’Epargne: 1er lauréat, Gabrielle Roque pour Léa, 2e lauréat, Juliette Mancini pour De la chevalerie, 3e lauréat, Mattéo Germain pour Catastrophe

 – Prix Jeunes talents Poitou-Charentes, parrainé par la Région, Mathieu Roda pour Isis, Seth et Osiris

 – Prix d’Angoulême de la BD Scolaire, Noé Garcia pour Il était une fois, Bob…

– Prix Humour du Concours de la BD Scolaire, parrainé par Fluide Glacial, Martin Robic pour Western cafouillis

– Prix Graphisme du Concours de la BD Scolaire, Louis Pelosse, pour L’inconnu du métro

– Prix Scénario du Concours de la BD Scolaire, Emilie Daret pour Un héros pas comme les autres

– Prix Coup de Coeur du Concours de la BD Scolaire, Tristan Cottreau

– Prix des écoles d’Angoulême, avec la mairie et l’Inspection

académique de Charente, Hôtel Etrange Tome 4 de Katherine et Florian Ferrier (Sarbacane)

– Prix BD des collèges Poitou-Charentes, avec le rectorat de Poitiers, Dent d’ours Tome 1 de Max, Yann et Henriet (Dupuis)

– Prix des lycées Poitou-Charentes, avec le rectorat de Poitiers, Elfes Tome 3 de Olivier Peru et Stéphane Bileau (Soleil)

– Prix révélation blog, parrainé par la Caisse d’Epargne, Vraoum et Mauvais Esprit à Tarmasz pour son blog www.tarmasz.com.

 

Bill Watterson, créateur des aventures de Calvin et Hobbes Grand prix de la ville d’Angoulême

CalvinEtHobbes5_12112004L’Américain Bill Watterson, l’Anglais Alan Moore et le Japonais Katsuhiro Otomo étaient les trois derniers en lice pour le Grand prix de la ville d’Angoulême. C’est finalement Bill Watterson qui a été à l’instant couronné lors de la cérémonie de clôture du 41e Festival International de la Bande Dessinée.

Créée en 1985 et animée par Bill Watterson jusqu’en 1995, les aventures de Calvin et Hobbes ont été diffusées dans près de 2400 journaux, traduites dans 40 langues différentes et vendues à près de 30 millions d’exemplaires dans le monde…

Dans quelques minutes le palmarès complet…

 Eric Guillaud

Angoulême 2014 : le lauréat du Grand Prix sera… étranger

Calvin et Hobbes - Bill Watterson

Calvin et Hobbes – Bill Watterson

A quelques heures de la cérémonie de clôture du 41e festival international de la Bande Dessinée et de la remise des prix, une chose est d’ores et déjà sûre, le lauréat du Grand Prix 2014 sera étranger.

L’Américain Bill Watterson (Calvin et Hobbes), l’Anglais Alan Moore (From Hell) et le Japonais Katsuhiro Otomo (Akira) sont en effet les trois derniers en lice.

Le site du festival revient sur le parcours de ces trois géants du Neuvième art

Eric Guillaud