Je vais vous parler d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent connaître, un temps où les héros de BD se retrouvaient invariablement confrontés à des méchants capables des pires atrocités. C’était l’époque de la guerre froide, la peur d’une troisième guerre nucléaire, une vision manichéenne divisait le monde en deux, les bons d’un côté, les méchants de l’autre.
Bien entendu, ces méchants n’étaient pas des personnages principaux, plutôt des faire-valoirs permettant à nos héros de toujours, forcément du côté des gentils, de briller en société et dans nos yeux. D’ailleurs, sans eux, sans ces méchants, nos gentils Tintin, Spirou et autre Superman auraient-ils pu exister tout simplement ?
Et parmi tous ces méchants, certains l’étaient plus que d’autres. Choc par exemple. Apparu dans les aventures de Tif et Tondu au milieu des années 50 sous le pinceau du génialissime Will et la plume aiguisée de Maurice Rosy, alors scénariste de la série, M. Choc devint l’ennemi juré du duo de justiciers, un être machiavélique reconnaissable à sa queue-de-pie et son visage dissimulé sous un heaume. Pendant des années, des dizaines d’années même, il fut LE méchant idéal de la BD.
Mais qui était-il vraiment ? C’est ce que nous proposent aujourd’hui de découvrir Stéphane Colman et Eric Maltaite, le propre fils de Will, dans ce récit prévu en deux volumes. Un album indispensable pour tous les amoureux de la série et les autres !
Eric Guillaud
Choc, Les Fantômes de Knightgrave, de Maltaite et Colman. Editions Dupuis. 16,50 €