C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode repos et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…
« Sans amour, nous ne serons que des étrangers au paradis » . Ne me demandez pas qui a écrit ça, je n’en sais rien, mais cette citation qui revient à plusieurs reprises dans le récit de Terry Moore résume bien l’affaire, Strangers in paradise, Étrangers au paradis en bon français, est d’ailleurs le titre de cette série déjà publiée au format comics en France dans les années 2000 et aux States quelques années plus tôt.
Et on s’en fiche à vrai dire de savoir qui – ou simplement si quelqu’un – a prononcé cette phrase, elle est belle et suffisamment explicite pour que chacun comprenne ce qu’est Strangers in paradise, une histoire de vies ordinaires confrontées au quotidien, pas l’enfer mais presque, une comédie de situation ou – histoire de faire plus branché – un soap opéra à la Plus belle la vie. C’est un exemple bien sûr !
Comédie de situation ou soap opéra, l’important est à l’intérieur et de ce côté-là, c’est que du bon. « J’ai commencé à écrire Strangers in paradise parce que je ne trouvais rien de comparable en librairies… », explique l’auteur, « je mourais d’envie de lire une histoire d’amour, d’amitié, de bravoure… ».
Amour, gloire et beauté, non pardon, amour, amitié et bravoure sont effectivement au coeur de Strangers in paradise. Côté casting, l’histoire tourne autour de trois personnages qu’on apprend à connaître et aimer au fil des pages, trois personnages super-attachants, deux filles, Francine et Katchoo, un garçon, David. Pour faire vite, vraiment très vite, David aime Katchoo, Kaztchoo aime Francine, Francine aime les garçons, les garçons n’aiment pas vraiment Francine pour ce qu’elle est.
« J’ai donc abordé ce récit en passant du temps avec ces personnages, jusqu’à ce qu’ils deviennent des êtres que j’ai appris à aimer, avec toutes les émotions et tous les sentiments contradictoires que cela induit, et parfois même avec des comportements imprévisibles et exaspérants. Et de l’espoir, Tout cela parle d’espoir, parce que sans espoir, tout le reste est une tragédie inévitable »
Alors que sort cette intégrale en France, l’auteur aurait annoncé selon les éditions Delcourt son intention de reprendre la série. En attendant, jetez-vous sur ce premier des trois volumes prévus, 600 pages de bonheur scénaristique et graphique pour un prix, il est vrai, assez costaud. Annoncé dans un premier temps à 45€, l’album est finalement arrivé sur les étagères de nos chers libraires à 39,95€. Par les temps qui courent, ça pique un peu !
Eric Guillaud
Strangers in paradise (Intégrale 1), de Terry Moore. Éditions Delcourt. 39,95€