19 Fév

Friday : une enquête aux frontières du réel signée Ed Brubaker, Marcos Martín et Muntsa Vicente

Si le duo que forment Ed Brubaker et Sean Phillips a fortement impressionné le monde du comics avec plusieurs titres marquants, en voici un autre qu’il est tout aussi urgent de découvrir. Au scénario, toujours Ed Brubaker, au dessin, Marcos Martin, à l’arrivée, un polar à l’atmosphère aussi étrange que raffinée…

Friday Fitzhugh est de retour à Kings Hill, le village où elle a passé une bonne partie de son enfance avant de le quitter pour l’université. Elle doit y retrouver sa mère pour les fêtes de Noël mais aussi et surtout son meilleur ami d’enfance, Lancelot Jones. Son meilleur ami et peut-être un peu plus que ça ! Dans le train, Friday a passé son temps à imaginer ce qu’elle allait lui dire. Marre de ces échanges téléphoniques pour parler de tout, de rien. Il allait bien falloir attraper le taureau par les cornes et se dire des choses.

Et c’est justement sur lui qu’elle tombe en arrivant à Kings Hill, encore fourré avec le shérif qu’il aide régulièrement à résoudre les affaires occultes du coin. Et de se retrouver embarquée avec eux aux trousses d’un voleur.

L’affaire sera vite réglée, pour le reste, pour dénouer le nœud émotionnel qui bloque leur relation, il faudra encore attendre un peu…

Inspiré par la fiction pour jeunes adultes des années 60/70, Ed Brubaker développe ici un récit policier aux belles atmosphères et au mystère bien épais dans un décor qui pourrait être celui de la Nouvelle-Angleterre. Un polar mâtiné d’une bonne dose de fantastique déjà couronné de l’autre côté de l’Atlantique par le Prix Eisner 2021 de la meilleure série numérique.

Eric Guillaud

Friday, de Ed Brubaker, Marcos Martín et Muntsa Vicente. Glénat. 19€

© Glénat / Brubaker, Martin & Vicente

16 Fév

Les Cahiers ukrainiens, le récit poignant d’une invasion signé Igort

Il y a un an, les forces militaires russes envahissaient l’Ukraine avec l’espoir de s’emparer de Kiev et de faire tomber le gouvernement de Volodymyr Zelensky très rapidement. Le scénario de guerre éclair écrit par le Kremlin s’est révélé illusoire. Pire encore, la guerre semble aujourd’hui s’installer dans la durée et a déjà fait des dizaines de milliers de morts de part et d’autre en marquant durablement chacun de nous… À partir de témoignages de gens ordinaires, Igort nous raconte les 100 premiers jours de cette guerre…

Igor est le véritable prénom de l’auteur de ce livre. Igor sans t, un prénom russe mais un nom, Tuveri, qui ne l’est pas. Igor n’est pas russe. Il est italien. Mais ses parents étaient profondément amoureux de la littérature et de la musique russes. Ceci explique cela et l’auteur l’expose dès le début de l’album, histoire de lever toute ambiguïté.

Igort avec un t, l’auteur, n’en est pas à ses premiers cahiers puisqu’il avait déjà exploré ce type de journal de bord avec Les Cahiers russes : La guerre oubliée du Caucase en 2012, Les Cahiers japonais : Un voyage dans l’empire des signes en 2015 et déjà, il y a une douzaine d’années, Les Cahier ukrainiens : Mémoires du temps de l’URSS, qu’il présenta à l’époque comme le compte rendu d’un voyage qui avait duré presque deux ans et pendant lequel il épousa sa dulcinée, une Ukrainienne.

© Futuropolis / Igort

Autant dire qu’Igort connaît son sujet, que les noms de Kiev, Odessa, Sebastopol, Yalta… lui étaient familiers bien avant la guerre, qu’il y a tissé un réseau familial et amical, et que bien entendu, dès l’invasion russe, son téléphone n’a cessé de sonner.

C’est ainsi que débute l’album, par des appels depuis une Ukraine désormais en guerre. Sveta, Maskim, Yulia… Des gens comme vous et moi, « des gens qui vivaient une existence normale ». Jusqu’à ce jour !

« Le téléphone sonne et les nouvelles s’accumulent, en désordre. Les questions fusent. De la part de ceux qui te demandent des informations qui là-bas n’arrivent sans doute pas. Alors toi, qui est loin et qui écoutes tous les reportages, lis tous les journaux, regardes toutes les émissions spéciales à la télé, tu t’informes, tu sentes de rassurer. Et tu mens. Tu t’entends donner des versions édulcorées de nouvelles qui ne sont pas bonnes ».

© Futuropolis / Igort

Igort prend sa plume et ses pinceaux et se lance spontanément dans la réalisation de ces nouveaux Cahiers. Et de remonter le temps pour tenter de trouver une explication à l’indicible. 1994, la première guerre de Tchétchénie, 2008, l’invasion de la Géorgie. 2014, l’annexion de la Crimée, la guerre du Dombass…

Des dates, des faits, mais aussi des hommes, Igort nous raconte ici la vie ou plus exactement la survie des civils, jour après jour, les pénuries, le froid, la faim, les alertes aériennes, le bruit des bombes, la peur, le désespoir, les larmes, les morts, les fosses communes,

Témoignage après témoignage, Igor bâtit un récit poignant qui n’oublie pas que pour faire une guerre, il faut être deux, n’oubliant pas de parler des mouvements déviants ukrainiens d’inspiration nazis, des atrocités commises sur les pro-russes, du massacre d’Odessa…

Comme l’écrit Igort dans les premières et dernières pages de l’album, « Une guerre n’est jamais qu’une saloperie de guerre. Il n’y a pas d’épopée, pas de gloire, que de la misère ». Tout est dit…

Eric Guillaud

Les cahiers ukrainiens, Journal d’une invasion, d’Igort. Futuropolis. 22€

13 Fév

Chroniques de vacances. Perpendiculaire au soleil de Valentine Cuny-Le-Callet : une amitié épistolaire à l’ombre du couloir de la mort

Vacances. Du temps pour lire et rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente comme celui-ci sorti en août 2022, un énorme bouquin de plus de 400 pages dont on dit le plus grand bien ici et là. C’est le moment…

Il faut prendre le temps, le temps de le lire, le temps de le regarder, le temps de le savourer, l’ouvrage est costaud et le thème à première vue pas facile. Perpendiculaire au soleil est construit sur la correspondance entretenue pendant plusieurs mois entre l’autrice, Valentine Cuny-le-Callet, et un condamné à mort américain, Renaldo McGirth, incarcéré dans une prison de Floride.

C’est par l’intermédiaire de l’ACAT, une ONG de lutte contre la torture et la peine de mort, que Valentine entre en contact avec Renaldo. S’en suivent des mois d’échange de lettres manuscrites et au bout d’un moment l’envie pour Valentine de laisser une trace de cette correspondance et de cette amitié naissante dans un livre. C’est chose faite en 2020. Le livre s’appelle Le Monde dans 5m2, il parait chez Stock.

Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Aussitôt le livre paru, Valentine a en tête d’en faire une bande dessinée, de mettre des images sur les mots, des visages et des corps sur cette relation. Et le résultat est là, Perpendiculaire au soleil, 400 pages en noir et blanc réalisées au crayon gras et à la gravure de bois, avec ici et là quelques illustrations au stylo bille et à la gouache – les seules touches de couleur du livre – réalisées par Renaldo lui-même.

La teneur de cette correspondance ? La vie, le sens de la vie, le sens de l’espoir. Depuis sa cellule, Renaldo raconte son quotidien, le système carcéral, la vie qu’il aurait aimé avoir, la vie qu’il a finalement dans le couloir de la mort.

Et de nous amener à réfléchir sur le milieu carcéral, la peine de mort. Nous avons la chance en France de ne plus l’appliquer depuis de nombreuses années mais ce n’est pas le cas partout et surtout rien n’est jamais définitif. Pour ça, Perpendiculaire au soleil fait partie de ces livres essentiels qui n’imposent aucune pensée mais titillent notre humanité.

Comme l’explique l’autrice en ouverture du récit, le nom de Renaldo ne figure pas sur la couverture, aucune personne condamnée ne pourrait tirer profit de son crime. Mais il est fortement présent à commencer par la couverture et ce portrait envahi de végétaux, une façon peut-être d’apporter un contraste fort avec l’univers glacial de la prison. Un magnifique récit, d’une puissance rare, qui a reçu le Prix BD Fnac France Inter !

Eric Guillaud

Perpendiculaire au soleil, de Valentine Cuny-Le-Callet. Delcourt. 34,95€

© Delcourt / Cuny-le-Callet

05 Fév

Aro Satoe de Frank Le Gall: Théodore Poussin pour la vie !

Avec sa bouille et ses lunettes rondes, ses trois poils sur le caillou en guise de chevelure, Théodore Poussin est devenu l’archétype du héros malgré lui. Embarqué sur un bateau à Dunkerque il y a maintenant une paire d’années, 39 pour être tout à fait précis, il nous revient dans une quatorzième aventure insulaire pleine de révélations…

Les héros ne meurent jamais ! Les anti-héros non plus, à en croire la longévité de celui-ci. Trente-cinq ans d’aventures pour 14 albums seulement diront les mauvaises langues, oui mais 14 albums qui en valent 100 ou même 1000 car Théodore Poussin est un personnage unique et ses aventures se méritent.

Certes, il nous aura fallu attendre plus de dix ans entre le 12e et 13e volet, c’est beaucoup, mais à peine cinq entre le 13e et 14e, juste un moment nécessaire pour nous lecteurs de rêver la suite, une suite, un chemin forcément différent de ce qu’il allait finalement être sous le crayon et la plume du génial Frank Le Gall.

Et ce chemin là nous emmène à l’autre bout du monde, du côté de la mer de Chine où on retrouve Théodore Poussin, bien vivant, tel qu’il avait promis de l’être dans la dernière case du Dernier voyage de l’Amok paru en 2018. Bien vivant et en charmante compagnie. 

© Dupuis / Le Gall

Après avoir repris son île et sa cocoteraie au capitaine Crabb et à sa horde de pirates, Théodore Poussin se la joue « repos du guerrier » dans les bras de la ravissante Aro Satoe, ex-mannequin devenue par le plus grand des mystères trafiquante d’armes. Le calme avant la tempête car notre employé de bureau devenu aventurier est à la fois recherché par les autorités de Singapour et l’armée britannique pour actes de piraterie…

On présente souvent Théodore Poussin comme un fameux mélange de Tintin et de Corto Maltese. Il y a de ça, c’est certain, l’aventure, le monde marin, les pirates, tout ça, tout ça… mais avec le temps, avec l’âge, notre anti-héros national, ou non-héros comme le définissait l’auteur lui-même lors d’une interview à retrouver ici, a pris de la rondeur dans le trait et du caractère dans le fond, devenant un personnage à part entière, reconnaissable entre tous dans la profusion de héros que nous offre aujourd’hui le neuvième art avec des aventures au long cours iodées, romanesques, romantiques et poétiques.

Un bonheur ! Un bonheur qui fêtera en 2024 ses quarante ans avec, dit-on dans les milieux autorisés, un beau livre concocté par les éditions Dupuis. Certains l’imaginaient mort et enterré mais non, Théodore Poussin est plus que jamais en vie, prêt pour nombreuses aventures…

Eric Guillaud

Aro Satoe, Théodore Poussin tome 14, de Frank Le Gall. Dupuis. 16,50€

© Dupuis / Le Gall

02 Fév

Rencontre avec Sole Otero, lauréate du Fauve d’Angoulême Prix du public France Télévisions pour son album Naphtaline

Elle est argentine, autrice de bande dessinée et de livres jeunesse et depuis peu lauréate du prestigieux Fauve d’Angoulême Prix du Public France Télévisions, rencontre avec la talentueuse Sole Otero qui ne boude pas son bonheur…

Sole Otero sur la scène du théâtre d’Angoulême le 28 janvier 2023 pour la remise de son Fauve Prix du Public France Télévisions • © Antoine Guibert pour FIBD / 9eArt+

Pour tout vous dire, l’affaire n’a pas demandé des heures et des heures de joutes verbales, le jury du Fauve d’Angoulême Prix du Public France Télévisions composé de neuf lecteurs passionnés de bande dessinée a souhaité saluer à l’unanimité le travail de l’Argentine Sole Otero pour son album Naphtaline paru aux éditions ça et là.

La suite ici

01 Fév

Le 50e : coup d’oeil sur l’histoire du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême

50 ans. Le Festival international de la Bande Dessinée en a vu passer des auteurs, des éditeurs, des grands prix, des livres, des petits bonheurs, des grands clashs, des passionnés, des hommes et femmes politiques, des promesses, des revendications… Philippe Tomblaine en offre un très beau panorama dans ce livre essentiel paru à l’occasion du dernier festival…

Les plus âgés d’entre vous, et j’en fais partie, se souviendront avec une certaine émotion et une pointe de nostalgie du Grand 20e publié en 1993 à l’occasion des 20 ans du festival. Sous une couverture faisant référence aux Alfred et Alph’Art, les ancêtres des Fauve, Hervé Cannet nous offrait pour la première fois un bel historique de l’événement.

Trente ans plus tard, c’est Philippe Tombelaine qui relève le défi. Ce passionné de la première heure, chroniqueur, auteur notamment de monographies consacrées à des auteurs de BD, nous invite dans les coulisses de ce qui est devenu le plus grand rendez-vous BD au monde.

Dans un format de roman graphique, Philippe Tombelaine passe en revue les 50 éditions du festival en s’appuyant sur de nombreuses illustrations, photographies, visuels d’affiches…On y découvre l’histoire avant l’histoire, les Semaines de la bande dessinée puis la Quinzaine de la bande dessinée et du livre de la jeunesse préfigurant le salon qui tiendra sa première édition en 1974 avec une affiche signée Hugo Pratt.

Et tout s’enchaine, les années défilent avec pour chacune d’elles, les invités de marque, les anecdotes, les livres et auteurs primés… Un live à boulotter du début à la fin, en attendant la 100e édition.

Eric Guillaud

Le 50e, de Philippe Tomblaine. PLG & Association FIBD. 20€

31 Jan

Du Beau avec du moche : quand l’art permet de surmonter l’horreur des attentats, un témoignage en BD de Kek

Quand la vie se fait tragédie, il y a dix mille façons de réagir. Pour certains, il devient impératif de faire du beau avec du moche, autrement dit de cacher les traumatismes sous une bonne couche d’art. C’est ce que nous raconte l’album de Kek paru dans la collection Shampooing des éditions Delcourt…

Et il faut regarder la couverture d’un peu plus près pour comprendre de quelle tragédie il peut bien s’agir. La couverture mais aussi la dernière de couverture. Ce dessin qui représente un commerce est réalisé sur une boîte d’antidépresseurs. Sur le store figure un nom que tout le monde connaît depuis un fameux 13 novembre : Le Carillon.

Du Beau avec du moche commence par du moche, du très très moche. Nous sommes le 13 novembre 2015. Kek dîne chez son amie Amélie Payan quand soudain leur repas est interrompu par des coups de feu. Le bar Le Carillon situé juste en face vient d’être la cible de terroristes. Un carnage. Amélie et Kek descendent porter secours aux blessés.

« Des gens, plein de gens, des gens avec des trous, des trous dans les corps, dans les bras, des trous partout »

Désemparés, Kek et Amélie essaient de faire ce qu’ils peuvent, pas grand-chose. Treize morts, une dizaine de blessés graves, 121 cartouches tirées. C’est le triste bilan qui sera établi un peu plus tard. Pour Kek et Amélie, victimes collatérales, le plus dur n’est peut-être pas derrière eux. Traumatisés par ce qu’ils ont vécu et vu, ils vont devoir affronter une autre tragédie, l’annonce de la mort au Bataclan de deux de leurs amies.

Noyés sous un flot d’émotions, repliés sur eux-mêmes, en dépression, Kek se réfugie dans l’écriture d’une BD qui ne verra finalement jamais le jour, Amélie, elle, s’enfile des antidépresseurs jusqu’au jour où lui vient une idée : donner ses boites d’antidépresseurs à des artistes pour en détourner l’usage, en faire des œuvres d’art. Faire du beau avec du moche, la sortie du traumatisme était peut-être là…

Cette histoire vraie est à l’origine de l’exposition Véréor qui s’est tenue à la bibliothèque Françoise Sagan à Paris du 28 avril au 28 mai 2022. Une devanture du Carillon comme celle figurant sur la couverture de l’album faisait partie de l’exposition.

Un album émouvant, un témoignage essentiel qui ne peut que résonner chez toutes les victimes directes ou collatérales des attentats du 13 novembre !

Eric Guillaud

Du Beau avec du moche, de Kek. Delcourt. 10,50€

© Delcourt / Kek

L’Arme à gauche de Pierre Maurel ou le passé recomposé d’un activiste italien des années de plomb

Pierre Maurel était cette année encore en compétition au festival international de la bande dessinée d’Angoulême avec le dernier album en date de la série Michel. Pas le temps de se la couler douce aux Bahamas, l’auteur revient en ce début d’année avec L’Arme à gauche, l’histoire d’un ex-activiste italien réfugié en France…

On ne peut pas dire qu’il soit apprécié dans le village. Il ferait même un petit peu peur avec son air renfrogné et sa moustache à la Staline. Certains le disent Corse ou « un truc comme ça », d’autres prétendent qu’il a fait de la prison ou encore qu’il s’agit d’un ancien barbouze venu se mettre au vert. De là à imaginer qu’il débarque un jour avec un fusil et tire dans le tas, il n’y a pas loin !

Pourtant, à bien le regarder, il a l’air plutôt tranquille le papy. Mario il s’appelle. Dans sa bicoque à l’écart du village, il fait son potager et braconne à l’occasion. Tranquille quoi ! Jusqu’au jour où il reçoit un message : « Harpo e morto » ! Pas besoin d’avoir fait BAC + 15 en langues étrangères pour comprendre. Mario fait son sac, prend la route à pied, direction… son passé.

Au fil de sa route, au fil des pages, Mario déroule ses jeunes années de militant dans les années 70, un militant aux actions plutôt musclées. Avec son groupe, il n’hésitait pas à enlever des commerçants plein aux as et à réclamer des rançons. Et puis un jour, il fallut se disperser et se cacher de la justice italienne. Mario choisit alors la France…

Sans vouloir spoiler l’histoire, puisque beaucoup de chose se dénouent vraiment sur les dernières pages, Pierre Maurel, comme à son habitude, met en images des destins ordinaires ou presque pour nous parler de notre monde et plus précisément ici de l’engagement politique et de ses limites. Avec ce titre à double sens, L’Arme à gauche, il nous permet de découvrir un nouveau personnage, aussi attachant et profondément humain que le bedonnant reporter Michel, de sa série éponyme, à qui il fait d’ailleurs un petit clin d’œil dans l’album.

Une très belle fiction qui nous rappelle que des milliers d’activistes italiens vivent toujours en France et sont régulièrement menacés par une demande d’extradition formulée par leur pays natal.

Eric Guillaud

L’Arme à gauche, de Pierre Maurel. Glénat. 17,50€

© Glénat / Pierre Maurel

29 Jan

Festival International de la BD d’Angoulême 2023: le palmarès complet

Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême referme ses portes sur un bilan très positif selon les organisateurs en présence d’un public venu en nombre. Quant au palmarès 2023, il est à l’image de cette cinquantième édition, résolument ouvert sur l’Asie, sur la jeunesse et les nouvelles voies du neuvième art…

Le pavillon du manga © Eric Guillaud

 

Grand Prix : Riad Sattouf

Fauve spécial de la 50e édition : Hajime Isayama

Fauve d’honneur : Ryōichi Ikegami

Fauve d’honneur : Junji Itō

Prix Philippe Druillet : La falaise – Manon Debaye (Sarbacane)

Prix Konishi : Sylvain Chollet pour la traduction de Dai Dark – Tome 1 Q Hayashida (Soleil)

Prix René Goscinny – Meilleur scénariste : Thierry Smolderen pour
Cauchemars ex Machina, Dessin de Jorge González (Dargaud)

Prix René Goscinny – jeune scénariste : Mieke Versyp pour
Peau – Dessin de Sabien Clément – Traduction de Françoise Antoine
(Çà et Là)

Fauve jeunesse : La longue marche des dindes de Leonie Bischoff – Kathleen Karr (Rue de Sèvres)

Fauve spécial du grand jury jeunesse : Toutes les princesses meurent après minuit de Quentin Zuttion (Le Lombard)

Fauve polar SNCF : Hound Dog  de Nicolas Pegon (Denoël Graphic)

Fauve de la bande dessinée alternative : Forn de Calç (Extinció Edicions)

Eco-Fauve Raja : Sous le soleil d’Ana Penyas – Traduction de Benoît Mitaine (Actes Sud L’An 2)

Fauve Prix Patrimoine : Fleurs de Pierre de Hisashi Sakaguchi – Traduction d’Ilan Nguyen (Revival)

Fauve Prix du public France Télévisions : Naphtaline de Sole Otero – Traduction d’Éloïse de la Maison (Çà et Là)

Fauve des lycéens : Khat de Ximo Abadía – Traduction d’Anne Calmels et David Schalvelzon (La Joie de lire)

Prix des collèges Académie de Poitiers : Simone de David Evrard et jean-David Morvan (Glénat)

Fauve révélation : Une rainette en automne (et plus encore…) de
Linnea Sterte – Traduction par Astrid Boitel (Les Éditions de la Cerise)

Fauve de la série : Les Liens du sang T.11 de Shuzo Oshimi – Traduction de Sébastien Ludmann (Ki-oon)

Fauve spécial du jury : Animan d’Anouk Ricard (Exemplaire)

Fauve d’or meilleur album : La couleur des choses
Martin Panchaud (Çà et Là)

Quelques prix périphériques 

Prix des libraires de bande dessinée CanalBD : Hoka Hey!  de Neyef (Label 619)

Prix Couilles au cul : l’autrice russe Victoria Lomasko

Prix Elvis d’or de la meilleure BD rock : Kiss the Sky de Mezzo et Dupont ( Glénat)

Prix bdgest de la plus belle couverture : Emem pour Renaissance tome 5 (Dargaud)

Prix Tournesol de la BD écolo francophone : Immonde! d’Elizabeth Holleville (Glénat)

Prix de la BD oecuménique : Le Printemps de Sakura de Marie Jaffredo (Glénat)

Eric Guillaud

RSS