22 Mai

Bloodshot : ça va saigner !

Chez Bliss, éditeur des séries comics Valiant en France, on aime les gros pavés. J’ai dit les GROS. Mais là, c’est le pompon : cette intégrale des premières aventures de Bloodshot parues initialement aux Etats-Unis entre 2012 et 2014, avoisine quand même les 900 pages ! Et attention, ici on ne fait pas de quartier…

Par contre, attachez vos ceintures, car même ceux qui ont croisé cet albinos à la peau blanche dans Book of Death, The Valiant ou dans Harbinger risquent d’être par moments un peu perdus, vu que les différents univers ne cessent d’entrer en collision et que la temporalité est régulièrement malmenée. En fait, cette intégrale sur les origines du – à priori – premier héros de l’écurie Valiant à avoir droit à une future adaptation cinématographique (Jared Leto et Vin Diesel seraient sur les rangs) a les défauts de ses qualités.

En se voulant exhaustif et en reprenant ainsi l’intégralité des 25 épisodes, le résultat est dense, très dense, limite trop même. Bloodshot est un peu comme une série à la 24h tellement pleine de rebondissements qu’un visionnage d’une traite devient rébarbatif. Surtout qu’ici, personne n’est celui qu’il semble être et les trahisons aussi nombreuses que les déchaînements de violence qui n’épargnent personne et surtout pas le personnage principal.

© Valiant/Bliss

Le point de départ est, a priori, plutôt simpliste : soldat super-entrainé, Ray est un habitué des missions quasi-impossibles qui, pourtant, commence à se poser des questions sur comment préserver sa famille et sortir de cette spirale de violence. Sauf qu’assez rapidement, on découvre que Ray n’existe pas, ou plus. Il est en fait Bloodshot, véritable machine à tuer crée une unité spéciale gouvernementale qui le manipule mentalement pour faire le sale boulot. Son corps est plein de nanites (des robots miniaturisés) capables de le régénérer de façon quasi-instantané, le rendant pratiquement invincible. Or lorsque le voile de sa réalité commence à se déchirer, il décide de s’émanciper mais rencontre sur son chemin des enfants mutants aux pouvoirs surnaturels (les Psiotiques), des agents du gouvernements lancés à ses trousses mais aussi d’autres personnages bien connus de l’univers Valiant comme Faith, Toyo Harada de la fondation Harbinger ou Archer et Armstrong. Et à partir de là, plus personne n’est à l’abri. Personne.

Sorte de croisement entre le Punisher et Terminator assez proche physiquement de Rai (autre héros de chez Valiant), Bloodshot est peut-être le personnage le plus désespéré de son éditeur, le plus violent aussi. Profitant de sa quasi-immortalité, les scénaristes qui se succèdent semblent prendre un malin plaisir à lui faire subir les pires traitements : œil crevé par télékinésie, membres découpés à la tronçonneuse, visage explosé par une balle tirée à bout portant et on en passe ! Pourtant, malgré son regard rouge vide, il y a quelque chose qui tient presque de la tragédie grecque chez lui, un côté désespéré qui lui donne une dimension supplémentaire et qui pousse à le suivre, même si on sait pertinemment que tout cela finira (forcément) mal.

Pas pour les petits enfants !

Olivier Badin

Bloodshot : Intégrale, Valiant/Bliss, 45 euros

© Valiant/Bliss

19 Mai

Irons : Luc Brahy et Tristan Roulot sur le pont pour un nouveau thriller

Jack Irons a un problème avec les ponts. C’est en empruntant l’un d’entre-eux en 1967 qu’il va perdre toute sa famille. Tremblement de terre, attentat ou défaut de conception, on n’en sait trop rien, mais quoiqu’il en soit la voiture familiale se retrouve au fond de la rivière. Il sera le seul à remonter à la surface…

Quand je vous dis que Jack Irons a un problème avec les ponts. Près de 50 ans après ce drame, on le retrouve au mauvais moment au mauvais endroit, en l’occurence sur le pont de la Confédération sur la côte est du Canada, un pont qui relie l’île du Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick en enjambant le détroit de Northumberland. Treize kilomètres de long, trente mètres au-dessus des glaces, et des locaux qui ne décolèrent pas depuis sa construction, notamment les pêcheurs qui ont vu la colonie de homards fuir vers des eaux plus tranquilles.

Alors forcément, quand le pont explose et s’écroule juste devant les roues du taxi que vient de prendre Jack Irons, il y a de quoi se poser des questions. Et il n’y a pas que lui qui s’en pose des questions. Comment un pont qui n’a que quelques années peut s’effondrer comme ça ? La réponse, c’est Jack Irons lui-même qui va la trouver. Est-ce en hommage à sa famille ou un drôle de hasard, l’homme est devenu un spécialiste des ponts, de leur construction et de leur destruction, un ingénieur-conseil !

Un trait réaliste élégant et dynamique, un scénario bien ficelé, un personnage principal au caractère trempé et au passé singulier, une bonne dose d’action, du suspense, une touche de sexe… et hop, voilà une nouvelle série qui devrait plaire au public le plus large, tout au moins aux fins amateurs de thriller.

Eric Guillaud 

Ingénieur-conseil, Irons (Tome 1), de Brahy et Roulot. Lombard. 12,45€

© Le Lombard / Brahy & Roulot

14 Mai

Trash de vie : une bonne tranche d’humour noir à la Jack Domon

Peut-on rire de tout ? Voilà bien une question que le monde se posera jusqu’à sa fin. Avec pour réponse provisoire : oui mais pas avec tout le monde. Quoique ! Jack Domon relève le défi mais prévient les lecteurs potentiels dès le titre. Sa bande dessinée est Trash, totalement Trash…

Si vous êtes vieux, jeunes, xénophobes, violents, pacifiques, dans la politique, les affaires ou les médias, militaires ou super-héros, filles ou garçons, éléphants ou lapins, surtout lapins… et que vous n’avez pas l’humour facile, alors ne lisez pas ce livre, ne l’ouvrez même pas, passez au large et oubliez-le. Ok, mais alors, me direz vous, à qui peut-il s’adresser ? Aux autres, à tous ceux et toutes celles qui rient de tout et même du pire en se disant que le pire appartient à la vie, et que d’en rire peut être finalement salvateur. 

En une page, un dessin ou quelques cases, Jack Damon nous conte à sa manière quelques tranches de vie qui finissent forcément mal à l’image du dessin de couverture.

Une chose est sûre, Jack Damon a de l’humour, au point de m’envoyer son album dédicacé avec ce petit mot : « Éric, non ! Ne fais pas ça, n’ouvre pas ce bouquin, il est l’ouvrage de Satan ». Satan ? Quand on fréquente depuis quelques années le haut lieu de l’enfer qu’est le Hellfest, on ne peut qu’être interpellé. Alors, je l’ai ouvert ce bouquin… et me suis au final bien marré. Et tant pis si je vais en enfer !

Eric Guillaud

Trash de vie, de Jack Domon. Michel Lafon. 16,95€

29 Avr

Valhardi, Jojo, Constant Souci… le patrimoine est de sortie

Pour apprécier et comprendre la bande dessinée d’aujourd’hui, rien de tel qu’un petit retour sur le passé, à la découverte du patrimoine. Jojo, Valhardi et Constant Souci en font assurément partie et ont chacun dans leur style contribué à la richesse du neuvième art…

Jojo est de retour avec sa bouille toute ronde, sa salopette rouge et sa casquette de poulbot bien vissée sur la tête. Ce personnage truculent imaginé par André Geerts, grand amateur de Franquin et Peyo, proche dans l’esprit d’un Fournier, d’un Hislaire ou d’un Frank Pe, a apporté au Journal de Spirou un vent de fraîcheur et de poésie bienvenue dans le milieu des années 80. Chacune de ses histoires met en scène avec une grande sensibilité le monde de l’enfance à travers ce petit garçon que l’on suit dans son environnement familial, il vit avec sa grand-mère, mais aussi scolaire et amical, avec notamment son copain et voisin Gros-Louis.

On n’en est pas encore aux enfants terribles de la bande dessinée, ceux qui feront les 400 coups dans quelques séries à succès, Le Petit Spirou et Titeuf pour ne citer qu’eux, mais les bases sont là. En cinq ans d’existence, Geerts a su « consolider les fondations de sa série », écrit Morgan Di Salvia en introduction, « et ce titre (Un été du tonnerre, ndlr) est sa première réussite totale ».

Après les années 1983-1991, ce deuxième tome de l’intégrale qui lui est consacrée s’intéresse aux années 1991-1998 autour de quatre récits, Un été du tonnerre, Le Serment d’amitié, Mamy se défend et Monsieur Je-sais-tout, enrichis de planches inédites pubiées dans le Journal de Spirou et d’un dossier d’une trentaine de pages pour tout savoir sur le personnage et son créateur. (Intégrale Jojo (tome 2), Geerts. Dupuis. 28€).

Lui aussi fait son retour, lui c’est Jijé, Joseph Gillain de son vrai nom. Dix ans après en avoir confié les rênes à Eddy Paape, Jijé reprend la destinée de Valhardi avec un épisode intitulé Valhardi contre le soleil noir.  Avec le temps et le contexte de guerre froide, notre personnage a quitté le monde des enquêteurs en assurances pour celui des détectives traquant les gangs internationaux. « Autour de lui… », écrit le journaliste Jérôme Dupuis en préface, « le monde n’est plus le même non plus : la société imprégnée de catholicisme, de la guerre, a laissé place aux trente glorieuses, avec son cortège d’avions de ligne, de voitures décapotables et de jolies filles ».

Jijé saura donner le bon coup de volant au bon moment à la belle Simca jaune de Valhardi pour le mettre sur la bonne direction, celle de la modernité. Soleil noir et Le Gang du diamant deviendront des classiques qui inspireront quantité d’auteurs, à commencer par, nous rappelle Jérôme Dupuis, l’immense Yves Chaland et derrière lui toute la jeune génération de Métal Hurlant. (Intégrale Valhardi (tome 4), Charlier, Jijé et Philip. Dupuis. 35€)

On termine avec l’un des premiers albums publiés par les éditions Glénat, un trésor d’éditeur en quelques sortes, une histoire méconnue du grand public signée du prolifique scénariste et dessinateur Greg (Achille Talon, Bernard Prince, Bruno Brazil, Comanche, Luc Orient…) sur une idée de Vicq (Taka Takata) et des décors de Dupa (Cubitus). Que du beau monde pour une série pour le moins éphémère puisqu’elle comptera uniquement cet épisode, Le Mystère de l’homme aux trèfles, prépublié dans le journal Tintin en 1967. Cette édition dans la collection Patrimoine BD des éditions Glénat nous permet de retrouver les planches en noir et blanc, idéal pour apprécier au plus près le génie graphique et narratif de Greg disparu en 1999. (Constant Souci Le Mystère de l’homme aux trèfles, Greg. Glénat. 15€)

Eric Guillaud

13 Avr

Un dessin de Philippe Druillet sur une série de guitares Fender à tirage ultra-limité

Si vous aimez le rock et la BD, c’est pour vous… Les amoureux de Jimi Hendrix s’en souviennent certainement, Philippe Druillet a réalisé en 1975 la pochette de la réédition posthume d’Electric Ladyland du fameux guitariste américain. Dessin qui a fait le tour du monde et revient aujourd’hui décorer une série à tirage ultra-limité de guitares, une Fender stratocaster et une Fender Telecaster, toutes deux tirées à 27 exemplaires seulement, en plus des 3 épreuves auteur et des 7 exemplaires hors commerce. La reproduction du dessin sur le corps de la guitare est accompagné de la signature de Philippe Druillet et d’un certificat d’authenticité. Tout ça pour le prix de… 4990 pour la Stratocaster, 3990 pour la Telecaster !

Plus d’infos ici

11 Avr

Science sans conscience : le monde scientifique croqué par le caricaturiste et illustrateur Klub

Science sans conscience n’est-elle que ruine de l’âme ? Pas de panique, rangez vos stylos, je ne vais pas vous demander de me rendre votre copie dans trois heures. De toute façon, la réponse n’est absolument pas dans ce livre de Klub, quoique… à bien regarder entre les traits et à bien lire entre les lignes, on y trouverait matière à disserter.

Peut-on se moquer de la science et de ses plus hauts représentants ? Peut-on brancarder les astronomes, médecins, chercheurs en chimie moléculaire et autres génies de la loi de gravitation ? Peut-on mettre en doute les bienfaits des grandes inventions de l’humanité ? Réponse : oui. Surtout quand on s’appelle Klub et qu’on a un talent comme le sien.

Après L’Art n’a qu’à bien se tenir chez Warum? qui s’attaquait à l’univers de l’art contemporain, Science sans conscience prend le parti de nous faire rire autour du monde scientifique en n’oubliant personne, même pas Galilée qui signe ici, oui oui, une préface désopilante. Elle se termine par ces quelques mots clairvoyants : « C’est quand même pas très sympa de se moquer de nous, alors qu’on va probablement sauver le monde de la destruction par un truc qu’on aura nous-même inventé ».

Un album drôle de bout en bout, dos de l’album compris, à lire avant la fin du monde.

Eric Guillaud

Science sans conscience, de Klub. Warum? 15€ 

© Warum? / Klub

10 Avr

L’auteur de bande dessinée Richard Peyzaret dit F’murrr est décédé

Le Génie des Alpages, c’est lui ! F’murrr a débuté cette série dans les pages du journal Pilote en 1973 et l’a poursuivie directement en album chez Dargaud à la disparition du magazine. Il y mettait en scène un berger, Athanase, une bergère, Naphtalène, un bélier, Romuald, et un troupeau de brebis intellos dont vous pourrez trouver tous les noms ici.

© Rita Scaglia / Dargaud

Bien sûr, F’murrr c’est aussi Jehanne d’Arc créé pour Métal Hurlant, Robin des Boîtes pour Fluide Glacial, Les Miroirs de Marguerite pour Le Trombone illustré aux éditions Dupuis, Le Pauvre chevalier chez Casterman, Le Petit Tarot aux éditions Futuropolis, Spirella mangeuse d’écureuils chez Khani…

Maniant l’humour absurde comme personne, F’murrr était un « immense humoriste, tendre et acide, farouche et généreux » comme le soulignent les éditions Dargaud dans l’hommage qu’elles rendent ce soir à l’auteur soulignant qu’il « était aimé et respecté au-delà du seul monde de la bande dessinée, notamment pour sa série Le Génie des Alpages, exemple unique en France d’un humour absurde et métaphysique ».

Ce soir les brebis sont tristes

Eric Guillaud

04 Avr

Akira : ne vous rongez plus les ongles, le tome 3 est arrivé en librairie !

L’éditeur nous avait pourtant assuré qu’il ne serait pas nécessaire d’attendre autant de temps pour le tome 3. Raté ! Il s’est passé dix mois entre le 2e et 3e volet, soit pratiquement autant qu’entre le 1er et le 2e. Mais que se passe-t-il ?

Presque un an entre chaque volume. À ce tarif-là, on risque de devoir patienter jusqu’en 2021 pour arriver à la conclusion de ce chef d’oeuvre de la science-fiction signé Katsuhiro Otomo. L’éditeur avait évoqué la fois précédent un problème technique, il parle cette fois de « nombreuses péripéties et échanges avec les éditeurs japonais » ainsi qu’un « problème chez l’imprimeur ».

Bref, armons-nous de patiente, visiblement cette réédition pilotée depuis le Japon par le patron himself, Otomo, n’a pas l’air d’être facile à gérer. Armons-nous de patiente et ne boudons pas notre bonheur. Même si la plupart d’entre nous connaissons l’histoire, c’est toujours un plaisir de se replonger dans les pages de ce manga absolument mythique.

Pas de changement de maquette sur ce troisième volume qui ressemble en tout point au deuxième. Et toujours une identique volonté de retour aux sources. Exit la couleur, nouvelle traduction, onomatopées sous-titrées, jaquette originale et sens de lecture initial respecté pour une édition que l’on dit définitive,

Bref, vous pouvez éteindre vos consoles vidéo et courir à la librairie la plus proche. La suite ? Très rapidement…

Eric Guillaud

Akira (tome 3), de Katsuhiro Otomo. Editions Glénat. 14,95€

18 Mar

La Ballade des dangereuses, journal d’une incarcération, une BD signée Delphine et Anaële Hermans d’après une histoire vécue par Valérie Zézé

À quelques lettres près, cette histoire-là aurait pu s’appeler La Balade des gens heureux. Encore aurait-il fallu des gens heureux parmi les protagonistes. Valérie Zézé, l’héroïne de Delphine et Anaële Hermans, appartiendrait plutôt à la catégorie dite des dangereuses, ces femmes qu’on enferme pour ne pas avoir respecter les règles de la société…

C’est une histoire vraie que nous racontent les soeurs Delphine et Anaële Hermans, l’histoire d’une femme, Valérie Zézé, professeur de français, qui se retrouve un beau jour embarquée dans une spirale infernale qui pourrait se résumer en trois mots : drogue, vols, prison.

Vingt-neuf flagrants délits de vol à son actif avec une méthode simple mais éprouvée : se laisser enfermer le soir venu dans un magasin et se servir. Parfois ça marche, parfois pas. Comme cette fois…

Deux policiers la surprennent dans un magasin, son butin dans une valise : des bouteilles de parfum.

Le récit commence le jour de son incarcération à la maison d’arrêt de Berkendael en Belgique. Valérie Zézé, numéro d’écrou 4827, n’y arrive pas en territoire inconnu. C’est la neuvième fois qu’elle y est incarcérée. Une habituée en somme… mais une habituée qui ne s’habitue pas ! Sur le trajet qui l’emmène vers le prison, Valérie photographie tout ce qu’elle voit…

Emmagasiner un maximum de belles images de l’extérieur, les mettre à l’abri dans ma mémoire. Ce sera mon petit palais, où je pourrais me réfugier

Si elle connaît les moindres recoins de la prison de Berkendael, chacun de ses séjours nécessite une lente et difficile réadaptation à l’atmosphère général, aux gardiennes et aux détenues, au bruit des clefs dans les serrures, à la promiscuité des cellules, il faut se refaire un masque, reprendre les attitudes qui la feront respecter des autres… et surtout faire face au manque.

Pas de coke en prison, juste quelques joints, pas de quoi en tout cas éviter les pétages de plomb !

Cela fait un mois et demi que je n’ai pas consommé de coke. Le manque me prend aux tripes. Ma seule manière de desserrer son emprise est de le transformer en colère

Et puis il y a ce fils resté dehors qui privilégie les visites au parloir à ses études, jusqu’à les arrêter totalement. Une douleur supplémentaire pour Valérie…

C’est le quotidien de cette incarcération que nous raconte La Ballade des Dangereuses, le quotidien et bien évidemment ce qui l’accompagne forcément mais ne se détecte pas, l’intime, les rêves et les angoisses, les joies et les blessures… Un témoignage tout en finesse et en humanité de ce que peut parfois nous réserver la vie. Une histoire touchante au graphisme aussi léger et fragile que la liberté !

Eric Guillaud

La Ballade des dangereuses, Journal d’une incarcération, de Delphine et Anaëlle Hermans d’après l’histoire vraie de Valérie Zézé. La Boîte à bulles. 20€

© La Boîte à Bulles / Delphine et Anaëlle Hermans – Valérie Zézé

28 Jan

Le palmarès 2018 du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD)

Temps froid, très très froid même aujourd’hui à Angoulême où se sont pressés plusieurs dizaines de milliers de fans du neuvième art. Le soleil annoncé pour l’après midi n’a finalement jamais montré le bout d’un rayon. La seule température positive a été enregistrée du côté du théâtre d’Angoulême ou se réunissait ce soir le gratin de la profession pour découvrir et applaudir (enfin normalement!) le palmarès 2018, un palmarès qui fait la part belle aux petits, voire aux très petits éditeurs. Seuls Delcourt et Dargaud parmi les mastodontes s’en sortent pas trop mal…

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Le Fauve d’or à La Saga de Grimr de Jérémie Moreau aux éditions Delcourt

Le Fauve d’Angoulême – prix du public Cultura à Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne aux éditions Dargaud

Le Fauve d’Angoulême – prix spécial du jury à Les Amours suspendus de Marion Fayolle aux éditions Magnani

Le Fauve d’Angoulême – prix de la série à Happy Fucking Birthday de Megg Mogg &  Owl, Simon Hanselmann aux éditions Misma

Le Fauve d’Angoulême – prix révélation à Beverly de Nick Drnaso aux éditions Presque Lune

Le Fauve d’Angoulême – prix jeunesse à La Guerre de Catherine de Julia Billet et Claire Fauvel aux éditions Rue de Sèvres

Le Fauve d’Angoulême – prix du patrimoine à Je suis Shingo tome 1 de Kazuo Umezu aux éditions Le Lézard noir

Le Fauve Polar SNCF à Jean Doux et le Mystère de la disquette molle de Philippe Valette aux éditions Delcourt

Le Fauve d’Angoulême –  prix de la bande dessinée alternative à Bien Monsieur #8 collectif

Les autres prix

PALMARÈS DES PRIX DÉCOUVERTES 
  • PRIX DES ÉCOLES
Bulshido T.1 de Gobei & Thierry Gloris, éditions Dupuis 
  • PRIX DES COLLÈGES 
Le Collège noir T.1 d’Ulysse Malassagne, éditions Grafiteen 
  • PRIX DES LYCÉES 
Bâtard de Max de Radiguès, éditions Casterman 
CONCOURS DE LA BD SCOLAIRE
  • PRIX D’ANGOULÊME DE LA BD SCOLAIRE
Muflon de Pablo Raison
  •  PRIX ESPOIR DE LA BD SCOLAIRE
La Boucle infernale de Nathan Le Marec
  • PRIX DU SCÉNARIO DE LA BD SCOLAIRE 
Xavier de Sami Jemli
  • PRIX GRAPHISME DE LA BD SCOLAIRE 
Georgio, de Chloé Bertschy
JEUNES TALENTS
  • PRIX JEUNES TALENTS
Premier Lauréat : Louisa Vahdat
Deuxième Lauréat : Lisa Herberer
Troisième Lauréat : Thibault Gallet 
  •  PRIX JEUNES TALENTS RÉGION
Thomas Carretero
CHALLENGE DIGITAL
Premier Lauréat : Sophie Taboni et Nicolas Catherin avec Ici tout va bien 
Deuxième Lauréat : Chien-Fan-Liu avec Plongée
Troisième Lauréat : Philippe Rolland avec Electrozz – La Souris électrique