06 Août

Pages d’été. Ceux qui restent : une histoire très étrange signée Josep Busquet et Alex Xöul

C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode repos et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…

Étrange, vous avez dit étrange ? Pour le moins, oui. Cet album sorti en mars dernier chez Delcourt nous embarque pour un récit oscillant du début à la fin entre un certain réalisme cauchemardesque et du fantastique débridé. Le titre à lui-seul, Ceux qui restent, interroge, voire inquiète. Le auteurs vont-ils nous parler de la mort ? Du deuil ? En quelque sorte oui. Mais peut-être plus douloureux encore que la mort, la disparition.

Ben est un gamin comme les autres, aimé et entourré par ses parents. Jusqu’au jour où il disparaît sans laisser de traces. L’enquête de police et les appels à l’aide des parents à la télévision n’y changent rien. Pourtant, plusieurs mois plus tard, Ben finit par revenir et raconte alors à qui veut bien l’écouter une histoire abracadabrantesque dans « un royaume digne de nos contes les plus extravagants ». Bien évidemment, personne ne croit son histoire, les psychologues redoutent même une expérience traumatique, l’histoire étant tout simplement selon l’un d’entre eux « un bouclier de protection afin de refouler ce qu’il a vécu ». Pour les parents, l’essentiel est qu’il soit revenu. Le bonheur la maison… Mais Ben disparaît une deuxième fois.

Très vite, ce qui aurait pu être une histoire d’enlèvement classique bascule dans le fantastique. Car l’histoire abracadabrantesque se révèle être bien réelle. Les parents trouvent réconfort et conseils auprès d’une association regroupant ceux qui restent, des familles ayant vécu des faits similaires, tandis que les rumeurs les plus folles se propagent en ville…

Un graphisme agréable, un scénario qui tient la route, des couleurs ternes qui nous plongent dans une atmosphère limite anxiogène… les Espagnols Josep Busquet et Alex Xöul explorent le paranormal avec habileté et sobriété. Un bon moment de lecture.

Eric Guillaud

Ceux qui restent, de Josep Busquet et Alex Xöul. Delcourt. 18,95€

© Delcourt – Busquet & Xöul

01 Août

Le coin des mangas : Super Mario, Blue Giant, Our Summer Love, Epic Lanes, Dino-Sapiens, No Control…

Vous le reconnaissez ? Moustache, salopette bleue, casquette rouge avec un grand M imprimé au dessus de la visière, oui, il s’agit bien de Mario, le héros créé par Nintendo en 1981 pour le jeu Donkey Kong et dont ses propres aventures connues sous le nom de Super Mario ont rencontré le succès que l’on connaît dans le monde du jeu vidéo. Depuis quatre ans maintenant, Mario vit aussi ses aventures en mode manga dans une série animée par Yukio Sawada. Bien que librement adapté de l’univers du jeux vidéo, Super Mario Manga Adventures réunit tous les ingrédients qui ont fait son succès et tous les personnages qui enrichissent l’univers, depuis Luigi jusqu’à Yoshi, en passant par Princesse Peach. Dans ce dix-septième volet, c’est justement cette Princesse Peach qui va être au coeur de l’aventure. Mario et ses compagnons doivent effectivement la sauver d’un sortilège qui la maintient enfermée dans un tableau… Vroum vroum… Here we go ! (Super Mario 17, Soleil Manga. 6,99€)

Et si vous n’en avez pas assez, si vous voulez tout connaître de cet univers, alors voici LE LIVRE qu’il vous faut, la bible en quelque sorte, Super Mario Encyclopedia, près de 200 pages de secrets, d’astuces, d’artworks autour des dix-sept jeux de la saga principale. Tout y est décortiqué à l’extrême, de quoi occuper les plus mordus une bonne partie de l’été. En prime, l’interview de Takashi Tezuka, l’un des créateurs la série Super Mario Bros qui s’est vendue à plus de 300 millions d’exemplaires. (Super Mario Encyclopedia 1985 2015, Soleil Manga. 34,99€)

On reste dans le jeu vidéo et plus précisément dans le sport électronique autrement appelé esport. 385 millions de spectateurs en 2017, 1500 joueurs professionnels en France… l’esport vallait bien un manga. C’est chose faite depuis juillet avec la sortie de ce premier volet d’Epic Lanes aux éditions Robinson. Et surprise, ce sont des Européens qui en assurent la réalisation, les Français Luke et Sophia Metz aka Sonietchka au scénario, créateurs par ailleurs d’une chaîne de bars esport, et l’Espagnol Albert Carreres au dessin. Dans un contexte un poil futuriste, où l’ère numérique est arrivée à son apogée, les auteurs nous embarquent dans les coulisses d’un tournoi inter-écoles riche en rebondissements autour du jeu Epic Lanes capable de réunir des millions de téléspectateurs devant la télévision. Pour les gamers ! (Epic Lanes 1, Robinson. 7,95€)

Changement de style et d’univers avec Blue Giant et la sortie du deuxième volume sur les dix prévus, une série signée Shinichi Ishizuka. Blue Giant nous embarque dans le monde de la musique et plus spécialement dans celui du jazz en compagnie de Dai Miyamoto, lycéen membre de l’équipe de basket, travailleur à mi-temps dans une station service et surtout fou de jazz depuis des années. « Je serai le meilleur jazzman au monde », s’auto-persuadait-il dans le premier tome. Dans l’immédiat, le jeune garçon s’entraîne encore et encore sur les berges de la rivière Hirose. Après Vertical qui traitait de la haute montagne, l’auteur Shinichi Ishizuka offre à ses lecteurs un somptueux voyage au pays du jazz. (Blue Giant 2, Glénat. 7,60)

Les plus beaux jours de sa vie, trois mois d’une intensité rare, un amour qu’il croyait éternel et puis le drame, la mort de celle qu’il aimait, Mizuki. Naoto est de retour sur l’île où il a vécu cette histoire il y a maintenant 7 ans. Il y retrouve la petite soeur de Mizuki et croise un fantôme qui hante le phare, la fille blanche comme on l’appelle ici, et qui ressemble étrangement à son amour. Marre des séries à rallonge ? Alors voici rien que pour vous un one-shot idéal pour l’été, intitulé Our Summer Love et signé Takeru Furumoto. (Our Summer Love, Delcourt Tonkam. 7,99€)

Les histoires d’amour c’est bien, les histoires de dinosaures, c’est pas mal non plus. Dino-Sapiens de Miito Yasui et Yoshi Mori débarque en France avec un premier volet qui montre les crocs. L’histoire commence gentiment dans une école en 2030 et se poursuit dans un train, le temps d’une sortie scolaire qui tourne au carnage avec des dinosaures qui se sont invités à la fête. Dans les wagons, c’est la panique, etce n’est pas franchement mieux dehors. Les dinosaures sont partout… (Dino-Sapiens, Soleil Manga. 7,99)

Parce que le manga ne s’adresse pas uniquement aux enfants, voici No Control, de Lynn Okamoto et Mengo Yokoyari aux éditions Delcourt/Tonkam. Paru en 2 volumes, ce manga raconte une histoire d’amour impossible entre deux amis d’enfance, Saito et Subaru, un « pauvre et court sur pattes » d’un côté, une « jeune fille de bonne famille canon » de l’autre. Séparés dans leur parcours scolaire, Saito et Subaru finissent par se retrouver dans une grande école. Mais la belle snobe la bête. Au point que Saito, déprimé, fait un voeu au Dieu de la Contrepartie : faire que le placard de sa chambre mène directement à la chambre de Subaru. Et ça marche ! En contrepartie justement, le fameux Dieu prélève une heure de self-control par jour à la jeune Subaru. Je vous laisse imaginer ce qu’il se passe alors…  Pour lecteurs avertis ! (No Control, Delcourt Tonkam. 7,99€)

Eric Guillaud

26 Juin

Blacksad : under the Skin, le jeu d’aventure narratif inspiré de la BD de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido dévoilé en images

Développé conjointement par Pendulo Studios et YS Interactive, tiré de l’univers de la bande dessinée Blacksad, créée par Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido, et éditée chez Dargaud, le jeu vidéo Blacksad: Under the Skin sortira sur PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PC et Mac en 2019.

En attendant, les premières images viennent d’être dévoilées…

L’histoire de Blacksad: Under the Skin

À New York dans les années 1950, le propriétaire d’un modeste club de boxe, Joe Dunn, est retrouvé pendu. Dans le même temps, son protégé et meilleur espoir, Robert Yale, est porté disparu. Effondrée par ces terribles nouvelles, la fille de Joe Dunn, Sonia, décide tout de même de poursuivre le rêve de son père, reprend les rênes du club et fait appel aux services de John Blacksad pour enquêter sur cette mystérieuse disparition. Nous sommes à la veille du combat de l’année et le club, en graves difficultés financières, ne survivrait pas au forfait de Robert Yale. Lors de son enquête, John Blacksad se retrouvera plongé dans un milieu où la corruption fait rage.

Eric Guillaud

18 Juin

Vega : la nouvelle maison d’édition dédiée au manga dévoile ses premiers titres

Née de l’association entre le groupe Steinkis (Jungle, Steinkis, Vraoum, Warum) et Nexusbook, la maison d’édition Vega proposera des mangas pour adultes (seinen).

Début des opérations en octobre avec les sorties des titres Peleliu de Takeda Kazuyoshi, Survivant – shonen s no kirkoku – de Takao Saito et Akira Miyagawa, Deep Sea Aquarium Magmell de Sugishita Kiyomi…

Eric Guillaud

16 Juin

Le coin des mangas : Un pigeon à Paris, L’Académie musicale Alice, The Legend of Zelda, Blue Giant, Mon voisin Totoro et One Pièce Party

Et on commence par le mythique Mon voisin Totoro. Vous allez me dire que Mon Voisin Totoro est un film d’animation et non un manga. C’est vrai… et faux. D’abord parce qu’il est l’adaptation d’un livre que Miyasaki avait commencé à dessiner dans les années 70. Ensuite parce que le Studio Ghibli a à son tour adapté le film en livre. Certes, ce n’est pas un manga me diront les puristes, c’est un anime comics, en couleurs, mais on ne va pas chipoter et bouder notre plaisir de retrouver cette oeuvre aujourd’hui trentenaire et qui n’a rien perdu de sa magie. Magnifique ! (Mon voisin Totoro, de Miyazaki. Glénat. 15,50€)

Et si vous êtes un inconditionnel de Mon voisin Totoro, un fou de Hayao Miyazaki, alors je ne peux que vous conseiller ce livre paru lui-aussi chez Glénat. L’Art de Mon voisin Totoro nous permet de découvrir les coulisses de la réalisation de l’anime, plus de 170 pages d’illustrations, de croquis, de secrets de conception et d’anecdotes de production. Rigoureusement indispensable. (L’Art de Mon voisin Totoro, de Miyazaki. Glénat. 24,90€).

Changement de style et d’univers avec Blue Giant dont le premier des dix volumes prévus vient de sortir. Blue Giant nous embarque dans le monde de la musique et plus spécialement dans celui du jazz en compagnie de Dai Miyamoto, lycéen membre de l’équipe de basket, travailleur à mi-temps dans une station service et surtout fou de jazz depuis des années. « je serai le meilleur jazzman au monde », s’auto-persuade-t-il lorsqu’il rejoint les berges de la rivière Hirose à Sendai, une grande ville située à 300 km au nord-est de Tokyo, ou il s’entraîne des heures et des heures, à en oublier la météo, à en oublier l’école, à en oublier les contraintes. Mais c’est sa vie qui se joue là, il en est certain même si le chemin vers la réussite ne s’annonce pas vraiment de tout repos… Après Vertical qui traitait de la haute montagne, l’auteur Shinichi Ishizuka offre à ses lecteurs un somptueux voyage au pays du jazz. (Blue Giant, de Shinichi Ishizuka. Glénat. 7,60) .

C’est un retour, un grand retour même insistent les éditions Soleil, que celui de The legend of Zelda avec l’adaptation du jeu vidéo Twilight Princess développé par Nintendo en 2006. Direction le royaume d’Hyrule et plus précisément le paisible village de Toal où on y retrouve le jeune Link, heureux de son intégration dans la petite communauté mais inquiet que son passé resurgisse en même temps que les être maléfiques du monde de la pénombre…  (The legend of Zelda Twilight Princess, de Nintendo et Akira Himekawa. Soleil. 7,99)

Vous avez aimé L’Académie Alice avec ses élèves dotés de pouvoirs spéciaux ? Alors vous aimerez L’Académie Musicale Alice. Prévue en trois tomes, L’Académie Musicale Alice reprend l’univers de la série initiale en le plongeant dans celui de toutes ces comédies musicales qu’adore l’auteure Tachibana Higuchi. L’héroïne Hikari Andô, dépourvue de pouvoirs spéciaux parvient à intégrer cette fameuse école nationale de musique. Elle espère retrouver ainsi son frère Tsubasa enlevé à sa famille et incorporé d’office dans l’Académie. (L’Académie Musicale Alice tome 2, de Tachibana Higuchi. Glénat. 6,90€)

Près de 90 tomes, 900 chapitres, 440 millions d’exemplaires, One Pièce est le manga le plus vendu au monde. Alors forcément, il se retrouve cuisiné à toutes les sauces, en anime pour la télévision dès 1999, en long métrage pour le cinéma, en jeux vidéo… et en spin-off, avec des séries telles que Chopperman chez Kazé Manga et One pièce Party chez Glénat dont voici le 3e volume. Cinq histoires courtes au sommaire et pas mal d’humour… (One pièce party 3, de Eiichiro Oda et Ei Andoh. Glénat. 6,90)

On termine avec le retour de notre pigeon préféré, il est tout blanc, tout rond, déambule dans les rues de Paris et parle japonais. C’est le personnage imaginé par Lina Foujita pour raconter son séjour en France. Partie sur un coup de tête ou presque de son Japon natal, Lina Foujita débarque à Paris avec une énorme valise sur le dos et son tout jeune métier de mangaka dans les doigts. Lorsqu’elle découvre les nombreuses subtilités de la société française et les petites complications quotidiennes de la vie parisienne, elle entreprend de raconter ça en dessin à ses compatriotes dans un manga hyper coloré, drôle et, j’imagine, très instructif pour ceux qui sont restés du côté du soleil levant. Pour nous aussi d’ailleurs ! Un peu ovniesque mais franchement original, un manga documentaire en quelques sortes qui met en scène le choc des cultures. (Un pigeon à Paris, de Lina Foujita. Glénat. 10,75)

Eric Guillaud

06 Juin

Superman : quand John Byrne le meilleur auteur des X-Men s’attaque au mythe !

Quiconque a été biberonné aux comics dans les années 80 par l’intermédiaire d’augustes revues comme Strange ou Spidey se souvient forcément, et avec émotion, de John Byrne. Durant la première moitié de cette décennie, ce canadien d’origine anglaise était la star absolue de l’écurie Marvel dont il avait complètement reboosté deux des séries phares : les Quatre Fantastiques et les X-Men. Mais on avait presque oublié qu’en 1987, il était passé à l’ennemi et s’était emparé de Superman pour une réécriture enfin rééditée en France alors qu’on est sur le point de fêter les quatre-vingt ans du héros venu de Krypton.

Lorsque DC Comics appelle Byrne en 1986, le pourtant très vénérable superman était plus ou moins moribond. Toujours respecté mais ‘ringardisé’ depuis quelques années à cause de sa vision très noir et blanc d’un monde qui avait bien changé depuis qu’il avait castagné ses premiers vilains en 1938. Il lui fallait un bon électrochoc, ce seraMan of Steel, titre d’ailleurs repris pour la dernière adaptation cinématographique en date de l’homme d’acier, en 2013. Alors que quatre volumes sont prévus et le premier vient tout juste de sortir, trente ans après sa publication originale aux USA.

© Urban Comics/DC – John Byrne, Jerry Ordway et Marv Wolfman

La force ou la faiblesse (au choix) de ce reboot est d’avoir choisi de revenir aux origines mêmes du personnage mais sans pour autant en altérer vraiment les grandes lignes. On retrouve donc ici tous les éléments clefs de son histoire (la fin de sa planète d’origine Krypton, la découverte de sa vocation, son arrivée au ‘Daily Planet’, ses premières rencontres avec la journaliste Lois Lane et son plus grand adversaire Lex Luthor etc.) réinterprétés par Byrne à sa sauce mais au final, très (trop ?) fidèlement. L’autre point de discorde vient du fait que comme son habitude, le dessinateur signe aussi le scénario et sa vision (imposée par DC ?) est, disons, très monochrome. On n’est pas chez Frank Miller ici ! Superman est plus que jamais un boy-scout très lisse où rien ne dépasse, Luthor un infâme homme d’affaires aux méthodes de gangster et Lois Lane une journaliste un brin caricatural (notamment aux niveaux des choix capillaires, très 80’s) qui vendrait père et mère pour un scoop. Même si les comics n’avaient pas encore entamé leur mue vers un style plus ‘adulte’ et sérieux, ce choix de s’inscrire dans une certaine tradition assez datée au final risquera donc d’en refroidir quelques uns. Et bien que même si officiellement le tout ressort pour fêter les 80 ans de Monsieur Super, c’est avant tout aux fans ‘nostalgiques’ de Byrne que le tout s’adresse.

© Urban Comics/DC – John Byrne, Jerry Ordway et Marv Wolfman

Or malgré des couleurs parfois un chouia criardes, ceux-là seront aux anges car on retrouve ici, intact, tout ce qui fait le grand style de ce (encore plus) grand Monsieur, la netteté des trait et l’humanité générale qui ressort de tous les personnages. D’ailleurs, quelques épisodes sont signés Jerry Ordway et clairement, ce dessinateur plus confidentiel au talent plus confus souffre grandement de la comparaison. Et puis une fois le décor bien posé, quand Monsieur Byrne commence à quitter le plancher des vaches et à toucher à des sujets plus cosmiques (notamment avec l’apparition du super-méchant Darkseid, modèle avoué de Thanos, le super-vilain du dernier carton Marvel au cinéma), on prend vraiment du plaisir. Profitant d’être chez DC, il fait même intervenir Batman lors d’un épisode et s’amuse, par contraste, à donner (enfin) une coloration bien plus sombre et torturé à Bruce Wayne…

En fait, sans s’adresser pourtant particulièrement aux enfants (quoique…) cette réinterprétation du ‘mythe’ Superman est limite la porte d’entrée parfaite pour qui voudrait commencer à plonger dans ce bain de kryptonite mais sans ressortir la série d’origine qui a, elle, salement vieilli. Et puis 80 ans, ça se fête !

Olivier Badin

Superman, Man of Steel, Volume 1 par John Byrne, Jerry Ordway et Marv Wolfman, Urban Comics/DC, 35 euros

Incroyables histoires de la Coupe du monde en BD : un album collectif pour les amoureux du football mais pas que

À quelques jours du lancement de la Coupe du monde de football en Russie, les éditions rouennaises Petit à Petit publient un recueil collectif sur des histoires incroyables mais vraies, des histoires d’hommes et de ballon rond forcément belles et tragiques…

Inutile de cacher mon ignorance totale et mon relatif désintérêt pour le football, ça se sentirait au bout de quelques lignes. Mais cet album paru aux éditions Petit à Petit m’a littéralement captivé et ce dès la première page. Peut-être justement parce que je connais mal cet univers et que ma surprise a été grande de découvrir certaines de ces histoires vraiment, vraiment, incroyables.

Comme cette première édition de la Coupe du monde organisée en 1930 en Uruguay. Pas de lignes d’avion régulières à l’époque, deux semaines de traversée pour les équipes européennes qui comptaient s’y rendre. Les équipes de France, de Belgique, de Roumanie mais aussi le président de la FIFA Jules Rimet accompagné de trois arbitres et du trophée embarquèrent sur le paquebot Conte-Verde à Gênes.

Comme celle aussi de Matthias Sindelar, considéré comme le plus grand sportif autrichien du XXe siècle, à la tête de l’équipe d’Autriche, qui refusa de rejoindre l’équipe nationale allemande lorsque Hitler les fusionna sous le nom de Nationalmannschaft.

Et des histoires comme celles-ci, des petites histoires toujours liées à la grande histoire, ce recueil en compte une bonne trentaine. On y évoque bien sûr la victoire des Bleus en 1998, la débâcle du Brésil en 2014, le fameux coup de tête de Zizou en 2006…

C’est passionnant de bout en bout, les pages documentaires alternent avec les pages de BD signées par un collectif international d’auteurs, 1 scénariste et 28 dessinateurs. Pour les plus mordus, un tableau donne en fin d’ouvrage le palmarès de toutes les équipes. La France apparaît en sixième position avec une première, une deuxième et deux troisièmes places. Mais l’histoire n’est pas terminée. Rendez-vous le 14 juin pour la suite de l’aventure…

Eric Guillaud

Histoires incroyables de la Coupe du monde en BD, collectif. Petit à Petit. 19,90€ 

03 Juin

Curiosities : un somptueux art-book de Benjamin Lacombe aux éditions Maghen

Écrire que l’art-book Curiosities est somptueux sonne presque comme une évidence tant il réunit deux signatures de talent, celui de Benjamin Lacombe, auteur, et celui de Daniel Maghen, éditeur pour le moins exigeant.

Qu’il s’agisse de la SF avec On Mars, de la biographie avec Mystères! (Tibet) ou Mirages (Will) ou de l’aventure maritime avec Les Voyages d’Ulysse, chaque ouvrage des éditions Daniel Maghen est d’abord un magnifique écrin.

C’est encore le cas cette fois avec Curioisities, un livre qui a exigé quelques spécificités techniques rares nous précise l’éditeur telles qu fer à chaud bleu métallisé, embossing, calques transparents… Les connaisseurs apprécieront !

Mais que serait le plus bel écrin au monde sans bijou à l’intérieur ? Le bijou cette fois s’appelle Benjamin Lacombe, un illustrateur français qui a signé une trentaine d’ouvrages en quinze ans de carrière et élaboré un univers singulier, reconnu jusqu’aux États-Unis où son livre Cerise Griotte, un projet de fin d’études, a été sélectionné par Time Magazine comme l’un des dix meilleurs livres jeunesse de l’année 2007.

Que trouve-t-on dans cet art-book, le premier consacré à Benjamin Lacombe ? Des illustrations bien sûr, parfois publiées au fil de ses albums mais aussi d’autres totalement inédites, des croquis, des travaux pour des films d’animation, des photos… Chaque page est une découverte, un bonheur de raffinement, de finesse, de poésie, de tendresse, un voyage permanent dans un univers incroyablement riche et passionnant.

Eric Guillaud

Curiosities, de Benjamin Lacombe. Daniel Maghen. 35€

01 Juin

EXPOSITION. Spirou s’offre des vacances d’été à Saint-Malo

En vacances ? Pas tout à fait, le héros des éditions Dupuis sera au cœur d’une exposition intitulée Chapeau bas Spirou et présentée du 1er juillet au 14 octobre à la Chapelle Sain-Sauveur à Saint-Malo. Le bronzage, les doigts de pied en éventail, ce sera pour une autre fois…

Vous ne le savez peut-être pas mais l’histoire de Spirou est intimement liée à celle de Saint-Malo. Le créateur du personnage Rob-Vel est en effet mort dans la cité malouine en 1991 tandis que Jean-Claude Fournier, qui a repris les rênes de ses aventures pendant une décennie habite pas très loin d’ici et a participé à la création du fameux festival Quai des Bulles.

Rien de plus normal donc que le groom vienne donc s’y ressourcer cet été, le temps d’une grande exposition retraçant son histoire, depuis sa création jusqu’à nos jours, 80 années d’une vie trépidante sous les crayons et les pinceaux de douze scénaristes et dessinateurs parmi lesquels Rob-Vel, Jean-Claude Fournier mais aussi Jijé, André Franquin, Yoann, Fabien Vehlmann, Tome, Janry…

L’expo offrira sur plus de 500 m2 un parcours ludique dans l’univers graphique des différents dessinateurs. Reconstitutions de décors tels que le labo du comte de Champignac ou la jungle du Marsu, planches originales, Spirou géant, figurines, agrandissements d’images extraites d’albums, librairie, animations diverses… l’expo Chapeau bas Spirou sera ouverte au public du 1er juillet au 14 octobre. 5,50€ plein tarif, 4€ tarif réduit, gratuit pour les moins de 12 ans.

Eric Guillaud