18 Oct

Niffle, le nouveau label des éditions Dupuis

niffleNiffle ? Ce nom vous dit forcément quelque chose. Déjà parce qu’il s’agit du nom de l’actuel rédacteur en chef du magazine Spirou. Ensuite parce qu’il est depuis 1995 associé à une quarantaine d’ouvrages dans le domaine de la bande dessinée, notamment par la collection Anthology qui proposait des intégrales de XIII, Largo Winch ou Spirou et Fantasio en petit format, ou par la collection Profession qui rassemblait des livres d’entretiens et des monographies sur Peyo, Tardi, la nouvelle bande dessinée…

En 2011, les éditions Dupuis ont racheté les éditions Niffle et lui offrent aujourd’hui un redémarrage en fanfare avec le le lancement de la nouvelle collection 50/60 dont l’ambition est de permettre, nous annonce l’éditeur, « une nouvelle lecture des chefs-d’oeuvre de l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge dans un format prestigieux pour amateurs de beaux livres et de littérature ».

Chaque livre au format carré proposera les planches en deux parties exposées en vis-à-vis, respectant ainsi le format de création, le tout accompagné des commentaires du spécialiste Hugues Dayez

Sont annoncés pour l’année 2014 : La Voiture immergée de Tillieux, La villa du Long-cri de Rosy et Will, La Guerre des 7 fontaines de Peyo et La Mauvaise tête de Franquin.

Eric Guillaud niffle 2

17 Oct

Palmer en Bretagne : interview express de René Pétillon

Dargaud / Rita Scaglia

Dargaud / Rita Scaglia

Le Baron noir, Jack Palmer, Le Chien des Basketville, Les Carottes sont cuites, La Fin du monde est pour ce soir, Super Catho, Panique à Londres… René Pétillon est l’une des grandes signatures de la BD francophone contemporaine. Et ses pairs ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils l’ont désigné Grand prix de la ville d’Angoulême en 1989. Douze ans plus tard, il recevait le Prix du meilleur album au même festival pour L’Enquête corse, le douzième volet des enquêtes de Jack Palmer. Et c’est justement ce Jack Palmer que nous retrouvons aujourd’hui, un Jack Palmer fidèle à lui-même avec une histoire qui se passe sur les terres de Bretagne où l’auteur effectue actuellement une tournée générale de dédicaces. Nous nous devions de lui poser quelques questions essentielles. Attention, réponses express…
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Ça fait 40 ans que vous animez les aventures de Jack Palmer mais c’est la première fois que vous l’emmenez en Bretagne, région d’où vous êtes pourtant originaire. Pourquoi seulement maintenant ?

 René Pétillon. J’y pensais depuis longtemps mais je n’avais pas d’idée de départ satisfaisante avant cet album.

Dans ce quinzième album, on pouvait s’attendre à ce que vous égratigniez les Bretons comme vous l’aviez fait des Corses dans « L’Enquête corse ». Mais au final pas tant que ça. Vous avez eu peur des représailles ou bien ?

R.P. Si je craignais les représailles, je n’aurais pas fait « L’enquête corse » et encore moins « L’affaire du voile »…

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

Par contre vous épinglez les riches. Que vous ont-ils fait les riches ?

 R.P. Ce que je critique, c’est la cupidité sans limite, l’arrogance et l’aveuglement de certains privilégiés.

Assez subtilement, vous vous vous moquez aussi de l’art contemporain. Vous qui êtes un parfait autodidacte, quel lien entretenez-vous avec cet art contemporain et l’art en général ?

R.P. Pas de lien particulier. Je vais voir les expos, je visite les galeries, ça me plaît ou ça ne me plaît pas…

© Réné Pétillon / Dargaud

© Réné Pétillon / Dargaud

40 ans, 15 aventures, des centaines de planches, des milliers de Jack Palmer dessinés sous toutes les coutures… L’attachement à votre personnage est-il d’ordre viscéral ? Avez-vous déjà imaginé de le mettre à la retraite ?

R.P. J’aime dessiner Palmer, je n’en suis pas lassé et il prendra sa retraite quand je prendrai la mienne.

Pourquoi avoir en quelques sortes écarté Palmer de ce nouvel épisode ? En avoir fait un témoin plus qu’un acteur, avec cette histoire de marée qui le bloque sur un rocher le temps du récit ?

R.P. Le détective a tout vu et ne peut pas intervenir… j’ai trouvé l’idée amusante.

Si vous deviez choisir un jour entre le dessin de presse et la bande dessinée, quel serait votre choix et pourquoi ?

R.P. Je choisirais la BD, je crois. Moins de tension que le dessin de presse.

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

L’humour est-il pour vous le meilleur moyen pour faire passer des idées ?

R.P. Apparemment oui.

Quel est votre coup de coeur du moment ?

R.P. Sandrine Kiberlain que j’ai trouvée irrésistible de drôlerie dans « Tip Top » et que je suis impatient de voir dans « Neuf mois ferme ».

Votre coup de gueule du moment ?

R.P. Je vous renvoie à mes dessins du Canard de la semaine.

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013 avec le dessin de Pétillon en Une

Propos recueillis par Eric Guillaud
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Retrouvez la chronique de l’album ici

16 Oct

Interview de Zep, le papa de Titeuf et l’auteur de l’album « Une Histoire d’hommes » paru aux éditions Rue de Sèvres

 

© Isabelle Franciosa

© Isabelle Franciosa

A ma gauche Zep le papa de Titeuf, tee-shirt noir veste grise, à ma droite Zep l’auteur de bande dessinée, tee-shirt noir veste grise. Entre les deux, Une Histoire d’hommes, l’album qui change tout sans changer l’homme. Interview…

Zep sans Titeuf ? Oui c’est possible et ce n’est pas la première fois. Du haut de ses quelques millions d’albums vendus, l’auteur suisse échappe régulièrement à l’emprise de son célèbre héros pour des récits qui restent, je vous le concède, dans le domaine de l’humour.

Pas cette fois ! Une Histoire d’hommes est le premier album « sérieux » de Zep. Sérieux mais pas triste. Paru chez le nouvel éditeur BD Rue de Sèvres, Une Histoire d’hommes raconte les retrouvailles d’anciens copains, membres d’un groupe de rock qui aurait sévi il y a quelque 18 ans. L’un deux a réussi, est devenu une star au pays de la pop, les autres galèrent ou ont pris une voie beaucoup plus sage au pays du camembert. Ils se retrouvent donc un week-end, invités par la star, refont l’histoire, imaginent ce qu’aurait été le groupe s’il n’avait pas explosé en vol, établissent la liste des regrets éternels et découvrent au détour d’une discussion une sombre vérité, un secret enfoui qui va expliquer pas mal de choses sur les uns et les autres.

La suite ici

Eric Guillaud

13 Oct

Paris : Astérix s’expose à la BNF du 16 octobre au 19 janvier !

afficheasterix750-faf09-35c57350 millions d’albums vendus à travers le monde dans 107 langues et dialectes différents, aucun doute, Astérix est un personnage légendaire du Neuvième art. Et ses albums ont depuis longtemps intégré les meilleurs bibliothèques de France comme la BNF. Mieux, ce temple de la culture parisien a hérité en mars 2011 des planches originales de trois albums d’Astérix : Astérix le Gaulois, le premier titre de la série, La Serpe d’or, le deuxième titre et Astérix chez les Belges, le 24e album publié après le décès de René Goscinny.

Ces planches originales figurent bien évidemment au coeur de l’exposition présentée par la BNF. Une exposition qui se décline en trois parties : la jeunesse et les débuts d’Uderzo et Goscinny dans le monde de la bande dessinée, la naissance d’Astérix puis le phénomène Astérix, vu notamment à travers son expansion nationale et internationale, ses adaptations cinématographiques…

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le site de la BNF

12 Oct

Palmer en Bretagne, un scénario catastrophe signé Pétillon aux éditions Dargaud

7764424336_palmer-en-bretagne-le-nouvel-album-de-rene-petillonJack Palmer est une catastrophe naturelle à lui tout seul. Pire que les algues vertes qui engluent le littoral breton, pire que n’importe quelle marée noire. Mais avec le temps, nous avons appris à le connaître. 40 ans ou presque qu’il nous fait le coup du détective privé avec son imper trop grand pour lui et son chapeau sans forme véritablement définie. C’est un fait, Jack Palmer n’a ni l’élégance d’un Humphrey Bogart ni l’intelligence d’un Columbo !

Un sacré personnage en fait né en 1974 dans les pages du magazine Pilote et qui mène une vie d’errance entre L’Echo des Savanes, Télérama, Pilote et Charlie ou encore VSD. Idem pour la publication en albums, ses aventures débutent aux éditions du Fromage, pour continuer chez Albin Michel, puis chez Dargaud, à nouveau chez Albin Michel…

Quinze aventures au total et une consécration avec l’album L’Enquête corse publié en 2000, Prix du meilleur album à Angoulême en 2001, adapté au cinéma par Alain Berberian avec Christian Clavier dans le rôle de Jack Palmer.

Et Palmer en Bretagne dans tout ça ? Un récit aussi riche et délicieux qu’un kouign-amann, l’humour en plus. René Pétillon, natif du Nord-Finistère, nous plonge dans une histoire abracadabrantesque. Le temps d’un week-end, une poignée de milliardaires et de vedettes de la télé aussi nauséabonds que les algues vertes qui les entourent se retrouvent sur l’île de Gwenn, invités par la non moins milliardaire Solange Pommeraie.

Au programme : un plat de homards qui n’arrivera jamais, un mareyeur énervé, une oeuvre d’art vandalisée, un jogger sur le flanc, un neveu qui se prend pour Poulidor, une maréchaussée dépassée, des éleveurs de porcs rugueux, beaucoup de cupidité et de mensonges… et un Jack Palmer qui se glisse dans la peau d’un garde du corps et se retrouve bloqué par la marée montante sur la pointe d’un rocher. Une vraie catastrophe !

Eric Guillaud

Palmer en Bretagne, Jack Palmer (tome 15), de René Pétillon. Editions Dargaud. 13,99 euros

A découvrir le sujet de France 3 Iroise…

Saint Malo : Quai des bulles, le festival de la bande dessinée et de l’image projetée ouvre ses portes le vendredi 25 octobre

Capture d’écran 2013-10-12 à 15.23.37C’est le 2e plus gros festival du genre en France après l’indétrônable Angoulême ! Autant dire qu’il y aura du monde, beaucoup de monde à Saint Malo entre le 25 et le 27 octobre.

Beaucoup d’amoureux du neuvième art, beaucoup de curieux, beaucoup de professionnels aussi, éditeurs, libraires, journalistes, et bien entendu beaucoup d’auteurs. 500 d’entre eux sont attendus. Impossible de les citer tous mais sachez tout de même que le lauréat du Grand Prix de l’affiche 2012, Emmanuel Lepage, auteur de l’affiche du festival 2013, sera présent.

Au programme de cette 33e édition : des expos bien sûr, à commencer par celle consacrée au géant du Neuvième art Gotlib, une rétrospective sur le travail de l’auteur breton Jean-Claude Fournier, une balade dans l’univers d’Hervé Tanquerelle, une exploration de la collection privée de François Corteggiani…

Quai des Bulles, c’est aussi des rencontres, des projections de films, un air iodé, un espace dédié au fanzine, un espace jeunesse, des quais et des bulles, diverses animations, un in mais aussi un off, des stands d’éditeurs et de para BD, quelques pirates, des mouettes, des coups de crayon, beaucoup de couleurs, des séances de dédicaces, du papier, une machine à dédicaces, de l’encre, de l’imaginaire, des héros, des anti-héros, des gros et des petits nez, du bonheur, beaucoup de bonheur…

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Plus d’infos sur le site et la page facebook du festival

Eric Guillaud

11 Oct

Paris : une exposition autour de l’histoire de l’immigration dans la bande dessinée

affiche_albumsRaconter l’immigration autrement ! C’est la noble ambition que se sont donnés les organisateurs de cette exposition intitulée « Albums » et présentée du 16 octobre au 27 avril au Musée de l’histoire de l’immigration dans le 12e arrondissement de Paris.

Plus de 200 pièces, documents originaux, planches de BD, esquisses, croquis préparatoires, photographies, documents d’archives, permettront d’envisager le phénomène dans la bande dessinée depuis la conception des planches jusqu’à leur réception par le lecteur.

L’exposition comportera trois parties. Une première se penchera sur la trajectoire de certains auteurs comme René Goscinny, Albert Uderzo, Enki Bilal, Farid boudjellal… Une deuxième partie explorera les genres utilisés pour évoquer cette question de l’immigration. Enfin, une troisième partie se concentrera sur la représentation du migrant dans les bandes dessinées.

Plus d’info sur le site internet du musée

Eric Guillaud

Buck Danny ou Spirou & Fantasio : choisis ton camp camarade !

BD-Buck-Danny-intégrale-9Choisis ton camp camarade ! Ou ne le choisis pas et jettes toi d’un même élan mal contrôlé sur les deux nouvelles intégrales publiées aux éditions Dupuis.

A ma droite, Buck Danny, un neuvième volume qui réunit quatre récits, Les Voleurs de satellites, X-15, Alerte à Cap Kennedy et Le Mystère des avions fantômes, autant de pépites dues aux voyages du scénariste Jean-Michel Charlier sur la base d’Edwards, en Californie, ou à Cap Canaveral, en Floride. Avant le retour événement de notre célèbre héros en novembre prochain pour une nouvelle aventure sous la plume de Zumblehl et le pinceau de Winis, voici une bonne entrée en matière…Tome & Janry 1984-1987

A ma gauche, Spirou et Fantasio. Le quatorzième volume de l’intégrale qui leur est consacrée réunit L’Horloger de la comète, Le Réveil du Z, La Jeunesse de Spirou et Spirou et Fantasio à New York, quatre récits signés Tome et Janry entre 1984 et 1987, époque charnière qui voit le tandem conforté à la tête de la série, Zorglub reprendre du service et l’univers de Spirou et Fantasio s’inscrire dans la modernité et un peu plus de réalisme. Et le meilleur de Tome et Janry est encore à venir…

L’une et l’autre intégrale disposent d’un cahier graphique riche en photos, illustrations et documents divers permettant une mise en lumière du contexte de création.

Eric Guillaud

Spirou et Fantasio, Intégrale 14, de Tome et Janry. Editions Dupuis. 20,50 euros

Buck Danny, Intégrale 9, de Hubinon et Charlier. Editions Dupuis. 24 euros

10 Oct

75 ans de Spirou : toutes les couvertures de recueils Spirou signées Franquin réunies dans un tirage de luxe

couv-franquincouv_GD119 euros ! C’est cher, très cher mais à ce prix là, les amoureux du grand Franquin en auront semble-t-il pour leurs écus puisque cet ouvrage, tiré à seulement 2000 exemplaires, réunira les 80 couvertures des recueils Spirou réalisées par le fameux dessinateur entre 1945 et 1967. 80 couvertures ainsi que leurs esquisses, de quoi se régaler quelques heures devant tant de virtuosité. Parution le 15 novembre…

Eric Guillaud

Spirou, toutes les couvertures des recueils du journal par Franquin. Editions Dupuis. 119 euros

« Amorostasia » ou la maladie d’amour, un récit de Cyril Bonin chez Futuropolis

album-cover-large-20523Tomber amoureux nuit gravement à la santé… et peut vous pétrifier pour l’éternité ! C’est du moins ce qui arrive depuis quelques temps aux Parisiens amoureux. Même par le temps de s’embrasser qu’ils se retrouvent figés, statufiés, chez eux, dans la rue, dans une voiture, à un feu rouge… Et le mal se propage très vite à l’ensemble du pays tandis que le reste du monde s’inquiète de ce qu’on désigne déjà comme le nouveau « mal français »…

Les chercheurs lui ont donné un nom, l’amorostasie, et les politiques ont fait de sa lutte une priorité nationale, décrétant l’interdiction de la mixité dans certains lieux publics, l’interdiction des films et romans à l’eau de rose, la fermeture de boîtes de nuit, de bars et autres lieux de divertissement et de rencontres…

Olga Politoff, journaliste chargée d’enquêter sur l’épidémie semble échapper à la malédiction mais pas un de ses collègues qui se fige en la regardant d’un peu trop près. Du coup Olga se voit obligée de porter un brassard avec un coeur imprimé pour éviter les récidives. Et pourquoi pas l’enfermer pendant qu’on y est ? Le gouvernement y a songé…

Jolie stratagème que ce scénario de Cyril Bonin pour parler de la passion amoureuse, cette passion qui nous dévore et nous dépasse si souvent comme le rappelle dans la préface le médecin biologiste et professeur de biochimie et de biologie moléculaire Bernard Sablonnière, auteur par ailleurs de La Chimie des sentiments (éd. Jean-Claude Gawsewitch). Une très belle histoire qui interroge, nous interroge sur les sentiments qu’on peut éprouver envers autrui, sur l’amour et le désir bien sûr mais aussi sur l’attachement, l’amitié…

Eric Guillaud

Amorostasia, de Cyril Bonin. Editions Futuropolis. 19 euros