03 Déc

Chroniques de Noël : le Bouboule-book collector de Nathalie Jomard pour tous ceux qui aiment Chat-Bouboule

album-cover-large-31415Aïe ! Noël approche à la vitesse de la lumière et vous séchez affreusement question cadeaux? Alors voici rien que pour vous une sélection de BD qui feront à coup sûr de l’effet au pied du sapin.

Fais pas chi, fais pas chat. Elles sont partout ces fameuses bouboules de poils, sur les réseaux sociaux, dans le Neuvième art et sur nos canapés. Tout ça pour quoi ? Dormir. Car oui, la majeure partie de la vie d’un chat consiste à dormir quand nous les humains, nous devons trimer des heures et des heures pour ramener des croquettes à la maison. Quelle misère!

Bon, je vous l’avoue, les chats, ce n’est pas ma tasse de thé, même pas de lait, non, je serais plutôt poisson rouge. Pas de bruit, pas de poils, pas de crottes, pas de vomis, pas de griffures sur le montant du meuble Louis XVI, juste des bulles. Et je sais de quoi je cause, j’ai deux spécimens de poilus à la maison.

Une fois tout ça avoué, je reconnais que le chat de Nathalie Jomard me fait bien marrer. D’abord parce qu’il est vraiment bouboule, ensuite parce qu’il est loin d’être parfait moralement. Rien à voir avec le Chi de Konagi Kanata. Lui ferait plutôt dans le rock’n’roll tendance punk. Sa mission si vous l’acceptez : pourrir la vie de ses colocataires et accessoirement de ses maîtres.

Mais pas d’inquiétude, Nathalie Jomard délivre dans un élan de solidarité mal contrôlé les dix commandements pour survivre à un chat, le premier étant la fuite. À bon entendeur, chalut…

Eric Guillaud

Le Bouboule-Book collector, Chat-Bouboule, de Nathalie Jomard. Editions Jungle! 19,90€

L’info en + : cet album collector contient les tomes 1 et 2 des aventures de Bouboule. Une double ration de pâtée en somme…

Vraoum vraoum : quand la BD fait rugir les moteurs…

Capture d’écran 2016-12-02 à 21.46.20De mémoire de passionnés, cette édition des 24 Heures du Mans fût l’une des plus incroyables, des plus captivantes de la fin du XXe siècle. 1999, tous les grands constructeurs sont sur la grille de départ, Toyota, Audi… et Mercedes. Mercedes qui n’ira pas jusqu’au bout.

Cinq heures après le début de la course, la Mercedes CLR n°5 lancée à plus de 300 km/h décolle de la piste, tourne trois fois en l’air et finit sa course dans les arbres en bord de piste. Tout le monde craint pour le pilote Peter Dumbreck mais celui-ci en sort indemne. Un miracle. Mais pour Mercedes, les 24 Heures sont terminées. Une mauvaise conception aérodynamique est à l’origine de l’accident. La dernière voiture de l’écurie encore en course rejoint les stands, les rideaux de fer sont baissés.

C’est cette édition 1999 et notamment cet accident spectaculaire que nous racontent ici les dessinateurs Robert Paquet et Bad, ainsi que le scénariste et journaliste Laurent-Frédéric Bollée qui avait couvert la course en tant que journaliste sportif.

On reste dans le domaine de la course et notamment dans celui des 9782344011812_cg24 Heures avec ce diptyque – 100% belge nous prévient le communiqué de presse – sur l’une des plus grandes stars du sport automobile, Jacky Ickx, aka Monsieur Le Mans en raison de ses six victoires remportées sur la mythique course mancelle. Un homme reconnu et apprécié pour son palmarès mais aussi pour son comportement. En 1969, alors que tous les pilotes se ruent vers leur voiture pour un départ en courant, Jacky Ickx marche, prend le temps de boucler son harnais et gagne la course. L’année suivante, le départ en courant est supprimé !

Champion de Belgique de Course de côte, champion de Belgique des conducteurs, champion du monde des pilotes d’endurance… quelque soit le terrain, l’homme s’impose et collectionne les titres les plus prestigieux.

Dans cet album, Jean-Marc Krings et Dugomier racontent la vie de cette légende vivante du sport automobile en commençant par le début, sa première voiture de course… une voiture à pédales. Direction la petite ville de Braine-L’Alleud dans le Brabant en 1950, Jacky Ickx a alors 5 ans…

Une course mythique, un pilote de légende, deux albums pied au plancher pour ceux qui aiment les chevaux mécaniques…

Eric Guillaud

1999 : Le choc des titans, 24 Heures du Mans, de Robert Paquet, Bad et Bollée. Éditions Glénat. 13,90€

Rainmaster, Jacky Ickx (tome 1), de Dugomier et Krings. Éditions Glénat. 13,90€

01 Déc

Mémoires d’un ouvrier : Bruno Loth raconte l’histoire de son père dans la France d’avant guerre et sous l’occupation

9782849532690_cgC’est un livre qui en impose. Par son poids, 1 kg et demi, son nombre de pages, plus de 300, et par son sujet : les mémoires d’un ouvrier. Il faut dire que le contexte donne à raconter. L’ouvrier en question s’appelle Jacques, c’est le père de l’auteur Bruno Loth, il découvre le monde du travail à la veille de la seconde guerre mondiale…

Bordeaux, mars 1935, Jacques aurait pu suivre des études et devenir instituteur. Depuis deux ans, il use ses fonds de pantalon sur les bancs de l’école supérieure. Mais il décide un beau jour de tout envoyer valdinguer et de s’engager comme apprenti. Direction l’usine où il découvre le monde du travail, un monde masculin, dur mais aussi très soudé dans la difficulté.

Mai 1936, le Front Populaire remporte une nette victoire aux élections législatives. Des manifestations monstres secouent le pays, des grèves paralysent les entreprises, les laborieux bombent le torse, Blum arrive au pouvoir et commence à appliquer le programme du Front populaire. Congés payés, semaine de quarante heures, conventions collectives… pour tout le monde.

Jacques en profite, s’offre quelques jours de vacances avec des amis avant de retourner à l’usine. Jacques monte en grade, il devient ouvrier à part entière mais la guerre éclate le 1er septembre 1939. Défaite éclaire, débâcle, exode, occupation… la vie douce et insouciante dont il rêvait s’évanouit pour longtemps.

Bruno Loth aime nous embarquer dans la grande histoire, la guerre d’Espagne avec Ermo et Dolorès, le Front Populaire et la seconde guerre mondiale avec Mémoires d’un ouvrier, un récit initialement publié en trois volumes entre 2010 et 2014, aujourd’hui réunis dans cette très belle intégrale augmenté d’un carnet d’histoires. Avec quantité de photographies et de documents, l’auteur y évoque la genèse de cet album, la vie de son père, la guerre à Bordeaux…

On retrouve bien évidemment la griffe de Bruno Loth, un mélange de témoignage historique et de récit intime appuyé par un graphisme et une mise en couleurs très sobres. Au delà du contexte historique et de la vie de son père, l’auteur nous offre un regard plein d’humanité sur le monde ouvrier. Un beau cadeau pour les fêtes de fin d’année.

Eric Guillaud

Mémoires d’un ouvrier (avant guerre et sous l’occupation), de Bruno Loth. Éditions La Boîte à bulles. 39€

© La Boîte à bulles / Loth

© La Boîte à bulles / Loth

29 Nov

Hip Hop Family Tree : l’épopée du hip hop racontée en BD par Ed Piskor aux éditions Papa Guédé

hip-hopune-tt-width-470-height-680-crop-1-bgcolor-000000-nozoom_default-1-lazyload-1-except_gif-1C’est une nouvelle qui devrait réjouir tous les amoureux de la culture hip hop, la saga de l’auteur américain Ed Piskor consacrée à la l’histoire de ce mouvement né dans le Bronx dans les années 1970 est enfin disponible en France…

Je ne suis pas un grand connaisseur du hip hop, pas vraiment un fan d’ailleurs, mais je suis toujours subjugué par la richesse de cette culture et sa proximité évidente avec la bande dessinée. Les deux univers se retrouvent dans cet ouvrage signé Ed Piskor, un auteur américain que certains d’entre vous ont peut-être découvert en France avec l’album Wizzywig paru chez Dargaud en 2013, album où il était question d’un hacker en série.

Changement de sujet avec Hip Hop Family Tree qui raconte ni plus ni moins l’épopée du hip hop, en commençant par le début, les soirées de Dj Kool Herc dans un South Bronx en ruine. Nous sommes au milieu des années 70, DJ Kool Herc invente la technique du « Merry-go-Round » (jouer avec deux disques identiques sur deux platines différentes) et le monde de la musique s’en trouve transformée.

Le rap est né. Et ses pionniers ont pour noms Grandmaster Flash, Grandwizard Theodore ou encore Afrika Bambaataa, le fondateur de la Zulu Nation, une organisation internationale quoi joua un rôle primordial dans la diffusion du hip hop à travers la planète en prônant la paix, la connaissance, la sagesse dans un New York confronté aux gangs.

Au fil des pages, Ed Piskor nous parle de cette culture hip hop naissante en Amérique et plus largement de la culture black et de la société américaine des années 70. On y croise beaucoup de stars du rap mais aussi du graff comme Fred Fab Five ou de la peinture comme Jean-Michel Basquiat, de la pop comme Deborah Harry (Blondie) ou encore du cinéma comme Malcom X.Couvertureblack music

Un livre très dense et passionnant à offrir avec un autre ouvrage portant lui-aussi sur la culture black, l’excellent Petit livre Black Music de Bourhis et Bruno chez Dargaud dont vous trouverez la chronique ici.

Eric Guillaud

Hip Hop Family Tree, de Ed Piskor. Editions Papa Guédé. 26€

© Papa Guédé / Ed Piskor

© Papa Guédé / Ed Piskor

27 Nov

La Casa, une édition anniversaire de la BD de Victor Hussenot chez Warum?

LaCasa-Warum2016-3DLa case, la casa, la maison, un espace restreint sur une planche de bande dessinée mais un terrain de jeu et d’aventure incroyable. Tout peut s’y produire, le monde entier peut la traverser, l’investir, en repartir. La preuve avec Victor Hussenot et cette bande dessinée publiée chez Warum?…

Dans cet album initialement paru en 2011, aujourd’hui réédité à l’occasion des 11 ans de la maison d’édition, les cases s’envolent, dégringolent, s’organisent, se désorganisent, apparaissent, disparaissent, s’animent, se meurent, se remplissent, se vident et donnent vie à des petites histoires qui flirtent avec l’humour, l’absurde. La case, cet espace limité par quatre traits, devient un personnage à part entière.

« Pour La Casa… », explique l’auteur dans une interview accordée à Du9.org et publiée dans les dernières pages du livre, « je voulais justement être libre, presque qu’il n’y ait pas d’histoire. Pourtant, il y a des personnages dessinés et imprimés sur du papier qui interagissent avec des cases, que font ils ? Cela m’intéressait de me dire qu’ils étaient là, dans la page, mais qu’aucune sorte de récit ne venait les emmerder. Je voulais voir ce qui se racontait tout seul, comme ça, en posant des personnages sur une planche blanche, comme si je leur disais : vas-y, débrouille-toi maintenant ».

En voyant ces pages, on pense tout de suite à Marc-Antoine Mathieu et notamment à sa série Julius Corentin Acquefaques qui n’a de cesse de revisiter, triturer, malaxer, renverser les codes narratifs. Et on a raison de penser à cet auteur même si Victor Hussenot développe un univers et une vison de la BD bien à lui. La Casa comme Julius Corentin Acquefaques explore les limites du médium bande dessinée. « L’OuBaPo m’a profondément touché, car j’ai vue dans les contraintes une manière de représenter visuellement des questions existentielles et temporelles avec la boucle (Morlaque) par exemple, un peu comme Escher que j’aimais beaucoup aussi ».

Cette réédition cartonnée offre de nouvelles pages couleurs ainsi qu’une longue interview de l’auteur. Pour ceux qui rêvent de faire exploser les cases !

Eric Guillaud

La Casa, Victor Hussenot. Editions Warum?. 18 €

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17 Nov

L’Invitation : la BD de Jim et Mermoux qui a inspiré le film de Michaël Cohen vient d’être rééditée

9782749308333_cgQuestion! Que faites-vous si votre meilleur ami tombe en panne de voiture à plusieurs kilomètres de chez lui, en pleine nuit, et vous appelle à l’aide ?

Réponse 1. Vous le laissez déposer un message sur votre répondeur, que vous consulterez tranquillement le lendemain matin ? Réponse 2. Vous décrochez et l’envoyez promener ? Réponse 3. Vous sortez de votre lit d’un bond, d’un seul, et partez à son secours ?

Entre ces trois solutions, Raphaël hésite et, finalement, privilégie l’amitié au repos bien mérité. Un effort surhumain d’autant que son pote de toujours, Léo, est à plus d’une heure de route. Mais arrivé sur place, Raphaël se rend compte que le fameux copain n’est pas du tout en panne… Non, Léo a tout simplement voulu tester la solidité de leur amitié. « A 3 heures du mat’, ça m’amusait de voir qui viendrait, qui viendrait pas… », dit-il ! Et Raphaël n’est pas le seul à avoir fait les frais de cette plaisanterie…

© Glénat / Jim et Mermoux

© Glénat / Jim et Mermoux

Cette histoire singulière a été inspirée au scénariste Jim par une expérience personnelle quand, il y a quelques années à la sortie d’un restaurant, sa voiture est lâchement tombée en panne. Coup de fil à un bon copain qui se défile. Deuxième coup de fil à une vieille copine qui sort de son lit et vient le dépanner.

« L’idée m’est restée en tête plusieurs années… », confie Jim,«m’effleurant régulièrement : et si j’appelais des copains à deux heures du matin pour voir réellement qui viendrait, qui ne viendrait pas ? Difficile de ne pas être tenté par l’idée; j’imagine les têtes enfarinées, sortir le champagne, se vanner au clair de lune… Ça m’amuse d’avance. Et puis, la peur de la déconvenue peut-être, la peur d’emmerder les gens que j’aime bien surtout, il m’a semblé que finalement je tenais peut-être là un plus joli départ de fiction que de vraie vie… ». 

© Glénat / Jim et Mermoux

© Glénat / Jim et Mermoux

Initialement publié en 2010, L’album est aujourd’hui rééditée à l’occasion de la sortie en salles du film de Michaël Cohen, L’Invitation, avec Nicolas Bedos dans le rôle principal.

Un roman graphique plein d’humour autour de l’amitié et de notre relation aux autres. Une très belle invitation… à la réflexion, traitée en partie comme une pièce de théâtre et superbement mise en images et en couleurs !

Eric Guillaud

L’Invitation, de Jim et Mermoux. Editions Glénat. 17,50 €

Le Petit livre Black Music : cinq questions à Brüno

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Certains mettent des images en musique, eux font le contraire. Le Nantais Brüno et son complice Hervé Bourhis viennent d’illustrer leur passion pour les musiques noires américaines. Un album complètement funk à nous faire ressortir la platine et les microsillons du placard. 

D’où te vient cette passion pour la musique noire américaine ?

Brüno. C’est venu petit à petit, au fil de rencontres, d’échanges de disques avec des copains, de temps passé dans les médiathèques… je suis passé par la new wave, l’indus, le rock psyché, le prog… je suis arrivé au jazz par le free, puis sont venus la soul et le funk. Et depuis je n’écoute quasiment plus que du jazz et de la soul.

Est-ce qu’elle a eu une influence sur ton dessin ?

Brüno. Je ne pense pas, mais elle m’accompagne lorsque je travaille, est c’est déjà un luxe fantastique que de pouvoir écouter de la musique en bossant.

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La chronique de l’album ici

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Comment vous êtes-vous connectés toi et Hervé autour de cet album?

Brüno. Nous nous connaissons depuis un certain temps, et lors de nos échanges sur la musique, partageant la meme passion pour la pop noire US, on s’est dit que ce serait chouette de faire un livre sur le sujet. Avec le « Petit Livre Rock » (suivi par le Petit Livre Beatles, et ceux sur la 5eme république et la BD), Hervé avait déjà inauguré une formule narrative qui fonctionne parfaitement, à mi-chemin de la BD et du texte illustré. Notre livre s’inscrit dans cette veine.

© Dargaud / Bourhis & Brüno

© Dargaud / Bourhis & Brüno

Comment avez-vous procédé pour son élaboration ?

Brüno. Pour le contenu, nous avons mis le jazz de côté, estimant que le sujet mériterait un livre à part entière. La répartition des dessins : à moi les BD et les pochettes d’albums principales, à Hervé tout le reste !!! On s’est souvent concerté sur le contenu, sur le choix des disques, des artistes etc. L’éditorial et la mise en page ont été réalisé par Hervé. D’autre part, heureusement qu’Hervé (qui est plus éclectique que moi) était là pour défricher le hip hop, par exemple. Mais le plus important, est que ce livre nous a aussi permis de découvrir et d’écouter plein de choses que nous ne connaissions pas ou peu !

Si tu devais retenir de toutes ces pages un artiste, un album, une chanson…

Brüno. what’s Going On, de Marvin Gaye, un superbe album et surtout le premier vinyle que j’ai acheté.  Et la même année, 1971, dans un genre plus obscur, Black Ivory de Wanda Robinson, de la poésie black adolescente tristounet sur fond de jazz groggy.

Merci Bruno.

La Chronique de l’album est à découvrir ici

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Prix Rodolphe Töpffer 2016 : Adam, Goerg, Zep, Campi, Guibert et Meurisse sélectionnés

PlancheS_52641Le jury 2016 des Prix Rodolphe Töpffer a sélectionné pour le Prix Töpffer Genève Peggy Adam (Plus ou moins…L’Hiver), Sacha Goerg (Nu), Zep (Un Bruit étrange et beau), pour le Prix Töpffer international, Thomas Campi (Macaroni !), Emmanuel Guibert (Martha & Alan), Catherine Meurisse (La Légèreté)

C’est la vingtième année que la ville de Genève récompense avec le Prix Töpffer international la meilleure bande dessinée en français parue dans l’année, et avec le Prix Töpffer Genève le meilleur album réalisé en 2016 par un(e) Genevois(e).

En 2015, les lauréats étaient Killoffer pour l’album « Killoffer tel qu’en lui-même enfin », Alex Baladi pour « Autoportrait (13.11.13 – 14.11.14) », Maurane Mazars pour « Acouphènes »

La proclamation des lauréats aura lieu le 9 décembre.

Plus d’infos ici