Il faut quand même être sacrément balèze pour s’attaquer à Mickey. C’est du lourd. Du très très lourd. Mais Tébo n’est pas du genre à avoir peur d’une légende. Peut-être un peu des araignées et des fourmis mais jamais des légendes. Ce beau et jeune Caennais – si si – est suffisamment musclé des doigts et du cerveau pour se jeter dans une aventure comme celle-ci et en revenir entier. A l’arrivée, même pas mal le Tébo et un bel album qui sent bon la postérité…
Un dos toilé bleu, un papier au grammage respectable, le Mickey de Tébo à des allures d’album à l’ancienne. Mais à l’intérieur, le ton est résolument moderne. Moderne dans le trait, moderne dans le texte et dans l’esprit. Une loufoquerie à la Tébo où l’on découvre un Mickey âgé, avec barbe blanche, rides sur le crâne et grosses lunettes sur le museau. Un Mickey retraité qui a la mémoire qui flanche et la vue qui baisse mais qui aime raconter à son arrière-petit-neveu, Norbert, ses aventures de jeune héros. Et de le découvrir dans l’Ouest sauvage à la recherche d’un trésor, prisonnier d’un chat psychopathe dans le Bayou, aviateur pendant la première guerre mondiale, astronaute et même trafiquant de chocolat pendant la prohibition.
Après Cosey, Keramidas, Trondheim, le papa de Captain Biceps, de Samson et Néon et de plein d’autres beaux albums nous offre un Mickey qui décoiffe, un Mickey bourré de légèreté, d’humour et d’aventure. Et ça fait du bien en ce moment !
Eric Guillaud
La jeunesse de Mickey, par Tébo. Editions Glénat. 17 €