11 Juil

DoggyBags présente… HeartBreaker : les méchants n’ont pas dit leur dernier mot

DoggyBags_presente_HeartBreaker HeartBreaker, l’une des héroïnes phares de l’équipe de DoggyBags a enfin droit à son propre volume. Et bien que ça gicle de partout, rarement une vampire n’aura été aussi trouble et sexy…

En mars dernier, on saluait la très destroy revue DoggyBags qui tirait alors avec son treizième numéro sa révérence tout en nous promettant, comme tous ces super-méchants de série Z dont ses auteurs sont si friands, qu’ils reviendraient bientôt, mais sous une autre forme. « I’ll be back ! » comme disait Arnold à Sarah Connor en somme… C’est désormais chose faîte avec une nouvelle série intitulée sobrement Doggybags présente et qui, comme son nom l’indique, devrait sortir de façon régulière des tomes indépendants les uns des autres mais centrés autour d’un personnage bien précis à chaque fois.

Difficile d’être surpris en découvrant l’identité de celle qui ouvre le bal : réunissant pas mal des thématiques chères à ses (nombreux) papas comme le gore ou le vampirisme avec une bonne dose de sexe, on peut dire que HeartBreaker (‘la briseuse de cœur’ pour les gens allergiques à la langue de Shakespeare) est l’archétype même de l’anti-héroïne du label 619. Apparue pour la première fois dans le sixième numéro de DoggyBags, portée par une adaptation en court-métrage (visible sur youtube) où l’ancienne actrice de films X Céline Tran alias Katsuni (qui signe ici le scénario de l’une des trois histoires et qui a servi de modèle au personnage) interprétait le rôle, voici Celyna, infectée par un vampire qu’elle cherche depuis désespérément à tuer pour mettre fin à la malédiction. Sauf que plus elle tente de le retrouver, plus les cadavres s’amoncellent et surtout, plus sa nouvelle nature prend le pas sur le reste. Un peu comme l’anti-héros campé par Wesley Snipes dans le film Blade, autre référence à peine voilée.

Bien sûr, le ton et le style graphique varie pas mal en fonction des auteurs : si le premier assume son affiliation manga, le suivant (Bad Blood signé par Run, le patron de label 619 et Chariospirale) est un trip limite plus proche du graffiti mais sous acide alors que Blood Lust conclut la trilogie d’une façon à la fois plus réaliste et en même temps limite encore plus perverse. Mais au-delà de l’hommage appuyé aux films d’horreur de série B (jusqu’à affubler l’un des personnages de la dernière histoire d’un t-shirt ‘Pussy Twister’ sûrement en référence au club ‘Titty Twister’ du film de Robert Rodriguez, Une Nuit en Enfer) et d’exploitation et de son parfum gothique urbain, c’est bien son côté assez désespéré qui frappe. Elle a beau être sexy, diaboliquement séduisante malgré sa part d’ombre et manier le sabre comme personne, comme tous les autres grandes figures de l’écurie label 619, HeartBreaker est maudite et elle le sait.

Olivier Badin

DoggyBags présente HeartBreaker, de Run, Céline Tran, Hasteda Sourya, Chariospirale et Maria Llovet, Éditions Ankama. 13,90€

© Ankama - Run, Tran, Hasteda, Sourya, Chariospirale & Llovet

© Ankama – Run, Tran, Hasteda, Sourya, Chariospirale & Llovet

Tour de France, Tour de force : les exploits des forçats de la route en BD

4U9zAA0ID8DrpDS4o9fzWtTJFKX88Qm2-couv-1200La retransmission télévisée quotidienne de la Grande Boucle ne vous suffit pas ? Vous en voulez toujours plus ? Plus d’exploits, plus d’échappées, plus de cols légendaires, plus d’anecdotes croustillantes ? Don’t move, voici des albums à lire entre deux étapes…

On commence avec le deuxième volet d’une série qui s’appelle tout simplement Le tour de France. Liera au dessin et Ocula au scénario nous entrainent dans les roues des champions qui ont pour noms Merckx, Poulidor, Koblet ou encore Hinault, mais pas seulement. Les autres, tous ces anonymes du peloton, ces victorieux d’un jour, ces oubliés pour toujours, ont leur place dans cet album constitué de courtes histoires qui survolent la centaine d’éditions. « Ce sont plusieurs tranches d’histoires qui sont dessinées ici. À travers les maillots, les récits, ce sont les exploits qui nous reviennent à travers le 9782344022573-Ltemps », explique Didier Ocula. Un dessin réaliste, un narration classique, une BD estampillée « produit officiel » du Tour de France. (Dupuis, 14,95€)

Le Tour de France est réellement un Tour de force. Et c’est justement le titre du deuxième album paru ces derniers jours et signé Frédéric Kinder. On change de style graphique, on laisse le réalisme pour une ligne claire séduisante et une approche de passionné. Frédéric Kinder est un féru de cyclisme et notamment du cyclisme d’avant guerre. Tour de Force, initialement paru en 2005, est son premier et seul album à ce jour. Ses forçats de la route ont les chambres à air enroulées autour des épaules et doivent affronter des étapes de plus de 300 kms sur des chemins cabossés. Tour de force raconte les débuts du Tour, les exploits, les défaillances, les anecdotes qui ont fait et font aujourd’hui encore sa légende. (Glénat – Treize étrange, 13,90€)

Eric Guillaud

D’autres BD qui évoquent le Tour de France : L’Aigle sans orteils de Lax (Dupuis)  La Mauvaise tête de Franquin (Dupuis)…

08 Juil

Yoko Tsuno, Sibylline, Buck Danny, les Schtroumpfs, Cédric, Marsupilami… les héros sont éternels

7SMjc161ZvHv9J1Y8RzFveE2oQ65cdqZ-couv-1200Ils s’appellent Sibylline, Buck Danny, les Schtroumpfs, Yoko Tsuno ou encore Cédric, ils ont 20, 30 ou même 70 ans d’aventures derrière eux, des dizaines d’albums, plusieurs générations de lecteurs, et résistent encore et encore aux assauts à l’arme lourde des héros des temps modernes, ceux qui squattent les jeux vidéos et plus encore les réseaux sociaux…

Honneur au plus âgé de la bande, Buck Danny, une première apparition en 1947 dans les pages du journal Spirou, 55 aventures à ce jour dans la série initiale, signées par quatre dessinateurs, Victor Hubinon, Francis Bergèse, Francis Winis puis Formosa, et autant de scénaristes, Jean-Michel Charlier, Jacques de Douhet, Francis Bergèse et Fred Zumbiehl. Tous ces récits ont été publiés à plusieurs reprises en intégrale. La dernière en date vient tout juste de s’enrichir d’un douzième volume regroupant les derniers scénarios de Charlier et les premiers albums de BergèseeFndHzoinzO4SHWI07O5rKXY34qUWLw0-couv-1200, quatre aventures réalisées entre 1983 et 1988, autant dire une période de transition mais qui permet à la série de trouver une nouvelle dynamique. (Dupuis, 24€)

D’un côté la série mère, de l’autre les intégrales, au centre depuis 2014 une nouvelle série intitulée Les Aventures de Buck Danny Classic qui nous replonge dans la guerre de Corée et la seconde guerre mondiale, des aventures qui distillent une petite atmosphère vintage qui séduit les fans de la première heure comme les derniers arrivés. Le quatrième volet, L’île du diable, vient de sortir, direction une petite île perdue de la mer de Banda. On retrouve Buck Danny sur la plage, son avion au fond de l’eau. « Me voilà bien seul au monde » se dit-il. Pas pour longtemps, les Japonais vont se rappeler à son souvenir… (Dupuis – Zéphyr, 14€)

schtroumpfs-et-village-filles-tome-1-foret-interditeChangement de format, on oublie les grands pour les petits héros, en taille bien évidemment, parce que du côté ancienneté, les Schtroumpfs ont eux-aussi sévèrement de la bouteille, 59 ans d’existence et toujours un teint bleu de jeunes premiers. Leur créateur, Peyo, est mort en 1992 mais les Schtroumpfs ont continué leur vie sous la plume de Thierry Culliford, le fils de Peyo, et les pinceaux d’Alain Maury, Ludo Borecki, Jeroen De Coninck, Pascal Garray. 34 aventures à ce jour, un hors série et ce premier volet d’une nouvelle série, Les Schtroumpfs & Le village des filles, publié à la veille de la sortie en salle du film Les Schtroumpfs et le village perdu en mars dernier. On y décvrouvre un village de Schtroumpfs filles. Elles sont toutes aussi bleues mais la différence est ailleurs… (Le Lombard, 15,90)

Dans la catégorie fille justement, l’une des premières héroïnes avec Natacha à avoir disposé de sa propre série s’appelle Yoko Tsuno. Créée en 1970, il y a donc 47 ans, oui oui quand même, elle poursuit dGUrVR234hD8eDRbbR4BCL1QbzDBQLzu-couv-1200tranquillement sa route avec une 28e aventure signée Roger Leloup, Le Temple des immortels. Toujours pas une ride, toujours pas un cheveux blanc qui dépasse de sa belle chevelure noire, Yoko est universelle autant qu’intemporelle. Pour cette nouvelle aventure, elle nous entraîne dans les vestiges d’une château médiéval et plus précisément à l’intérieur d’une grotte anciennement occupée par des moines cisterciens chassés par Henri VIII. Quand le passé rencontre le futur ! (Dupuis, 10,95)9782203109148

Les souris aussi ont une belle espérance de vie dans le monde de la bande dessinée. Sibylline, personnage savoureux créé en 1965 par Raymond Macherot pour le journal Spirou, 16 albums dans la série originale, une longue interruption entre 1985 et 2006, et un retour chez Casterman pour de nouvelles aventures sous la plume de Corteggiani et les pinceaux de Netch. Des changements majeurs qui devraient donner un nouveau souffle à cette série animalière très poétique. (Casterman, 9,90)

3OUIHaXMkp9bjGBs5WRbfHuZVV1miy0b-couv-1200Un autre animal, totalement imaginaire celui-ci, le Marsupilami a été créé par l’immense André Franquin en 1952 dans Spirou et les héritiers. Contrairement à Spirou et à Fantasio, ce personnage reste la propriété de son créateur lorsque celui-ci décide de ne plus travailler sur la série à la fin des années 60. Il part donc avec son personnage sous le bras et finit par le confier en 1987 à un éditeur qui en fait une série à part entière. Bingo, le premier album La Queue du Marsupilami se vend à 600 000 exemplaires et signe la naissance d’un héros à part entière. 30 ans et 30 albums plus tard, Batem au dessin, Colman au Temps-de-chienscénario, nous proposent une nouvelle aventure au coeur de la Palombie secrète avec une recette qui a fait ses preuves. Houba ! (Mars Productions, 10,95)

On termine avec un gamin, un sacré gamin… de plus de 30 ans tout de même, Cédric, né d’une rencontre en 1986 entre le scénariste Raoul Cauvin, bien connu déjà à l’époque pour ses Tuniques bleues, et le dessinateur Laudec. 31ans d’aventures pour être précis et autant d’albums, tous conçus sur le même principe de l’histoire courte, drôle et tendre, des aventures du quotidien qui mine de rien parlent de vous, de nous, de la famille, de notre société. 11 millions d’albums vendus, un classique de la BD franco-belge. Temp de chien! est le dernier album en date. (Dupuis, 10,95)

Eric Guillaud

06 Juil

Ni Terre ni mer, un thriller maritime haletant signé Olivier Megaton, Nicola Genzianella et Sylvain Ricard

Couv_305613Olivier Megaton. Ce nom me disait quelque chose. Serait-ce le Megaton de Taken 2 ou 3 ? Exactement. Le réalisateur, romancier, peintre, scénariste et producteur français signe pour la première fois un scénario de BD, un scénario écrit initialement, on peut l’imaginer, pour le cinéma avant de trouver sous le pinceau de Nicola Genzianella et les recentrages de Sylvain Ricard une existence salutaire en bande dessinée…

Ni Terre ni mer est un thriller maritime, un vrai, qui fout les pétoches au moins autant que L’Épave de Serge Brussolo ou Calme blanc de Philip Noyce avec la particularité de se passer dans un phare après l’échouage du voilier des protagonistes.

On ne comprend pas trop ce qu’ils, les protagonistes, sont venus faire sur ce voilier et dans ce coin-là. Il devait faire beau, ils se retrouvent en pleine tempête, ils devaient aller vers l’île de Sainte Agnès, ils se retrouvent à des milles de là, au large de la côte normande, le bateau violemment planté sur les rochers d’un phare. Tous sains et saufs, recueillis par les gardiens des lieux, le genre de gars patibulaires mais presque.

Peu à peu, l’intrigue se détricote d’un côté pour se retricoter de l’autre. On apprend en flashbacks que le groupe s’est retrouvé sur le fameux voilier pour affronter un passé commun et remplir une « mission ». Mais dans le phare, les affaires se corsent et le thriller maritime vire au thriller bien terrestre, façon Dix Petits nègres

On vous en a déjà trop dit. Pour la suite, plongez-vous dans l’aventure, graphiquement c’est plutôt pas mal fichu, les atmosphères sont oppressantes. Un récit sous tension en deux volumes, le tome 2 est prévu pour le mois d’octobre.

Eric Guillaud

Ni Terre ni mer, d’Olivier Megaton, Nicola Genzianella et Sylvain Ricard. Éditions Dupuis. 14,50€

© Dupuis / Megaton, Genzianella & Ricard

© Dupuis / Megaton, Genzianella & Ricard

04 Juil

Sous les BD, la plage : France Télévisions prend le chemin du littoral avec le camion qui bulle

Simul plage bisIl y a quelques décennies de cela, nombreux étaient les parents qui s’attristaient de voir leur progéniture lire des BD plutôt que de la littérature dite « classique ». Ce temps est bel et bien révolu. Aujourd’hui, ces mêmes parents, enfin les enfants de ces parents devenus eux-mêmes parents – vous me suivez ? – regrettent que leur propre progéniture ne lise plus, et ne lise plus entre autres de BD.

En cause ? Les écrans nomades ou non qui se multiplient comme des petits pains dans les foyers français.

Partant de ce constat, le groupe Média Diffusion en partenariat avec quatre éditeurs du groupe Média Participations (Dargaud, Dupuis, Kana et Le Lombard) et le club francetv, a lancé « le camion qui bulle », une opération qui s’est donnée pour mission de ramener vers le livre les enfants et adolescentst. En pratique, un Renault Master décoré aux couleurs des héros de BD viendra à la rencontre de tous les amoureux du 9e art, au plus près de leurs lieux de vacances dans 12 villes du littoral entre le 8 et le 30 juillet.

Véritable bibliothèque ambulante, le camion qui bulle proposera des lectures gratuites d’albums mais aussi des séances de dédicaces, des rencontres avec les auteurs, des concours de dessin, des ateliers, des quizz…

Les dates de la tournée

Samedi 8 juillet : Knokke-le-Zoute (Belgique) à Zeedijk-Het Zoute 777, 8300 Knokke-Heist – Dimanche 9 juillet : Dunkerque (59) à  la Digue de Mer – Lundi 10 juillet : Le Touquet (62) au Touquet-Paris-Plage, Boulevard du Dr Jules Pouget – Jeudi 13 et Vendredi 14 juillet : Saint-Lunaire (35) – Samedi 15 et Dimanche 16 juillet : Crozon (29), Place d’Ys – Lundi 17 et Mardi 18 juillet : Binic Etables-sur-mer (22), Aire Remy Collin – Mercredi 19 et Jeudi 20 juillet : Carnac (56), Parking de Port en Dro – Vendredi 21 juillet : Les Sables d’Olonne (85), promenade Lafargue en contrebas du Palais de Justice – Samedi 22 juillet : Les Sables d’Olonne (85), Place du Palais de Justice – Dimanche 23 et lundi 24 juillet : Angoulins (17) – Mardi 25 et Mercredi 26 juillet : Royan (17), esplanade de Pontaillac (à proximité du kiosque) – Jeudi 27 et Vendredi 28 juillet : La Teste-de-Buch (33), Boule du lac à la grande plage de Cazaux – Samedi 29 et Dimanche 30 juillet : Hossegor (64), Place des Landais

En attendant le passage du camion qui bulle dans votre région, direction le site du club francetv. Des cadeaux sont à gagner me dit-on dans l’oreillette pour les les 33 premiers inscrits…

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Plus d’infos ici

03 Juil

Fumetti : le festival de bande dessinée nantais pousse les cases et vous offre la grande aventure

extrait de l'affiche du festival Fumetti 2017

extrait de l’affiche du festival Fumetti 2017

On le savait à l’étroit à la Maison de quartier Madeleine – Champ de Mars, il s’installe cette année à la Manufacture des Tabacs où il pourra prendre tranquillement du poids, le festival de bande dessinée Fumetti donne rendez-vous du 7 au 9 juillet à tous les fondus de la case…

La suite ici

02 Juil

Pages d’été : le roman Intempérie de Jesús Carrasco adapté en BD par Javi Rey

K9xOOMcjUbtaJOWBjRsqWJFoWy8mfPzp-couv-1200 C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode détente et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…

Relativement peu de textes, peu de dialogues, vous pouvez lire Intempérie en vingt minutes chrono mais vous pouvez aussi prendre votre temps – et je vous le conseille – pour savourer le dessin mais aussi et surtout vous imprégner des atmosphères et des émotions. Car toutes les pages de ce récit en sont riches.

Intempérie raconte l’histoire d’un gamin qui décide de fuir la violence de son père, fuir les coups et la vie de misère qu’il lui réserve. Mais la nature dans ce coin d’Espagne ravagé par une épouvantable sécheresse est aussi rude que les hommes. Et le jeune enfant, dont on ne connait pas le nom, doit faire face à la faim et à la soif. Recueilli par un berger nomade, il doit se reconstruire, réapprendre à faire confiance à l’homme. Mais les démons de son passé sont à ses trousses, des hommes qui sont prêts à tout pour le ramener au point départ…

Certains d’entre vous connaissent déjà le Barcelonais Javi Rey qui a précédemment signé l’album Un maillot pour l’Algérie ainsi qu’un épisode de la série Secrets chez Dupuis. Son graphisme, ses couleurs, illustrent ici parfaitement l’humilité du héros face à la nature et sa détresse face à la violence des hommes.

Comme l’explique l’auteur du roman, Jesús Carrasco, Intempérie dépeint le monde dans lequel il a grandi, le monde de l’Espagne rural : « Je suis né dans un village et j’y ai vécu jusqu’à l’âge de vingt environ. Pour cette première aventure, ce premier défit, je me suis rendu compte qu’il était indispensable de puiser à une source en émotions, en perceptions ou en sensations suscités par le paysage. Ce roman est fabriqué à partir de ce matériau-là : un vécu hautement exposé à l’environnement, au milieu naturel, à la campagne, à l’inclémence, à l’intempérie ». 

Un bel album et, à en croire l’auteur du roman lui-même, une adaptation qui « surpasse le livre »!

Eric Guillaud

Intempérie, de Javi Rey d’après le roman de Jesús Carrasco. Éditions Dupuis. 18€

© Dupuis / Javi Rey - Jesus Carrasco

© Dupuis / Javi Rey – Jesus Carrasco

01 Juil

Pages d’été : Camille Pot met en images les conversations de plage

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C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode détente et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…

Pour être tout à fait juste, Conversations de plage n’a pas eu le temps de prendre la poussière sur mon bureau, ce petit bouquin jaune des éditions Warum est sorti en juin, juste à temps pour se trouver embarqué dans les sacs de plage des vacanciers à côté des tongs, de la crème solaire et des lunettes de soleil.

Mais de quoi ça cause me direz-vous ? Est-ce bien la peine de l’emmener avec vous même si son poids et son format ne vous embarrasseront pas plus qu’un, disons deux paquets de cigarette ? Conversations de plage parle de tout et de rien, de l’essentiel et du superflu, de l’anecdotique et du primordial, du mythe nietzschéen et de crumble banane sauce litchi, de prise de poids et d’amour, de chevauchées sauvages à travers les steppes mongoles et de crédits immobiliers, de la vie et de la mort, le tout en une suite de dessins drôles et colorés.

Rien de neuf sous le soleil me diront les plus attentifs puisque cet album a déjà été publié en 2008. Oui, mais cette nouvelle édition est en couleurs et est enrichie de gags inédits, ce qui la rend forcément indispensable.

Hier comme aujourd’hui, les histoires de Camille Pot sentent le sable chaud et les beignets à la confiture à toutes les pages. Idéal entre deux petits plongeons !

Eric Guillaud

Conversations de plage, de Camille Pot. Éditions Warum. 14€.

30 Juin

One Two Three Four Ramones : un monument du rock’n’roll vu par Cadène, Bétaucourt et Cartier

790601_01C’est dingue comment porter un tee-shirt estampillé Ramones est aujourd’hui devenu totalement hip au sein d’une certaine jeunesse qui n’écoute pas forcément du rock’n’roll et qui, pire encore, ne sait même pas qui se cache derrière ce nom. Eh bien non, Ramones n’est pas une marque de fringue, ni un modèle de planche de surf, Ramones est l’un des meilleurs groupes de rock’n’roll au monde. Que vous le découvriez aujourd’hui -on ne vous en voudra pas- ou que vous vénériez le groupe depuis toujours, cet album paru aux éditions Futuropolis et signé Cadène, Bétaucourt et Cartier nous permet de vivre la légende de l’intérieur…

Dire que les Ramones est un putain de groupe de rock qui a révolutionné le genre autant que les Beatles est d’une extrême banalité. C’est pourtant la réalité. Avant même les Sex Pistols ou les Clash, les Ramones prouvaient au monde entier que la musique appartenaient à tous, qu’il n’était nul besoin de sortir d’une académie de musique pour assembler trois accords et balancer un tube interplanétaire.

Surfin’ Bird, Blitzkrieg Bop, Rock and roll Radio, Poison Heart, Locket Love… Autant de bijoux qui tournent autour de la planète depuis plusieurs décennies et pour encore longtemps.

Dans cet album, Cadène, Bétaucourt et Cartier nous racontent la face cachée des Ramones, la jeunesse de Dee Dee, une mère alcoolique, un père violent, la création du groupe, les premières répétitions sans qu’ils sachent aligner trois accords, les premiers concerts, notamment au mythique CBGB à New York, la soif de célébrité, les tournées internationales, les filles, les amours des uns et des autres, la gloire ou presque mais aussi les disputes incessantes au sein du groupe, la paranoïa de l’un, les tocs de l’autre et surtout la drogue, omniprésente, qui empêche parfois Dee Dee de jouer et finit par le tuer.

« On se rêvait en rock stars, on était affamés… Londres, Tokyo, Buenos Aires, j’y ai cru… J’ai tout pris et la célébrité qui va avec. Mais rien peut durer. Il reste juste le manque »

Si les Ramones ont marqué l’histoire du rock’n’roll et grandement participé au lancement du mouvement punk, la vie du groupe n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, on frôle même souvent le pathétique. Mais le rock’n’roll ne naît pas dans les soirées de la jet set, plutôt dans les caves des grandes villes comme ici à New York. Un extraordinaire voyage au coeur des années 70 en compagnie des Ramones, avec égelement la participation exceptionnelle d’Iggy and The Stooges, des Sex Pistols, des Clash, de Lemmy Kilmister de Motörhead. Que du beau monde, un groupe de légende et une BD indispensable pour tous ceux qui s’intéressent au rock’n’roll ! Hey ho! Let’s go…

Eric Guillaud

One Two Three Four Ramones, de Cadène, Bétaucourt et Cartier. Éditions Futuropolis. 20€

© Futuropolis / Cadène, Bétaucourt & Cartier

© Futuropolis / Cadène, Bétaucourt & Cartier

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