03 Nov

Carnet de bagnoles: Lapin sort les chromes chez Glénat

Couv_258174Une chaise pliante, quelques crayons et un vieux registre de compta en guise de carnet de croquis, il n’en faut pas plus pour faire de Lapin un dessinateur heureux. Enfin si, il lui faut aussi quelques sujets qui en valent la peine. De vieilles bagnoles par exemple, rencontrées au fil de ses voyages, une 404 Peugeot au Maroc, une Fiat 500 à Naples, une chevrolet Bel Air aux Etats-Unis ou une Trabant à Berlin.

Français installé à Barcelone, Lapin aurait ainsi rempli plus de 160 carnets. Le premier d’entre-eux publié chez Glénat réunit une centaine d’illustrations de vieilles bagnoles passées au filtre d’un étrange et léger effet fish-eye. L’auteur s’est en plus amusé à représenter le plus souvent possible son reflet dans les chromes. En plus d’admirer les belles mécaniques, vous pourrez jouer à Où est Lapin ?

Eric Guillaud

Carnet de bagnoles, de Lapin. Editions Glénat. 19 €

@ Glénat / Lapin

@ Glénat / Lapin

02 Nov

« Franquin, Chronologie d’une oeuvre » : un ouvrage de référence sur l’un des plus grands auteurs contemporains

franquinC’est du lourd, du très lourd même. 2,4 kg (j’ai pesé!). 384 pages (j’ai compté), des centaines de documents, illustrations, croquis, couvertures, crayonnés, planches et photos. Et au bout du compte une oeuvre, magistrale, essentielle, fondatrice, celle de Franquin, André Franquin, l’homme qui a fait de Spirou et Fantasio des personnages à la fois modernes et mythiques, l’homme qui a créé Gaston Lagaffe, le Marsupilami, Modeste et Pompon, qui a illustré Les Idées noires, ses idées noires, l’homme finalement qui a créé un style graphique et révolutionné le Neuvième art en son temps. Alors oui, le livre pèse son poids mais il a de très bonnes raisons pour ça.

Année après année, album après album, Franquin, Chronologie d’une oeuvre nous fait pénétrer dans l’intimité créative du maître, décortiquant son parcours, son trait, son humour. Tout commence en 1946 avec la première histoire de Spirou dessinée par Franquin et publiée dans le journal Spirou très vite suivie du récit Le Tank publié quant à lui dans l’Almanach 1947. Et tout se termine avec les ultimes planches de Gaston et notamment la planche restée inachevée, publiée dans le tome 19 des aventures de Gaston Lagaffe. André Franquin décède le 5 janvier 1997 laissant ses héros de papier et quelques centaines de milliers de fans orphelins.

Dans leur ouvrage, José-Louis Bocquet et Eric Verhoest rappellent que pour Franquin, la possibilité de passer à la postérité n’a jamais été de mise. Et de le citer : « L’idée d’être dans le dictionnaire ne m’intéresse pas du tout. Si on le faisait, j’aimerais qu’on signale simplement Gaston ». Une phrase à l’image de l’auteur, géniale et modeste, un homme capable de s’effacer au profit de ses personnages.

Une citation parmi des centaines d’autres contenues dans l’ouvrage Franquin, Chronologie d’une oeuvre, les auteurs ayant souhaité pour ce « voyage initiatique » s’appuyer au maximum sur la propre parole de Franquin. « Si celui-ci… », expliquent-ils, « n’a jamais voulu être l’exégète de son propre travail – sa modestie, qui n’était pas feinte, excusait cette posture -, ses propos éclairent, toujours avec justesse, souvent avec humour, les grandes et petites étapes de son cheminement d’auteur ».

Pour la troisième édition de cet ouvrage de référence, les éditions Dupuis ont doublé la pagination afin de donner l’espace nécessaire à l’exceptionnelle iconographie présentée. Un livre remarquable sur une oeuvre exceptionnelle !

Eric Guillaud

Franquin, chronologie d’une oeuvre, de José-Louis Bocquet et Eric Verhoest. Editions Dupuis. 59 €

@ Dupuis Patrimoine / Franquin

@ Dupuis Patrimoine / Franquin

01 Nov

Les Ogres-Dieux et Soucoupes, deux albums sinon rien récompensés aux Utopiales, le festival de science-fiction de Nantes

Couv_230942Ce n’est pas un mais deux albums qui ont été récompensés hier lors de la cérémonie de remise de prix de la seizième édition des Utopiales, le Festival international de science-fiction à Nantes. Le premier volet des Ogres-Dieux de Hubert et Bertrand Gatignol, aux éditions Soleil a reçu le Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction. L’album Soucoupes de Obion et Arnaud Le Gouëfflec aux éditions Glénat a été désigné album coup de coeur du public.

Côté illustration, le génialissime Manchu a reçu le Prix Extraordinaire.

 

Les autres prix décernés
Prix Julia Verlanger à Lum’en de Laurent Genefort, éd. Le Bélial, 2015
Mention spéciale du jury à L’Adjacent de Christopher Priest (traduction de Jacques Collin), éd. Denoël, 2015
Prix du meilleur scénario de jeux de rôle à Un prophète de Jean-Marc Choserot pour le jeu Cthulhu
Prix du meilleur jeu vidéo réalisé à la Game Jam Button Factory de Samuel Bouchet (Dev), Pierre Chabiland (Dev), Rémi Gourrierec (Graph) et
Louis Godart (SD)
Prix du Jury – compétition internationale de courts-métrages à World of Tomorrow de Don Hertzfeldt / États-Unis, 2015
Mention spéciale du jury à Pelle Öhlund, acteur principal dans Man Without Direction de Johannes Stjärne Nilsson, Pelle Öhlund
et Nina Jemth / Suède, 2015
Prix Canal+ – compétition internationale de courts-métrages à Portal to Hell !!! de Vivieno Caldinelli / Canada, 2015
Prix du public – compétition internationale de courts-métrages à Juliet de Marc-Henri Boulier / France, 2015
Grand Prix du Jury – compétition internationale de longs-métrages à Évolution de Lucile Hadzihalilovic / France-Belgique-Espagne, 2015
Prix du public – compétition internationale de longs-métrages à Moonwalkers d’Antoine Bardou-Jacquet / Grande-Bretagne, 2015
Prix Utopiales Européen Jeunesse à Humains de Matt Haig (traduit par Valérie Le Plouhinec), éd. Hélium, août 2014
Prix Utopiales Européen à L’Autre Ville de Michal Ajvaz (traduit par Benoît Meunier), éd. Mirobole, 2015

Eric Guillaud

31 Oct

L’histoire d’un monde truqué : les coulisses du film d’animation avec Tardi et Legrand

9782203099906« Une bonne partie du métier de scénariste consiste à se creuser les méninges 24h/24, à se torturer le ciboulot, à tenter de noter au passage tout ce qui vous file par la tête… ». Et il en a des choses qui lui traversent la tête cet homme-là. Il s’appelle Benjamin Legrand. Il est écrivain, scénariste pour la bande dessinée, pour la télévision et pour le cinéma. Il a notamment écrit Le Cul des anges et La Face perdue de la Lune, Il a repris l’univers du Transperceneige à la mort de Jacques Lob, signé deux saisons de Nestor Burma, créé avec Amélie Aubert et Philippe Druillet la série télévisée d’animation Xcalibur et bien sûr déjà partagé quelques petites pépites avec Tardi, son ami, son complice de toujours ou presque. A commencer par la bande dessinée Tueur de cafards, album sorti en 1984, et le roman Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec en 2010

Rien de moins naturel donc que de les retrouver tous les deux associés à cette nouvelle aventure cinématographique. En salle mercredi prochain, Avril et le monde truqué est un film d’animation réalisé par Franck Ekinci et Christian Desmares sur une idée originale de Benjamin Legrand et d’après l’univers de Jacques Tardi.

Le récit repose sur une uchronie, une réécriture de l’histoire. Nous sommes en 1941, la lignée impériale est restée au pouvoir, Napoléon V règne sur la France où comme partout sur la planète, depuis 70 ans, des savants disparaissent privant l’humanité d’inventions capitales. Pas d’électricité, pas d’aviation, par de moteur à explosion, le monde en est resté à la vapeur.

Impliqué dans le projet, Jacques Tardi va en définir la charte graphique et réaliser un story board, un univers à la Tardi, on en demandait pas moins. Ce beau livre qui ressemble à s’y méprendre à un cadeau de Noël réunit les dessins réalisés par l’auteur (ébauches de personnages, esquisses des machines…) et bien sûr les commentaires de son ami Benjamin Legrand. Autant vous dire que les cent trente pages du livre se dévorent à la vitesse de la lumière. Une belle mise en bouche en attendant la sortie du film le mercredi 4 novembre…

Eric Guillaud

L’histoire d’un monde truqué, de Tardi et Legrand. Editions Casterman. 25 €

30 Oct

Miles Hyman Drawings : un livre en hommage à l’un des plus grands illustrateurs contemporains

601 MILES HYMAN[BD].inddIllustrateur mais aussi peintre et auteur de BD. Miles Hyman a plus d’une corde à son arc et plus d’un pays dans son coeur. Entre l’Europe et les Etats-Unis, l’artiste a multiplié les aller-retours comme quelque chose de naturel ou presque…

« Quitter son pays, choisir de vivre ailleurs que là où on est né est un processus complexe, parfois difficile à expliquer aux autres », peut-on lire en ouverture de ce livre. Un processus difficile que Miles Hyman a en tout cas artistiquement assumé, travaillant aussi bien pour des revues du vieux continent (Libération, Le Monde, Télégramme…) que pour les supports du nouveau (The New York Times, The International Herald Tribune…).  L’homme s’est aussi fait un nom dans la réalisation de couvertures de livres pour Gallimard, Le Seuil, Denoël et la série du Poulpe chez La Baleine. Enfin, il a illustré divers romans, notamment Manhattan Transfert de John Dos Passos, L’Agent secret de Joseph Conrad, Lorsque Lou de Philippe Djian.

Bref, Miles Hyman est partout, ses dessins nous accompagnent depuis la fin des années 80 et ce très bel ouvrage proposé chez Glénat n’est que pure récompense, pour lui peut-être mais surtout pour nous. On y retrouve près de 200 illustrations publiées des deux cotés de l’Atlantique, parfois inédites, le tout accompagné des textes de Michel Rime, Jean-Luc Fromental, Etienne Robial, Matz, Jérôme Charyn, Jean-Bernard Pouy… Tous parlent de lui, de l’homme aussi bien que de l’artiste, de leurs rencontres, mais aussi de ses dessins, de ses couleurs, de ses cadrages, de cet univers si particulier qui le rapproche selon les spécialistes d’un Edward Hopper. Un très très beau livre, très bien fait, intelligent, qui met en valeur le travail de l’artiste et nous plonge dans une douce atmosphère.

Eric Guillaud

Miles Hyman Drawings, de Miles Hyman. Editions Glénat. 39 €.

L’info en +

Jusqu’au 14 novembre 2015, l’artiste expose ses plus beaux originaux aux cimaises de la galerie Champaka à Paris.

@ Glénat / Hyman

@ Glénat / Hyman

26 Oct

Utopiales 2015 : la bande dessinée à l’honneur !

utopiales_affiche-384411Le festival international de science-fiction de Nantes débute dans quelques jours, le 29 octobre pour être précis. 5 jours pour se confronter aux « réalité(s) », thème de cette 16e édition.

Au menu, un peu beaucoup énormément de rendez-vous autour de la littérature, de la recherche scientifique, du cinéma, des jeux vidéos, de la culture nippone et bien entendu de la bande dessinée.

Parmi les auteurs de BD invités : Denis Bajram, Florent Calvez, Olivier Cotte, Florence Dupré la Tour, Fred Duval, Emem, Jaouen, Louise Joor, Olivier Ledroit, Arnaud Le Gouëfflec, Florence Magnin, Valérie Mangin, Marek, Marc Antoine Mathieu, Orion, Stéphane Melchior, Jean-Pierre Pécau, Fabien Vehlmann, Colin Wilson, Yoann…

Des dédicaces, des tables rondes…

Dédicaces mais aussi tables rondes ou conférences, les auteurs se relaieront pour nous parler de science fiction et répondre aux nombreuses questions autour de leurs oeuvres.

… et des expos

Deux expos d’importance cette année pour les amoureux du Neuvième art : Manchu sa vie son oeuvre et les 20 ans de la collection Série B des éditions Delcourt.

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le site du festival

L’Empire des steppes : le nouveau Jour J de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau avec Guéra au dessin

jour-j-22-l-empire-des-steppesEt si les armées mongoles ne s’étaient pas arrêtées en Autriche au XIIIe siècle mais avaient poursuivi leurs conquêtes jusqu’à Rome et au-delà ? C’est le postulat de ce nouvel album de Jour J, une uchronie prévue en deux volets, L’empire des steppes que nous pouvons d’ores et déjà tenir entre nos petites mains fébriles et Stupor Mundi prévu pour le deuxième semestre 2016.

Après Dragon rouge et Le Crépuscules des damnés, deux aventures qui prenaient corps au milieu du siècle dernier, les scénaristes Fred Duval et Jean-pierre Pécau nous invitent à effectuer un sacré saut dans le passé, huit siècles, rien que ça, pour nous plonger au coeur des royaumes d’Europe en l’an 1242. Rome n’est plus alors qu’un tas de cendres après 6 jours et 6 nuits de pillages et d’incendies par les hordes mongoles et les royaumes francs sont à leur tour menacés. Réfugié à Avignon, le Saint-Père en appelle à l’ultime croisade pour éviter le désastre. De tous les royaumes d’Occident montent les chevaliers prêts à en découdre. « Tous avaient juré qu’ils mourraient sur place et que pour un moine guerrier, ils emporteraient 50 cavaliers diaboliques. C’était le dernier rempart de la chrétienté, le dernier recours des Francs… »

Au dessin, Guéra, un petit nouveau dans la série mais pas dans la bande dessinée. Né à Belgrade et résidant aujourd’hui à Barcelone, Guéra a notamment réalisé l’adaptation en BD du film Django Unchained et travaillé sur la série Le lièvre de Mars. Son graphisme réaliste prend toute sa dimension dans les scènes de combat. La couverture de l’album a été confiée aux talentueux Manchu et Fred Blanchard.

Lancée en avril 2010, il y a donc un peu plus de cinq ans, la série Jour J compte déjà 22 albums couvrant toutes les périodes de notre histoire. Un boulot de titan pour les scénaristes qui ont pour l’occasion fait appel au talent d’une quinzaine de dessinateurs, parmi lesquels Emem, Damien, Colin Wilson, Gess, Philippe Buchet… A chaque album, une réécriture de l’histoire à partir de faits incontestés. Et si les Russes avaient réussi à marcher sur la Lune avant les Américains ? Et si l’Allemagne avait gagné la Première guerre mondiale ? Et si l’imagination avait finalement pris le pouvoir en 1968 ? Dans une veine réaliste, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous illustrent ce qui se serait passé si l’histoire avait pris un autre cap… Toujours instructif !

Eric Guillaud

L’Empire des steppes, Jour J (tome 22), de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Guéra. Editions Delcourt. 14,50 €

@ Delcourt / Duval Pécau et Guéra

@ Delcourt / Duval Pécau et Guéra

25 Oct

L’art n’a qu’à bien se tenir : un plongeon humoristique dans l’art contemporain signé Klub

9782365351096_cgFaut-il un permis pour critiquer l’art contemporain ?

Dans le doute, l’auteur de ce petit livre vous en délivre un gratuitement. Il vous suffit de marquer votre nom et prénom, de coller une photo, de signer et vous serez autorisé à dire du bien ou du mal des oeuvres mais aussi de tout ce qui tourne autour, artistes, galeries, critiques d’art, amateurs, vendeurs, acheteurs…

Klub ne s’en prive pas en tout cas. Dessinateur de presse et illustrateur pour la jeunesse, cet auteur français vit à Berlin, haut lieu de la création contemporaine. Et c’est en fin connaisseur de ce microcosme qu’il nous offre aujourd’hui sa vision un brin ironique.

Alors que se tenait ce week-end la FIAC à Paris, la Foire internationale d’Art contemporain, l’album de Klub, avec ce titre qui rappelle l’artiste Ben, nous offre une petite centaine de dessins où l’on croise quelques amoureux d’art mais aussi pas mal de pique-assiettes, de subversifs, de réactionnaires, de plagieurs, de spéculateurs, d’artistes bio… beaucoup de monde en somme dans un petit album conçu comme une oeuvre d’art. On aime.

Eric Guillaud

L’Art n’a qu’à bien se tenir, de Klub. Editions Warum?. 14 €

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24 Oct

Spirou par Jijé : une intégrale historique aux éditions Dupuis

COUV-SPIROU-PAR-JIJE-CopieIl n’a pas créé le personnage, c’est Rob-Vel qui l’a imaginé à la demande de l’éditeur Charles Dupuis, il n’en a pas fait non plus le mythe que l’on connait aujourd’hui, c’est Franquin qui s’en est chargé. Mais il lui a permis de traverser la Deuxième guerre mondiale sans trop de dommage. Et c’est déjà énorme !

Joseph Gillain, de son nom d’artiste Jijé, est devenu le dessinateur en titre des aventures de Spirou un peu par accident lorsqu’au début de la guerre et après l’invasion de la Belgique par les forces allemandes, il fallut reconstituer dans l’urgence une équipe d’auteurs autour du journal Spirou. Déjà connu pour ses aventures de Blondin et Cirage publiées dans une autre revue belge, Jijé semblait être l’homme de la situation. Il anima les aventures de Spirou pendant les années tumultueuses de la guerre jusqu’à l’interdiction du journal par les Allemands, puis à nouveau de la Libération jusqu’en 1951, date à laquelle Franquin prit la relève.

Une collaboration en pointillé rappellent les éditions Dupuis, qui permit tout de même de donner naissance au personnage de Fantasio, à quelques-unes des couvertures mythiques du journal Spirou, notamment au moment de la Libération, et à quelques 150 planches d’aventures qui allaient participer à la définition du style graphique de l’école dite de Marcinelle.

Cette magnifique intégrale publiée aux éditions Dupuis réunit les 150 planches dans une version restaurée mais aussi quantité de photographies, de documents, d’illustrations diverses, les commentaires toujours passionnants des spécialistes Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault ainsi que le fac-similé de l’affiche de Jijé illustrant les neuf commandements du code d’honneur des membres du club des Amis de Spirou. Noël approche, Spirou par Jijé fera briller les yeux de tous les amoureux du Neuvième art et de son histoire.

Eric Guillaud

Spirou par Jijé, L’Intégrale (1940 – 1951). Editions Dupuis. 35 €

© Dupuis - Jijé

© Dupuis – Jijé

23 Oct

Olympia : deuxième visite au musée pour le trio Ruppert, Vivès et Mulot

ruppertTrois années passées sans nouvelles de notre trio féminin préféré, ça commençait à faire long, très long. D’autant qu’on l’avait laissé dans une très mauvaise posture après le cambriolage du Louvre et la disparition de Carole. Le manque alimentant le désir, les retrouvailles ne pouvaient être qu’explosives, elles le sont. Première constatation, nos « drôles de dames » version frenchi n’ont pas changé d’un cheveu. Avec le temps, elles ne se sont aucunement assagies, même Carole – qu’on a finalement retrouvé – enceinte jusqu’aux dents.

Toujours aussi foldingues, Alex, Carole et Sam, sont prêtes à tout pour alléger les grands musées nationaux de quelques chefs-d’oeuvres inestimables qui pourraient bêtement prendre la poussière. Après La Grande Odalisque au Louvre, elles ont décidé de s’attaquer à l’Olympia de Manet exposé au Petit Palais à Paris. Et l’affaire ne s’annonce pas simple d’autant que le commanditaire leur a collé un de ses hommes aux basques pour surveiller le boulot, un gars pas franchement drôle et peut-être un peu dangereux…

Tout est fluide, le scénario, les dialogues, le dessin… Tout est fluide, tellement fluide qu’on en viendrait presque à penser que la bande dessinée est finalement un art facile. En quelques sortes oui, il suffit juste de s’appeler Vivès, Ruppert ou Mulot. Bon autant dire que ce n’est pas donné à tout le monde de faire simple et efficace, de faire du divertissement intelligent, léger, drôle, dynamique, contemporain… en un mot génial. Certes, je ne suis peut-être pas tout à fait objectif vu que j’adore le travail de Môssieur Bastien Vivès (Les Autres gens, Pour l’Empire, Polina, Le goût du chlore…) mais tout de même, arriver à glisser Lady Gaga dans une histoire de grande cambriole dans un musée français, il fallait oser. Et rien que pour ça je dis que, oui, La Grande Odalisque et Olympia sont des albums de génie.

Eric Guillaud

Olympia, de Vivès, Ruppert & Mulot. Editions Dupuis. 20,50 €