Elle s’est fait connaître avec les aventures des Frustrés, d’Agrippine ou de Cellulite, la célèbre auteure de bande dessinée et illustratrice Claire Bretécher, née à Nantes le 17 avril 1940, est décédée ce mardi 11 février…
11 Fév
11 Fév
Elle s’est fait connaître avec les aventures des Frustrés, d’Agrippine ou de Cellulite, la célèbre auteure de bande dessinée et illustratrice Claire Bretécher, née à Nantes le 17 avril 1940, est décédée ce mardi 11 février…
10 Fév
Tout les sépare, oui, même les 300 pages de ce livre. Clara la blondinette fait la couverture. Axelle la brune est sur la quatrième de couverture. Avec le privilège offert au lecteur de « choisir sa préférée au moment de l’exposer sur son étagère », écrit Lucrèce Andreae sur son compte Facebook.
Et la tâche peut s’avérer ardue tant les deux sont certes différentes, mais pareillement attachantes. Clara est une jeune artiste photographe qui doute en permanence de son talent. Peur d’elle-même, peur des autres, peur du monde. « Je suis nulle », se lamente-t-elle. Et de juger son travail par trop scolaire, sans prise de risque, théorique, chiant, juste propret. « C’est égoïste, je m’amuse à faire mes p’tites bidouilles mais est-ce que le monde a besoin de ça ??? ».
Une chose est sûre, Clara, elle, a besoin de prendre du recul. L’occasion va lui être donnée. Sa sœur qu’elle n’a pas vue depuis des lustres vient d’avoir un accident de scooter. Une jambe dans le plâtre et une mère qui s’inquiète légitimement. Clara est chargée de se rendre à son chevet.
Axelle n’est pas artiste pour un sou. Son truc à elle, c’est le social, aider ceux qui en ont besoin, ouvrir sa porte aux SDF le temps d’une douche, manifester contre les violences policières, dégoter des locaux pour abriter les réfugiés… Axelle est dans l’action, dans le combat, dans la colère permanente. Enfin, elle l’était, car aujourd’hui, elle est surtout dans le pétrin, une jambe dans le plâtre, bloquée chez elle.
En débarquant chez sa sœur, Clara découvre un monde qu’elle ne soupçonnait pas, le monde de la solidarité, de la démerde, de la lutte, de la résistance… Elle découvre aussi et surtout des hommes et des femmes qui ont trouvé un véritable sens à leur vie. Ici, pas le temps de se regarder le nombril. Alors, l’art vous savez…
Vous l’aurez compris je pense, Axelle et Clara sont les deux facettes de l’autrice Lucrèce Andreae qui réalise ici sa première bande dessinée. Avec une bonne dose d’humour et une certaine fraîcheur jusque dans le trait et la palette de couleurs choisie, Flipette & Vénère aborde des sujets universels dans un contexte politique tendu. Première BD mais non première oeuvre, Lucrèce est la réalisatrice de Pépé le morse, césar du meilleur court métrage d’animation 2018. Une autrice à suivre… et un album qui figure dans la sélection officielle du prochain festival d’Angoulême en janvier 2021.
Eric Guillaud
Flipette & Vénère, de Lucrèce Andreae. Delcourt. 27,95€
Si vous êtes un trentenaire aussi bien féru de séries que de culture ‘bis’ et notamment de culture vampirique, disons qu’il y a de très fortes chances que vous ayez été biberonné à Buffy Contre Les Vampires, une série télé qui, durant sept saisons entre 1992 et 2000, régna quasiment sans partage, les jeunes téléspectateurs se retrouvant complètement dans le personnage principal, une ado de foyer recomposé perdue dans une banlieue américaine menant une double vie, affrontant aussi bien d’affreux suceurs de sang que les affres de l’adolescence. En gros, Buffy c’était une sorte de mélange improbable entre une sitcom et une série romantique mais avec plein de pieux enfoncés dans le cœur (mais pas trop) et de serviteurs de la nuit dedans en plus.
La BD, elle lui a d’abord permis de prolonger sa vie cinq ans de plus, l’adaptation reprenant alors le fil de l’histoire laissée en jachère après que la série ait été annulée au petit écran. Mais aujourd’hui, on reprend tout à zéro avec cette nouvelle adaptation. Ou presque.
Le changement dans la continuité, voilà le pari (risqué) de ce nouveau portage. Pour faire simple, on reprend l’histoire à ses débuts après l’avoir un chouia réactualisée. Les combats y sont plus réalistes et plus sombres, les sous-entendus sexuels plus appuyés (le personnage de Willow est par exemple ici ouvertement lesbienne) et les téléphones portables désormais prépondérants – et avec eux, cette idée sous-jacente que nous vivons désormais dans une société de l’image, où le paraître fait tout. Mais surtout, on retrouve en guise de fil rouge la même métaphore sur le passage à l’âge adulte, et tous les sacrifices que cela implique. Le titre de ce premier tome (L’Enfer Du Lycée) est d’ailleurs assez éloquent !
Après, bien sûr, on n’a pas oublié non plus les vieux fans qui désormais bien grandi. On a donc aussi fait appel au créateur de la série (Joss Whedon) pour superviser le scénario afin de ne commettre aucun sacrilège. Et visuellement, la modélisation des personnages est très actuelle mais n’oublie pas de rester proche de leurs avatars télévisuels, la coupe brushing de la fin des années 90 en moins. Même si ses nombreuses références à son modèle d’origine risquent de perdre les néophytes, le pari est plutôt réussi avec ce reboot. À condition, par contre, que contrairement à la série BD originale, sa parution en France ne soit pas interrompue à mi-parcours…
Olivier Badin
Buffy Contre Les Vampires, Volume un : L’Enfer Du Lycée de Jordie Bellaire, Dan Mora & Joss Whedon. Panini/Boom, 16 euros
06 Fév
La première se prénomme Béa, 18 ans prétend-elle, la deuxième, Lou, une petite dizaine d’années en plus. Toutes les deux se rencontrent un soir d’hiver dans une de ces stations-service qui vendent tout et rien le long de routes plutôt paumées.
Nous sommes au Texas, Lou propose à Béa de faire route ensemble dans sa petite voiture tractant une microscopique caravane. Béa accepte même si elle ne sait pas précisément où elle va, plus surement ce qu’elle fuit. Lou aussi fuit quelque chose de douloureux, elles vont apprendre à se connaître au fil des milles jusqu’à ce qu’elles croisent les griffes d’un chat perdu. La médaille autour de son cou indique une adresse : 43 Glenwood Road, West, Texas. Lou et Béa se promettent de le ramener dans son foyer mais la ville de West n’apparaît sur aucune carte. Tandis qu’elles recherchent cet endroit mystérieux, de drôles de gars les abordent. Ils prétendent être du Bureau de surveillance routière mais en ont visiblement après le chat…
Si le récit de Tillie Walden commence dans une veine réaliste, il prend assez vite un chemin fantastique et onirique qui nous rappelle son album précédent, le space opera Dans un rayon de Soleil (Gallimard). À 23 ans, Tillie Walden est sans conteste l’une des autrices américaines les plus prometteuses, récompensée par un Eisner Award en 2018 pour l’album autobiographique Spinning (Gallimard), histoire d’une jeune femme qui affirme son homosexualité et revendique sa liberté. Ici aussi, les protagonistes sont homosexuelles, ici aussi, Tillie Walden dresse un portrait de la jeunesse en y mettant certainement un peu de la sienne. Un très beau voyage au pays de l’intime relevé par un trait fin comme de la soie et des ambiances bluffantes. La belle surprise de ce début d’année !
Eric Guillaud
Sur la route de West, de Tillie Walden. Gallimard. 22€
03 Fév
Historien, spécialiste de l’histoire de la collaboration et auteur d’un livre sur le STO, Raphaël Spina présente en postface l’album de Nadar et Julien Frey comme « la toute première bande dessinée consacrée au Service du Travail Obligatoire (STO) ». Cela peut paraître étonnant mais une recherche rapide sur internet permet de confirmer ses propos, en tout cas, ne permet pas de les infirmer. Seul un récit en BD daté de 1942 et signé Frick, L’aventure de Célestin Tournevis, parle du STO, en termes élogieux dans ce cas puisqu’il s’agit d’une brochure de propagande pro-allemande.
Une absence des écrans radar étonnante d’autant que, comme le souligne Raphaël Spina, rares sont les familles françaises à ne pas avoir compté dans leurs rangs un membre concerné par le STO, qu’il soit requis ou volontaire. Il faut dire que le STO fût vécu comme un traumatisme par ceux qui sont partis et comme une trahison pour ceux qui sont restés, au point que ces derniers ont un peu facilement assimilé les premiers à des collabos. Quoiqu’il en soit, le sujet est longtemps resté sensible au sein de la population française. Ceci explique cela.
Dans ce récit, Justin est l’un de ces gars de la STO, pas un volontaire, un requis. Bien sûr, comme un grand nombre de requis sur la fin de la guerre, il aurait pu choisir le maquis, « se battre au lieu de cirer les pompes des Allemands », mais la trouille ou l’éventualité de mettre un peu de beurre dans les rutabagas l’en dissuade. À 22 ans, Justin se retrouve en Allemagne, ouvrier dans une usine de locomotives avec des conditions de vie difficiles, un hébergement collectif et spartiate dans le camp d’Hennigsdorf, une absence totale d’hygiène et un encadrement allemand brutal et sadique. Alors, à la première occasion, Justin prend la poudre d’escampette pour retrouver les bras de sa dulcinée à Paris, où il vit dans la clandestinité jusqu’à la Libération sans argent, sans ticket de rationnement…
Nadar et Julien Frey racontent le quotidien de Justin au STO, « conforme à ce que les historiens en connaissent » précise Raphaël Spina. Ils racontent aussi ce poids du passé qui lorsque la paix fut revenue, ne le laissa guère tranquille, honteux de ne pas avoir choisi le camp de la Résistance, honteux de ne pas avoir servi la patrie. Au moment de prendre sa retraite, Justin dit non à la pension qui lui revient pourtant de droit sur cette période de STO. Tout simplement parce qu’il a cette fois le choix, le pouvoir de dire non, ce non qu’il aurait tant aimé prononcer autrefois.
Non seulement, L’oeil du STO a assurément une valeur pédagogique de par son approche très documentée de la période, mais il offre aussi une bonne dose d’émotion avec notamment, au milieu de tous ces bruits de bottes, de toutes ces haines et rancœurs, une belle histoire d’amour et de famille. Côté dessin, l’auteur espagnol Nadar, qui a déjà déjà fait sensation de ce côté-ci des Pyrénées (Papier froissé, Salud!…), propose une mise en images en noir et blanc sobre et efficace. Chaudement recommandé !
Eric Guillaud
L’œil du STO, de Nadar et Julien Frey. Futuropolis. 24€ (en librairie le 5 février)
02 Fév
Fils spirituels de The Crypt Of Terror et autres Tales From The Crypt, qui avaient ouvert la voie une décennie avant, les magazines Creepy et Eerie ont profité d’un relatif relâchement des mœurs pour aller encore plus loin graphiquement et conceptuellement.
Mais ce qui a aussi fait leur renommée, c’est leur éditeur depuis 1964, James Warren. Une véritable légende dans le milieu et un sacré marlou qui a eu un sacré pif pour donner sa première chance à de futurs grands noms de la BD mais aussi pour débaucher quelques plumes déjà confirmées, comme par exemple Gil Kane (Green Lantern) ou Steve Ditko (Spider-man, Doctor Strange). Mais le nom qui reste éternellement associé à Creepy et Eerie, c’est celui de Frank Frazetta, immense illustrateur qui se chargeait souvent de la couverture et dont les peintures iconiques et racées ont modelé l’imaginaire populaire de l’heroic fantasy et plus d’atterrir sur les pochettes de quelques fameux disques de rock des années 70 comme le premier album de Molly Hatchet par exemple.
Depuis 2008, l’éditeur américain Dark Horse s’est mis en tête de compiler tous les numéros de ces deux magazines mythiques avec une collection qui compte désormais 56 ( !) volumes. En France, c’est presque naturellement Delirium au ‘mauvais goût’ assumé (Monde Mutant, Judge Dredd, Nemesis etc.) qui se charge de porter la bonne parole.
Cela dit, à cause d’un travail de traduction plus conséquent et d’un planning chargé, ce troisième volume ‘in french’ de Creepy arrive pourtant près de sept ans après le précédent. Mais histoire de se faire pardonner, en plus de vingt-huit histoires, il contient des bonus trois étoiles sous la forme de mini-biographies de chacun des auteurs mais surtout, des interviews très éclairantes avec le scénariste et rédacteur-en-chef Archie Goodwin et surtout Frank Frazetta lui-même.
Quant aux histoires en elle-même, elles apparaissent dans un ordre chronologique, et datent toute de la période 1967-1972. Mais surtout, chacune à son identité propre, souvent liée au dessinateur que l’on retrouve aux commandes. Ce qui fait que même si certaines, par exemple, restent très (trop) ancrées dans un style horrifique typé 50s assez prévisible, d’autres se révèlent être de perles absolues. Comme ce délire aussi bien visuel que scénaristique qu’est l’halluciné Mirages dessiné par l’espagnol Felix Mas. Ou le très suggestif Prélude à L’Armageddon de Wally Wood, ancien dessinateur vedette de Tales From The Crypt, avec sa cavalière-dragon dénudée. Quant à Ils L’appelaient ‘Monstre’, dans la forme, on est déjà dans le roman graphique, 40 ans avant que le style ne s’impose. C’est dans ces cas-là que Creepy est le plus savoureux, lorsqu’il s’amuse à jouer avec les codes de son époque et avec la censure qu’ils contournent avec une perversité assez jouissive, malgré un format court (5 ou 6 pages maximum pour chaque histoire) et un noir et blanc assez contraignants. Tout un sacré pan de la BD underground outre-Atlantique et chantre de la contre-culture des années 70, option
Olivier Badin
Creepy Volume 3, collectif. Delirium/Dark Horse, 27 euros
Elle a le seum Barbara. Énervée grave. Et il y a de quoi. Son équipe de foot, Les Roses de Rosigny, vient d’apprendre qu’elle ne participera pas cette année au championnat. Faute d’argent. ou plus exactement faute de suffisamment d’argent. Car, pour l’équipe de garçons, pas de souci.
« Le club doit mettre à dispo tout le soutien financier nécessaire pour leur donner toutes leurs chances de gagner. On doit miser sur eux, ils sont l’avenir du club »
Chantal, la présidente du club en a décidé ainsi. Et tant pis si les filles se démènent cette année-là pour monter en nationale, et tant pis si elles jouent mieux que leurs homologues masculins.
Barbara est abattue. Pas longtemps ! « Des fois, je me dis que ce serait plus simple si j’avais des couilles ». Des couilles, Barbara va en trouver, pour se relever et refuser la fatalité. Elle va se battre, elle et ses coéquipières, provoquer un duel -footballistique- avec l’équipe des garçons, montrer que la détermination et le talent n’ont pas de sexe.
Du talent, la jeune auteure Chloé Wary n’en manque pas non plus. Née en 1995 en banlieue parisienne, elle découvre la bande dessinée à la MJC de Chilly-Mazarin. Elle intègre plus tard une section Illustration du lycée Renoir à Paris. Son projet de fin d’études est une fiction sur les femmes d’Arabie Saoudite qui se battent pour une plus grande liberté, dont celle de conduire une voiture. Il est publié en 2017 aux éditions Steinkis sous le nom Conduite interdite.
Dans ce deuxième récit, baptisé Saison des Roses, Chloé se rapproche de son monde, de sa banlieue et de sa passion : le football. Inscrite dans la section féminine de Wissous, créée après la dissolution de l’équipe féminine de Longjumeau, elle participe activement à la vie du club. L’histoire et les personnages de son récit sont inspirés de son expérience.
Comme elle l’a déjà fait dans Conduite interdite, Chloé s’interroge ici, nous interroge tous, sur la place des femmes dans une société où il n’est pas encore bon de faire de l’ombre aux hommes. Une démarche profondément féministe et en même temps un récit qui parle d’amour, de passion, de vie quotidienne en banlieue, avec un trait faussement naïf, faussement maladroit, souple et dynamique qui colle bien à l’histoire, bref un récit inscrit dans son temps qui méritait bien la reconnaissance du public. C’est chose faite avec ce Fauve Prix du Public France Télévisions attribué à la jeune auteure ce 1er février à Angoulême.
Eric Guillaud
Saison des Roses, de Chloé Wary. FLBLB. 23€
01 Fév
Huit titres étaient en lice pour le Prix Public France Télévisions, huit titres sélectionnés par des journalistes et spécialistes de la littérature de France Télévisions à partir de la sélection officielle du festival. Ces titres étaient :
Le jury, constitué de neuf téléspectateurs de la région Nouvelle-Aquitaine, a finalement voté pour Saison des roses de Chloé Wary chez Flblb, un livre publié avec le soutien du Centre national du livre et de la Région Nouvelle-Aquitaine, déjà couronné par les Prix Jeunesse Nouvelle-Aquitaine 2019 et Grand Prix Golden Globos à BD Colomiers.
Après Conduite Interdite (éd. Steinkis, 2017), Chloé Wary place l’émancipation féminine au centre d’un terrain de foot de banlieue.
Eric Guillaud
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX DE LA BANDE DESSINÉE ALTERNATIVE : Komikaze (Croatie)
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX DU POLAR SNCF : No direction d’Emmanuel Moynot, chez Sarbacane
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX DU PUBLIC FRANCE TÉLÉVISIONS : Saison des roses de Chloé Wary, chez FLBLB
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX DU PATRIMOINE : La Main verte et autres récits de Nicole Claveloux et Edith Zha, chez Cornélius
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX RÉVÉLATION : Lucarne de Joe Kessler, chez L’Association
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX DE L’AUDACE : Acte de Dieu de Giacomo Nanni, chez Ici Même
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX DE LA SÉRIE : Dans l’abîme du temps de Gou Tanabe et H.P. Lovecraft, chez Ki-oon
FAUVE D’ANGOULÊME – PRIX SPÉCIAL DU JURY : Clyde Fans de Seth, chez Delcourt
FAUVE D’OR – PRIX DU MEILLEUR ALBUM : Révolution, Liberté (Tome 1) de Florent Grouazel et Younn Locard, chez Actes Sud – L’An 2
FAUVE D’HONNEUR : YOSHIHARU TSUGE
FAUVE D’HONNEUR : NICOLE CLAVELOUX
FAUVE D’HONNEUR : ROBERT KIRKMAN
CONCOURS #DRAWMECOMICS : Fringale Rurale, de Simon Boileau et Florent Pierre.
.PRIX JEUNES TALENTS RÉGIONS : Clémence Sauvage ..
PRIX JEUNES TALENTS : Adèle Maury
29 Jan
Ils étaient trois en lice après le vote début janvier des auteurs et autrices de bande dessinée, un Américain, Chris Ware, et deux Français Catherine Meurisse et Emmanuel Guibert. C’est finalement sur ce dernier que le choix s’est porté à la veille de l’ouverture de la 47e édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.
Emmanuel Guibert est un auteur complet signant parfois le dessin, parfois le scénario, souvent les deux. La Guerre d’Alan (L’Association) est certainement l’un de ses meilleurs récits. Il raconte la guerre à travers le quotidien du GI californien Alan Ingram Cope, débarqué en France le 19 février 1945, précisément le jour de ses 20 ans, après des mois d’entrainement sur sa terre natale.
La vie d’Alan Ingram Cope n’a rien de fondamentalement extraordinaire ou héroïque. Emmanuel Guibert nous en livre pourtant plusieurs épisodes avec une façon à lui qui rend l’ordinaire passionnant. Tout commence en 2000 avec le premier volet de La Guerre d’Alan. L’auteur pose en une centaine de pages, un peu moins peut-être, les bases de ce qui le fera connaître du grand public.
Un trait sobre et épuré, une narration simple et efficace, une écriture aussi limpide que l’eau d’une rivière de montagne, un récit qui oscille entre la biographie et le documentaire. Cette signature-là se retrouvera dans tous les albums de la série (La Guerre d’Alan, L’Enfance d’Alan, Martha & Alan) mais aussi dans la trilogie Le Photographe, publiée entre 2003 et 2006.
Emmanuel Guibert, c’est aussi Le Capitaine écarlate avec David B, Ariol avec Marc Boutavant, Les Olives noires, Sardine de l’espace ou encore La Fille du professeur avec Joann Sfar…
Eric Guillaud
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