20 Fév

Craon. Rustine, le festival BD qui regonfle le moral

En tracteur ou à vélo, en auto ou à moto, le festival Rustine vous donne rendez-vous du 22 au 24 février à Craon en Mayenne pour une cinquième édition bourrée de créations et autres curiosités…

extrait de l’affiche

Et de cinq ! Tranquillement mais sûrement, le festival Rustine prend de la bouteille mais garde le cap d’un festival différent, alternatif, ouvert sur la bande dessinée mais aussi la musique, le tatouage, la sculpture, la photo ou encore la peinture.

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26 Jan

Angoulême : Les éditions nantaises Rouquemoute Prix Charlie Schlingo 2019 pour l’album Tendre enfance de Jorge Bernstein et Laurent Houssin

L’album Tendre Enfance de Jorge Bernstein et Laurent Houssin, sorti en librairies le 21 novembre 2018, a obtenu le prix Schlingo ce samedi 26 janvier 2019 au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême…

Qu’est-ce que le Prix Schlingo ? 

Le prix Schlingo est décerné depuis 2009 à l’occasion du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en marge du palmarès officiel, dans le cadre du Off of Off. Il a été créé à l’initiative notamment de l’auteure Florence Cestac. Il récompense un album de bande dessinée d’humour, ou un auteur affichant une proximité avec l’oeuvre de Charlie Schlingo. 

Tendre enfance, un récit plein de nostalgie sur la jeunesse ?

Non, Tendre enfance n’a rien d’un agréable récit plein de douceur et d’amour. Il suffit de lire la première page pour comprendre tout de suite vers quoi on va. De l’humour noir, cinglant qui fait mal et laisse des traces sur les murs et dans nos têtes.

Bienvenue à tous, dans cette formation réservée aux jeunes sans avenir entièrement financée par Pôle Emploi…

« Les premières planches de Tendre enfance sont parues dans Fluide Glacial de 2013 à 2017… », nous précise l’éditeur, « Lindingre, rédacteur en chef du magazine, signe la préface de l‘albumLes auteurs exploreraient-ils un monde de la jeunesse où les garçons et les filles s’amusent gaiement et naïvement sous les yeux attendris de leurs parents, charmés par leurs petites têtes blondes ? Non, pas vraiment. Véritable critique de la société, Tendre enfance est une BD à l’humour noir grinçant où les enfants reproduisent les schémas parentaux tout en se jouant d’eux ».

Au sujet des éditions Rouquemoute…

Les éditions Rouquemoute sont installées à Nantes. Nous avions rencontré son boss, Maël Nonet, juste avant le festival. Son interview est à retrouver ici. Rouquemoute est une maison d’édition spécialisée BD et livres jeunesse dont la ligne éditoriale se résume en un mot : humour. « Rouquemoute, ça veut dire roux aviné en argot », nous précisait alors Maël Nonet, qui poursuivait : « Angoulême, c’est La Mecque de la bande dessinée. Ne pas y être, c’est ne pas exister. Pour nous, ce sera aussi l’occasion de fêter les deux ans de la maison d’édition avec pas mal d’auteurs ». Nulle doute que la fête sera belle !

Eric Guillaud

Tendre enfance, de Jorge Bernstein et Laurent Houssin. Editions Rouquemoute

18 Jan

Dracula contre Frankenstein : deux monuments de la littérature gothique vus par deux des plus grands maîtres de la BD d’horreur

Lorsque deux monstres de la BD fantastique rencontrent deux monstres dans le sens premier du terme, cela donne deux résultats… assez différents. Si le alors futur papa de Hellboy ne donne qu’un aperçu de son talent, le dessinateur star des célèbres pulps Eerie et Creepy, lui, s’en donne à cœur joie…

Pas tout à fait de la même génération (douze ans les séparent) Bernie Wrightson et Mike Mignola sont deux monuments de la bande dessinée d’horreur et fantastique, connus pour avoir donné naissance à deux créatures entrées au Panthéon du genre. Née en 1972 sous la plume de Wrightson, avec sa couleur verdâtre maladive, la Créature des Marais est d’ailleurs presque à l’opposé de Hellboy, la ‘chose’ grande gueule et soupe-au-lait sortie de l’imagination de Mignola vingt-deux ans plus tard. Mais les deux dessinateurs se sont aussi frottés à deux mythes de la littérature fantastique du XIXème siècle souvent associés, Frankenstein et Dracula. Sauf qu’ils ne l’ont pas fait au même niveau de carrière et pour les mêmes raisons, ce qui explique sûrement ce résultat inégal.

Autant le dire tout de suite, la réussite de cette xième adaptation de Dracula est avant tout une histoire de point de vue. Si vous êtes fans de Mignola et du roman de Bram Stoker, vous risquez d’être déçus. Déjà parce qu’on tient là une œuvre de ‘jeunesse’ du premier – elle date de 1992, alors qu’il n’avait que trente-deux ans et que son style n’était pas encore tout à fait figé. Et ensuite parce que c’est une commande qui est en fait une adaptation, et la nuance mérite d’être soulignée, du film de Francis Ford Coppola du même nom sorti la même année. Une adaptation d’ailleurs limite trop fidèle qui suivant pas-à-pas le script originel, jusqu’à la coiffure moumoutée de Gary Oldman en comte Dracul. Mais malgré ce corset parfois étouffant, ce choix d’un superbe noir et blanc au contraste très marquée souligne, déjà, son obsession pour le clair-obscur et les symboles religieux. Et cette nouvelle édition contient quelques précieux ‘bonus’, comme des croquis au crayon qui démontrent combien, déjà, Mignola avait très tôt une vision bien précise de ce qu’il voulait faire.

© Delcourt / Roy Thomas & Mike Mignola

Or si ce Dracula est une œuvre de jeunesse, Frankenstein – Le Monstre est Vivant est à l’inverse une œuvre testamentaire. D’ailleurs trop malade, Wrightson n’a pas pu la finir et à confier lui-même à Kelley Jones d’en achever le quatrième et dernier chapitre. Réalisé avec Steve Niles, le scénariste de 30 Jours de Nuit qui signe d’ailleurs aussi la préface, c’est la suite plus ou moins officieuse et (très) personnelle du Frankenstein de Mary Shelley dont Wrightson avait réalisé une adaptation saluée par tous en 1975 et considérée comme son chef d’œuvre absolu.

Wrightson a toujours été fasciné par les parias, ceux qui sont rejetés par une société qui ne veut pas d’eux car trop ‘différents’, quelque soit le sens pris par ce mot. Son Frankenstein n’est jamais vraiment effrayant ni brutal, mais perdu, mélancolique, apeuré et pourtant épris d’humanité. Il n’est pas le monstre qu’on le voudrait croire, ce sont les autres qui le sont, ces êtres humains parfois si propres sur eux et pourtant si cruels et psychotiques. Alors que le texte est écrit à la première personne, de nombreuses fois, la vision, dantesque, de l’auteur s’étale sur de pleines pages aux détails hallucinants de finesse. Très contemplative, la quête de sens de Frankenstein prend ici une tournure quasi-philosophique mais sans jamais se départir d’une beauté graphique à la fois tragique et grandiose. Seul le trait moins assuré  Kelley Jones terni quelque peu le tableau, même si grâce aux croquis de travail adjoints ici en bonus dont il s’est servi, on se rend compte que Wrightson avait une vision très précise de ce qu’il voulait faire. C’est ce qu’on appelle une sortie par la grande porte ! Reste plus à espérer qu’un jour, comme son compère Richard Corben, et même de façon posthume, ce dernier soit enfin reconnu par ses pairs comme l’un des grands dessinateurs de son époque…

Olivier Badin  

Dracula de Roy Thomas & Mike Mignola, Delcourt, 19,99€

Frankenstein – le Monstre est vivant de Steve Niles, Bernie Wrightson & Kelley Jones, Soleil, 19,99€

@ Soleil / Steve Niles, Bernie Wrightson & Kelley Jones

La maison d’édition Rouquemoute soufflera ses deux bougies au festival BD d’Angoulême

Lancer une maison d’édition aujourd’hui ne peut se faire sans la passion. C’est justement ce qui anime Maël Nonet depuis des années. En 2016, après avoir navigué dans la communication et le dessin de presse, il crée Rouquemoute, une maison d’édition qui préfère l’humour à la morosité. Rencontre…

Maël Nonet © éric guillaud

Ne vous imaginez pas un immeuble chic et central, Rouquemoute est installé à Rezé dans le quartier du 8 mai, un immeuble anodin, un espace de coworking au dernier étage, 80 mètres carrés à tout casser, quelques bureaux, des étagères et surtout beaucoup de cartons. L’édition nécessite un peu de place et permet très rarement de faire fortune.

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09 Jan

L’Invasion des imbéciles ou la bêtise humaine pour les nuls

Si c’est en lâchant des flatulences au clair de lune que certains célèbres acteurs convoquaient les extra-terrestres, c’est en passant, l’arme à gauche que la centenaire Yvonne, elle, se retrouve face à des êtres venus d’un autre monde à qui elle va devoir faire un peu de pédagogie si elle veut sauver ses fesses…

Alors c’est vrai, ça pique un peu les yeux lorsqu’on commence par vouloir mettre dans la même phrase les mots ‘roman graphique’, ‘roman graphique’ et, euh, ‘extra-terrestres’. Mais c’est justement ce qui fait tout l’intérêt de ce beau petit livre signée Tiphaine Rivière, déjà remarquée en 2015 pour Carnets de Thèse. Car oui, c’est quoi la bêtise humaine ? Comment l’expliquer ? Et c’est quoi le rapport avec la Bretagne nom de Zeus ?

Véritable tatie Danielle, Yvonne attend presque avec impatience la mort de son lit d’hôpital, lassée depuis longtemps de ses contemporains. Sauf que lorsque le moment arrive enfin, elle se retrouve non pas face à un mec barbu en pagne posé sur un nuage mais bien face à des extra-terrestres ressemblant à des sortes de lemmings aux yeux exorbités qui lui réclament de prouver sa « contribution à l’humanité » si elle ne veut pas être annihilée. Dos au mur mais pas si gâteuse que ça, mamie improvise et se propose alors de les aider à se prémunir du pire virus sévissant sur Terre : la bêtise. Avec en guise de souris de laboratoire, le petit village breton où elle a vécu « 66 ans » et où elle « connaît tout le monde ». Incognito, elle se retrouve flanquée d’un binôme au nom tordu de 0*) :YU à qui, exemples à l’appui, elle tente d’explique l’inexplicable : comment réussit-on parfois à être aussi con ?

Du grand n’importe quoi ? Loin de là. Parce que malgré ce pitchimprobable, Rivière aborde son sujet avec humour et légèreté, ce qui ne l’empêche pas sur le plan graphique d’alterner saynètes intimes et planches quasi-psychédéliques. Certes, le propos frôle par moments trop le cours magistral – notamment lorsque Yvonne se met à citer le philosophe Gilles Deleuze comme d’autres parlent du temps qu’il fait – et perd à sa moment là un peu de son côté ludique. Mais, fait rare, on apprend aussi en s’amusant. Et la conclusion, qu’on vous laisse découvrir, se permet même un peu de sarcasme bienvenu. Surtout, on se dit qu’Yvonne, elle, était loin d’être une imbécile…

Olivier Badin

L’invasion des Imbéciles de Tiphaine Rivière, Seuil, 16,90€

© Seuil / Tiphaine Rivière

14 Déc

Chroniques de Noël : Black in white America : quand l’éditeur de BD Steinkis fait dans la photographie

Noël approche et vous séchez affreusement côté cadeaux ? Pas de panique, les Chroniques de Noël sont là pour vous venir en aide avec des bandes dessinées qui pourraient faire de l’effet au pied du sapin, des bandes dessinées mais pas seulement. Voici un livre autour des photos de Leonard Freed sorti chez un éditeur plus connu sur ce blog pour son catalogue de bandes dessinées…

Ne cherchez pas, ce livre Black in white America n’a aucun lien avec le neuvième art si ce n’est effectivement l’éditeur qui s’est fait un nom sur le marché du livre avec des bandes dessinées.

Mais, comme le rappelle son site internet, Steinkis publie des livres qui « déclinent les thèmes des relations entre les peuples, les cultures, les civilisations ; des questions d’identité et d’appartenance ou du rôle et de l’intégration des minorités, qu’elles soient religieuses, ethniques, sexuelles, etc ».

Black in white America s’inscrit pile-poil dans ce créneau-là. Il s’agit d’un reportage photographique de Leonard Freed, publié initialement en 1968 après six années passées à sillonner les États-Unis et à amasser une conséquente collection de clichés autour de la vie quotidienne des Noirs, un périple qui l’a entraîné de la Louisiane à New York, en passant par la Géorgie, la Caroline du Nord ou la Virginie.

Dans ces photos, on y lit bien évidemment la misère du peuple noir encore soumis à la ségrégation raciale mais aussi ces moments de bonheur qui émaillent forcément toute vie, ici des enfants jouant autour d’une bouche à incendie, là des musiciens de jazz, des femmes endimanchées ou des sportifs, et puis ces moments de lutte, de joie intense et d’espoir aux côtés du révérend Martin Luther King ou durant la marche sur Washington pour les droits civiques.

Des photos prises su le vif qui hier témoignaient du bienfondé et de l’urgence du mouvement des droits civiques et aujourd’hui d’un passé qui a profondément marqué le pays au point que, comme le souligne la préface, « la question raciale demeure enracinée dans conscience nationale américaine ». Forcément riche d’enseignements !

Eric Guillaud

Black in white America, de Leonard Freed. Steinkis. 35€

09 Déc

Chroniques de Noël : Des plumes & Elle, un bijou graphique signé Paul Salomone

Noël approche et vous séchez affreusement côté cadeaux ? Pas de panique, les Chroniques de Noël sont là pour vous venir en aide avec des bandes dessinées qui pourraient faire de l’effet au pied du sapin. On commence cette année avec Des Plumes & Elle de Paul Salomone…

Débuter notre série de chroniques par cet album nous apparaissait comme une évidence tant il partage avec Noël un côté chaleureux, magique, féérique et poétique. Aux manettes, Paul Salomone. En compagnie de Wilfrid Lupano, l’auteur a précédemment signé le western spaghetti L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu.

Changement de style, changement de registre, Paul Salomone nous entraîne cette fois dans le monde de la nuit et plus précisément dans cet univers tellement singulier des danseuses de cabaret. Athlète de haut niveau, Paul Salomone ne connaissait rien de ce monde de la nuit même s’il a toujours été intrigué par celui-ci. Pour écrire Des Plumes & Elles, il s’est rendu dans différents cabarets emblématiques de Paris, d’autres moins connus, et discuté avec nombre de danseuses.

« Certaines scènes s’inspirent de spectacles vivants auxquels j’ai assisté », confie-t-il dans une interview accordée au magazine Casemate de décembre 2018. « Je me suis attardé sur le cabaret, et me suis principalement intéressé à la dichotomie entre le ressenti de la danseuse et celui du spectateur, difficile à exprimer par les mots, d’où mon choix du dessin et de la poésie ».

Poétique, Des Plumes & Elle l’est assurément. Par le dessin, par la palette de couleurs choisies, par le thème bien évidemment, par le choix d’une unique voix off (pas de dialogues) et par la conception de l’album en elle-même, particulièrement soignée. Magnifique !

Eric Guillaud

Des Plumes & elle, de Paul Salomone. Delcourt. 21,90€

15 Nov

Batman White Knight : quand l’homme chauve-souris joue les méchants

On ne le répétera jamais assez, aussi cliché soit-il : entre les mains d’un auteur, un vrai, même le plus rabâché des sujets peut (re)devenir passionnant. Sean Murphy est l’un de ses petits génies : preuve en est ici avec le mythe pourtant vu et revu du ‘Batman contre le Joker’ revisité d’une manière fascinante car osant remettre en question la question universelle du bien et du mal.

Certes, axer son récit sur la relation haine/amour qui semble unir d’une façon quasi-perverse depuis toujours l’alter-ego de Bruce Wayne avec son plus grand adversaire n’est pas exactement une nouveauté en soit. Dès 1986, le grand Frank Miller avait fait basculer le héros masqué dans l’âge adulte avec la cultissime mini-série Dark Knight où pour la première fois, il apparaissait presque aussi paranoïaque et psychotique que son ennemi, rendant ainsi volontairement flou la frontière séparant les bons des méchants on va dire.

Ici, aux commandes à la fois des dessins et du scénario, le surdoué Sean Murphy qui nous avait très impressionné il y a quelques années avec le tortueux Punk Rock Jesus reprend à peu près comme point de départ le même postulat mais lui fait ensuite prendre une tournure inattendue : alors qu’il l’arrête pour la xième fois le Joker, pris de fureur, Batman le tabasse quasiment à mort sous les yeux des caméras, choquant l’opinion publique.

Mais surtout, grâce à une surdose de médicaments expérimentaux, ce dernier redevient alors Jack Napier, l’individu posé et intelligent qu’il était avant de sombrer dans la folie et de devenir le plus grand criminel de Gotham. Et alors que le super-héros est rejeté par la population et s’isole encore plus, Napier devient le ‘chevalier blanc’ (d’où le titre) de la ville qu’il a décidé de purger de sa corruption généralisée. Ce que ne l’empêche pas de jouer un double-jeu dangereux…

Rendre le Joker – ou plutôt ici Jack Napier – tour-à-tour pathétique puis touchant et enfin amoureux (si) tout en inscrivant le tout dans un contexte politico-social résonnant terriblement avec l’époque actuelle, il fallait oser. Ou avoir un sacré talent. Murphy a les deux. Son trait à l’ancienne, le côté très effilé de ses personnages et sa maitrise du clair-obscur (bien mis en valeur par le coloriste Matt Hollingsworth) donne déjà une belle épaisseur supplémentaire au récit.

Mais c’est bien son écriture qui fait toute la différence, même si on le sent un chouia moins inspiré lorsqu’il se sent obligé d’insérer quelques bastons obligatoires (on reste dans du comics, n’oublions le cahier des charges !). Tout en évitant le manichéisme, il réussi à nous faire découvrir plus d’un demi-siècle après leur création une nouvelle facette de ce duo iconique de la pop culture. Chapeau bas donc, White Knight rejoignant Dark Knight (notez la complicité des titres) au panthéon des meilleures relectures jamais écrites du culte crée par Bob Kane et le scénariste Bill Finger en 1939.

Olivier Badin

Batman White Knight, de Sean Murphy et Matt Hollingsworth. Urban Comics/DC Comics, 22,50€

© Urban Comics/DC Comics – Sean Murphy et Matt Hollingsworth