11 Juil

Un festival Spirou à Bruxelles pour la rentrée

Festival_SPIROU_PTAprès les éditions Delcourt, c’est au tour des éditions Dupuis et plus spécifiquement de son entité magazine, le journal Spirou, de se lancer dans l’aventure du festival.

La première édition du festival Spirou se tiendra à Bruxelles du 5 au 7 septembre avec au menu des conférences, des séances de dédicaces, des projections de films, des expositions, des ateliers… le tout en présence d’une bonne cinquantaine d’auteurs.

Vive la rentrée !

Eric Guillaud

26 Juin

Japan Expo à Paris : le festival fête son quinzième anniversaire

2969Le festival de la culture et des loisirs japonais ouvre ses portes mercredi 2 juillet pour 5 jours de fête autour de la musique, du cosplay, du cinéma, de la web culture, des jeux vidéos… et bien sûr de la bande dessinée, autrement dit le manga.

Parmi les invités d’honneur cette année, le mangaka Izumi Matsumoto célèbre pour son travail sur le manga Kimagure Orange Road, aussi connu en France pour son adaptation en anime sous le titre de Max et Compagnie. … Sont également attendus 326, Elsa Brants, Kachou Hashimoto, Kamui Fujiwara; Usuke Nakamura…

Toutes les infos utiles ici

Le Japonais Jirô Taniguchi au festival d’Angoulême en janvier 2015

Le FIBD vient de l’annoncer officiellement par un communiqué de presse : le célèbre mangaka Jirô Taniguchi sera l’un des principaux invités de la 42e édition du festival qui se tiendra en janvier 2015.

L’auteur de L’homme qui marche, Le Journal de mon père, Quartier lointain, Enemigo, Furari, Au temps de Botchan, Les Années douces se verra consacrer une grande exposition monographique intitulée Taniguchi, l’homme qui rêve, qui proposera au visiteur, selon le FIBD, de « cheminer à travers quatre décennies de création tous azimuts en bande dessinée. Du récit intimiste au polar hard boiled, du western à la fresque historique, de la saga animalière à l’aventure sportive, du carnet de voyage à l’adaptation littéraire ou l’autobiographie, le maître japonais s’est en effet confronté à la plupart des genres dominants du 9e art, acquérant ainsi au fil des années un statut rare de « passeur » entre Orient et Occident, qui confère à son oeuvre une dimension universelle. C’est cette oeuvre foisonnante qui sera au rendez-vous du Festival, pour témoigner avec empathie, sensibilité et pudeur, par-delà de la diversité des formes et des thèmes, de l’humanisme d’un auteur majeur… »

© Casterman / Taniguchi

© Casterman / Taniguchi

13 Juin

Billets d’amour ou la grande aventure du couple selon Romain Ronzeau

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Et si l’amour, le vrai, le grand, le fou, celui qui dure toute une vie, commençait tout simplement par un échange de mug ?

Je te prête mon mug Batman, tu me prêtes ton mug au coeur rose. De l’ordre du banal pensez-vous ? Et pourtant, une vie de couple épanouie commence par tous ces petits moments à priori anodins. Si vous ne me croyez pas, alors jetez-vous sur le nouveau recueil de Romain Ronzeau tendrement intitulé Billets d’amour. Après Carnets de mariage, qui portait donc sur le mariage, l’auteur poursuit dans ces nouvelles pages l’exploration de la vie intime et sentimentale du couple. Et on y a apprend énormément de choses essentielles comme bien dormir à deux, enfiler une housse de couette, arrêter de lire des BD aux toilettes, faire des compliments à son amoureux ou reuse, envelopper le poulet du dimanche avec du film plastique…

C’est drôle, c’est fin, ça se lit sans fin et, au final, ça fait du bien par où ça passe !

Eric Guillaud

Billets d’amour, de Romain Ronzeau. Editions Delcourt. 14,95 

© Delcourt / Ronzeau

© Delcourt / Ronzeau

11 Mai

Journal de Spirou : une nouvelle enquête pour Jérôme K. Jérôme Bloche

photoLe plus sympathique des détectives privés de tout l’univers et au-delà fait son retour dans le numéro 3970 du journal Spirou en date du 14 mai 2014.

Après Post Mortem, voici donc une nouvelle aventure comme toujours plus psychologique que tonitruante. Dodier qui nous confiait lors d’une interview en 2012 son attachement très fort à ce personnage comme à son métier nous entraîne cette fois du côté d’un village de montagne rayé de la carte suite à la construction d’un barrage. Ça vous rappelle quelque chose ?

« J’avais lu énormément d’articles sur le barrage du Chevril en Savoie, auquel s’étaient opposés les habitants de Tignes… », confie l’auteur dans une interview accordée au journal Spirou, « Mais ils ont perdu la cause, et le barrage fut inauguré en 1953, tandis qu’on reconstruisit un nouveau village un peu plus haut. Cela me fascinait d’autant qu’on pouvait occasionnellement vider le barrage pour l’inspecter, ce qui faisait ressurgir les ruines du village… »

L’Ermite est le titre de ce nouvel épisode !

Eric Guillaud

30 Avr

Le magazine Spirou sur Ipad via le kiosque d’Apple

Capture d’écran 2014-04-30 à 15.57.3876 ans et une forme olympique, presque indécente ! Après avoir fêté en grande pompe ses 75 ans l’an passé, le magazine Spirou débarque aujourd’hui sur iPad via le kiosque d’Apple.

Depuis le 21 avril 2014, le mythique journal de Spirou est disponible sur la tablette d’Apple dans son intégralité accompagné de ses nombreux personnages phares comme le Marsupilami, Gaston, Les Nombrils, Seuls, Lucky Luke, Le Petit Spirou, Nelson, Les Tuniques Bleues et bien d’autres encore.
L’application propose, non seulement, une parution de l’hebdomadaire en simultané avec les kiosques physiques traditionnels, mais également l’accès 24h/24 et 7j/7 aux anciens numéros du journal…
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Eric Guillaud

16 Mar

L’album Lucie s’en soucie réédité aux Humanoïdes Associés

lucie-s-en-soucie-bd-volume-1-simple-51236A quoi peut bien rêver une jeune parisienne célibataire de 30 ans ? Au grand amour bien sûr. Et au prince charmant, vous savez celui qui est beau, créatif, intelligent, rassurant et drôle. Une perle rare que Lucie pense avoir finalement dégoté au hasard d’une soirée chez un voisin. Lambert, c’est son petit nom, est photographe, mais sans pellicule. De l’humour à froid qui scotche un peu mais bon ! Pour Lucie, le souci est ailleurs. Du haut de ses 30 ans, Lucie n’a plus de temps à perdre et son prince charmant doit aussi être un parfait géniteur même si elle se défend par ailleurs d’être dans le moule comme sa soeur. Très peu pour elle le plan bobonne, la bague au doigt et les polichinelles dans le tiroir… ou alors avec du sentiment !

Une course au bonheur ! Voilà ce que nous racontent Catel et Véronique Crisseaux, elles-mêmes trentenaires à l’époque, dans ce récit intimiste publié en 2000 dans la collection Tohu Bohu. Naviguant dans la sphère du tandem Dupuy – Berberian, les deux jeunes femmes avaient imaginé avec Lucie le pendant féminin de Monsieur Jean. Un pendant féminin qui vivra plusieurs aventures dans une série publiée ultérieurement chez Casterman. Un tantinet parisien mais franchement drôle !

Eric Guillaud

Lucie s’en soucie, de Catel et Véronique Grisseaux. Editions Les Humanoïdes Associés. 14,20€

07 Fév

Ici et ailleurs : des Histoires Dessinées. 1913 – 2013

Albums - Bande dessinée et immigration. 1913-2013

Albums – Bande dessinée et immigration. 1913-2013

Le 9ème art est de nouveau à l’honneur dans les musées parisiens. Après Astérix, qui vient tout juste de fermer ses portes à la B.N.F, rendez-vous au Palais de la Porte Dorée pour découvrir, jusqu’au 27 avril prochain, l’exposition intitulée Albums : des histoires dessinées entre ici et ailleurs.

Les albums de voyage que cette exposition nous invite à parcourir sont d’un genre un peu particulier. Non parce qu’ils se présentent sous une forme dessinée. Mais parce que les périples qu’ils évoquent sont ceux effectués par les migrants, ces explorateurs des temps modernes.

Les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent

Pour partir ; cœurs légers, semblables au ballons,

De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,

Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

N’en déplaise à Charles Baudelaire, peu de voyageurs correspondraient à cette définition qu’il nous propose dans son poème « Le Voyage », extrait des Fleurs du Mal. Ni les touristes d’aujourd’hui, qui parcourent de vastes distances pour leurs loisirs. Ni les migrants, qui se confrontent à l’inconnu  – et parfois au danger  – par nécessité. L’exposition organisée par le Musée de l’Histoire de l’Immigration entend montrer comment la figure du migrant a investi le champ de la bande dessinée dès le début du 20ème siècle, en relation directe avec les deux grandes périodes de flux migratoires : avant la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’émigration suit principalement le trajet Europe – Amérique (du Nord ou du Sud) ; après les années 1950, quand c’est  l’Europe qui devient terre d’accueil.

George-Mcmanus -Bringing Up Father

George-Mcmanus -Bringing Up Father

La première période migratoire, nous pouvons la suivre au travers des personnages inventés aux Etats-Unis par George McManus (1884 – 1954) dans Bringing Up Father (1913), ou plus récemment par Will Eisner (1917 – 2005) dans son récit graphique d’inspiration autobiographique : To the Heart of the Storm (1990). Ces deux dessinateurs, descendants de migrants européens, ont placé la  richesse de leur double appartenance culturelle au service d’une représentation distanciée des mœurs de la société américaine. Dans les deux cas, le pays d’accueil n’apparaît en rien comme un Eldorado : le Nouveau Monde n’est à l’abri ni des préjugés ni du racisme …

Four immigrants Manga - Henry Yoshitaka Kiyama

Four immigrants Manga – Henry Yoshitaka Kiyama

Le parcours du migrant dans son pays d’accueil est semé d’embûches, mais il ne sort pas toujours valorisé par la succession de ses mésaventures. Ainsi en va-t-il des personnages inventés par Henry Yoshitaka Kiyama dans les années 1930 : les quatre émigrés japonais qui se retrouvent à San Francisco font face dans leur quotidien à la xénophobie ambiante tout en manifestant leur sentiment de supériorité par rapport aux autres migrants venus de l’Asie, comme les Chinois. A chacun son bouc émissaire …

Le seul émigré à conquérir le statut de héros dans la bande dessinée américaine des années 1930, c’est Superman. Et oui, n’oublions pas que ce super-héros créé par Jerry Siegel et Joe Shuster vient d’une autre planète et qu’il est un enfant adopté !

L’exposition s’attache dans un second temps à nous présenter des dessinateurs francophones qui, depuis les années 1950, puisent leur inspiration dans une histoire personnelle ou familiale liée à l’immigration, depuis René Goscinny à Marguerite Abouet, en passant par Enki Bilal ou Marjane Satrapi.

Les Indésirables - Reportages - Joe Sacco

Les Indésirables – Reportages – Joe Sacco

En parallèle, elle met en évidence le désir de certains dessinateurs de rapprocher le 9ème art d’un travail d’investigation journalistique. Dans ces albums, le ton se veut moins léger ; la dénonciation des stéréotypes qui affectent le migrant s’inscrit dans un projet militant. L’enjeu de la fiction en images : dénoncer les conditions d’accueil des migrants en France, dévoiler les dangers auxquels sont confrontés les clandestins.

Petite Histoire des Colonies Françaises - Grégory Jarry et Otto T.

Petite Histoire des Colonies Françaises – Grégory Jarry et Otto T.

La B.D se fait alors plus sérieuse. Elle se veut le compte rendu de vies d’hommes et de femmes, évoque leurs espoirs, leurs ambitions, et leurs déconvenues. Elle entend offrir  une voix aux minorités confrontées à la discrimination. Et aussi inscrire les parcours individuels dans une mémoire collective, à l’exemple de Thomas Dupuis, dit Otto T. qui dans sa Petite Histoire des colonies françaises, avec Grégory Jarryrappelle aux lecteurs que :

Connaître leur histoire apprend à se connaître soi-même car, en vérité je vous le dis, l’homme civilisé descend de l’immigré.

La pépite d’or de cette exposition ? S’il vous faut une seule raison de vous rendre au Palais de la Porte Dorée, c’est sans hésitation l’album Où vont nos pères de Shaun Tan que je convoquerais. Point d’orgue du parcours, cette BD brille par son originalité et la force de son contenu : les planches ne contiennent aucune parole ; pas de commentaire de narrateur non plus pour éclairer ce silence des personnages ; tout est dans l’image ; une image qui s’inspire de photographies de migrants prises à Ellis Island au début du 20ème siècle pour créer un univers qui se veut la métaphore de toutes les migrations.

Là ou vont nos pères - Shaun Tan - Dargaud

Là ou vont nos pères – Shaun Tan – Dargaud

Le musée qui accueille cette exposition est un lieu chargé d’Histoire : construit à l’occasion de l’exposition coloniale de 1931, le Palais de la Porte Dorée a d’abord abrité le musée dit des colonies, transformé en musée des Arts africains et océaniens, avant de devenir celui de l’Histoire de l’immigration depuis une dizaine d’années. Un passage par le rez-de-chaussée pour observer le discours colonialiste des fresques de l’ancienne salle des fêtes et la décoration Art déco des deux bureaux officiels, « ça peut pas faire de mal ! ».

Loretta Giacchetto

Si vous visitez l’exposition Albums en famille, téléchargez auparavant le parcours conçu, c’est ici.

Albums – Bande Dessinée et Immigration. 1913 – 2013 jusqu’au 27 avril 2014

Musée de l’Histoire de l’Immigration – Palais de la Porte Dorée – Musée de l’histoire de l’immigration 293, avenue Daumesnil Paris 12e

Post-Scriptum :  Si d’aventure la lecture sans images ne vous rebute pas, un court roman de Daeninckx en relation avec le Palais de la Porte Dorée : Cannibale. A découvrir aussi dans son adaptation B.D par Emmanuel Reuzé !

Cannibale par Emmanuel Reuzé © Emmanuel Proust éditions

Cannibale par Emmanuel Reuzé © Emmanuel Proust éditions

04 Fév

Pas besoin d’être un écureuil pour aimer Un petit goût de noisette de Vanyda aux éditions Dargaud

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Non, pas besoin d’être un écureuil pour aimer ce nouvel album de Vanyda d’autant qu’on y parle beaucoup plus des humains que des animaux.

Des humains et peut-être plus précisément des sentiments humains. Vous savez, l’amitié, l’amour, la passion et ce genre de chose. Oui oui ça existe encore et entre deux mauvaises nouvelles aux infos, le livre de Vanyda fait bougrement du bien. Une petite douceur rafraichissante dans un monde de grosses brutes enragés. Une petite douceur qui prend  la forme d’un recueil de récits courts, une quinzaine, autant de tranches de vies, de rencontres, de déclarations, de séparations, racontées avec beaucoup de finesse, de sensibilité, de poésie. Corentin, Manon, Barnabé, Benoît, Margaux, Abderrasak, Marlène… sont les héros de cet album, tous des jeunes adultes qui croquent la vie à pleines dents et y trouvent un petit goût de noisette. Et comme si le scénario intelligent ne suffisait pas à nous convaincre, l’album de Vanyda est un régal de graphisme épuré très influencé par le manga. C’est beau, c’est frais, c’est bien écrit, que demander de plus ? Un vrai coup de foudre!

Eric Guillaud

Un petit goût de noisette, de Vanyda. Editions Dargaud. 17,95 euros