Besoin de quelques idées pour Noël ? Suivez le guide…
Un très beau et très grand livre tout-carton pour commencer. Son nom : Le Machin. Et c’est quoi au juste ce machin, allez-vous me demander ? Justement, c’est toute la question ! C’est en fait un drôle de machin à rayures. Des rayures rouges et blanches. Bobo l’éléphant pense à un bonnet et le met immédiatement sur la tête. Kiki l’alligator, lui, penche plutôt pour une cape et l’enfile sur son dos. Zaza la brebis y voit une jupe, Juju le canard, une écharpe… Bref, le machin passe de main en main, ou plus exactement de patte en patte, jusqu’à… Chut ! Nous ne dévoilerons pas la fin mais sachez que le machin va finir par retrouver son propriétaire. Un récit animalier franchement cocasse de Stéphane Servant sur des illustrations originales, réalisées à partir de tissus et signées Cécile Bonbon.
Stéphane Servant, encore lui, signe les textes de Comme en hiver, un récit publié au Seuil et traitant du passage de l’hiver au printemps. Il faut s’y préparer ! Aucun point commun avec Le Machin si ce n’est une fois encore une forte originalité du côté des illustrations. Cette fois, c’est la plasticienne, photographe et illustratrice Juliette Armagnac qui réalise la mise en images. Chaque page est constituée de montages photos de maquettes de papier à la manière d’origamis et de subtiles jeux de lumières. Le rendu est tout simplement époustouflant ! C’est beau, c’est pur, c’est poétique, ça fait du bien…
Avez-vous déjà imaginé la vie d’une allumette ? Celle-ci s’appelle Céleste et, comme toutes les autres allumettes, Céleste rêve de briller comme une étoile dans la nuit. Elle s’imagine même un destin hors du commun, comme offrir un instant de chaleur à un mendiant ou éclairer un naufragé et permettre ainsi son sauvetage. Mais pour le moment, Céleste est bien au chaud dans sa boîte où, blottie au milieu de ses semblables, elle donne malgré tout l’apparence d’une allumette heureuse. Et puis un beau jour, Céleste est extirpée de sa boîte et s’enflamme. Le moment de gloire est éphémère et Céleste rejoint rapidement les étoiles. Pour l’éternité. Ce récit de Gaelle Callac et Marie Desbons peut vous faire penser à un autre récit, La Petite fille aux allumettes, de Hans Christian Andersen. Et c’est normal ! Comme l’explique l’auteur elle-même, « Je voulais écrire l’histoire d’une allumette car de par sa fragilité et l’instantanéité de sa flamme, la vie d’une allumette me semblait proche de la condition humaine. J’ai tenté de créer une sorte de mise en abyme du conte d’Andersen La petite fille aux allumettes en racontant l’histoire d’une des allumettes qui éclaira la vie de la fillette. Si le thème principal du conte d’Andersen est la pauvreté, la cruauté des hommes, il n’en est rien pour Céleste. En commun cependant, le hasard des destins, la furtivité de la vie. Céleste est un livre sur la réalisation des rêves, de ceux qui sommeillent en chacun de nous. C’est aussi une histoire sur le désir de postérité. L’homme aime, en général, laisser la trace de son passage sur terre, je crois (oeuvres, enfants, etc) ». Un beau livre conçu comme une boite d’allumettes. L’album se glisse dans une pochette avec grattoir sur les côtés.
Ding Dong… Quand minuit sonne, Monsieur descend dans la rue, trouve un sou, s’achète des gâteaux qu’il ne veut surtout pas partager. Malheureusement, il aura beau se cacher, il sera toujours dérangé par une horde d’affamés… Quand minuit sonne a été initialement publié en Corée du sud. L’auteur, In-Gang, artiste plasticien, revisite ici une comptine traditionnelle de son pays avec une mise en images éblouissante, faite de photographies de décors et de figurines réalisés en fonte, plâtre, bois ou tissu. Un très beau voyage au coeur de la Corée ancienne !
Restons en Corée où… « il y a très longtemps vivait une vieille femme toute tordue. Un jour qu’elle désherbait les champs, elle vit un oeuf énorme. A cet instant, elle eut très faim et le mangea. A partir de ce jour son ventre commença à enfler. Neuf mois plus tard elle accoucha d’un… énorme serpent ». C’est ainsi que débute L’amour au coeur, un autre récit traditionnel coréen publié cette fois aux éditions Chan-ok. Les auteurs, deux femmes, Lee Kyung-hye et Yu Moon-jo, y parlent d’amour, de sortilèges, d’espoir et de dignité, celle de la femme coréenne. Un récit classique au graphisme sobre et élégant. A partir de 5 ans. E.G.
Dans le détail :
Le Machin, de Stéphane Servant et Cécile Bonbon. Editions Didier jeunesse. 19,90 euros.
Comme en hiver, de Stéphane Servant et Juliette Armagnac. Editions Seuil jeunesse. 13,50 euros.
Céleste, Une étoile dans la nuit, de Gaëlle Callac et Marie Desbons. Editions Le Buveur d’encre. 15 euros.
Quand minuit sonne, de In Gang. Editions Didier jeunesse. 12,90 euros.
L’Amour au coeur, de Lee Kyeong-hye et Han Yu-min. Editions Chan-ok. 14 euros.