19 Mar

Happy slapping, de Jean-Philippe Peyraud et Marc Villard. Editions Casterman. 17 euros.

Cécile va bientôt avoir 25 ans. Une jeune femme en apparence bien dans ses baskets. En apparence seulement ! Car Cécile a des blessures profondes, très profondes… Mais comment se plaindre quand  tous les soirs on croise la détresse la plus totale sur les trottoirs de Paris ? Cécile travaille au Samu social. Et son quotidien ressemble à ce visage de grand mère virée de chez elle par ses propres enfants et condamnée à dormir dans la rue… Ou à celui de cet homme qui s’est fabriqué un abri fait de tôles et de planches le long du périphérique. Pas franchement gai ! Alors, histoire d’extérioriser un peu ses blessures, Cécile s’arrête parfois chez les Addicts anonymes. « Je m’appelle Cécile et j’ai commencé la coke à dix-huit ans. Ma mère est morte quand j’étais gosse… ». Définitivement pas gai ! Ajoutez à celà un père lui aussi décédé ou, plus exactement, qu’on a voulu faire croire décédé, et qui est SDF quelque part dans Paris. Depuis dix ans ! Avec le Samu social, Cécile essaie de reprendre l’histoire de sa vie là où elle s’est arrêtée. Avec l’espoir un jour de retrouver ce père…

Après la série Premières chaleurs et l’album Quand j’étais star, parus chez Casterman, Jean-Philippe Peyraud signe ici l’adaptation d’un polar, Bird, publié en octobre 2008 par l’écrivain Marc Villard aux éditions Joëlle Losfeld. 80 pages en noir et blanc qui nous entraînent dans le Paris nocturne, celui des SDF et des paumés, des misérables et des laissés-pour-compte, avec au coeur du récit cette jeune femme à la recherche de son père et le meurtre - sordide - d’un SDF par un jeune bourgeois qui sera protégé par son père, un homme politique alors en pleine campagne électorale. Noir, très noir ! E.G.