09 Fév

Crève saucisse, une comédie noire signée Pascal Rabaté et Simon Hureau chez Futuropolis

Crève saucisse ! Avec un nom pareil, cet album ne pouvait décemment pas passer inaperçu. Ca sent la boucherie à plein nez ! Et de fait, Didier, le personnage principal, a le coup de couteau facile. Il faut dire qu’il a de l’expérience le garçon. Des années et des années à découper les steacks dans la hampe et ailleurs pour ses clients. Vous l’aurez compris, Didier est boucher de profession et sa femme, Sandrine, s’occupe de la caisse. Sa femme justement…, depuis un an, elle le trompe avec Eric, leur meilleur ami. Didier le sait et et ne peut plus le supporter. Sa décision est prise, il va se venger, tuer le copain d’hier et récupérer sa femme. Mais comment ? C’est dans une bande dessinée qu’il va trouver la solution, une enquête de Gil Jourdan, La Voiture immergée

D’un côté, Pascal Rabaté, poids lourd de la bande dessinée à tendance réaliste et grinçante, de l’autre, Simon Hureau, digne représentant de la bande dessinée indépendante. Au centre Crève Saucisse, un polar savoureux et méticuleux qui met en scène une vengeance froide et jubilatoire sur fond d’hommage à Maurice Tillieux et à la mythique série policière Gil Jourdan. Un album saignant ! EGuillaud

Crève saucisse, de Pascal Rabaté et Simon Hureau. Editions Futuropolis. 17 euros

07 Fév

« Le Beau voyage » ou l’histoire d’un secret de famille dévastateur. Une BD signée Zidrou et Benoît Springer

La trentaine, animatrice télé et accessoirement modèle pour quelques revues de charme, Léa prend la vie comme elle vient. Mais la mort brutale de son père, à seulement 57 ans, réveille en elle de douloureux souvenirs. Ce père justement, médecin, qui n’était jamais disponible pour admirer ses dessins d’enfant. Et cette mère distante, presque froide, qui finit par plaquer mari et fille pour un représentant en aspirateurs. Et enfin, Léo, ce fantôme de frère qui hante son existence. Léo, Léa, une lettre qui fait la différence ! Léo est mort quelques temps avant la naissance de Léa, un décès entouré d’un silence plombant. Un de ces secrets de famille qui empêche de voir la vie avec légèreté…

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L’interview du dessinateur Benoît Springer à lire ici

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Scénariste très courtisé depuis quelques temps (L’élève Ducobu, Les Crannibales, Le Boss, Tamara, La Peau de l’ours…) Zidrou s’est associé pour ce nouveau récit au dessinateur nantais Benoît Springer dont on a déjà pu apprécier le trait délicat et précis dans les albums On me l’a enlevée (Vents d’Ouest) ou La Boussole (Soleil) ainsi que ses talents d’auteur complet dans Les Funérailles de Luce (Vents d’Ouest). Le Beau voyage est un récit poignant construit autour d’un de ces secrets de famille qui peuvent flinguer plusieurs générations, un récit choc qui vous prend au tripes et par le colbac pour ne jamais vous lâcher grâce à un savant égrainage de flashbacks et de révélations. Un beau voyage ! EGuillaud

Le Beau voyage, de Zidrou et Benoît Springer. Editions Dargaud. 14,99 euros

Festival : St Denis en Val coince la bulle

Rien à voir avec le mastodonte festival d’Angoulême mais si vous aimez la bande dessinée et que vous habitez dans le Loiret et plus particulièrement aux environs d’Orléans, alors rendez-vous samedi 9 et dimanche 10 à St Denis en Val pour la 12e édition de Bulles en Val avec au menu des expos, des spectacles, un coin libraires et bouquinistes et bien entendu les incontournables séances de dédicaces. Parmi les auteurs invités : Afroula, Fabrice Angleraud, Jean-Michel Arroyo, Jean Barbaud, Callixte, Hervé riches, Roger Seiter…

Le Cercil, Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv, y sera présent durant les deux jours pour présenter au public des bandes dessinées sur la Shoah.

Et le mardi 12 février, à 18h, le Cercil, toujours lui, proposera dans ses locaux à Orléans une rencontre autour de la thématique : « la représentation de la résistance, de la déportation

et de la Shoah est-elle possible ? Parmi les invités, Robin Walter, auteur de la BD KZ Dora (éd. Des Ronds dans l’O), Antoine Maurel, éditeur de la BD L’enfant cachée de Marc Lizano, Loïc Dauvillier et Greg Salsedo au Lombard et Benoît Momboisse, auteur avec ses élèves du roman illustré Les Sangliers sortent du bois (éd. de l’Ecluse). EGuillaud

04 Fév

Régis Hautière et Hardoc nous plongent dans la Grande guerre avec « La Guerre des Lulus »

Ils s’appellent Ludwig, Lucas, Luigi, Lucien mais tout le monde les connaît sous le nom des Lulus, quatre gamins qui usent leurs fonds de culotte sur les bancs de l’assistance public, quatre joyeux Lulus qui préfèrent parcourir les bois alentours que fréquenter la chapelle de l’orphelinat. Aout 1914, c’est la guerre et l’ordre d’évacuation est donné. L’orphelinat se vide, les villages alentours aussi. Mais les Lulus, planqués dans leur cabane ne sont pas prévenus. Ils se retrouvent seuls, bientôt rejoints par une jeune réfugiée de Belgique. Elle s’appelle Luce et deviendra la cinquième Lulu de la bande…

Pourquoi La Guerre des Lulus risque d’être l’un des grands succès de ce début d’année ? Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, la guerre de 14-18 est un thème largement apprécié du grand public et un thème récurrent dans la bande dessinée francophone, traité par de nombreux auteurs dont l’un des plus grands, Jacques Tardi. Ensuite, parce que la guerre est ici traitée sous un angle particulier, celui d’enfants, de civils donc. L’aspect pesant, noir, des tranchées, est évité. « On est dans la guerre de 14, mais à côté… », confirment les auteurs dans une interview accordée à Daniel Muraz. Enfin, parce que le graphisme semi réaliste de Hardoc, le scénario et les dialogues de Régis Hautière ont l’intelligence de la simplicité. Comme La Guerre des boutons, dont certains ne manqueront pas de noter une certaine proximité, La Guerre des Lulus est une histoire universelle. EGuillaud

La Guerre des Lulus (tome 1), La Maison des enfants trouvés, de Régis Hautière et Hardoc. Editions Casterman. 12,95 euros

03 Fév

Le palmarès 2013 du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême

Le Festival International de la Bande Dessinée s’est achevé ce dimanche sur la cérémonie officielle de remise des prix. Et les heureux élus sont :

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Quai d’Orsay, de Christophe Blain et Abel Lanzac, prix du meilleur album (Dargaud)

Le Japonais Akira Toriyama, prix spécial du 40e Festival pour l’ensemble de son oeuvre

Tu mourras moins bête (tome 2), de Marion Montaigne, prix du public (Ankama)

Le Nao de Brown, de Glyn Dillon, prix spécial du jury (Akiléos)

Aâma, de Frederik Peeters, prix de la série (Gallimard)

Automne, de Jon McNaught, prix révélation (Nobrow)

Les légendaires Origines, de Nadou et Patrick Sobral, prix jeunesse (Delcourt)

Krazy Kat, de George Herriman, prix du patrimoine (Les Rêveurs)

Castilla Drive, de Anthony Pastor, Prix du polar (Actes sud)

Dopututto Max, prix de la BD alternative (Misma)

Pour être tout à fait complet, sachez que Le Grand Prix de la ville d’Angoulême  2013 est l’auteur et éditeur néerlandais Willem

Kaboom, une autre vision de la bande dessinée

Les plus âgés d’entre-vous se souviennent certainement du magazine Les Cahiers de la BD disparu à l’aube des années 90. Le premier numéro du semestriel (ou trimestriel) Kaboom, sorti à l’occasion du 40e festival international de la bande dessinée à Angoulême, ne peut que nous y faire penser. Par son approche de la BD, le choix des angles, par sa richesse éditoriale, la qualité de sa maquette, son côté branché aussi. Et Kaboom annonce la couleur dès son édito : « Que vous soyez fan de bande dessinée, ou totalement profane, cela ne changera rien à votre lecture de Kaboom. Ici, la bande dessinée n’est pas traitée comme un univers cloisonné, mais comme un miroir orienté sur le monde dont le reflet est simplement fait de dessin ».

Au menu du premier numéro : un retour sur les grands événements du semestre passé, un zoom sur quelques projets à venir, un entretien fleuve tout à fait passionnant avec Chris Ware, des rencontres avec ceux qui pensent, conçoivent matériellement et éditent nos beaux albums, une interview croisée de Tardi et Guibert autour de leur souci commun de rigueur documentaire, les interviews de Katsuhiro Otomo, Quino, Albert Uderzo, Ben Katchor, Blexbolex, un shooting de Boris Ovini, photographe et grand amoureux de Blake et Mortimer…

Sur plus de 100 pages et pour le prix de 6,95 euros, Kaboom propose de très belles rencontres et contribue à une réflexion nouvelle sur la bande dessinée d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Longue vie à Kaboom ! EGuillaud

31 Jan

Rencontre avec Gwen de Bonneval, auteur avec Michaël Sterckeman de l’album « Adam et elle » chez Glénat

40 ans ! Comme le festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême qui ouvre ses portes dans quelques heures. 40 ans, une bibliographie déjà consistante et des projets plein les crayons. Mais pour l’heure, le Nantais Gwen de Bonneval savoure la publication de son 19e album. Rencontre…
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30 Jan

« Bienvenue à Jobourg » de Pascal Rabaté réédité chez Futuropolis

Il y a une dizaine d’années, Pascal Rabaté est invité à Johannesburg dans le cadre d’une résidence artistique. Il en revient avec pas mal de croquis et une folle envie de raconter son séjour dans ce pays qui sort de l’apartheid. Nait alors Bienvenue à Jobourg, un récit de fiction avec des vrais morceaux de vécu dedans. Le personnage principal, Patrick, débarque de sa douce France pour travailler dans l’imprimerie d’un ami de son père. Et la première vision qu’il a de l’Afrique du Sud, ce sont ces voitures truffées de gadgets anti-vols, ces maison entourées de barbelés et de fils électriques, ce nombre incroyable d’organismes de surveillance différents, ces agressions qui semblent quotidiennes. Trente mille morts par an prévient le Lonely Planet, un record ! D’abord inquiet, Patrick finit pas aimer ce pays et s’y sentir bien…
Cette nouvelle édition en bichromie et agrémentée de quelques croquis réalisés sur place à l’époque nous permet de retrouver un des auteurs majeurs de la bande dessinée française avec ici un graphisme jeté, proche de l’esquisse, adapté à l’idée de carnet de voyage ou de BD documentaire. Indispensable ! EGuillaud

22 Jan

« Fatman » ou « La Grande évasion » façon Chauvel, Denys et Hubert

Attention, c’est du lourd. Du très lourd ! Une histoire taille XXL imaginée par David Chauvel, mise en images par Denys et en couleur par Hubert. Rien que les noms de ces trois-là devraient déjà vous mettre la puce à l’oreille. Ce nouveau one shot de la série collective La Grande évasion est une histoire assez violente, sans véritable concession, mais affreusement divertissante. Et c’est bien là le principal !

L’histoire. L’Anglais Carl Douglas, alias Fatman pour ces quelques dizaines de kilos de gras en trop, est un as de l’évasion. Ces exploits ont eu le temps de faire douze fois le tour de la planète. C’est d’ailleurs des Etats-Unis que débarquent un beau jour deux espèces de gros bras venus le recruter, un peu de force, avec une mission simple et claire : libérer un gros bonnet de la mafia new-yorkaise emprisonné pour le restant de ces jours. Simple et claire ? Hum, pas tant que ça. Et Fatman qui n’est pas homme à se laisser berner par les premiers venus, fussent-ils new-yorkais, risque bien de donner du fil à retordre…

Magnifique. Absolument magnifique. Le scénario, la narration, les dialogues, les personnages, le graphisme, les couleurs… Fatman est une réussite absolue. Et en toute objectivité ! EGuillaud

Fatman, La Grande évasion, de Chauvel, Denys et Hubert. Editions Delcourt. 16,95 euros
Et en prime, une somptueuse bande annonce…