18 Oct

Niffle, le nouveau label des éditions Dupuis

niffleNiffle ? Ce nom vous dit forcément quelque chose. Déjà parce qu’il s’agit du nom de l’actuel rédacteur en chef du magazine Spirou. Ensuite parce qu’il est depuis 1995 associé à une quarantaine d’ouvrages dans le domaine de la bande dessinée, notamment par la collection Anthology qui proposait des intégrales de XIII, Largo Winch ou Spirou et Fantasio en petit format, ou par la collection Profession qui rassemblait des livres d’entretiens et des monographies sur Peyo, Tardi, la nouvelle bande dessinée…

En 2011, les éditions Dupuis ont racheté les éditions Niffle et lui offrent aujourd’hui un redémarrage en fanfare avec le le lancement de la nouvelle collection 50/60 dont l’ambition est de permettre, nous annonce l’éditeur, « une nouvelle lecture des chefs-d’oeuvre de l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge dans un format prestigieux pour amateurs de beaux livres et de littérature ».

Chaque livre au format carré proposera les planches en deux parties exposées en vis-à-vis, respectant ainsi le format de création, le tout accompagné des commentaires du spécialiste Hugues Dayez

Sont annoncés pour l’année 2014 : La Voiture immergée de Tillieux, La villa du Long-cri de Rosy et Will, La Guerre des 7 fontaines de Peyo et La Mauvaise tête de Franquin.

Eric Guillaud niffle 2

17 Oct

Palmer en Bretagne : interview express de René Pétillon

Dargaud / Rita Scaglia

Dargaud / Rita Scaglia

Le Baron noir, Jack Palmer, Le Chien des Basketville, Les Carottes sont cuites, La Fin du monde est pour ce soir, Super Catho, Panique à Londres… René Pétillon est l’une des grandes signatures de la BD francophone contemporaine. Et ses pairs ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils l’ont désigné Grand prix de la ville d’Angoulême en 1989. Douze ans plus tard, il recevait le Prix du meilleur album au même festival pour L’Enquête corse, le douzième volet des enquêtes de Jack Palmer. Et c’est justement ce Jack Palmer que nous retrouvons aujourd’hui, un Jack Palmer fidèle à lui-même avec une histoire qui se passe sur les terres de Bretagne où l’auteur effectue actuellement une tournée générale de dédicaces. Nous nous devions de lui poser quelques questions essentielles. Attention, réponses express…
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Ça fait 40 ans que vous animez les aventures de Jack Palmer mais c’est la première fois que vous l’emmenez en Bretagne, région d’où vous êtes pourtant originaire. Pourquoi seulement maintenant ?

 René Pétillon. J’y pensais depuis longtemps mais je n’avais pas d’idée de départ satisfaisante avant cet album.

Dans ce quinzième album, on pouvait s’attendre à ce que vous égratigniez les Bretons comme vous l’aviez fait des Corses dans « L’Enquête corse ». Mais au final pas tant que ça. Vous avez eu peur des représailles ou bien ?

R.P. Si je craignais les représailles, je n’aurais pas fait « L’enquête corse » et encore moins « L’affaire du voile »…

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

Par contre vous épinglez les riches. Que vous ont-ils fait les riches ?

 R.P. Ce que je critique, c’est la cupidité sans limite, l’arrogance et l’aveuglement de certains privilégiés.

Assez subtilement, vous vous vous moquez aussi de l’art contemporain. Vous qui êtes un parfait autodidacte, quel lien entretenez-vous avec cet art contemporain et l’art en général ?

R.P. Pas de lien particulier. Je vais voir les expos, je visite les galeries, ça me plaît ou ça ne me plaît pas…

© Réné Pétillon / Dargaud

© Réné Pétillon / Dargaud

40 ans, 15 aventures, des centaines de planches, des milliers de Jack Palmer dessinés sous toutes les coutures… L’attachement à votre personnage est-il d’ordre viscéral ? Avez-vous déjà imaginé de le mettre à la retraite ?

R.P. J’aime dessiner Palmer, je n’en suis pas lassé et il prendra sa retraite quand je prendrai la mienne.

Pourquoi avoir en quelques sortes écarté Palmer de ce nouvel épisode ? En avoir fait un témoin plus qu’un acteur, avec cette histoire de marée qui le bloque sur un rocher le temps du récit ?

R.P. Le détective a tout vu et ne peut pas intervenir… j’ai trouvé l’idée amusante.

Si vous deviez choisir un jour entre le dessin de presse et la bande dessinée, quel serait votre choix et pourquoi ?

R.P. Je choisirais la BD, je crois. Moins de tension que le dessin de presse.

© René Pétillon / Dargaud

© René Pétillon / Dargaud

L’humour est-il pour vous le meilleur moyen pour faire passer des idées ?

R.P. Apparemment oui.

Quel est votre coup de coeur du moment ?

R.P. Sandrine Kiberlain que j’ai trouvée irrésistible de drôlerie dans « Tip Top » et que je suis impatient de voir dans « Neuf mois ferme ».

Votre coup de gueule du moment ?

R.P. Je vous renvoie à mes dessins du Canard de la semaine.

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013

Le Canard Enchaîné du 16 octobre 2013 avec le dessin de Pétillon en Une

Propos recueillis par Eric Guillaud
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Retrouvez la chronique de l’album ici

L’homosexualité, un thème fort de cette rentrée

 

Blue Is the Warmest ColorBy Julie Maroh - Arsenal Pulp

Blue Is the Warmest ColorBy Julie Maroh – Arsenal Pulp

 

Depuis leur création, les héros de BD franco-belges ont longtemps été sans sexualité affichée dans leurs cases (Tintin, Astérix, Gaston …) au mieux avaient ils des émois. A partir des années 90, les romans graphiques et leur force d’évocation ont bouleversé la donne. En cette rentrée, plusieurs albums surprennent et bouleversent les codes avec des personnages centraux qui se découvrent homosexuels. Revue arc-en-ciel de cet automne après une année 2013 marquée en France : par le vote d’une loi ouvrant aux couples homosexuels le droit au mariage et à l’adoption et par une palme d’or, inspirée pour la 1ère fois d’une BD.

 

Respirez profondément et lancez vous pour prononcer à haute voix son nom-tout-attaché : OCEANEROSEMARIE. Elle se décrit comme une Lesbienne Invisible, une homosexuelle que personne ne voit comme telle. Trop féminine : rouge à lèvres et robes à fleurs ne seraient pas des attributs de la lesbienne attitude. Pourtant dans le regard des autres elle a besoin de reconnaître son identité sexuelle.

La Lesbienne Invisible par Oceanerosemarie & Sandrine Revel - Delcourt

La Lesbienne Invisible par Oceanerosemarie & Sandrine Revel – Delcourt

De ce décalage est nait un spectacle, La Lesbienne Invisible un one-woman-show à succès (500 dates – 4 000 spectateurs) et aujourd’hui une version en bande dessinée des plus drôles. La dessinatrice Sandrine Revel (au passage elle révèle être elle aussi une invisible) nous livre là une fine et juste adaptation. Issue de l’illustration et de la BD jeunesse (Alph-art 2001 pour Un Drôle d’ange Gardien) elle a un trait qui se joue des couleurs pastels. Cet album démonte avec humour un à un tous les clichés sur l’homosexualité féminine sans complexe et sans voyeurisme (le premier baiser entre fillettes, les femmes motards, le foot féminin …)

La raison : « parce qu’il y en a encore beaucoup trop, et rappeler qu’au fond, on est tous pareils ; on fait ce qu’on peut pour se construire, rencontrer l’amour, trouver notre place dans le monde, qu’on soit homo ou hétéro. » déclare Oceanerosemarie, auteure également de Ma cuisine Lesbienne et du Guide Pratique du mariage Homo. « Nous, les homos, nous n’avons rien ou presque dans la fiction, des contes pour enfants aux films de cinéma, qui ait parlé de nous en tant qu’homosexuels puisque les héros sont presque toujours des hétéros. Et pourtant, ça ne nous a pas empêches de nous identifier, d’être émus, touchés. J’aimerais que les hétéros puissent faire de même, car je crois en l’humanité d’un personnage est toujours identifiante. »

La Lesbienne Invisible par Oceanerosemarie & Sandrine Revel - Delcourt

La Lesbienne Invisible par Oceanerosemarie & Sandrine Revel – Delcourt

Alors quelle que soit votre identité sexuelle, n’hésitez pas à vous plongez dans ce récit à la première personne, 100% gai et 100% pour toutes et tous. Rire, créativité et tendresse garanties.

 

La Lesbienne Invisible par Oceanerosemarie & Sandrine Revel – Delcourt

Paco a les mains rouges. Il ne les avait pas quand il était encore instituteur en métropole et fiancé. Mais depuis que Patrick Comasson a été condamné à la perpétuité à Cayenne, il a découvert ce qu’est la Grande Terre et ce que signifie l’enfer du bagne si bien décrit par Albert Londres en son temps.

Paco les mains rouges par Fabien Velhmann & Eric Sagot – Dargaud

Paco les mains rouges par Fabien Velhmann & Eric Sagot – Dargaud

 

A son arrivée en Guyane, dans le sang, il a trempé ses mains et gagné son surnom : Paco les mains rouges, premier gage de survie dans cet horreur tropical des années 30. Le talent des auteurs, Eric Sagot et Fabien Velhmann (l’auteur attitré, avec Yoann, du renouveau des aventures de Spirou), est de ne pas en rajouter. Bien au contraire dès la couverture et les premières planches, le ton est donné dans des couleurs désaturées et sombres. Des faits bruts pour décrire l’insoutenable dessinés le plus simplement possible. Le tout donne une force incroyable à l’amour de Paco pour un autre homme, un bagnard comme lui, doué du talent de tatouer. Grace à lui, Paco est en partie protégé du pire, mais ne reconnaît la vérité de ses sentiments et la découverte de son homosexualité que malgré lui. Ce premier tome fait espérer, avec le second et dernier épisode à paraître, un récit marquant et bouleversant.

Paco les mains rouges par Vehlmann & Sacot - Dargaud

Paco les mains rouges par Vehlmann & Sacot – Dargaud

 

 

 

 

 

Paco les mains rouges par Fabien Velhmann & Eric Sagot – Dargaud

 

Deadline ce terme est passé dans le langage courant pour parler d’une échéance. Mais saviez vous qu’il a aussi un sens littéral et que pendant la guerre de sécession il représentait réellement une ligne de mort. « Tu vois la rambarde, là, qui forme une ligne ? Ca mon pote, c’est la deadline ! Le doigt de dieu … » C’est ainsi que le personnage principal, Louis Paugham, découvre cette ligne de mort qui sépare les geôliers sudistes et les prisonniers nordistes dans une prison itinérante à ciel ouvert. Le prisonnier qui franchit cette ligne est immédiatement abattu. Cette ligne sera aussi le celle du basculement de ce jeune confédéré tout juste engagé dans l’armée du sud. Lors de sa première mission de surveillance il est aimanté par le regard fier d’un soldat noir.

Deadline par Laurent-Frédéric Bollée & Christian Rossi – Glénat

Deadline par Laurent-Frédéric Bollée & Christian Rossi – Glénat

La naissance d’un amour doublement impossible avec un homme noir est le thème de ce nouveau western sur fond de vengeance et de Ku Klux Klan. Les auteurs remarqués, Laurent-Frédéric Bollée (déjà scénariste du roman graphique fleuve Terra Australis) et Christian Rossi (l’héritier graphique du père de Blueberry, Jean Giraud) signent là un récit déconcertant et inattendu. En choisissant l’homosexualité comme trame centrale, leur western prend un souffle nouveau formidablement servi par des dessins à la couleur directe. Cette technique n’est pas aisée, elle consiste à colorier directement les crayonnés originaux et comme l’affirme Christian Rossi, « contrairement à la possibilité qu’offre le travail sur ordinateur, les repentirs sont presque totalement exclus ». D’où cette très belle profondeur dans l’image et cette sourde tension dans les couleurs comme en écho aux troubles sexuels du personnage principal.

Deadline par Bollée & Rossi - Glénat

Deadline par Bollée & Rossi – Glénat

 

 

 

 

 

Deadline par Laurent-Frédéric Bollée & Christian Rossi – Glénat

 

Julie Maroh a marqué nos esprits en affirmant que Le bleu est une couleur chaude (pour ceux qui ne l’auraient pas lu, il est réédité à l’occasion de la sortie du film la Vie d’Adèle).  Après ce magnifique récit d’amour entre une adolescente et une jeune femme aux cheveux bleus, son dernier album, Skandalon, divise, repousse ou choque à l’image de son héros à l’identité sexuelle en devenir. Skandalon en grec c’est la pierre d’achoppement, celle qui fait trébucher, devenu en français le scandale.

Skandalon par Julie Maroh – Glénat

Skandalon par Julie Maroh – Glénat

Julie Maroh nous livre une parabole aux références à la fois christiques et à l’auteur René Girard qu’elle a beaucoup lu comme elle l’écrit dans sa post face. Pas facile de donner chair à un concept. Autant sa maitrise du dessin, du cadrage et de la mise en page sont bluffantes, autant nous avons du mal à en entrer en sympathie, à comprendre ce personnage de rocker écorché qui fait tout pour se faire rejeter et haïr, rock star qui renvoie à tant d’autres connues dans le monde réel de la musique ou des arts. Un livre à lire malgré tout pour suivre cette auteure multi-primée pour son premier roman graphique.

Skandalon par Julie Maroh – Glénat

Skandalon par Julie Maroh – Glénat

 

Skandalon par Julie Maroh – Glénat

http://www.glenatbd.com/bd/skandalon-9782723492546.htm

A lire aussi sur le même thème, la chronique d’Eric Guillaud à propos du très bel album paru aussi en cette rentrée : La ligne droite d’Hubert & Marie Caillou, sur un adolescent qui peine à avouer son homosexualité.

Enfin du même talentueux scénariste, celui de Beauté, un ouvrage collectif commandé par le festival BD Boum de Blois. Cette fois Hubert a rencontré des LGBT en Touraine, comprenez des Lesbiennes, Gays, Bi et Trans pour écrire les Gens Normaux. Mis en image par différents dessinateurs, cette dizaine de récits « couvrent une variété de parcours et de modes de pensée où il est question d’orientation sexuelle, du choix de vivre en couple, d’avoir un enfant, du regard des autres, de la loi, la morale, la maladie ou des dangers parfois mortels (selon les pays) à être homosexuel.

Les Gens Normaux – Collectif BDboum - Casterman

Les Gens Normaux – Collectif BDboum – Casterman

A découvrir en novembre chez Casterman avec une préface rédigée par Robert Badinter qui lutta, en tant que Garde des Sceaux du gouvernement Mauroy, pour la suppression de la disposition légale pénalisant les relations homosexuelles.

Les Gens Normaux – Collectif BDboum - Casterman

Les Gens Normaux – Collectif BDboum – Casterman

 

Les Gens Normaux – Collectif BDboum – Casterman

 Didier Morel

16 Oct

Interview de Zep, le papa de Titeuf et l’auteur de l’album « Une Histoire d’hommes » paru aux éditions Rue de Sèvres

 

© Isabelle Franciosa

© Isabelle Franciosa

A ma gauche Zep le papa de Titeuf, tee-shirt noir veste grise, à ma droite Zep l’auteur de bande dessinée, tee-shirt noir veste grise. Entre les deux, Une Histoire d’hommes, l’album qui change tout sans changer l’homme. Interview…

Zep sans Titeuf ? Oui c’est possible et ce n’est pas la première fois. Du haut de ses quelques millions d’albums vendus, l’auteur suisse échappe régulièrement à l’emprise de son célèbre héros pour des récits qui restent, je vous le concède, dans le domaine de l’humour.

Pas cette fois ! Une Histoire d’hommes est le premier album « sérieux » de Zep. Sérieux mais pas triste. Paru chez le nouvel éditeur BD Rue de Sèvres, Une Histoire d’hommes raconte les retrouvailles d’anciens copains, membres d’un groupe de rock qui aurait sévi il y a quelque 18 ans. L’un deux a réussi, est devenu une star au pays de la pop, les autres galèrent ou ont pris une voie beaucoup plus sage au pays du camembert. Ils se retrouvent donc un week-end, invités par la star, refont l’histoire, imaginent ce qu’aurait été le groupe s’il n’avait pas explosé en vol, établissent la liste des regrets éternels et découvrent au détour d’une discussion une sombre vérité, un secret enfoui qui va expliquer pas mal de choses sur les uns et les autres.

La suite ici

Eric Guillaud

13 Oct

Paris : Astérix s’expose à la BNF du 16 octobre au 19 janvier !

afficheasterix750-faf09-35c57350 millions d’albums vendus à travers le monde dans 107 langues et dialectes différents, aucun doute, Astérix est un personnage légendaire du Neuvième art. Et ses albums ont depuis longtemps intégré les meilleurs bibliothèques de France comme la BNF. Mieux, ce temple de la culture parisien a hérité en mars 2011 des planches originales de trois albums d’Astérix : Astérix le Gaulois, le premier titre de la série, La Serpe d’or, le deuxième titre et Astérix chez les Belges, le 24e album publié après le décès de René Goscinny.

Ces planches originales figurent bien évidemment au coeur de l’exposition présentée par la BNF. Une exposition qui se décline en trois parties : la jeunesse et les débuts d’Uderzo et Goscinny dans le monde de la bande dessinée, la naissance d’Astérix puis le phénomène Astérix, vu notamment à travers son expansion nationale et internationale, ses adaptations cinématographiques…

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le site de la BNF

Versailles (t2) – l’Ombre de Marie-Antoinette par Eric Adam, Didier Convard, Eric Liberge – Glénat

Versailles (t2) - l’Ombre de Marie-Antoinette par Eric Adam, Didier Convard & Eric Liberge - Glénat

Versailles (t2) – l’Ombre de Marie-Antoinette par Eric Adam, Didier Convard & Eric Liberge – Glénat

 

Versailles inspire et inspire bien les auteurs du 9ème art. Second volet réussi de cette collaboration patrimoniale entre le Château et les éditions glénât : L’ombre de Marie-Antoinette  avec Eric Adam et Didier Convard au scénario et Eric Liberge.

Après un premier tome consacré au Roi Soleil, au scénario ciselé, en voici un second consacré à cette reine qui ne cesse de fasciner. L’Histoire est ici réécrite à travers le regard d’un jeune peintre américain actuel en visite au Château de Versailles. En se glissant entre les dates et les lieux avec une précision historique, contrôlée par le conservateur en chef, les auteurs ont réussi l’exploit de rendre crédible et possible cette histoire de retour vers le passé.

Voyez le reportage de l’équipe de France 3 Versailles Antoine Marguet & Jean-Yves Blanc

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

 

La Tour Saint-Jacques est central dans Paris et elle a été au centre de l’actualité cet été lors de sa réouverture pour un public choisi après des mois de restauration. Elle est aujourd’hui le personnage principal d’une BD de patrimoine : Paris Maléfices La malédiction de la Tour Saint-Jacques avec Jean-Pierre Pécau au scénario et Dim D au dessin.

Ce clocher de 54 m est le dernier vestige de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Construite au début du XVIe siècle, grâce à l’argent de Nicolas Flamel à qui l’on prête la réputation d’alchimiste ayant réussi la transmutation du plomb en or, la tour a depuis toujours fascinée. De cette réalité Jean-Pierre Pécau (L’Histoire Secrète, Jour J) tire un scénario sinueux aux contours ésotériques mâtinés de réalité historique. L’auteur raconte qu’il a « lu dans la presse que les 4 statues du sommet n’ont pas été remontées dans le bon ordre, précise l’auteur. A partir de là, il y avait une piste scénaristique, qu’est-ce ça donne pour Paris et ses habitants si ces statues sont placées à l’envers ? »

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Paris Maléfices (t1) : la malédiction de la Tour Saint-Jacques par Jean-Pierre Pécau & Dim D. – Delcourt

Au lecteur de démêlé le vrai du faux et de suivre les traces du BAP, le Bureau des Affaires Publiques, chargé de surveiller les phénomènes mystérieux qui jaillissent en différents points de la Capitale. Ce drôle de Bureau peine à nous convaincre de la réalité de son existence. Pourtant chaque détail de chaque rue et monument est rendu avec précision par le dessin photographique de Dim D. (Aleph). Ce premier tome appel d’autres mystères parisiens déjà annoncés, comme Le Petit Homme Rouge des Tuileries ou Les Dames Blanches du Quai de Gesvres. Ces albums suivants permettront de se faire une idée plus précise si une grande série sur Paris commence à prendre forme ou si les premiers défauts perçus ne plombent une idée en or.

Didier Morel

La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cet album :

The Curse d’Agnès Obel

12 Oct

Palmer en Bretagne, un scénario catastrophe signé Pétillon aux éditions Dargaud

7764424336_palmer-en-bretagne-le-nouvel-album-de-rene-petillonJack Palmer est une catastrophe naturelle à lui tout seul. Pire que les algues vertes qui engluent le littoral breton, pire que n’importe quelle marée noire. Mais avec le temps, nous avons appris à le connaître. 40 ans ou presque qu’il nous fait le coup du détective privé avec son imper trop grand pour lui et son chapeau sans forme véritablement définie. C’est un fait, Jack Palmer n’a ni l’élégance d’un Humphrey Bogart ni l’intelligence d’un Columbo !

Un sacré personnage en fait né en 1974 dans les pages du magazine Pilote et qui mène une vie d’errance entre L’Echo des Savanes, Télérama, Pilote et Charlie ou encore VSD. Idem pour la publication en albums, ses aventures débutent aux éditions du Fromage, pour continuer chez Albin Michel, puis chez Dargaud, à nouveau chez Albin Michel…

Quinze aventures au total et une consécration avec l’album L’Enquête corse publié en 2000, Prix du meilleur album à Angoulême en 2001, adapté au cinéma par Alain Berberian avec Christian Clavier dans le rôle de Jack Palmer.

Et Palmer en Bretagne dans tout ça ? Un récit aussi riche et délicieux qu’un kouign-amann, l’humour en plus. René Pétillon, natif du Nord-Finistère, nous plonge dans une histoire abracadabrantesque. Le temps d’un week-end, une poignée de milliardaires et de vedettes de la télé aussi nauséabonds que les algues vertes qui les entourent se retrouvent sur l’île de Gwenn, invités par la non moins milliardaire Solange Pommeraie.

Au programme : un plat de homards qui n’arrivera jamais, un mareyeur énervé, une oeuvre d’art vandalisée, un jogger sur le flanc, un neveu qui se prend pour Poulidor, une maréchaussée dépassée, des éleveurs de porcs rugueux, beaucoup de cupidité et de mensonges… et un Jack Palmer qui se glisse dans la peau d’un garde du corps et se retrouve bloqué par la marée montante sur la pointe d’un rocher. Une vraie catastrophe !

Eric Guillaud

Palmer en Bretagne, Jack Palmer (tome 15), de René Pétillon. Editions Dargaud. 13,99 euros

A découvrir le sujet de France 3 Iroise…

Saint Malo : Quai des bulles, le festival de la bande dessinée et de l’image projetée ouvre ses portes le vendredi 25 octobre

Capture d’écran 2013-10-12 à 15.23.37C’est le 2e plus gros festival du genre en France après l’indétrônable Angoulême ! Autant dire qu’il y aura du monde, beaucoup de monde à Saint Malo entre le 25 et le 27 octobre.

Beaucoup d’amoureux du neuvième art, beaucoup de curieux, beaucoup de professionnels aussi, éditeurs, libraires, journalistes, et bien entendu beaucoup d’auteurs. 500 d’entre eux sont attendus. Impossible de les citer tous mais sachez tout de même que le lauréat du Grand Prix de l’affiche 2012, Emmanuel Lepage, auteur de l’affiche du festival 2013, sera présent.

Au programme de cette 33e édition : des expos bien sûr, à commencer par celle consacrée au géant du Neuvième art Gotlib, une rétrospective sur le travail de l’auteur breton Jean-Claude Fournier, une balade dans l’univers d’Hervé Tanquerelle, une exploration de la collection privée de François Corteggiani…

Quai des Bulles, c’est aussi des rencontres, des projections de films, un air iodé, un espace dédié au fanzine, un espace jeunesse, des quais et des bulles, diverses animations, un in mais aussi un off, des stands d’éditeurs et de para BD, quelques pirates, des mouettes, des coups de crayon, beaucoup de couleurs, des séances de dédicaces, du papier, une machine à dédicaces, de l’encre, de l’imaginaire, des héros, des anti-héros, des gros et des petits nez, du bonheur, beaucoup de bonheur…

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Plus d’infos sur le site et la page facebook du festival

Eric Guillaud

11 Oct

Paris : une exposition autour de l’histoire de l’immigration dans la bande dessinée

affiche_albumsRaconter l’immigration autrement ! C’est la noble ambition que se sont donnés les organisateurs de cette exposition intitulée « Albums » et présentée du 16 octobre au 27 avril au Musée de l’histoire de l’immigration dans le 12e arrondissement de Paris.

Plus de 200 pièces, documents originaux, planches de BD, esquisses, croquis préparatoires, photographies, documents d’archives, permettront d’envisager le phénomène dans la bande dessinée depuis la conception des planches jusqu’à leur réception par le lecteur.

L’exposition comportera trois parties. Une première se penchera sur la trajectoire de certains auteurs comme René Goscinny, Albert Uderzo, Enki Bilal, Farid boudjellal… Une deuxième partie explorera les genres utilisés pour évoquer cette question de l’immigration. Enfin, une troisième partie se concentrera sur la représentation du migrant dans les bandes dessinées.

Plus d’info sur le site internet du musée

Eric Guillaud

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