09 Mar

Cosey, Trondheim, Keramidas… font leurs Mickey chez Glénat

Une-mystérieuse-melodie-Cosey-Glénat-couvertureJamais l’expression « faire des Mickey » n’aura eu autant de sens. Cosey, Trondheim, Keramidas aujourd’hui, Loisel et Tebo demain, d’autres encore plus tard, se sont ou vont se pencher sur les aventures de Mickey Mouse, le fameux personnage de Walt Disney, des aventures jusqu’ici dessinées par quelques figures américaines telles que Carl Barks, Don Rosa et surtout Floyd Gottfredson, considéré aujourd’hui encore comme une référence en la matière. Quelques figures donc et beaucoup d’auteurs anonymes, parfois européens, notamment italiens, pas même crédités.

Mais les choses bougent. Jacques Glénat qui reconnait avoir appris à lire dans Le Journal de Mickey et édite aujourd’hui, non sans une certaine fierté, les aventures de Mickey et Donald, a réussi à convaincre le géant Disney de confier l’univers Mickey à quelques grands auteurs français, déjà connus et reconnus pour leur oeuvre. Une première !

« Avec cette collection… », explique l’éditeur, « nous offrons l’opportunité à des auteurs qui ont eux-aussi grandi avec Mickey et Donald de réaliser leur propre rêve : mettre en scène les héros de leur enfance dans des histoires qu’ils auront écrites et dessinées spécialement pour eux ».

Résultat : deux magnifiques premiers albums à l’ancienne, dos toilé jaune pour celui de Cosey, rouge pour celui de Trondheim et Keramidas. Le premier répond à une question essentielle pour des générations de lecteurs : comment Mickey a-t-il rencontré Minnie ? Le tout sur fond d’aventure rocambolesque autour d’un manuscrit original de Shakespeare égaré dans un train. « J’ai découvert que, dès sa première aventure en 1928, Mickey était accompagné de sa fiancée Minnie… », raconte Cosey, « Alors, je me suis demandé comment et où ils s’étaient rencontrés. C’est ce qui a donné Une mystérieuse mélodie que je situe en 1927″.

Dans le deuxième album, nous retrouvons aux côtés de Mickey d’autres vieilles connaissances : Donald, Picsou, Geo Trouvetou, Pat Hibulaire et les Rapetou. Le légendaire coffre-fort de Picsou a été dévalisé. Plus un dollar ne traîne. mickeytrondheim2-763x1024C’est le début d’une folle aventure à la Trondheim pour Mickey et Donald qui doivent retrouver les responsables. Animaux sauvages, régions inhospitalières, machine à rapetisser… rien ne leur sera épargné et pour couronner le tout, l’aventure n’est pas complète. Certaines pages de ce récit retrouvé dans un vide-grenier confie les auteurs, ont disparu. Au lecteur d’imaginer les séquences manquantes… « Quand Nicolas (Keramidas, ndlr) m’a demandé de faire le scénario, je n’ai pas hésité une seule seconde… », explique Trondheim, « Et quand il m’a dit  qu’il voulait  tous les personnages et tous les décors possibles, là, j’ai commencé à m’inquiéter. Et puis j’ai trouvé cette astuce de pages retrouvées où l’on pouvait éviter de scénariser et dessiner les pages de dialogues et d’explication qui ralentissaient l’action ».

À 88 balais, oui oui quand même, Mickey retrouve une seconde jeunesse grâce à cette belle initiative. Les récits sont légers, drôles, graphiquement superbes, alliant à la fois un côté vintage et moderne. Les fans de Mickey devraient être comblés, les amoureux de la BD franco-belge aussi !

Eric Guillaud

Une Mystérieuse mélodie, de Cosey. Editions Glénat. 17 €, Mickey’s Craziest adventures, de Trondheim et Keramidas. Editions Glénat. 15 €

05 Mar

« Capa l’étoile filante », un biopic de Silloray sur l’une des figures du photojournalisme

Capture d’écran 2016-03-05 à 14.21.19Capa n’était pas un photographe comme les autres, c’était l’un des meilleurs photographes de presse, et surtout un photographe engagé, clairement affiché à gauche, antifasciste. C’est pour cette raison que Florent Silloray le représente sur la couverture de son album le poing levé en surplomb d’une manifestation de républicains espagnols. Sa vie, son métier, étaient un combat.

Et de 1937 à 1954, l’homme sera de tous les combats, au plus près des champs de bataille, au plus près des hommes, au plus près de la mort. L’Espagne, où il perd sa compagne Gerda Taro, il en restera inconsolable, la Chine que viennent d’envahir les Japonais, l’Afrique du Nord où ont débarqué les forces alliées, la Sicile, l’Italie, la Normandie et le DDay où il réalise l’un de ses clichés les plus connus, où il devient également une légende vivante… Et puis l’Indochine où il saute accidentellement sur un mine antipersonnel. Nous sommes en 1954. Il n’a que 40 ans mais son nom est déjà connu dans le monde entier.

L’album de Florent Silloray retrace cette vie incroyable faite de passion, de conviction et d’action, un biopic qui s’appuie sur une solide bibliographie, 80 pages couleur sépia d’une très belle facture dans lesquelles Capa – placé en narrateur – se dévoile. Les femmes, le jeu, la guerre bien sûr qu’il déteste tant, ses amis, ses amours, son métier de photographe mais aussi de patron de presse, Paris, New York…, on comprend pourquoi cet homme qui s’était lui-même inventé, transformant ses origines hongroises en un passé de photographe américain, est aujourd’hui encore une référence pour quantité de photographes.

Trois et demi de travail ont été nécessaires à l’auteur. Le résultat est magnifique et exaltant. Une belle rencontre entre le 8e et le 9e art.

Eric Guillaud

Capa l’étoile filante, de Florent Silloray. Editions Casteman. 17 €

© Casterman / Silloray

© Casterman / Silloray

04 Mar

Spirou et Fantasio : interview de Yoann, l’homme qui a retrouvé le Marsupilami

© éric guillaud

© éric guillaud

Il est heureux Yoann et ça se voit. La banane. Même à dix heures du matin quand débarque chez lui une équipe renforcée de France 3 Pays de la Loire, la télé et le web en même temps. Il faut dire que l’info est de taille. Après plus de 40 ans de séparation, le Marsupilami retrouve Spirou et Fantasio.

Une véritable légende du Neuvième art ce Marsupilami ! Tout autant que le tandem Spirou et Fantasio. Créé par André Franquin dans les années 50, la bébête à la fourure jaune et noire partage les aventures du groom le plus célèbre de la planète pendant une vingtaine d’années avant de s’offrir une belle échappée solo, à la fois dans la BD bien sûr mais aussi à la télévision et au cinéma.

Une trentaine d’albums solo à son actif mais aussi des films d’animation, un long métrage d’Alain Chabat, et finalement retour à la maison avec une 55e aventure survitaminée, « La Colère du Marsupilami » qui fait le bonheur de Fabien Vehlmann son scénariste et de Yoann son dessinateur que nous avons rencontré chez lui à Nantes.

L’interview ici

01 Mar

Le Syndrome du petit pois : un récit autobiographique de Domas sur le syndrome de Benson

9782849532508_cgC’est une banalité mais une vérité. Il faut profiter des gens qu’on aime et des bons moments, de ceux qui font les souvenirs. Comme ce jour où Max, aka Domas, prend cinq minutes pour écouter sa mère jouer du piano. Elle ne le voit pas, il est derrière la fenêtre du salon. C’est l’été, c’est magique.

Et puis quelques jours plus tard, c’est le diagnostique, sans appel. Les troubles qui affectent sa mère depuis quelques temps sont le signe d’une maladie neuro-dégénérative rare, précisément le syndrome de Benson, parfois assimilé à une forme exceptionnelle de la maladie d’Alzheimer.

Oublis fréquents, perte de repères, baisse des aptitudes générales… Il n’y a pas d’issue, pas grand chose à faire si ce n’est de l’entourer, de lui donner un maximum d’amour.

Max va en donner de l’amour, du temps aussi, même si chez lui, dans son propre foyer ça ne va pas fort non plus. Les relations avec Coquillage, sa femme, se détériorent de jour en jour. ils ne forment plus un couple, dit-il, mais une famille. Alors Max se réfugie dans le boulot, le dessin, et assiste impuissant au long déclin de sa mère.

Magnifique. Totalement émouvant. Le Syndrome du petit pois est typiquement le genre de bouquin que vous ouvrez et ne pouvez jamais vraiment refermer, qui vous reste en tête pendant des semaines, des mois.  Sur un peu plus de 280 pages, Domas nous ouvre en grand les portes de son intimité pour nous raconter, avec le talent qu’on lui connaît maintenant, sa vie, sa mère, la maladie, l’accompagnement, la culpabilité toujours présente, le beau-père qui craque et décide de partir, le déclin, la perte de l’être cher… C’est pas franchement gai mais c’est un bel album, une belle histoire !

Eric Guillaud

Le syndrome du petit pois, de Domas. Editions La Boîte à Bulles. 28 €

© La Boîte à bulles / Domas

© La Boîte à bulles / Domas

Spirou et Fantasio ont enfin retrouvé le Marsupilami avec Yoann et Vehlmann

Capturemarsu2

On n’avait pas vu le bout de sa queue depuis plus de 40 ans dans un album de Spirou et Fantasio. Son créateur, Franquin, l’avait entraîné vers d’autres horizons. Le Marsu est de retour à la maison le temps d’une aventure signée par les deux auteurs nantais Yoann et Vehlmann…  

Yoann et Vehlmann maîtrisent l’art du teasing. Leur précédent album, « Le Groom de Sniper Alley », s’achevait sur une photographie du Marsupilami en très mauvaise posture, enfermé dans une cage à fauves. A ses côtés, nos amis Spirou et Fantasio, le regard éteint, zombiesques. Que fallait-il comprendre ? Le Marsupilami qui avait disparu des aventures de Spirou et Fantasio depuis plus de 40 ans allait-il reprendre du service ?

La suite ici

28 Fév

Les Tuniques bleues en intégrale : les derniers récits de Salvérius

1PUFMeNrJDeUoWhUBQOsV5mr3w1H187s-couv-1200Si le nom de Lambil est aujourd’hui associé à ceux de Cauvin et des Tuniques Bleues, c’est un autre auteur belge qui a créé graphiquement la série. Son nom : Salvérius. Il a assuré les aventures de Blutch et Chesterfield pendant quatre petites années avant d’être victime d’un infarctus, juste le temps de signer quelques récits courts et deux longs (Et pour quinze cents dollars en plus et Outlaw), qui se trouvent réunis dans le second volet de cette intégrale.

Au décès de Salvérius en mai 1972, c’est Lambil qui est choisit pour reprendre le dessin. « Lorsque Dupuis et Raoul (Cauvin, ndlr) m’ont téléphoné et demandé de terminer les dernières pages des Hors-la-Loi, j’ai presque cru à une blague. J’ai vraiment hésité. J’ai malgré tout accepté de les dépanner ». Ces propos rapportés par Patrick Gaumer dans le très riche dossier qui accompagne l’intégrale, sont ceux d’un ami désireux avant tout de ne pas laisser la famille de Salvérius dans l’embarras. « J’ai tout d’abord réalisé divers croquis et j’ai achevé une planche qui avait été à demi crayonné par Louis (…) J’avoue que j’ai traversé un grand moment de solitude. Je me suis efforcé de coller au dessin de Salvérius, de le copier, même ». Finalement, Lambil termina l’épisode laissé inachevé par Salvérius et assura la continuité graphique de la série qui compte 59 albums à ce jour.

Dans le deuxième volet de cette intégrale sont réunis les récits Et pour quinze cents dollars en plus, Outlaw, Des Bleus et des Tuniques ainsi que plusieurs mini récits et la suite du dossier élaboré par Patrick Gaumer, les coulisses de la création avec de nombreuses illustrations et photos.

Eric Guillaud

Intégrale Les Tuniques Bleues (tome 2), de Cauvin et Salvérius. Editions Dupuis. 24 €

25 Fév

Lennon, l’adaptation en BD du roman de Foenkinos par Corbeyran et Horne

9782501103725-001-X_0The Beatles, John Lennon, ne font pas partie de mes musiciens de prédilection. Bien sûr je connais d’eux ce que la grande majorité des gens connaissent. Mais sans plus…

Et puis je suis tombé sur cet album de Corbeyran et Horne, enfin disons plutôt qu’on me l’a envoyé. Une attachée de presse qui fait bien son boulot. Tellement bien qu’elle m’a rappelé au bout de quelques jours pour savoir ce que j’en avais pensé. Honte à moi, je n’en pensais rien parce que je ne l’avais pas lu. Au fil des jours et des semaines, l’album s’était retrouvé coincé sous la pile bancale des choses urgentes à lire, pas franchement en bonne situation. Son coup de fil eut pour effet de le faire remonter en première position. Comme quoi un coup de fil vaut parfois mieux que dix mails. Je l’ai donc ouvert. Et là, surprise, en première page et sous toutes les coutures, le Dakota, un building new-yorkais situé face à Central Park.

Belle coïncidence ! Je revenais justement d’un voyage à New York, mon premier, et ressentais une certaine frustration de ne pas avoir pu visiter toutes les rues, tous les quartiers, tous les recoins de la ville. Et notamment ce quartier et cet immeuble, très prisés des gens fortunés. C’est là qu’habitait Lennon, c’est d’ailleurs toujours là, je crois, que séjourne Yoko Ono. C’est aussi là, à l’entrée du building que le musicien a été assassiné en décembre 1980 par Mark David Chapman, depuis lors en prison.

Je m’égare. Cette adaptation du roman de David Foenkinos ne porte pas sur l’assassinat en lui-même de John Lennon, pas plus que sur l’histoire de ce building aussi célèbre aujourd’hui que ses locataires. Non, l’album Lennon parle de Lennon tout simplement, de son enfance, de son père, de sa mère, de ses enfants, de ses blessures, d’Elvis Presley, des Beatles bien sûr, de sa rencontre avec Paul, des premiers concerts, du succès, de la drogue, des filles, bref de ce tout qui a fait sa vie, de ce qui l’a construit en tant qu’artiste, en tant qu’homme.

Et qui mieux que Lennon pour nous en parler ? David Foenkinos hier, Corbeyran et Horne aujourd’hui, nous font pénétrer dans l’intimité de la star en imaginant ses confidences sur le divan de son psychanalyste, 18 séances, autant de chapitres, et un épilogue forcément triste qui nous en apprennent beaucoup sur Lennon. Un récit construit avec intelligence et clairvoyance, une bio surprenante, une adaptation qui vous prend les tripes de la première à la dernière page. Passionnant !

Eric Guillaud

Lennon, de Foenkinos, adapté par Corbeyran et Horne. Eidtions Marabout. 17,90 €.

24 Fév

Journal d’Anne Frank : une première adaptation en BD signée Ozanam et Nadji

journal-danne-frankAussi étonnant que cela puisse paraître, l’album d’Ozanam et Nadji est la première adaptation en bande dessinée du Journal d’Anne Frank, ce puissant témoignage sur l’antisémitisme et le nazisme paru en 1947, traduit depuis en 70 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.

Un best seller qui aurait dû tomber dans le domaine public en janvier dernier, 70 ans précisément après la mort d’Anne Frank, mais le Fonds Anne-Frank s’y est fermement opposé prétextant que le texte avait été modifié par le père d’Anne, Otto Frank, ce qui fait de lui un co-auteur et du Journal une oeuvre posthume protégée… Une tambouille qui aurait pour résultat de repousser l’échéance à 2037 voire 2051. Bref aux calendes grecques !

Quoiqu’il en soit, voici donc l’adaptation dessinée d’une oeuvre immortelle. On imagine que pour les auteurs, Ozanam et Nadji, l’affaire ne fut pas si simple. Une adaptation n’est jamais simple à vrai dire, plus encore dans ce cas. Mais force est de constater que l’un au scénario et l’autre au dessin s’en sortent plutôt bien avec un parti pris graphique séduisant et une palette de couleurs réduite qui nous plonge instantanément dans l’atmosphère de cette histoire singulière.

Pas franchement partisan des adaptations, Ozanam n’a pourtant pas hésité quand les éditions Soleil lui ont proposé ce projet. « Quand ma fille eut 12 13 ans… » confie le scénariste Ozanam à nos confrères de France 3 Poitou-Charentes, « je lui ai dit qu’il fallait qu’elle le lise, je l’avals déjà fait pour mon fils avant, c’est un passage obligé. Et si on peut être un passeur supplémentaire pour aider à ce qu’on ne l’oublie pas, c’est bien ». C’est même l’essentiel ! Une BD à mettre bien évidemment entre toutes les mains, même entre celles qui ont déjà porté le journal dans sa version initiale.

Eric Guillaud

Journal d’Anne Frank, par Ozanam et Nadi. Editions Soleil. 17,95 €

23 Fév

Rencontre avec Ronan Toulhoat, dessinateur du thriller médiéval « Le Roy des Ribauds »

Il est Illustrateur, graphiste, storyboarder, designer… a signé une bonne vingtaine d’albums parmi lesquels Block 109, une uchronie sur la Seconde guerre mondiale, Chaos Team, Les Divisions de fer, ou encore Le Roy des Ribauds dont il vient tout juste de sortir le deuxième tome avec son compère Vincent Brugeas.

Le Roy des Ribauds est un thriller médiéval publié chez Akileos, un genre de Game of Thrones sous Philippe Auguste,  un récit au format comics, reposant « sur un encrage très fort, dense et contrasté », explique Ronan Toulhoat dans une interview accordée au site 9emeart.

Manceau depuis un an, Ronan Toulhoat expose à la librairie Bulle une série de portraits des personnages de la série Le Roy des Ribauds jusqu’au 5 mars.

Marine Rondonnier et Renaud Wagenaar de France 3 Maine l’ont rencontré, un reportage à découvrir ici-même…

21 Fév

L’Art et Le Chat, une expo qui réunit Philippe Geluck, Basquiat, Boudin, César, Klein, Soulages, Warhol…

paris-expo-geluck-le-chat-688x3601Ceci est un chat. Un chat que vous avez peut-être déjà aperçu accroché aux cimaises de quelques galeries parisiennes mais aussi et surtout reproduit dans de beaux albums publiés aux éditons Casterman. Le Chat de Geluck est une star de la bande dessinée franco-belge, une star tout court qui n’a pas à rougir de cette proximité offerte aujourd’hui avec les Beaux Arts.

Une expo au poil

Basquiat, boudin, César, Keith, Haring, Klein, Soulages, Vasarely, Warhol… l’exposition L’Art et Le Chat du Musée en Herbe à Paris présente une trentaine d’oeuvres emblématiques de l’histoire de l’art et l’interprétation qu’en fait Le Chat de Geluck. Avec bien sûr la patte du chat, une bonne dose de rigolade et d’ironie.

« Le Chat doit rester Le Chat dans tous les sujets qu’il aborde : politique, culture, société, arts… », précise Geluck, « Aucun n’échappe à son ironie mordante, parfois féroce. Et pourtant, Le Chat est un tendre qui aime partager ses émotions. Il est un faux candide. Le plus souvent, il soumet un propos à la réflexion du lecteur (spectateur) (…) Il est clair que je n’évoque dans mes détournements que ceux que j’admire, mais ce que je garde souvent secret, c’est la raison pour laquelle je les admire. Au spectateur d’essayer de la décrypter ».

Une expo pour les 3 à 103 ans

Une trentaine d’oeuvres d’art donc et autant de détournements, d’hommages, de clins d’yeux signés Geluck, L’art et Le Chat est une exposition d’initiation à l’histoire de l’art mais pas seulement, c’est aussi une réflexion humoristique et la présentation d’une autre facette du travail de Geluck.

Une expo et un catalogue

Une expo éphémère (jusqu’au 31 août tout de même) et un livre pour immortaliser l’événement, le catalogue de l’expo en fait, 72 pages en couleurs qui nous permettent de faire le tour des oeuvres détournées. La Joconde de Léonard de Vinci, Le Discobole de Myron, la laitière de Vermeer, la cathédrale de Monet, le cri de Munch, Mao de Warhol… C’est beau, c’est drôle, c’est intelligent.

Eric Guillaud

L’Art et Le Chat, de Geluck. Editions Casterman. 14,50 €

L’info en + : L’expo est visible jusqu’au 31 août 2016 au Musée en Herbe rue de l’Arbre sec à Paris. Ouvert tous les jours de 10 à 19h00, nocturne le jeudi jusqu’à 21h00. Des baby-visites ainsi que divers ateliers pour enfants sont programmés certains jours. Toutes les infos ici.

RSS