08 Nov

ABBA cherche Frida : un album complètement pop de Maarten Vande Wiele aux éditions Vraoum!

Capture d’écran 2016-11-07 à 22.46.42Faut-il être complètement raide dingue du légendaire groupe de pop suédois pour apprécier ce livre de Maarten Vande Wiele? Non, absolument pas, même si ABBA cherche Frida raconte l’histoire d’une jeune femme pétillante et moderne qui répond à la petite annonce d’un groupe de reprises cherchant désespérément une chanteuse et nous plonge du même coup dans ce qu’on appelle l’ABBA Revival, un phénomène qui dure depuis des décennies en Europe et même au-delà…

Une petite annonce qui va tout de même changer la vie d’Anne-Lène. La jeune femme travaillait jusqu’ici dans la mode. Du moins, c’est ce qu’elle affirme en société. La vérité est qu’elle plie des fringues toute la journée. Rien de très sexy, un travail alimentaire bien loin du monde du show-biz. Alors forcément, lorsqu’elle découvre cette annonce « ABBA cherche Frida », Anne-Lène s’empresse d’y répondre. Frida, c’est Anni-Frid Lyngstad, la brune du groupe ABBA. Et ce sera elle dorénavant ! Après tout, elle a fait le conservatoire et a déjà chanté avec les Dizzy Jazzers dont la notoriété – il est vrai – n’a jamais dépassé les murs du local de répétition. Mais peu importe, cette fois, Anne-Lène est bien décidée à se donner à fond, à faire vivre ou plutôt revivre les chansons d’ABBA. Ring ring, Voulez vous, Dancing Queen, Money Money Money, Super Trouper, Waterloo, ou Honey Honey… autant de tubes qui tournent en boucle depuis les années 70, qui ont marqué sa jeunesse et – sans forcément le souhaiter – la nôtre.

Et la voici projetée dans cette nouvelle aventure. Le groupe s’appelle Honey Honeys, en référence à un titre du répertoire d’ABBA. Il rencontre très rapidement le succès. Comme ABBA ! Le succès ET les problèmes de coeur qui le mèneront aussi rapidement à sa chute. Comme ABBA !

À l’image de l’univers du groupe, cet album regorge de vie, de fraîcheur, d’humour et de couleurs, ABBA cherche Frida met du baume au cœur et c’est bien là le principal.

Eric Guillaud

Abba cherche Frida, de Maarten Vande Wiele. Éditions Vraoum!. 20€

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06 Nov

Carte blanche pour un bleu : la soixantième aventure des Tuniques Bleues signée Lambil et Cauvin

1507-1Oui, vous avez bien lu, Carte blanche pour un bleu est la soixantième aventure des Tuniques Bleues. Il fallait marquer le coup, les auteurs l’ont fait avec un récit qui nous invite à remonter le temps et les albums…

Soixante albums, ça en fait des balles et des batailles perdues, des morts au champ d’honneur et des gueules cassées. Et comme souvent, cette présente aventure s’ouvre par un plan large sur une nouvelle tragédie : des hommes à terre, des canons qui fument et des brancardiers affairés à sauver les rares survivants.

Blutch s’en est bien tiré, son cheval a fait un malaise au moment de charger. Classique ! Mais Chesterfield, lui, est dans un drôle d’état. Pas de blessure apparente mais un traumatisme crânien qui l’a rudement secoué. Depuis, il ne bouge plus, il est sourd et muet. Un légume quoi !  Pour le sortir de là et lui éviter l’exclusion de l’armée, une seule solution : provoquer un électrochoc en lui faisant revivre des situations qui l’auraient marqué dans le passé . Blutch, son complice de toujours, a 30 jours pour le rendre à la vie…

Soixante aventures, quarante-huit ans de vie commune pour le caporal Blutch et le sergent Chesterfield et 1507-1-1toujours ce même humour accompagné d’un soupçon d’antimilitarisme, la série des Tuniques Bleues est une référence dans le monde du Neuvième art. La preuve, dix-neuf auteurs et pas des moindres ont accepté de s’emparer des héros de Lambil et Cauvin le temps d’une histoire courte. Bodart, Clarke, Lapière, Munuera, Schwartz, Zidrou… et Blutch qui tire son nom de la série, sont au sommaire de ce véritable livre-hommage intitulé Des histoires courtes des Tuniques Bleues par.

Dix-neuf auteurs, autant de styles mais une passion identique pour ces deux personnages et cet univers créés en 1968. « Ce qui m’avait surtout saisi, dès la première lecture… » explique Blutch, « c’est que les personnages mourraient. Ça les plaçait sur une trajectoire fragile. Je me disais qu’il pouvait arriver n’importe quoi. J’étais vraiment attaché à Blutch et à Chesterfield, parce qu’il y avait justement une incertitude qui planait sur eux ». Une série patrimoniale et toujours dans la coup !

Eric Guillaud 

Carte blanche pour un bleu, Les Tuniques Bleues (tome 60), de Lambil et Cauvin. Editions Dupuis. 10,60€

Des histoires courtes des Tuniques Bleues par…, collectif. Editions Dupuis. 19€

04 Nov

Jamais je n’aurai 20 ans : Jaime Martin raconte la guerre d’Espagne et le franquisme à travers l’histoire de ses grands-parents

album-cover-large-31044Le Convoi, Dolorès, La Nueve, Nuit noire sur Brest, Le Recul du fusil, No pasarán… nombreux sont les albums qui, depuis quelques années, s’intéressent directement ou indirectement à la guerre civile espagnole. Mais jamais, je pense, récit n’avait été aussi fort que celui-ci, aussi fort et éclairant sur les divisions profondes qui ont entraîné le peuple espagnol dans la spirale de la guerre…

Et ce récit-là, Jamais je n’aurai 20 ans, est celui de Jaime Martin, basé sur la vie de ses grands-parents, Isabel et Jaime Benitez. Isabel aurait dû fêter ses 20 ans le 19 juillet 1936 mais la veille, le 18 juillet, les troupes du général Franco renversent le jeune gouvernement espagnol républicain. Isabel, qui fréquente alors une bande d’anarchistes, est obligée de quitter sa ville natale Melilla, ses parents, sa jeunesse, ses rêves. Jamais, elle n’aura 20 ans mais elle survivra, contrairement à beaucoup de ses amis, assassinés par les forces nationalistes.

Direction la banlieue de Barcelone encore sous le contrôle des Républicains. Plus pour très longtemps ! La guerre civile, longue de trois années, ne laissera rien ni personne intact. Les morts se comptent par centaines de milliers, les villes sont ravagées, les bombardements visent pour la première fois des civils… L’Espagne est devenu un champ de bataille où s’affrontent toutes les idéologies de l’époque, telle une répétition générale de la Seconde guerre mondiale.

© Dupuis / Martin

© Dupuis / Martin

Mais la guerre n’empêche pas l’amour. Isabel rencontre Jaime, un combattant républicain, avec qui elle choisira de partager sa vie à la fin de la guerre. Ensemble, ils tentent de survivre dans l’Espagne franquiste et de faire oublier leur passé en travaillant durement. Une vie de misère à recycler des bouteilles et flacons vides récupérés dans les poubelles des quartiers chics où on a encore la chance de boire du champagne et de se parfumer.

Dans une Espagne où on ne sait plus très bien qui était avec qui pendant la guerre, où le voisin de pallier, le boulanger du quartier, l’ami d’enfance, peut vous dénoncer, une Espagne où les familles se sont profondément déchirées, où les différents clans se sont haïs et entre-tués sauvagement, le traumatisme est abyssal. Et malheureusement, la fin de la guerre ne marque pas la fin des exactions. Dans cette atmosphère sinistre, Isabel et Jaime fondent un foyer, un refuge pour eux et leurs filles, et se concentrent sur le développement de leur activité…

Ce n’est pas la première fois que Jaime Martin aborde cette thématique du franquisme. Déjà, dans Les Guerres silencieuses, il raconte le service militaire de son père dans le Sahara espagnol et, au-delà, la jeunesse de ses parents dans l’Espagne des années 50, une Espagne tenue d’une main de fer par les institutions, l’armée, la religion. Avec Jamais je n’aurai 20 ans, l’auteur ne fait pas que montrer l’horreur de la guerre, il raconte la vie de ceux qui n’ont pas choisi l’exil au bout du compte et ont dû courber l’échine jusqu’à la mort de Franco en 1975. Un récit passionnant au trait réaliste simple et séduisant ! 

Eric Guillaud

Jamais je n’aurai 20 ans, de Jaime Martin. Éditions Dupuis. 24€

Extrait d’une interview de Jaime Benitez réalisée en 2004 par l’auteur et illustrée de ses dessins

02 Nov

Les Utopiales 2016 : le palmarès complet

© Bajram

© Bajram

Comme chaque année, les Utopiales ont décerné une quinzaine de prix, mentions et coups de coeur reflétant la grande richesse de la science-fiction et la multiplicité des talents, que ce soit en littérature, cinéma, jeu vidéo ou bande dessinée.

Prix du meilleur album de bande dessinée

Nefer, Chants & contes des premières terres, de Arnaud Boutle, Éd. Delcourt, 2015

Prix du meilleur scénario de jeu de rôle

« Un été en hiver » pour le jeu L’appel de Cthulhu/Delta Green de Jean-Marc Choserot et Cyril Puig

Prix du meilleur jeu vidéo réalisé à la Game Jam

Rémi Gourrierec, Raphaël Beuchot, Michel Belleperche, Louis Godart

Prix du jury – compétition internationale de courts-métrages

Ex-aequo Time Rodent de Ondrej Svadlena et Amo de Alex Gargot

Mention spéciale du jury – compétition internationale de courts-métrages

Decorado de Alberto Vásquez

nefer-chants-amp-contes-des-premieres-terresPrix du jury Canal+ – compétition internationale de courts-métrages

Planemo de Veljko Popovic

Prix du public – compétition internationale de courts-métrages

Automatic Fitness de Alejandra Tomei

Grand prix du jury – Compétition internationale de longs-métrages

Realive de Mateo Gil

Mention spéciale du jury – Compétition internationale de longs-métrages

Sam Was Here de Christophe Deroo

Prix du public – Compétition internationale de longs-métrages

Realive de Mateo Gil

Prix Joël-Champetier (prix hébergé par Les Utopiales)

Olivier Paquet pour Graine de fer

Prix Utopiales européen jeunesse

Empreinte Digitale de Patrice Favaro, Éd. Thierry Magnier, 2016

Prix Utopiales européen jeunesse – mention spécialerealive-1

Les copies de Jesper Wung-Sung, Éd. Le Rougue Jeunesse, 2015

Prix Utopiales européen

Le vivant de Anna Starobinets, Mirobole Éditions

Prix extraordinaire des Utopiales 2016 – Double prix

Gérard Klein et Denis Bajram

Prix Solo – concours de Cosplay

Mercy pour Overwatch

Prix de groupe – concours de cosplay

Yona et Son Hak pour Akatsuki no Yona

Prix Coup de coeur – concours de cosplay

Columbia pour Rocky Horror Picture Show

31 Oct

« Tsiganes » : une BD de Kkrist Mirror pour raconter l’histoire du camp d’internement de Montreuil-Bellay

Capture d’écran 2016-10-30 à 18.35.08« La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés ». Cette phrase ne date pas de l’après-guerre mais de 2016, du 29 octobre dernier pour être précis, une phrase extraite du discours de François Hollande sur le site même de l’ancien camp d’internement de Tsiganes de Montreuil-Bellay dans le Maine-et-loire. Il aura donc fallu 70 ans après la libération des derniers tsiganes internés pour que la France reconnaisse enfin leurs souffrances. 

Le camp de Montreuil-Bellay n’était pas le seul, il y en avait une trentaine en tout, mais il était le plus grand de France. Plus de 6500 hommes, femmes et enfants y ont été internés « pour le seul motif d’avoir été identifiés comme tsiganes par les autorités allemandes et françaises », précise l’archiviste-historienne Marie-Christine Hubert dans un dossier complet accompagnant l’album.

« On est pas des étrangers, ch’uis français comme toi, plus que toit p’têt ! », lâche un Tsigane au policier venu l’arrêter. Dans cet album en noir et blanc, au trait charbonneux et expressif, Kkrist Mirror raconte le quotidien de ces Tsiganes, la faim, le froid, les humiliations, la mort parfois. Il raconte aussi avec cette grande connaissance qu’il a de ces populations leur obstination à préserver leur identité et leur dignité. Et conserver l’espoir ! L’espoirs d’une libération qui n’interviendra finalement pas en 1945, comme on aurait pu s’y attendre, mais en 1946, quasiment un an après la fin de la guerre. Sous l’occupation comme à la Libération, les Tsiganes étaient encore considérés comme un danger pour la défense nationale et la sécurité publique !

Et ces scènes incroyables que Kkrist Mirror met en images dans sons livre, des collaborateurs et des soldats de l’armée allemande internés aux côtés des Tsiganes à la fin de la guerre.

Préfacé par Serge Klarsfeld, l’album de Kkrist Mirror est non seulement « exemplaire » comme l’écrit l’avocat et président des fils et des filles des déportés juifs de France, mais il est essentiel pour la mémoire collective, pour ce passé qu’on aurait aimé ne jamais voir et qu’on doit aujourd’hui assumer.

Eric Guillaud

Tsiganes, une mémoire française 1940 -1946, de Kkrist Mirror. Éditions Steinkis. 17€

© Steinkis / Kkrist

© Steinkis / Kkrist

29 Oct

Captain Tébo se fait un Mickey chez Glénat

Couv_288938Il faut quand même être sacrément balèze pour s’attaquer à Mickey. C’est du lourd. Du très très lourd. Mais Tébo n’est pas du genre à avoir peur d’une légende. Peut-être un peu des araignées et des fourmis mais jamais des légendes.  Ce beau et jeune Caennais – si si  –  est suffisamment musclé des doigts et du cerveau pour se jeter dans une aventure comme celle-ci et en revenir entier. A l’arrivée, même pas mal le Tébo et un bel album qui sent bon la postérité…

Un dos toilé bleu, un papier au grammage respectable, le Mickey de Tébo à des allures d’album à l’ancienne. Mais à l’intérieur, le ton est résolument moderne. Moderne dans le trait, moderne dans le texte et dans l’esprit. Une loufoquerie à la Tébo où l’on découvre un Mickey âgé, avec barbe blanche, rides sur le crâne et grosses lunettes sur le museau. Un Mickey retraité qui a la mémoire qui flanche et la vue qui baisse mais qui aime raconter à son arrière-petit-neveu, Norbert, ses aventures de jeune héros. Et de le découvrir dans l’Ouest sauvage à la recherche d’un trésor, prisonnier d’un chat psychopathe dans le Bayou, aviateur pendant la première guerre mondiale, astronaute et même trafiquant de chocolat pendant la prohibition.

Après Cosey, Keramidas, Trondheim, le papa de Captain Biceps, de Samson et Néon et de plein d’autres beaux albums nous offre un Mickey qui décoiffe, un Mickey bourré de légèreté, d’humour et d’aventure. Et ça fait du bien en ce moment !

Eric Guillaud 

La jeunesse de Mickey, par Tébo. Editions Glénat. 17 €

27 Oct

Autel California Face B : Nine Antico explore les années sexe, drogue, rock’n’roll & groupies

1507-1Nine Antico a toujours eu deux passions, le dessin et le rock, auxquelles on pourrait ajouter les parcours de femmes libérées dans un monde encore soumis au diktat des hommes. Après Coney Island Baby qui racontait la vie de la pin-up Betty Page et de l’actrice porno Linda Lovelace, Autel California Face A et maintenant Face B nous entraîne dans l’univers des Girls Together Outrageously, autrement dit les GTO’s, une bande de groupies qui sévit dans les années 60/70 aux Etats-Unis…

Une bande de groupies et l’un des premiers groupes purement féminin, produit par Frank Zappa ! Mais avant de monter sur scène, une anecdote dans l’histoire du rock, cette bande de filles fit ses armes en coulisses dans l’ombre et souvent dans les bras des plus grands musiciens rock de l’époque, de Brian Jones à Jim Morrison, en passant par Jimmy Page, Frank Zappa ou Jimi Hendrix.

Pour raconter cette histoire musicale en deux volumes, Face A et Face B comme il se doit, Nine Antico s’est inspirée de Confessions d’une groupie, l’autobiographie de Pamela Des Barres qu’elle appelle Bouclette dans son récit, une jeune Californienne considérée comme l’une des plus célèbres groupies de l’histoire du rock. Elle collectionnait les amants musiciens comme d’autres collectionnent les disques, avec une volonté farouche de vivre la musique au plus près, de l’intérieur, quitte à payer de son âme et de son corps.

© L'Association / Antico

© L’Association / Antico

Mais Nine Antico est allée bien au delà de cette autobiographie en racontant des événements qui en sont totalement absents, notamment l’assassinat de Sharon Tate, la femme de Roman Polanski, par le gourou Charles Manson et ses sbires. Pamela n’était pas présente sur les lieux du crime mais, pour Nine Antico, cet événement est très important. Nous sommes en 1969, il marque en quelques sortes le début de la fin de la vague hippie en Californie, en tout cas la fin d’une certaine insouciance. La couverture de l’album est une photo de presse aérienne du 10050 Cielo Drive, le lieu du massacre.

Outre le meurtre en lui-même, Nine Antico met en scène la rencontre de son héroïne avec trois jeunes illuminées protestant contre l’arrestation de Charles Manson. « S’il est condamné à mort, nous nous immolerons », préviennent-elles. Une soumission absolue qui nous ramène à celle de Bouclette, à la fois muse et adulatrice des gourous de la musique.

© L'Association / Antico

© L’Association / Antico

Ces groupies étaient-elles des femmes libérées ou soumises ? C’est l’une des questions que pose ce récit. Peut-on être aux pieds d’un homme, le vénérer à l’extrême et conserver – voire gagner – sa liberté ? C’est toute l’ambiguïté de ces groupies qui comme Pamela sont prêtes à tout pour vivre leur passion amoureuse et musicale. « Ce qui m’intéresse… », confiait l’auteure dans une interview accordée aux Inrockuptibles au moment de la sortie du premier tome, « C’est que ça pose des questions : quelle féministe es-tu quand tu es amoureuse ? Quelle force as-tu quand l’amour te rend vulnérable ? Quelle est ton identité quand tu es dans l’adoration de ce que fait quelqu’un, mais que toi-même tu ne fais rien ? Es-tu muse, es-tu fan, as-tu le droit d’exister ? »

© L'Association / Antico

© L’Association / Antico

Les années passent et avec elles l’insouciance des toute une jeunesse. Bouclette finit par ranger ses posters, sa poupée Barbie, et rendre sa chambre d’enfant à ses parents. Elle doit se marier avec un musicien. Elle est amoureuse. Une autre vie commence…

Jimmy Page, Mick Jagger, Keith Moon, Gram Parsons, Waylon Jennings… autant de noms qui rythment la vie de Bouclette et les pages de cet album. Le rock vit alors ses plus belles et ses plus folles années. Nine Antico nous en fait partager toute l’exubérance, toute l’énergie créatrice. Un roman graphique d’une richesse incroyable pour tous ceux qui aiment le rock, l’amour, la vie…

Eric Guillaud

Autel California Face A, Treat me nice, de Nine Antico. Éditions L’Association. 19€

Autel California Face B, Blue moon, de Nine Antico. Éditions L’Association. 19€

25 Oct

Les Utopiales 2016 : la science-fiction a rendez-vous à Nantes du 29 octobre au 3 novembre

© Bajram

© Bajram

Machine(s), c’est le thème de la 17e édition du festival international de science-fiction qui se tiendra à Nantes du samedi 29 octobre au jeudi 3 novembre, six jours pour découvrir de quoi sera peut-être fait demain et de quoi l’imaginaire se nourrit aujourd’hui…

C’est LE rendez-vous incontournable de tous les fans de science-fiction en France et au-delà, le plus important en Europe, un festival pluridisciplinaire couvrant le cinéma, la littérature, la bande dessinée, les jeux vidéos, les arts plastiques, la recherche scientifique… De quoi s’y perdre avec bonheur. Suivez le guide.

La suite ici

La maison d’édition ego comme x met la clef sous la porte

© Ego comme X

© Ego comme X

Il y a deux ans, dans une interview accordée au site actuabd à l’occasion des 20 ans d’ego comme x, Loïc Néhou son responsable s’interrogeait sur la possibilité de repartir pour 20 ans dans ces termes : « Difficile à dire… Si c’est le cas, il faudra alors continuer à réfléchir pour s’adapter à la nouvelle donne d’un marché du livre en pleine mutation. Mais je crois que nous avons commencé à bien amorcer le virage, d’autant que la situation financière est toujours restée des plus saines ».

Malheureusement, le constat dressé par Loïc Néhou est aujourd’hui sans appel et le message posté lundi 24 octobre sur le site internet de la petite maison d’édition angoumoisine relativement amère :

« Bon… il est temps d’officialiser les choses : voici 5 ans que je ne me salarie plus (au passage, je ne remercie pas le CENTRE DU LIVRE ET DE LA LECTURE en POITOU-CHARENTES) et 2 ans que j’ai arrêté de publier des livres (je ne remercie pas non plus MAGELIS – POLE IMAGE d’Angoulême), je déclare donc que les ÉDITIONS EGO COMME X cessent désormais leurs activités ».

Créée en 1994, la maison d’édition indépendante ego comme x s’est fait une spécialité des récits autobiographiques comme le fameux Journal de Fabrice Neaud qui, toutes éditions confondues, a atteint un tirage de plus de 50 000 exemplaires, ce qui n’est pas rien.

ego comme x, c’est aussi Le Val des ânes, L’Épinard de Yukiko, L’Homme sans talent, Dans la prison, Gens de France et d’ailleurs, Melody

Parmi les auteurs qui ont contribué à la réputation de la maison, citons Nine Antico, Matthieu Blanchin, Frédéric Boilet, Fabrice Neaud, Jean Teulé, Joe G. Pinelli, Frédéric Poincelet… et beaucoup d’autres.

Eric Guillaud

23 Oct

Little Nemo in Bédéland : les étudiants de l’académie Brassart-Delcourt ont des rêves plein la tête

LITTLE NEMO IN BEDELAND - C1C4.inddIls s’appellent Maël Keravec, Hermeline Janicot-Tixier, Charlotte Vermersch, Kevin Roversi ou encore Marine Derache. Ils sont tous auteurs de BD. Leurs noms de vous disent rien. Normal, ils sont encore étudiants…

Les plus vieux d’entre vous ont peut-être connu Les enfants du Nil, deux albums publiés aux éditions Delcourt au tout début des années 90 et réunissant les récits réalisés par les meilleurs élèves de l’école de BD d’Angoulême.

C’est un peu le même principe qui prévaut ici sauf qu’il s’agit des étudiants de l’Académie Brassart-Delcourt inaugurée en 2014.

Zep est le parrain de cette première promotion qui s’est inspirée de l’univers de Winsor McCay pour développer toute une série de courts récits.

Et si tous ces noms ne vous disent rien, un conseil, mettez les dans un coin de votre tête car certains ont déjà une forte personnalité artistique et pourraient bien percer dans les prochaines années. Pour mémoire, les noms des meilleurs étudiants de l’école de BD d’Angoulême au début des années 90 étaient aussi, pour la plupart, inconnus à l’époque. Depuis, Turf, Masbou, Ayroles, Mouclier, Mazan, Wendling, Gibelin, Oger… ont fait un sacré bout de chemin dans le monde du Neuvième art…

En ouverture, Frank Pé et Zep évoquent Winsor McCay, sa vie son oeuvre, dans une interview menée par Éric Dérian, coordinateur pédagogique à l’Académie.

Eric Guillaud

Little Nemo in bédéland, collectif. Editions Delcourt. 14,95 €

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