Se faire sortir du lit par le facteur après une nuit de folie n’est pas franchement agréable. Mais se faire sortir du lit pour apprendre qu’on a hérité d’un vieil oncle inconnu ou presque, alors là, on peut subitement avoir envie d’embrasser le monde entier.
Emmanuel Poirrier, Manu pour les intimes, n’est pas allé jusqu’à cette extrémité mais la nouvelle lui a donné de folles envies de câlins avec sa dulcinée, Sam. Et de courir dans la foulée chez le notaire pour en savoir un peu plus.
Pas le temps de s’imaginer multi-milliardaire, le fameux notaire lui annonce la couleur : un stock de cierges. Un énorme stock de cierges pour héritage. Et un combi Volkswagen de 1978, tout de même. « Ah ouais, on aura qu’à aller aux Vieilles charrues avec ».
Le combi ok mais les cierges. Que faire de tous ces cierges qui dégagent en plus une mauvaise odeur de pieds ? Les vendre au plus vite. Et voilà notre tandem amoureux parti faire la tournée des monastères de France en compagnie de Jordan, le frangin de Sam, un gars un peu pénible mais diplômé d’un Bac Pro force de vente. « Arrêtez, j’ai des techniques de vente trop mortelles. Je vais te les embrouiller moi les curés ». Ça peut servir !
Magistralement jouissif ! Partir d’une idée aussi fumeuse et en faire un road trip aussi palpitant est un pari hasardeux que Max de Radiguès et Vincent Cuvellier on relevé avec brio. La Cire moderne se lit d’un trait, c’est drôle, léger, graphiquement épuré, tellement bien senti qu’on en redemande, de quoi aller brûler un cierge dans l’église la plus proche en priant pour un tome 2. Alléluia !
Eric Guillaud
La Cire moderne, de Max de Radiguès et Vincent Cuvellier. Éditions Casterman. 16,95€